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Un géant des dérivés de matières premières reprend NYSE Euronext

Un géant des dérivés de matières premières reprend NYSE Euronext

Un géant des dérivés de matières premières reprend NYSE Euronext La bourse de Wall Street est rachetée pour 8,2 milliards par une jeune bourse en ligne d’Atlanta en très forte croissance

IntercontinentalExchange (ICE) a été fondée il y a seulement douze ans à Atlanta, mais elle est déjà la deuxième bourse de contrats à terme (Futures), derrière le CME à Chicago. Cette jeune bourse en ligne acquiert pour 8,2 milliards de dollars NYSE Euronext, la plus grande bourse d’actions, créée en 1792, le symbole du capitalisme financier à Wall Street, qui avait fusionné en 2007 avec l’européenne Euronext.

Annoncée par l’agence Bloomberg, l’information a été confirmée par un communiqué des deux entreprises. L’action NYSE Euronext a bondi de 24% à l’annonce du rachat.

Au-delà des symboles, la logique économique de l’offre d’ICE souligne le rôle croissant des produits dérivés dans le monde des bourses. Jeffrey Sprecher, patron d’ICE, a sans doute été séduit par la filiale Liffe de NYSE Euronext. C’est la deuxième plus grande bourse de dérivés en Europe, derrière Eurex. Les contrats à terme sur taux d’intérêt représentent 70% des affaires de Liffe, les dérivés sur actions 30%. Selon le Financial Times, ce sont les dérivés sur taux d’intérêt que vise ICE.

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Ce regard privilégié sur les dérivés n’est pas nouveau: en 2006, lorsque Deutsche Börse, propriétaire d’Eurex, le leader des dérivés en Europe, avait cherché à reprendre NYSE Euronext, ICE s’était immédiatement lié au Nasdaq pour tenter de racheter NYSE Euronext. L’offre avait échoué en raison de l’opposition de la justice américaine, qui craignait une position dominante.

Les changements réglementaires, lesquels renforcent le rôle des chambres de compensation sur le marché des dérivés de gré à gré, bouleversent également les fondamentaux. Ils constituent aussi une incitation à fusionner pour réduire les coûts.

ICE est déjà un géant des contrats à terme et dérivés de gré à gré, sur l’énergie à Londres, et sur les produits agricoles, monnaies et indices aux Etats-Unis. ICE possède aussi la plus grande chambre de compensation au monde pour les dérivés de crédits (CDS), ICE Clear Credit, selon Bloomberg. La croissance de son chiffre d’affaires atteint 43% par an entre 2005 et 2011 et sa rentabilité est le double de celle des autres grandes bourses, selon une récente présentation. Le résultat 2011 était brillant puisque la marge bénéficiaire s’élevait à 39%, sur 1,3 milliard de revenus.

Avant le rachat, ICE était 60% plus grand que NYSE Euronext en termes de capitalisation boursière. Le groupe d’Atlanta valait 9,3 milliards de dollars, contre 5,9 milliards à NYSE Euronext, selon Bloomberg. Le leader du négoce d’actions souffre d’une baisse du volume boursier et d’un recul des marges. De plus, sa part de marché sur les actions américaines a baissé de 82 à 21% et son bénéfice net après neuf mois est en baisse de 32%. C’est un signe supplémentaire que ce n’est pas le négoce traditionnel des actions qui attire ICE. L’offre de fusion a de bonnes chances d’aboutir puisqu’un leader des matières premières va reprendre un leader des actions et dérivés sur actions, selon Bloomberg.

L’offre de rachat tombe alors que Standard & Poor’s vient de rendre un rapport négatif sur les perspectives des sociétés de bourse, pénalisées par la baisse des revenus et 11,8 milliards de dollars de dettes. Parallèlement, le LSE, la plus ancienne bourse européenne, a réduit de 30% jeudi son offre sur LCH Clearnet, selon Bloomberg. La nouvelle offre évaluerait la chambre de compensation à environ 1 milliard de francs. LSE cherche aussi à se diversifier hors des actions.

Par Emmanuel Garessus Zurich/Le Temps Dec12

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/86786ce0-4ae4-11e2-93bc-ff7beafe98fd/Un_g%C3%A9ant_des_d%C3%A9riv%C3%A9s_de_mati%C3%A8res_premi%C3%A8res_reprend_NYSE_Euronext

2 réponses »

  1. Surtout ICE veut revendre Euronext et ne conserver que le Liffe ( la partie marchés dérivés). Paris va donc redevenir une bourse de seconde zone… merci aux anciens dirigeants d’Euronext de s’être vendus au Nyse contre l’avis du rapport Lachman, merci à la commission européenne d’avoir refusé la fusion avec Deutsche Boerse pour des motifs qui en disent long sur son abrutissement… En effet Euronext avait le monopole du CAC 40 par exemple et Deutsche Boerse celui du DAX, quel était le problème de laisser ces bourses fusionner ? ça ne créait pas de nouveau monopole mais simplement une bourse pan-europénne…

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