A Chaud!!!!!

A Chaud!!! du Mardi 8 Janvier 2013 : Concertations et actions secrètes? par Bruno Bertez

A Chaud!!! du  Mardi 8 Janvier 2013 : Concertations et actions secrètes? par Bruno Bertez

Nous n’aimons pas les titres en forme de point d’interrogation. Nous écrivons pour apporter des réponses, pas pour poser des questions. Cependant, quelquefois, il s’agit d’exprimer un doute et alors la forme interrogative est adaptée.

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« Japon: laboratoire de l’économie folle

 La situation japonaise va donc être des plus intéressantes à observer en 2013. Soit M. Abe réussira, suscitant alors l’espoir que les politiques monétaires menées par la plupart des banques centrales occidentales sont bien les bonnes; soit – ce qui me paraît plus probable – il échouera, et alors l’inflation incontrôlée qui inéluctablement affectera l’Archipel sera l’inscription sur le mur de ce qui nous attendra sans doute un peu plus tard. »

Andréas Hofert Chef économiste, UBS

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  Les grands pays, au début de la crise, ont pratiqué l’action publique, voire spectacle et spectaculaire. Cela a été contreproductif, dans la mesure où cela a accrédité la crise et favorisé la dramatisation. Cela a eu un autre effet. Cela a favorisé les prises de conscience non désirées et renforcé les conséquences non voulues.

L’un des objectifs des soi-disant responsables -responsables de la crise, mais irresponsables dans son traitement- est de faire passer leurs choix pour des choix techniques et non pour des choix politiques. La raison en est simple, la technique n’est pas placée sous le contrôle démocratique du peuple souverain, elle est soi-disant (!) indépendante. Les choix politiques sont omniprésents dans les mesures de « kick the can » prises lors de la crise et il faut rendre hommage aux élites allemandes pour leur travail de dénonciation. Ils ne cessent de répéter que l’on fait du fiscal avec du monétaire. On transfère des richesses et des ressources sans consulter les peuples.
Bizarrement, le Fed-man Bullard a dit la même chose la semaine dernière et cela nous a étonné car il est dans le camp inflationniste, il devait avoir envie de dire une vérité. Quelquefois, celle-ci sort de la bouche des enfants et même des irresponsables.

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James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, a jugé que le programme d’achats d’obligations d’Etat de la BCE (les « opérations monétaires sur titres » ou OMT) constituait une « budgétisation » de la politique monétaire et que cela avait affaibli la capacité de riposte de la BCE à la récession en Europe. La Fed a elle aussi été accusée de s’engager sur le terrain de la politique budgétaire, censé être l’apanage du pouvoir politique aux Etats-Unis. Les banques centrales ont sacrifié une partie de leur précieuse indépendance politique en s’engageant dans des politiques quasi-budgétaires pour tenter de réparer les dégats causés par la crise financière mondiale.

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Passons.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Il nous semble depuis quelques temps que les grands de ce monde sont bien silencieux et que ce silence recouvre quelque chose, il nous fait tiquer.

Nous assistons à une succession de mesures de type monétaire, en salves, subreptices, qui ne nous semblent pas fortuites. Il y a eu le Big Bazooka, la relance chinoise discrète, l’abandon de la solution Grexit par Merkel, les QE4 version MBS et version Treasuries, le mea culpa du FMI sur la question de l’austérité, le report au niveau européen de toutes les échéances des plans de remise en ordre fiscal, l’accord plus ou moins secret sur la dévaluation du yen etc. etc.

Nous en oublions mais, déjà, avec cette énumération de mesures et décisions qui vont toutes dans le même sens et ne provoquent pas de levée de boucliers, nous avons une certaine conviction. Tout se passe comme si…

L’annonce ce matin par la Banque of Japan de ses intentions de monétiser la dette européenne nous fait tilt. Les Japonais ont échangé la baisse du yen, qui nuit aux autres contre des cadeaux de ce genre ; avec cet argent, nous allons faciliter votre financement, faire baisser vos taux ; bref ; vous aider. Donnant donnant. En fait, cela n’a même pas besoin d’être dit, il y a convergence objective, intérêt commun bien compris.

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Le Mécanisme européen de stabilité (MES) a placé mardi pour 1,927 milliard d’euros de titres de dette à échéance trois mois, à un taux négatif, a annoncé la Banque centrale allemande qui a conduit l’opération. Le taux d’emprunt est ressorti à -0,0324%.La Bundesbank a reçu plus de 6,2 milliards d’euros d’offre, soit un ratio de couverture de 3,2. 

Il s’agit de la première émission du MES depuis sa création, et les 39,5 milliards levés début décembre pour la recapitalisation des banques espagnoles.Ce mécanisme permanent doit remplacer à terme le fonds européen de stabilité financière (FESF), qui comme lui prête aux Etats de la zone euro sous programme d’aide. Les fonds levés servent à la fois à financer les Etats et à rembourser les précédents emprunts.Le FESF avait annoncé en décembre vouloir lever entre 55 et 60 milliards d’euros d’emprunts de long terme en 2013 et précisé que son programme d’émission de titres à court terme allait être remplacé dès janvier par celui du MES. 

Soutien du Japon

 Le nouveau gouvernement japonais a annoncé qu’il allait acquérir des titres émis par le Mécanisme européen de Stabilité (MES) afin de participer à la stabilisation de la zone euro, et celui lui permettra également de faire reculer le cours de sa monnaie. Le Japon a déjà acheté sept milliards d’euros de dette émise par le FESF, soit environ 6,7% des obligations émises par le fonds en circulation à la fin de l’année dernière.

Le Japon a donc décidé de puiser dans ses réserves pour financer le MES car la baisse du yen est sa priorité. Avant même de devenir officiellement Premier ministre du Japon, Shinzo Abe avait prévenu que son pays comptait bien se défendre dans la « guerre monétaire » qui se déchaîne dans le monde selon lui.

Le Japon a déjà acheté sept milliards d’euros de dette émise par le FESF, soit environ 6,7% des obligations émises par le fonds en circulation à la fin de l’année dernière.

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Lorsque la Suisse a soutenu l’euro et, avec les produits du soutien, acheté des fonds d’Etat européens, nous nous sommes dits, tiens, tiens…

Il y a des gens, Cassandre professionnels, qui ne cessent de prédire la catastrophe pour demain. Nous ne cessons de les stigmatiser car ils envoient les épargnants à l’abattoir. Les Cassandre négligent le facteur temps et surtout la capacité des Etats à repousser l’inéluctable.

Il n’y a pas beaucoup de gens aussi catastrophiste que nous, mais toujours nous répétons : ne sous-estimez pas la capacité de système à repousser ses limites. Ne sous-estimez pas le cynisme des gouvernants, ils feront tout, coûte que coûte sur votre dos, jusqu’à vos dernières ressources. Ne sous estimez pas la veulerie des peuples et l’incurie de leurs représentants qui sont dans l’opposition politique. Les uns sont veules, les autres sont connivents.

Il faut saluer l’intelligence des think-tanks qui, de façon souterraine, dirigent la politique mondiale. Il y en a des bons comme on dit. Ils sont partis de l’évidence: le risque de guerre monétaire en 2013 et ils l’ont dialectiquement renversée, faite basculer. La guerre monétaire a deux faces, elle fait bouger les devises, mais son véhicule, c’est l’intervention, l’achat de devises, le gonflement non stérilisé des réserves, puis vient l’emploi de ces réserves. Avec du négatif, on fait du positif, la guerre monétaire conduit à créer de la monnaie, à inflater les réserves et, si on emploie ces réserves, à soutenir la dette mondiale, par l’achat de la dette des autres, alors cela devient positif.

La concertation mondiale, mondialiste, a décidé de faire comme si le FMI  était déjà la banque de dernier ressort, mais sans le FMI, de façon informelle, l’un monétise la dette de l’autre. Ce qui, un jour, sera le tour de passe-passe ultime lors de la création de la Super-Fed-FMI.

Comme Monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir, on fait du super FMI sans le dire.

Alors, ne vous étonnez pas si le risk devient « on » et si les refuges réels ne sont pas recherchés, tout cela est inflationniste, au profit d’une classe et d’une élite, mais des peuples, et puis cela consolide, met un plancher sous le système. Cela prolonge, écarte,  les risques de court terme. On peut refaire un tour.

L’idée qui flotte actuellement aux Etats-Unis d’émettre une pièce en platine de 1 trillion de dollars pour financer le déficit et écarter le problème du plafond de la dette est de la même veine. Il s’agit de trouver des subterfuges de plus en plus « non conventionnels » pour continuer l’inflationnisme, on creuse le gouffre tout en le recouvrant dialectiquement de son contraire.

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En 2011, la blogosphère économique avait discuté d’une idée théorique fondée sur une astuce légale. Le gouvernement, en effet, a le droit d’émettre la quantité qu’il veut de pièces de monnaie en platine, pour n’importe quelle valeur faciale. Cette loi est faite normalement pour permettre l’émission de pièces spéciales pour les collectionneurs, comme le fait la monnaie de Paris par exemple. L’idée consisterait alors à créer une pièce de valeur faciale mille milliards de dollars (ou un trillion).Ensuite, il suffit de déposer la pièce en question sur le compte du gouvernement fédéral auprès de la banque centrale, et celui-ci est automatiquement crédité d’autant : le gouvernement peut donc continuer, légalement, de dépenser à partir de son compte à la banque centrale.

EN LIEN:  http://affaires.lapresse.ca/economie/etats-unis/201301/08/01-4609427-tempete-dans-un-verre-deau-autour-dune-piece-a-mille-milliards.php

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Tout s’écroulerait, s’il y avait des états rogues, des états qui ne jouent pas le jeu.
Mais il n’y en a pas.

  • Les dirigeants chinois échangent le bien être de leur peuple contre leur maintien au pouvoir.
  • Merkel échange les principes allemands contre sa réélection.
  • Les Russes n’ont pas les moyens d’être à la hauteur de leurs rodomontades.

BRUNO BERTEZ Le Mardi 8 Janvier 2013

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6 réponses »

  1. D’apres vous, l’eclatement de l’euro entrainerait une super-FED-FMI, ai je bien compris (?!). L’echec d’une mondialitude entrainerait une plus grosse mondialitude, avec peut etre en prime pour les Anglois, l’ejection des Allemands de toute nouvelle decision monetaire.

    • Un projet en ce sens a circulé récemment si je me trompe pas, mais je ne garantis rien car je parle de mémoire, sous le nom de projet de Chicago. Ne m’en veuillez pas si ce n’est pas le vrai nom.

  2. Merci..
    La connivence est mondiale (nouvel ordre mondial?)
    Dans ce monde de fou, pourquoi s’arréter au super FED FMI, FED lune, FED mars, FED neptune FED jupiter,l’exemple
    de cette pièce de platine est révélateur du délirium ambiant.

    • @Michel

      CELA PROUVE SURTOUT QUE CEUX QUI SE RECLAMENT DE LA DEMOCRATIE SONT PRETS A TOUT POUR VIOLER LES VOLONTES DU PEUPLE SOUVERAIN.

      Ces gimmicks , comme les gros bazooka et autres sont révélateurs; on sait que ce sont des subterfuges pour tourner les lois, les traités, les volontés du Souverain mais on essaie de le faire et quelquefois on le fait. Bien entendu avec la complicité des soi disant partis d’opposition et des médias.

  3. Les escalades d’engagement non plus ne peuvent monter jusqu’au ciel…. quoique, des fois, je fais des cauchemars d’un un monde encore plus Orwellien où ces gens s’en sortent avec des lauriers …

  4. Les élites russes ne sont-elles pas elles-mêmes mondialistes, conniventes ? Poutine est-il un vrai opposant à l’Empire ? Pas sûr.

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