A Chaud!!!!!

Politique Friction du Vendredi 16 Novembre 2012 : La France pour cible Par Bruno Bertez

Politique Friction du Vendredi 16 Novembre 2012 : La France pour cible  Par Bruno Bertez 

Nous avons, il y a peu produit un papier dans lequel nous constations et commentions le regain d’attaques sur la France, attaques convergentes mais non concertées. 

The Economist vient de confirmer le bien fondé de notre remarque en publiant un article de grand retentissement: «  France is Europe’s time bomb ».

 

  The Economist n’a jamais été tendre avec la France et ce pour beaucoup de raisons aussi bien historiques qu’idéologiques. Ici s’ajoute le choc frontal entre la Grande Bretagne et la France sur la question du budget européen. 

L e journal remarque comme nous l’avons fait et comme nous le refaisons régulièrement que la campagne présidentielle française a escamoté les vrais enjeux et débats et que non seulement Hollande a pu s’installer dans le déni, mais aussi dissimuler la réalité de sa future politique: Voir notre article, «  non Hollande n’a pas changé de cap ». 

Nous ne reprendrons pas les arguments de The Economist. Certains recouvrent nos propres analyses, d’autres non. 

Dans une certaine mesure, cependant nous sommes d’accord sur les conclusions, la France est une bombe à retardement .Mais nous répétons inlassablement que le pouvoir de retarder l’inéluctable dans le monde actuel de propagande et de fausse monnaie, ce pouvoir est formidable. Le prix à payer pour retarder les échéances étant bien sur, l’aggravation en profondeur de la situation du pays et la destruction des principes et valeurs sur lesquels il fonctionne. 

Nous insistons régulièrement pour dire que la détérioration est générationnelle et que les illusions des constructivistes qui prétendent détenir les remèdes ne font qu’aggraver le mal ou les maux.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

 Aucun gouvernement ne se fixe de véritable priorité de long terme acceptable et compréhensible pour tous. Ce ne sont que recherches médiocres de petits optimum de court terme, gagnés sur le dos d’une partie de la population au détriment d’une autre, ou gagnés dans le présent au détriment du futur. Pas de vision du « tout », pas de vision du tout : chien crevé au fil de l’eau. 

Promouvoir la prospérité, la paix dans le respect des libertés individuelles devrait pourtant être un projet acceptable et mobilisateur; Eh bien non, personne ne s’en réclame. Les politiques ne se définissent qu’en réaction, en négation, inspirées qu’elles sont par le « ôte toi de là que je m’y mette » . En conséquence les votes et élections se font par défaut et, on le voit après six mois, aucun gouvernement ne réussit à conserver la moindre légitimité, donc aucun mandat pour agir et emporter l’adhésion. 

Faute d’adhésion, on tombe de façon constante dans le clientélisme, on accumule les dépenses, les déficits , les endettements et surtout, les promesses non financées comme les retraites et les protections sociales.

 Le vieillissement des populations, la chute dramatique du ratio de population active au travail sur population inactive garantit la catastrophe, mais qu’importe on continue de promettre, de favoriser la consommation addictive, de décourager l’épargne et bien sur, l’investissement. Au lieu de préparer l’avenir, les gouvernements se bornent à acheter le présent. Les grands débats sont des diversions dérisoires sur le vote des immigrés et le mariage homosexuel. 

Il y a une résistance forcenée a admettre rien que la réalité de la situation, encore plus à proposer un vrai diagnostic. Les diagnostics découlent des remèdes, des faux remèdes, que l’on veut, à priori imposer. On marche sur la tète, les maladies sont en quelque sorte déterminées non par le travail et l’intelligence mais par le remède que l’on a choisi de proposer pour satisfaire l’opinion que l’on entend conquérir. Ainsi des stupidités sur la desincitation au travail et à l’épargne qui sont les deux mamelles de la prospérité. 

La France est fondamentalement « broke » , elle dysfonctionne, beaucoup plus que les Etats Unis dont elle se gausse. La dette française réelle est colossale sous tous les aspects, quels que soient les modes de calcul, pourvu que l’on veuille bien faire les calculs honnêtement. Les dépenses futures non couvertes sont parmi les plus importantes du monde industrialisé. Et surtout la marge de prélèvement fiscal et parafiscal est beaucoup plus restreinte en raison de pourcentages de prélèvement étatiques et paraétatiques parmi les plus élevés du monde. Le potentiel pour prélever beaucoup plus sans révolte ou sans grippage de l’activité est faible, On le voit déjà maintenant, pour tenir , pour masquer et reporter les échéances, il faut déjà en arriver à l’autoritarisme, au contrôle, à l’antagonisation des groupes sociaux les uns contre les autres. Il faut en arriver à la dénonciation des amis et alliés allemands, détruire les relations.

 

C’est en ce sens que la France constitue une bombe à retardement. Elle a déjà fait beaucoup de chemin, elle a de l’avance dans la délitation.

 

BRUNO BERTEZ Le Vendredi 16 Novembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN LIEN : Politique Friction du Jeudi 15 Novembre 2012 : Non, Hollande n’a pas changé de cap! Par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

3 réponses »

  1. The economist en est à sa enième tentative de déclenchement d’une attaque sur la France… sera-ce la bonne ? Les critiques sont souvent fondées mais le problème c’est que les leçons venant d’Angleterre ne sont plus crédible. Bernanke est une PME de l’imprimerie comparativement à ce que fait la BOE. Et si la monétisation n’est pas une façon de ne pas régler les problèmes de fond…

  2. Objection, votre honneur ! Les obsessions des LGBT, tout comme la substitution de population sont des faits aussi gravissimes que la Crise. Cela fait partie de ce faisceaux de puissances négatives qui nous assiègent…C’est un tout ! Que ce soit sur un ordre symbolique ou financier. Tous ces délabrements, effondrements, délitements vont de pairs ou de ters ! Votre travail est de parler de la dimension économique de cette crise de civilisation. Les autres aspects aussi sont cruciaux.
    Allez, de l’italien, pour changer !

  3. Bail-out les gens

    Vous savez que nous sommes pour les dettes-jubilé. Nous vous avons expliqué il y a quelques mois que, dans les temps anciens, on pratiquait tous les 50 ans l’effacement des dettes. Cette pratique avait au moins le mérite d’éviter les surendettements.

    Maintenant encore, nous considérons qu’un jubilé des dettes finira par s’imposer. Jubilé, cela veut dire effacement des dettes, restructuration, rééchelonnement, bref, cela veut dire allégement.

    Les Banques Centrales sauvent les banques commerciales et la communauté spéculative mondiale. Elle bail-out la finance. Nous, nous considérons, d’une part, que cela est injuste, et d’autre part, que cela ne mène à rien. Le surendettement, non seulement continue, mais s’aggrave. Il empêche la reprise des économies. Nous sommes pour le bail-out des gens, et non pas pour le bail-out du secteur financier.

    Aux Etats-Unis, un groupe vient de se constituer. Il s’appelle le Rolling Jubilee. C’est une sorte d’avatar de Occupy Wall Street. Ce mouvement, donc, qui s’appelle le Rolling Jubilee organise des concerts gratuits, des manifestations, au cours desquels il collecte des fonds. Ces fonds sont utilisés pour racheter de la dette pourrie auprès des établissements financiers. Les établissements soldent en effet cette dette bien souvent pour une bouchée de pain. Les Rolling Jubilee, une fois qu’ils ont racheté cette dette, la détruisent, et envoient aux débiteurs un certificat qui atteste du fait que la dette n’existe plus et qu’ils sont libérés.

    Cette initiative du Rolling Jubilee permet en quelque sorte aux débiteurs de sortir de l’esclavage de la dette et de ne pas se trouver sous la coupe des aigrefins qui font du recouvrement de créances. C’est en effet l’une des conséquences de la crise, des gens sans scrupules, rachètent les dettes pourries aux établissements financiers et, ensuite, terrorisent les débiteurs pour essayer de faire un bénéfice sur leur dos.

    Nous saluons donc cette initiative du Rolling Jubilee en espérant qu’elle fera des émules. Ce sont des étudiants en sociologie qui ont eu cette idée. Félicitons-les.

Laisser un commentaire