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2013,et encore aux fraises par Charles Gave

2013,et encore aux fraises par Charles Gave 

Voici donc ma première chronique de cette nouvelle année ou l’IDL relance le bal des papiers quotidiens (Lundi/ Economie, Mardi/International, Mercredi/Finance, Jeudi/ Sciences Vendredi Arts et Litteratures). Il est d’usage à cette occasion que l’auteur présente ses vœux aux lecteurs pour l’année à venir . Il est moins fréquent que l’auteur se présente des vœux à  lui même et c’est pourtant ce que je vais faire.Quels sont donc les vœux que je m’adresse à  moi même pour cette nouvelle année va se demander le lecteur curieux?

Ce sont des vœux fort simples.Bien entendu, en ce qui concerne ma vie personnelle, je me souhaite  à moi même, ainsi qu’ à  tous ceux qui lisent mes chroniques, santé, prospérité, vie familiale harmonieuse, bonheur …En ce qui concerne ma vie professionnelle, en revanche, je n’ai qu’un vœu et un seul: que les gouvernements et les banques centrales du monde entier me foutent la paix. ( NDLR version moderne de « si tous les gars du monde pouvaient se donner la main et me lacher la grappe »)

Louis XIV, lors d’une visite à Saint Malo rencontra les représentants des armateurs de cette ville, très fortement concurrencés par les Anglais à  l’époque. Le Roi leur demanda ce qu’il pouvait faire pour les aider. Le chef de la délégation des armateurs, affolé, répondit « Rien, Sire, surtout ne faites rien ».Cela va faire plus de 10 ans que gouvernements et banque centrale manipulent  à qui mieux mieux taux d’intérêts, taux de change, masses monétaires, déficits budgétaires, impôts… dans une espèce de frénésie d’interventionnisme Keynésienne, pour essayer d’améliorer les choses, disent-ils.

Dans la réalité, et à cause de leurs interventions, tout va de mal en pis.

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Par exemple, nous n’avons plus de prix de marché nulle part et du coup tout le monde est perdu.

  • Nous n’avons plus de prix de marché sur les taux de change tant tout un chacun est occupé à  essayer de faire baisser sa monnaie ( le Yen aujourd’hui, le Dollar hier) ou a tout le moins à l’empêcher de monter (FS)
  • Nous n’avons pas de prix de marché sur les taux courts et encore moins sur les taux longs un peu partout dans le monde. Aux USA par exemple, 100% des obligations émises par le Trésor Américain avec une duration supérieure à 5 ans ont été achetées par la banque centrale US en 2012…ce qui veut dire qu’à la place d’avoir un vendeur, le Trésor US et des millions d’acheteurs (les épargnants du monde entier) nous avons un vendeur et un acheteur , tous les deux parties prenantes de l’administration Américaine, c’est  à dire que nous nous retrouvons en URSS ou la banque centrale locale achetait les bons du trésor locaux à  un prix déterminé autour d’une tasse de café ou d’une bouteille de vodka par les chefs de ces deux administrations.
  • Nous n’avons pas de prix de marché pour toute une série d’actifs financiers pour lesquels les banques centrales ont décidé que leurs prix étaient trop importants pour être laissés dans les mains des operateurs et que donc les banques centrales devaient les acheter  à tiroir ouverts. Je veux parler de choses telles que les émissions hypothécaires aux USA (mortgages) ou les obligations émises par des pays comme l’Espagne ou l’Italie.

Bref, au moins la moitié des outils de marché cotés sur les places financières du monde entier n’ont strictement plus rien a voir avec leur valeur « fondamentale » tant  leur prix est  devenu le résultat d’une décision « politique ».

Comment voulez vous que le capitalisme fonctionne sans cout du capital et comment voulez vous que j’alloue mon capital rationnellement dans un tel monde ?

Toutes les expériences historiques montrent que contrôle des prix et contrôle des changes échouent partout et toujours, et pourtant  nous voila lancés dans une opérations de contrôle du prix de certains actifs (beaucoup plus hasardeuse) qui bien entendu va échouer piteusement elle aussi, la seule question étant : quand?

A cette question, je veux apporter une réponse sans aucune ambigüité aucune: Je n’en ai pas la moindre idée, tant ces imbécillités contreproductives, du style de l’Euro ont duré déjà plus que ce à quoi je m’attendais ! En revanche, je sais avec certitude que nous avons devant nous un tsunami financier lorsque les vrais prix réapparaitront, mais je n’ai strictement aucune idée sur le moment ou le tremblement de terre déclenchant le Tsunami se produira. Mais , je sais très bien OU ce Tsunami se produira.

Il va toucher tous les actifs dont les prix ont été manipulés, c’est à dire grosso modo, tout ce qui de prés ou de loin est rattaché a des « faux prix » c’est a dire  aux monnaies manipulées et aux marchés obligataires de ces  mêmes  pays.Comment se protéger?Ne pas acheter une maison sur la plage, telle est la réponse.Prenons l’exemple d’un Allemand en 1920 qui a le choix entre acheter une action émise par Siemens ou une obligation à trente ans émise par l’Etat Allemand.En trente ans, l’Allemagne connait une dépression,  le régime Nazi, une défaite militaire sans précédent, une destruction totale de son appareil productif.

Et pourtant…

Celui qui a acheté l’action Siemens se porte plutôt bien. Celui qui a acheté l’obligation d’Etat a perdu 100 % de son capital. Mon conseil est donc tout simple: il ne faut faire aucune confiance à tout ce qui dépend de nos Etats tombées à l’évidence  dans les mains d’une Ineptocracie/ Kleptocracie  et avoir tout son capital investi dans les Siemens de ce monde et… attendre. Un tel portefeuille sera volatil, mais il ne sera pas dangereux à terme.Trouver les outils pour préserver mon capital sur le long terme , tel est le vœu que je me souhaite pour 2013.

Et je m’engage à informer mes lecteurs des découvertes que je ferai en 2013 pour les aider  à atteindre ce but en ce qui les concerne. 

Charles Gave/Président de l’Institut des Libertés 7 Janv 2013

SOURCE ET REMERCIEMENTS : INSTITUT DES LIBERTES

http://institutdeslibertes.org/2013-encore-aux-fraises/

2 réponses »

  1. Merci, merci bien. Pour le passé, LE PRÉSENT et L’AVENIR avec votre dernier engagement, celui de nous informer de vos découvertes.

    Pour ma part, j’avais bien acheté … mais j’ai vendu BEAUCOUP TROP TÔT ! Avec profit toutefois, ce qui m’aide à assumer ma déconvenue … relative.

    Aujourd’hui ? Bien, je trouve TOUT TROP CHER ! Signe des temps ? Ou du fait que JE SUIS TROP VIEUX ?

    En tout cas, c’est la toute première fois de ma vie que je m’intéresse … à l’or. C’est dire mon désarroi !

    J’espère QUE VOS VOEUX SERONT EXAUCÉS et pour renforcer cette dynamique, J’Y JOINS LES MIENS.
    SERRONS LES MAINS, LES DENTS ET … LES FESSES. Bien d’accord avec LA question :

    C’EST PAS « SI » le problème, C’EST QUAND ?

  2. Cher Monsieur Gave, j’apprécie beaucoup la pertinence de vos analyses et votre style très pédagogique qui contribuent à élever le niveau du débat sur les questions économiques et financières dans ce pays. je comprends bien votre point de vue sur les « siemens de demain » pour protéger son capital à long terme tout en précisant qu’il y aura de la volatilité. Il est clair que si le tsunami que vous évoquez se produit alors les marchés actions vont s’effondrer. Vous savez bien que l’indice dow jones était un peu en dessous de 500 en 1929 avant le krach pour être à moins de 50 en 1932. Vous allez me dire avec raison que depuis il est bien remonté. Mais ne serait ce pas logique de se tenir complètement en dehors du marché action pour se repositionner après le déluge (même si on ne sait pas quand ce déluge se produira). pourquoi etre long maintenant en actions si on anticipe une baisse d’au moins 50% des indices? et dns un tel cas, que faire de son argent (cash, or immobilier, oeuvre d’art, ..)? je vous remercie par avance pour votre réponse.

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