Asie hors émergents

Chine : de l’internationalisme au nationalisme….le grand bond en avant !!!!

Chine : de l’internationalisme au nationalisme….le grand bond en avant !!!!

Quasi disparue des médias, la rhétorique marxiste-léniniste fait sourire les nouvelles générations, plus promptes à s’enflammer pour défendre la nouvelle fierté nationale.«La foi dans le socialisme étant devenue problématique, les dirigeants chinois cherchent d’autres sources de légitimité. Et le nationalisme est un substitut rêvé», estime J.P. Béjà politologue spécialiste de la Chine , selon qui «le PC peut s’enorgueillir d’avoir réalisé le rêve de tous les dirigeants du pays depuis la guerre de l’opium (1839): rendre à la Chine sa place dans le monde.»

La propagande officielle rappelle à toute occasion l’époque des «humiliations» de la Chine, aux prises avec les puissances étrangères du XIXe siècle à 1945.

Sempiternelle «tête de Turc» des communistes chinois, le Japon s’est retrouvé sous leur feu à propos de cinq îlots inhabités en mer de Chine, que Pékin comme Tokyo considèrent leurs. Mais le PC a fait descendre les foules chinoises dans la rue, et la violence des accents nationalistes et populistes a stupéfié nombre d’étrangers.

La récupération de Hong Kong en 1997, de Macao en 1999 – celle de Taïwan étanti toujours «cause sacrée» – et l’intransigeance absolue du régime sur le Tibet exaltent le sentiment national tout en cimentant la haute direction communiste.«S’ils ne procèdent pas à des changements dans leur système économique et politique au cours de la prochaine décennie, je pense qu’on pourrait voir une véritable instabilité, qui pourrait donner lieu à une politique étrangère plus nationaliste et agressive», a estimé la semaine dernière Winston Lord, ancien ambassadeur américain en Chine et ex-secrétaire d’Etat adjoint de Richard Nixon.

La croissance du budget de l’Armée populaire de libération a largement dépassé celui du PIB ces dix dernières années. Et pour détourner l’attention grandissante de l’opinion chinoise sur les scandales à répétition concernant l’enrichissement des élites, le recours à l’émotion nationaliste pourrait s’avérer utile. Mais l’arme est à double tranchant: «Nombre de dirigeants ont leurs enfants à l’étranger – y compris au Japon – ou travaillent avec les multinationales. Ils sont vulnérables aux accusations des ultra-nationalistes de vendre le pays», souligne Jean-Philippe Béja.

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