A Chaud!!!!!

A Chaud!!!! du Mardi 30 octobre 2012 : Craquements dans l’édifice, compléments par Bruno Bertez

 A Chaud!!!!  du Mardi 30 octobre 2012 : Craquements dans l’édifice, compléments par Bruno Bertez

 Nous avons expliqué que l’existence d’un écart considérable entre la situation fondamentale des économies réelles et le comportement des marchés pouvait finir par faire mal, très mal. 

Nous avons expliqué que la conjoncture continuait de se détériorer, que l’accalmie en Europe n’était que temporaire et que, finalement, tout reposait sur la croyance en le gros bazooka de Draghi. 

Nous avons noté que les effets dopant de ce gros bazooka sur les marchés des bonds des pestiférés s’estompaient et que les achats de protection sur le Bund allemand avaient repris. 

Les déclarations du week-end nous intriguent.

 Schauble, le ministre des Finances allemand est venu, dans une interview, demander que les gouvernements européens abandonnent de façon permanente leur souveraineté sur leurs propres budgets nationaux. C’est choquant, mais pas anormal, on connait les positions allemandes, même si, de temps à autres, on a l’impression qu’elles deviennent plus souples. 

///////////////////////////////////////////////////////////////

La proposition du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble est de créer un poste de « commissaire aux Affaires monétaires » pour la zone euro, doté de larges prérogatives.

Wolfgang Schäuble s’est prononcé au milieu du mois pour que ce commissaire ait le pouvoir de rejeter les budgets nationaux qui ne sont pas conformes aux critères de l’union monétaire. Le modèle pour ce nouveau poste serait le commissaire européen à la Concurrence, qui est « craint dans le monde entier », selon le ministre.

////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Plus étonnant est que Draghi, ce week-end également, a donné une interview au Spiegel dans laquelle il déclare, je cite: « je soutiens explicitement cette proposition ». Il a ajouté: « si nous voulons rétablir la confiance dans la zone euro, les pays doivent accepter de transférer une partie de leur souveraineté au niveau européen». 

L’Allemagne semble revenir à son exigence de « fiscal union » avant d’accepter d’aller plus loin dans l’aide à ses voisins, avant de s’engager plus qu’elle ne l’a déjà fait. 

Déjà, l’Allemagne a durci sa position vis à vis de l’Espagne et refuse d’absorber le coût d’un bail-out des banques, elle insiste sur le fait que les fonds devront être remboursés et que les fonds attribués par l’ESM devront venir s’ajouter à la masse de dettes du gouvernement espagnol. Ceci fait suite au fiasco des discussions sur l’union bancaire lors du dernier sommet. 

Ce n’est pas ce que les Espagnols espéraient, ce n’est pas ce que les marchés jouaient. 

Non seulement, il est improbable que les gouvernements de la zone euro abandonnent ne fut-ce qu’une partie de leur souveraineté fiscale, mais il est encore plus improbable que l’Allemagne cède sur ce point alors qu’il vient d’être réaffirmé. 

Le fait que Draghi soutienne explicitement la demande allemande et la pose comme quelque chose qui s’impose objectivement, en soi, est perturbant. 

On a comme l’impression qu’il y a une sorte de machine arrière et que le gros bazooka n’est plus aussi gros que cela, et même qu’il n’est pas encore bien assuré. 

La situation des banques espagnoles est de plus en plus critique malgré les subterfuges, les ratios de « bad loans » viennent de bondir à plus de 10,5% des actifs, ce qui est considérable. On est déjà dans la situation la pire prévue par les stress-tests bidons.

 

 BRUNO BERTEZ Le Mardi 30 Octobre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

2 réponses »

  1. Draghi ,schauble sont des fins politiques et soutiennent des solutions impossibles. Je me demande quel est l’agenda derriere tout cela? brandir une menace pour obliger les PIGS à prendre des mesures toujours plus impopulaires?

    • @CharlesM

      Je crois que chaque pays a un plan « B » qui n’est pas révélé , par ailleurs certains groupes de pays ont un plan « c ».

Laisser un commentaire