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Les marchés financiers restent tétanisés par le risque de fiscal cliff aux USA par Pierre Leconte

Les marchés financiers restent tétanisés par le risque de fiscal cliff aux USA par Pierre Leconte 

Alors que la plupart des pays de la zone euro se sont imposés, sur décision de l’Allemagne qui en exerce la direction, des politiques d’austérité dites de rigueur qui, pour le moment, cassent le peu qu’il leur reste de croissance économique sans du tout diminuer l’endettement public puisque les recettes fiscales chutent (en dépit -ou plutôt à cause- de l’augmentation des impôts) mais que les dépenses difficilement compressibles rapidement continuent, que la BCE est impuissante à pratiquer une politique monétaire plus laxiste compte tenu du véto de la Bundesbank, que la Chine est à bout de souffle puisque la gigantesque bulle qu’elle a créée n’est plus viable sauf dérapage hyper-inflationniste qui remettrait en cause la plupart de ses bases politico-sociales de plus en plus instables, et que les autres pays émergents voient leurs économies ralentir par suite de la baisse des importations européennes et asiatiques, les USA sont les seuls à avoir continué de s’enfoncer dans l’endettement massif et le laxisme monétaire qui leur ont permis jusqu’ici d’échapper artificiellement et temporairement à une nouvelle récession mais qui, à terme, sont totalement destructeurs pour leur économie. 
 
 

Si la Federal Reserve a confirmé cette semaine qu’elle continuera de pratiquer le Quantitative Easing forever (ce qui n’a pas eu d’impact puisque tout le monde sait qu’elle n’est pas capable de concevoir une autre politique que la monétisation généralisée), les marchés financiers craignent que le fiscal cliff entraine aux USA une augmentation massive des impôts et une diminution très forte des dépenses publiques qui provoqueraient la récession tout de suite là-bas aussi, au lieu qu’elles n’interviennent que plus tard de façon plus diffuse et plus modérée.  Il n’y a plus à court terme de gisement de nouvelle croissance dans le monde et les dettes financées par l’impression de fausse monnaie sont à leur niveau maximum possible. Les marchés financiers sont désertés, leur volume baisse constamment et, dans le cas des actions, il n’y a plus que celles des entreprises disposant de beaucoup de cash qui rachètent les leurs pour éviter qu’elles dévissent. Dans le cas des obligations, ce sont les banques centrales qui s’étant substituées aux investisseurs les achètent. Ce qui signifie que ces actifs de papier chuteront nécessairement en 2013.

Le risque d’effondrement keynésien, si bien analysé par les économistes “autrichiens”, de nature à faire imploser successivement toutes les bulles d’actifs financiers (actions, obligations, produits financiers complexes, etc.), puisque le pouvoir d’achat de la monnaie s’évapore et qu’il n’y a aucun moyen de maintenir une croissance artificielle basée sur l’expansion du crédit à tout-va, se rapproche…

« Il faudra bien que l’on comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché ne peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se traduira par une stagnation complète de l’activité industrielle et commerciale… Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant de l’expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt volontaire de la création monétaire, ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement de la monnaie qui est en cause… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général» (Ludwig von Mises).

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Nous sommes probablement ainsi aujourd’hui parvenu au point d’inflexion du système à partir duquel toutes les valorisations artificielles n’ont plus de signification et que tout peut s’écrouler à tout moment… Ainsi que le démontre la chute d’Apple jusqu’ici fleuron de Wall Street.

 

Les métaux précieux, parce que manipulés à la baisse par les bullion banks et parce que le dollar US qui reste la monnaie dans laquelle ils sont principalement côtés s’est stabilisé (sauf contre le yen japonais par rapport auquel le billet vert poursuit sa progression), n’en sont pas encore les bénéficiaires (toute l’année 2012 a été particulièrement éprouvante pour leurs acheteurs puisque chaque départ de hausse a été immédiatement suivi par une rechute pire que le mouvement initial de reprise). Patience cela viendra, parce qu’il n’y a plus à court terme d’autre alternative simple de placement que de les acheter pour tenter de protéger son épargne. Toutefois, pour le cas où le dollar US monterait, à l’occasion de l’implosion de la zone euro dans sa forme actuelle par exemple, avec un retour de la parité euro/dollar US vers 1,20 voire en-dessous, les métaux précieux pourraient alors baisser beaucoup plus, cette hypothèse étant à notre avis la seule qui puisse déjouer leur perspective haussière à moyen terme. Et c’est dans cette optique que les bullion banks restent en même temps short euro/dollar US et short métaux précieux, ce qui ne leur coûte pas cher puisque la Federal Reserve, la Banque d’Angleterre et quelques autres leur fournissent des financements à taux zéro. Depuis mi 2011 et pendant 2012, en dépit des achats massifs de métaux précieux par les banques centrales de Chine et de Russie et les populations de certains pays (comme l’Inde), il n’y a pas eu suffisamment de pression haussière d’autant que les sociétés minières ont arbitré leurs productions courante et à venir en vendant systématiquement les métaux sur toute reprise, voilà le problème qui s’est posé depuis un an et demi et qui, apparemment, continue encore. ON NE PEUT PAS CRÉER DE PROFITS SI LES PRIX CHUTENT OU QU’ILS RESTENT DANS DES TRADING RANGES TROP ÉTROITS. En revanche, une nette cassure à la hausse de la résistance vers 1,32 sur l’euro/dollar US pourrait signaler la reprise des prix des métaux.

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A noter que le Baltic Dry Index (voir graphique ci-dessous), un bon baromètre des échanges commerciaux internationaux et de la croissance mondiale, a repris sa chute, ce qui est baissier pour les marchés d’actions US en particulier.

 baltic

SOURCE ET REMERCIEMENTS : FORUM MONETAIRE DE GENEVE

http://www.forum-monetaire.com/?p=7198

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