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Too small to be saved: Un quart des banques privées suisses réalisent des pertes depuis 2008

Too small to be saved: Un quart des banques privées suisses réalisent des pertes depuis 2008

KPMG a passé au crible plus de cent établissements en Suisse. La rentabilité est en recul constant. Côté positif, les avoirs sous gestion ont pu être stabilisés

Les pressions sur le secret bancaire et une réglementation toujours plus complexe réduisent la rentabilité des gérants de fortune. Dans quelle proportion? Pour évaluer la situation, KPMG et l’Université de Saint-Gall ont passé au crible les rapports annuels de 103 établissements suisses actifs essentiellement dans la gestion de fortune durant la période allant de 2006 à 2011. Le rapport, qui n’inclut pas UBS et Credit Suisse, dresse un bilan d’ensemble plutôt inquiétant pour la branche.

MOINS DE SUISSE ET PLUS DE SINGAPOUR EN SUIVANT :

Depuis 2008, environ un quart des instituts analysés ont réalisé chaque an des pertes, si l’on exclut des revenus non récurrents, comme ceux issus de la dissolution de réserves latentes ou de provisions.

En 2011, 20% des sociétés qui affichaient des pertes étaient des banques gérant des actifs inférieurs à 5 milliards de francs, alors que 5% des établissements de taille moyenne (actifs gérés de 5 à 25 milliards) étaient dans cette situation. «La situation est devenue critique pour de nombreuses petites banques», observe Christian Hintermann, partenaire chez KPMG.

Autre tendance: le rendement des fonds propres, situé en 2006 à 13,9% (médiane), a chuté à 3,8% en 2011. Hors revenus extraordinaires, il est tombé à 2,4% l’an dernier. Certes, la plupart des banques privées disposent encore de réserves suffisantes pour absorber ces pertes. Elles ont en moyenne des fonds propres trois fois plus élevés que les niveaux requis par les exigences réglementaires. Cette rentabilité est toutefois insuffisante si l’on tient compte du fait que les coûts du capital sont de l’ordre de 8 à 10%.

La situation est plus rassurante du point de vue des avoirs gérés. Les actifs sous gestion n’ont diminué que de 9% par rapport à 2006, ­l’essentiel de cette baisse étant intervenu lors de l’effondrement des ­marchés en 2008. Depuis, les actifs gérés sont restés stables. A fin 2011, 80 banques privées géraient 1121 milliards de francs, contre 1108 milliards en 2008.

Le rapport entre les charges et les revenus s’est, lui, détérioré à 81% en 2011, contre 63% six ans plus tôt. La situation s’est surtout dégradée chez les petites banques, qui ont vu leurs revenus reculer de 35% depuis 2007, tandis que leurs coûts n’ont diminué que de 1%. Pour autant, les petits établissements ne sont pas condamnés à disparaître, juge KPMG. La sous-traitance d’activités comme l’informatique ou des tâches de compliance à des firmes tierces peut être une solution.

Des décisions récentes sur le plan politique (échec de l’accord fiscal avec Berlin) ou réglementaire (arrêt du Tribunal fédéral sur les rétrocessions) vont accroître la pression sur les banques privées. Toutefois, selon Christian Hintermann, le haut degré d’incertitude au cours des derniers mois a aussi freiné des transactions. Pour Daniel Senn, membre de la direction de KPMG, des décisions importantes vont devoir être prises parmi les filiales de banques étrangères en Suisse. La poursuite du processus de consolidation n’a pas que des inconvénients, juge-t-il: «Il y aura moins de banques, mais ce n’est pas forcément une perte pour la place financière suisse dans son ensemble.»

Par Yves Hulmann Zurich /Le temps dec12

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/8ca2a890-4942-11e2-803a-ba68653806cb/Un_quart_des_banques_privées_suisses_réalisent_des_pertes_depuis_2008

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