A Chaud!!!!!

Politique Friction du Dimanche 11 Novembre 2012 : Panique à bord du paquebot France par Bruno Bertez

Politique Friction du Dimanche 11 Novembre 2012 : Panique à bord du paquebot France par Bruno Bertez

 C’est Michel Sapin si nos souvenirs sont bons qui, à propos de la hausse du chômage, a comparé la France à un paquebot. Il entendait par là qu’il est difficile de le faire virer en raison de la masse et de la vitesse acquise. 

Et il avait raison. 

L’économie, c’est lourd, quand on fait des erreurs de pilotage, on les paie pendant longtemps. Nous payons encore les erreurs de Mitterrand, l’immobilisme de Chirac et l’agitation de Sarkozy. 

  Et nous  allons payer pendant longtemps les erreurs de pilotage des premiers mois de Hollande à savoir les 37 milliards supplémentaires de ponctions fiscales, la renaissance du climat de lutte des classes et les prises de position anti allemandes au plan européen. 

En matière politique, faire et défaire c’est toujours travailler, mais c’est surtout nuire. Comment qualifier les mesures de nivellement du début du quinquennat qui ont fait rentrer les Français dans leur coquille et geler la circulation de l’argent? Comment qualifier les hausses des impôts sur les entreprises alors que l’on prétend, maintenant en panique subventionner leur compétitivité? 

Et tout est à l’avenant, Gribouille dans ses œuvres. 

Ne vous y trompez pas, nous ne sommes pas de ceux qui tirent sur les ambulances  et nous ne cherchons pas à stigmatiser pour le pire, mais pour le moins mal. 

Les dégâts sont faits. 

La France entre  en  récession. 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Les indice Markit récents sont catastrophiques aussi bien pour le manufacturier que pour les services. Ils ont été peu commentés en France bien sur, mais ils sont très mauvais.

  

Au niveau européen on a révisé en baisse la croissance, si on peut dire, Française. Cahuzac a préféré dire que l’Europe se trompait puisqu’elle qu’elle n’avait pas vu venir la crise de 2008 . Elle est disqualifiée. Nous sommes d’accord, mais en plus pessimiste, les prévisions européennes sont encore trop généreuses. 

Le FMI a fait de même, il a baissé ses prévisions sur la France et s’est permis de donner quelques leçons de conduite aux pilotes du bateau. 

Voici que  la Banque de France qui n’est pas un foudre de guerre d’audace s’en mêle. Elle dit que la France va entrer en récession au 4E trimestre. Cette récession est évaluée à -0,1%. 

On attend maintenant les prévisions de l’INSEE le 15 Novembre. 

Parmi les déclarations on note celle du gouverneur de la BDF, Noyer qui lui, minimise, la France selon lui n’est pas en récession. Celle de Moscovici qui prétend que cela ne jouera pas sur les objectifs de déficits. Moscovici réinvente l’arithmétique. 

Toujours est il que la production industrielle Française a chuté de 2,7% en Septembre , cela c’est de l’acquis , pas de la prévision.

  

Comment limiter les dégâts puisque comme l’a dit Sapin , le paquebot est long à virer et on n’a pas encore pris en compte tout le négatif des derniers mois. Comment virer alors que cela doit aller beaucoup plus mal au cours des prochains mois, quoique l’on fasse? 

Notre idée est qu’aucune mesure classique ne peut produire d’effet; L’outil budgétaire est hors d’usage, le monétaire non disponible. Reste la psychologie, les perceptions.

 

Nous soutenons, comme nous l’avons fait il y a quelques semaines qu’une reprise en  main politique, un nouveau et authentique leadership et un virage à 180 degrés dans le sens bourgeois, libéral est la seule possibilité qui reste à Hollande. Il faut qu’il renonce spectaculairement à sa politique des premiers mois, laminage, nivellement, défense des marginaux et qu’il donne des gages, des symboles forts. 

Nous insistons sur le mot spectaculairement. Faire plaisir à 98 patrons du MEDEF ne suffit pas. 

C’est la logique du pacte fiscal concédé aux Allemands. Lesquels Allemands , comble de la honte, ont mis en place une commission pour étudier … ce qu’il faudrait faire pour que la France sorte de l’ornière.

  

Nous vous avons signalé il y a peu l’offensive anti France, la nouvelle cible. Nous y sommes. 

Hollande  a perdu le soutien des écologistes et il les pousse dehors. 

Il a perdu, et n’a jamais eu le soutien des communistes, il peut s’en passer. 

Les syndicats sont contre tout et seront toujours contre tout,  quoi que l’on fasse, il faut accepter de passer outre. 

L’aile gauche du PS est neutralisée par « la soupe » et les cadeaux régaliens, elle n’a pas envie de  fronder au delà des apparences et de la cosmétique. Elle avalera les couleuvres. 

Il est grand temps, il faut agir avant que le paquebot ne prenne de la vitesse … dans la mauvaise direction.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 11 Novembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

6 réponses »

  1. « Nous soutenons, comme nous l’avons fait il y a quelques semaines qu’une reprise en main politique, un nouveau et authentique leadership et un virage à 180 degrés dans le sens bourgeois, libéral est la seule possibilité qui reste à Hollande. »

    Pensez-vous vraiment que le libéralisme soit la solution aux problèmes causés par le mondialisme et le néo-colonialisme US ?

    Personnellement, je pense que cela relancerait la machine un temps d’un point de vue France. Mais le libéralisme n’est pas la solution à long terme pour la planète, pour les ressources, pour lutter contre la faim dans le monde (cf Jean Ziegler « Destruction massive »). Le socialisme n’y a rien fait non plus. Le communisme non plus. Le capitalisme non plus. Il faut un changement de paradigme. Tant qu’un système sera basé sur la monnaie et de facto sur le matrérialisme comme source de bonheur et but ultime, aucune solution ne sera trouvée globalement car il y aura toujours, pour les politiques, les industriels, les agriculteurs, la pharma, les agences de notation, les banques, Conflits d’intérêts !

    Je crois que « conflits d’intérêts » pourrait résumer la plupart des maux de ce monde.

    • @stephane

      Tant qu’un système sera basé sur un « isme » il sera pervers et dysfonctionnant. Il sera constructiviste c’est à dire soumis aux caprices, au faux savoir de ceux qui prétendent mieux savoir que les autres, mieux que la vie, mieux que l’histoire . Le conflit et sa résolution, dépassement par la praxis sont positifs.

  2. Lors de sa conférence de presse, François Hollande devra donner le chiffre exact de la facture grecque pour les contribuables français.

    Lors de sa conférence de presse, François Hollande devra dire aux Français combien de dizaines de milliards d’euros ils vont devoir payer pour le deuxième défaut de paiement de la Grèce.

    Mardi 7 août 2012 :

    France : le Parlement s’inquiète de l’accumulation des engagements pris pour soutenir la Grèce.

    Dans son rapport, le député Christian Paul (PS) chiffre à 50,8 milliards d’euros les prêts à la Grèce devant être garantis par la France dans le cadre du Fonds européen de stabilité financière.

    Vendredi 2 novembre 2012 :

    Or le niveau de la dette grecque n’est pas viable et l’hypothèse d’arriver à un taux d’endettement de 120 % du PIB en 2020 ne semble pas atteignable. Dans son projet de budget, le gouvernement estime le niveau de la dette à 189 % pour 2013 et à 220,4 % pour 2016.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/02/la-cour-des-comptes-grecque-juge-anticonstitutionnelles-des-coupes-dans-les-retraites_1784785_3234.html

    Dette publique de la Grèce :

    2012 : dette publique de 175,6 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec. La dette augmente, augmente encore, augmente toujours, alors que le premier défaut de paiement de la Grèce a effacé 107 milliards d’euros de dettes.

    2013 : dette publique de 189,1 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec.

    2015 : dette publique de 207,7 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec.

    2016 : dette publique de 220,4 % du PIB, selon la prévision du gouvernement grec.

  3. La campagne anti-France et surtout anti-français continue

    Nous avons attiré l’attention, il y a maintenant quelques jours, sur une offensive non concertée, mais convergente, contre la France.

    On a les révisions en baisse des perspectives de croissance par les autorités européennes, le FMI, la Banque de France. On vu les conseils hypocrites du FMI, on a bu la honte lorsque les Allemands ont déclaré vouloir créer une Commission économique destinée à analyser ce qui ne va pas en France et faire des propositions à Schauble.

    On voit ce jour l’hôpital italien se moquer de la charité avec Monti qui se permet d’envahir la France par le biais d’une interview donnée au Figaro et intimer à un pays souverain voisin donc de faire ses réformes et vite encore.

    Le Figaro n’a pas honte de publier cela, nous sommes sûrs, que personne même, signe de la dégradation de l’esprit national, que personne même n’y a vu à redire.

    Dans un système normal, l’Italie est en faillite. Si Draghi n’était pas italien, s’il n’avait pas fait son coup de force, il y a longtemps que la dette italienne serait décotée d’un quart supplémentaire.

    Mais en raison de l’alliance klepto qui joue contre les peuples, Monti vient par la bande, indirectement, faire pression sur la France au bénéfice des banques, afin que l’on resserre encore d’un cran la ceinture fiscale, que l’on multiplie les contrôles, les prédations déshonorantes.

    Car nous sommes entrés dans le déshonorant avec le feuilleton quotidien de la répression fiscale. En France, la manœuvre de reconquête du peuple de gauche passe par le spectacle de la pendaison fiscale haut et court, et c’est maintenant quotidien.

    Il ne vient pas à l’esprit des dirigeants que le recentrage économique au profit du MEDEF est inefficace tant que le peuple, le vrai, celui des gens qui travaillent, animent les petites entreprises, font plus de 40 heures, prennent des risques et tiennent le pays à bout de bras, reste sous la menace de la confiscation et de l’asphyxie.

    Le recentrage du gouvernement ne profite qu’aux grandes entreprises du Medef, le rapport Gallois aurait pu être écrit par l’Institut de l’Entreprise. L’idée centrale reste toujours la même, celle de mesures au profit de l’entreprise et au détriment de ses propriétaires. L’entreprise soft contre l’entreprise hard des petits patrons.

    On persiste dans cette idée que l’on peut dissocier l’entreprise et ses patrons, que l’on peut favoriser l’une, tout en spoliant les autres, et en espérant qu’ils vont continuer, imbéciles qu’ils sont, à pédaler le nez dans le guidon, pour que les élites puissent poursuivre leur gestion et repas d’affaires connivents dans les trois rosaces parisiens.

    Monti veut que la France se mette à genoux, comme l’Italie, pour que le carrousel bancaire puisse continuer. Il a des complices, mieux, des maîtres, ce sont les banques françaises qui ont 423 milliards de créances sur l’Italie.

    Nous sommes au-delà des frontières, Monti est chez lui en France sur le champ unifié de l’espace kleptocratique. De l’espace unifié sous le signe de la contrainte de l’usure.

    L’offensive est rude, cynique, les forces en présence sont disproportionnées, même si le nombre est du côté des peuples.

    Les alliés qui veulent imposer leur loi sont institutionnels, ils ont des ressources infinies, ils disposent de l’exécutif européen, des partis politiques locaux, nous n’osons plus dire nationaux, des lobbies, des médias, des marchés manipulés.

    En face, il y a les peuples plongés, entretenus dans l’ignorance, sans guide autre que leur refus spontané, leurs intuitions et leurs réactions primaires. Non coordonnées, non mises en forme.

    Aucun corps constitué, aucun corps intermédiaire ne s’efforce de prendre le point de vue des gens. Des gens tout simplement.

    Ils sont tous tellement avides de pouvoir, pressés de monter les marches, comme Bayrou, qu’ils oublient le peuple au profit de la public policy. Ils veulent leur part, ils la veulent d’en haut, ils veulent que le haut leur donne les miettes, il ne leur vient pas à l’idée de les recevoir d’en bas. De se mettre au service des gens, afin d’avoir la légitimité de les représenter.

    Le monde est complexe, le jeu est opaque et c’est là-dessus que comptent les élites dominantes afin de réussir à sortir du mauvais pas de la crise dont ils sont responsables. D’en sortir à leur profit en plus.

    Cette complexité rend difficile la désignation des adversaires, rend délicate la constitution d’alliances et de solidarités. Ces adversaires réussissent le tour de force d’empêcher les rapprochements de groupes sociaux pourtant objectivement alliés, de groupes sociaux qui devraient leur faire face. Lutter contre eux.

    Regardez le spectacle lamentable de la droite, a-t-elle, un seul moment, réfléchi, s’est-elle posée la question, quels sont les groupes sociaux que nous pouvons fédérer, quels sont les thèmes qui peuvent les unifier, quelles sont les valeurs, les intérêts communs de ces groupes. Comment définir, cimenter une base électorale. Quels sont les points d’ancrage d’une unité de cette base. Quel peut être son ciment?

    Non, la droite préfère faire l’unité d’en haut, au niveau de ses structures, par le bais du partage des prébendes et non par le bas.

    On va voter, on va faire semblant de choisir, mais le plus important est qu’après, ou même pendant, on va se repartir les postes. Je te donne le sel, tu me passes le poivre. Sinistre cuisine, caricature de démocratie.

    • François Hollande va parler.

      Comme le dit la presse MSM il va tenter de reconquerir … quoi? Le soutien des électeurs de gauche? Le soutien du marais centriste? Le peuple, les gens d’en bas qui se coltinent le réel pour son compte et tiennent la France à bout de bras?

      Voila la première lecture qu’il conviendra de faire de son intervention.

      La seconde est : Est ce qu’il prendra le point de vue français, celui de la nation, ou bien est qu’il continuera à se presenter- et à etre objectivement – comme la courroie de transmission de l’élite européenne, mondiale, globale, bancaire, laquelle veut une sortie de la crise conforme à ses intéréts ?

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