A Chaud!!!!!

Les Clefs pour Comprendre du Mardi 5 Février 2013 : Le piège islamiste va t il se refermer sur la France ? par Bruno Bertez

Les Clefs pour Comprendre du Mardi 5 Février 2013 : Le piège islamiste va t il se refermer sur la France ? par Bruno Bertez 

Nous n’avons pas vocation à écrire sur les opérations militaires. Une simple similitude nous conduit à la faire, et à poser quelques questions. 

Le fou de guerre DéLiRiUs

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  Quand la crise financière est devenue manifeste en 2008, il a été choisi de sortir des  politiques conventionnelles  fondées sur le jeu des marchés et de s’aventurer dans l’usage de la force. On a violé les marchés, on  les a forcés  à faire autre chose que ce qu’ils auraient fait spontanément, livrés à eux mêmes. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Sans l’usage de la force des banques centrales et des gouvernements, les marchés auraient sombré. On est intervenu pour leur faire prendre un autre chemin que celui qu’ils auraient suivi en vertu de leur logique propre. 

L’usage de la force, de la violence en économie et en finance est plus fréquent qu’on ne le croit. Cela est normal, la violence est subreptice, cachée, elle touche des domaines peu accessibles au public et aux médias non spécialisés. Qui comprend que bloquer les prix d’une marchandise est une violence? Qui admet que fausser les prix par une subvention est un usage de la force? Il en va de même avec toutes ces mesures non conventionnelles, taux d’intérêt zéro, gonflement des bilans des banques centrales, fixation des taux des emprunts d’État par des QE, répression financière. Encore que là, par le choix justifié du vocabulaire, avec la répression, on perçoit clairement la violence et l’usage de la force. 

Les mesures non conventionnelles font sortir de l’économie contractuelle et de l’économie de marché, on s’écarte donc de ce que veulent les agents économiques, on les oblige à faire autre chose que ce qu’ils souhaitent. Violence sur les choses, violence sur les choix. 

Ainsi, on s’écarte, plus ou moins longtemps et plus ou moins loin de ce qui serait l’équilibre voulu par les gens. Plus cela dure et plus on s’éloigne, plus se pose le problème de ce que nous appelons l’Exit. Dès 2008 nous avons souligné l’importance qu’il fallait accorder à cette question de l’Exit. Il est bien de rentrer, mais il faut encore sortir. Il n’existe pas d’état stable, durable dans la violence et l’artificiel … sauf dans le cas … des solutions finales. 

Nous avons périodiquement évoqué cette question, soulignant que c’était à ce niveau qu’il convenait de porter la réflexion, comment sortir et avec le minimum de risque de dégâts, de rupture, de rechute. En matière de crise financière et économique, la solution n’est pas trouvée, l’Exit n’est pas en vue, pas défini, pas trouvé. On repousse.

 Vous voyez ou nous voulons en venir bien sur. En matière militaire, domaine privilégié de recours à la force et à la violence, la question de l’Exit est centrale. 

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Les États Unis sont les maitres, si on peut dire en la matière, ils sont incapables de réussir des Exits,  dans toutes leurs actions, leurs entreprises : Viêt-Nam, Irak, Afghanistan, etc. C’est pour cela que maintenant, ils ne rentrent plus, ils laissent ce soin aux autres! 

Cet incapacité à réussir les Exits a conduit les stratèges américains à réfléchir et à y attacher une importance de plus en plus grande. Il est vrai qu’ils ont été aidés par l’intelligence de Ben Laden, lequel dans un article fleuve au début des années 90, a exposé sa doctrine et sa stratégie. Ben Laden a théorisé que ce qu’il fallait .c’est attirer les américains dans un piège, les forcer à intervenir. Ce fut l’objectif des attentats du 11 Septembre. Il a imaginé que cette intervention certes donnerait des résultats militaires positifs pour les troupes américaines et la CIA  mais que les conséquences non voulues seraient lourdes pour les Etats Unis. Perte de soutien de la population, conflit avec les alliés, affaiblissement financier et perte de confiance dans le dollar. Ben Laden avait parfaitement vu le processus qui allait conduire le gouvernement à financer le beurre et les canons par le crédit et il avait parié que le nerf de la guerre, le dollar allait être contesté. 

A ce stade de l’Histoire on ne sait pas encore si tous ses calculs vont se révéler justes, mais il faut reconnaitre qu’un bout de chemin dans cette voie a été suivi.  Le leader islamiste avait aussi dans une cassette joué la carte de l’enlisement, il prédisait cet embourbement et en jouait, appuyant sur la corde sensible de ce qui s’était passé au Viet Nam. La perte de soutien et l’hostilité de plus en plus grande de la population américaine à la guerre. 

C’est dire qu’en matière militaire, les choses sont loin d’être simples et qui croit ou affirme gagner une bataille ferait bien de tourner sa langue dans sa bouche très longtemps, très longtemps avant de parler. Les ennemis ont intégré cette question de l’Exit, de l’impossible Exit dans leurs stratégies.

François Hollande qui vient de déclarer que  « la France est en train de gagner la bataille » est peut être un peu naïf. 

Les islamistes, n’ont pas été défaits. Ils se sont évanouis dans les sables chauds du désert, Ils ont refusé le combat, voilà la réalité, voilà la vérité  déclare Alex Vines chef du programme Afrique à Chatam House.  Les forces françaises n’ont rencontré aucune résistance au Mali, quand ils sont arrivés à Kidal, il n’y  avait personne, l’ennemi s’était volatilisé. Technique déjà utilisée par les hommes de Saddam Hussein en Irak. Les islamistes n’ont pas été vaincus, ils se sont évaporés; c’est une stratégie maintenant éprouvée et efficace.  La guerre ne fait que commencer, soit les Français restent et c’est le no Exit, l’embourbement, soit ils partent et les islamistes reprennent leurs attaques contre les forces africaines bien plus faibles. Ils ont un système de tunnels élaborés construit depuis plus d’un an et ils vont y être en sécurité. 

A la place de Hollande, nous nous garderions bien de crier victoire et au contraire nous expliquerions aux français et à la communauté internationale ce qui s’est vraiment passé et ce qui risque maintenant d’arriver. Nous ne pouvons sonder dans les cœurs et les tètes, et deviner si l’opération Malienne est une opération de diversion vis a vis de la politique intérieure française, mais que ce soit le cas ou pas, elle peut se retourner contre le gouvernement français très rapidement. Celui ci semble s’être engagé dans une opération de géopolitique complexe dont il ne perçoit pas les tenants et aboutissants, mais dont il se révélera être le dindon de la farce, nous y reviendrons peut être. Le jeu des Saoudiens, des Américains, de l’émir du Qatar sont vicieux et autant de coups de billards pas faciles à déchiffrer. 

Ce qui est sur,  c’est que des fautes ont été commises. L’inexpérience et la légèreté sont évidentes. 

Tout dirigeant d’un peu de recul connait maintenant l’expérience  américaine  et la doctrine qui a été élaborée à la suite de cette expérience. Et c’est cette doctrine qui explique qu’aussi bien en Libye qu’au Mali, les Américains laissent le travail à d’autres. A ceux qui impulsifs rêvent de se mettre en avant… suivez mon regard. 

Flanby Rambo 1 DéLiRiUs

La doctrine américaine- doctrine Weinberger/Powell,  se résume en quelques points sous forme de questions préalables à toute intervention:

  • -Est ce que le but de l’intervention est clair? 
  • -Est ce que des intérêts vitaux sont en jeu? 
  • -Est ce que les objectifs sont bien définis et atteignables? 
  • -Est ce que le cout militaire est compatible avec les bénéfices procurés       par l’atteinte de l’objectif?
  • -Est ce que nous avons le soutien populaire et international? 
  • -Est ce que la force est bien le dernier ressort, n’y a t il pas d’alternative? 
  • -Existe t il une stratégie de sortie, d’Exit? 
  • -Quelles sont les conséquences non voulues, ont elles été évaluées? 
  • – Avons-nous la possibilité de submerger l’ennemi, de l’anéantir?

BRUNO BERTEZ Le Mardi 5 Février 2013

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19 réponses »

  1. Je crois que vous n’allez pas assez loin. Vous restez, avec l’idée de l’exit, sur quelque chose de très conventionnel pour le coup… de dépassé.

    Car enfin, nous n’avons pas (plus) besoin de « gagner » la guerre. Ca signifie quoi « gagner » une guerre ?

    Non. En raison de la Grande Crise, nous sommes entrés (et vous nous le montrez au travers de vos chroniques) dans l’univers orwélien.

    En clair, nous avons besoin de la guerre permanente entre Oceania , Estasia et Eurasia.

    La « guerre contre le terrorisme », sur n’importe quel point du globe, est justement cette guerre orwélienne (et qui à ce titre ne se « gagne » pas, ce n’est pas son but).

    Bref, l’exit n’a aucune importance.

    Bienvenue à la guerre perpétuelle, contre un ennemi plus ou moins fantasmé (« al quaeida »), qui parfois frappera de vrais coups « domestiques », relançant ainsi et justifiant la « guerre contre le terrorisme » : une petite bombe à londres, madrid… ou tiens à Paris.

    Les djihadistes trouveront bien un petit Merah/Kelkal pour faire le boulot.

    Hollande va avoir besoin de plusieurs attentats à Paris pour pouvoir se maintenir politiquement.

    C’est tragique, c’est cynique, mais c’est le prix absolu à payer dans notre univers orwélien.

    • Une fois de plus vous ne nous lisez pas ou seulement en lecture rapide et au travers de votre prisme idéologique déformant. Vous permettant ainsi jugements à l’emporte pièce et contresens manifestes le tout dans un cadre argumentaire des plus légers et rudimentaires …c’est le moins que l’on puisse dire!!! ou en ce qui me concerne le seul « plus »…

      • En fait je pense que ce n’est pas tellement un contre-sens mais une mauvaise évaluation des antagonistes, Christophe pense en fait que les « élites » ne sont qu’une seule et même entité, alors qu’en fait ce qui est interessant dans votre commentaire est la mise au point sur la stratégie Americaine. Ces élites, pays, banques, organisations supra-nationales, ont des manières proche de procéder et certains intérêts convergents, mais il ne forment en aucune cas une entité unique, ordonnée et coordonnée. A certains moments surement, mais pas tout le temps.

  2. qui ne tente rien ne gagne rien.on a assez longtemps fustigé la lacheté des états européens,souvenez vous de l’agonie de sarajevo.il semble qu’une partie des miliciens islamises ait été éliminée,j’ai entendu le chiffre de 200 a 300 morts.il ne faut pas surestimer ces bandes d’excités islamistes probablement peu rompus au combat.ils emble meme qu’ils soient assezstupides pour se réunir en une colonne pour attaquer bamako,alors que leur force résiste dans leur dispersion(sont ils tombés dans un piège?).il est bien moins confortable de vivre dans des grottes que dans des villes ou on pille les populations.quant aux troupes africaines je n’ai pas las memes echos que vous,notamment il semble que les tchadiens soient très bien entrainés et c’est eux qui occuperont les postes les plus au nord.le problème le plus gros pourrait etre la corruption des dirigeants et armées maliennes difficile de ramener un minimum d’ordre en leur sein.quelles que soient les intentions cachées,on ne peut qu’approuver l’interventionisme d’un sarko en lybie ou d’un hollande en syrie ou au mali

    • Notre objectif en intervenant sur ce sujet grave n’est pas de reconstruire le café du commerce ou de répéter les échanges avec les chauffeurs de taxi. Il est de faire entendre une autre analyse que celle que l’on voit dans la presse aux ordres.

      Peut être ne le savez vous pas, mais la presse française n’a aucune information de première main sur ce sujet, c’est la censure, le filtrage et le black out. C’est la raison pour laquelle, pour avoir quelque chose de différent nous nous sommes dirigés vers Chatam House qui est le plus grand think-tank européen en matière internationale et singulièrement vers son spécialiste de l’Afrique. Il connait très bien le Mali.

      Il considère que la France n’avait pas le choix et devait intervenir, mais qu’elle l’a fait avec précipitation, selon lui elle aurait du attendre 6 semaines pour des raisons techniques d’une part, et pour des raisons de préparation d’un pouvoir politique présentable au Mali. Les Sud Africains pensent la même chose, ils voulaient diriger l’opération ou être co-leaders pour éviter les accusations de néo colonialisme. Les Sud Africains ont une ambition régionale légitime.

      Nous essayons d’apporter quelque chose, d’élever la réflexion, n’entravez pas nos efforts en la rabaissant. Nous sommes en matière sérieuse.

  3. Une fois une campagne commencée. Il faudra agir rapidement pour amener la population à soutenir l’intervention. Ce n’est qu’au prix d’une stratégie complète… jusqu’à l’exit… qu’une campagne de contre-insurrection peut se « gagner », ou, en tout cas, ramener la paix. Après pas mal d’années en opération et actuellement encore en Afghanistan, je suis bien placé pour voir toute la complexité de ce problème d’intervention.
    S’il manque souvent cette stratégie dans le chef de nos décideurs, je pense que ce n’est pas « voulu » mais plutôt de la négligence, du court-termisme ou encore de la méconnaissance des capacités militaires et des résultats de leurs actions.

    • @Olivier

      C’est le bon sens qui parle. Je ne suis convaincu de la détermination à aller jusqu’au bout quand on déclare, à peine arrivé: On sera parti en début Mars! Dixit Fabius.

      L’une des difficultés de l’opération réside entre autres, dans le fait qu’il n’y a pas de pouvoir stable et reconnu au Mali sur lequel s’appuyer à un moment donné.

      La présence ne peut être éternelle, les ennemis ne sont pas vraiment anéantis, ils s’égaient et puis d’autres ensuite les remplacent et les rejoignent. Une partie sont des mercenaires rémunérés par le Qatar et des Saoudiens. On prête à cette association Qatar /Saoudiens une stratégie de développement salafiste tous azimuts afin de desserrer l’emprise iranienne chiite.

      Si c’est le cas, je n’en sais rien, mais c’est avancé par des gens qui en savent plus que moi, la notion de victoire sur les insurgés devient très relative.

      Par ailleurs la complexité de la situation est exposée ce jour par les affrontements de l’armée que je n’ose qualifier de régulière avec les bérets rouges.

      Je ne suis pas fanatique de mon interprétation/question : la France est elle tombée dans un piège, mais je n’accorde pas le bénéfice du doute à Hollande. Je me l’accorde à moi. Pour moi ce dont je suis sur en revanche c’est que les Français se sont mis dans une situation qui les dépasse.

      • D’accord avec vous, la notion de victoire sur les insurgés est effectivement très relative.

  4. -Est ce que le but de l’intervention est clair? Oui
    -Est ce que des intérêts vitaux sont en jeu? Oui
    -Est ce que les objectifs sont bien définis et atteignables? Oui
    -Est ce que le cout militaire est compatible avec les bénéfices procurés par l’atteinte de l’objectif? Oui
    -Est ce que nous avons le soutien populaire et international? Oui, de loin…
    -Est ce que la force est bien le dernier ressort, n’y a t il pas d’alternative? Oui, pouvait-on attendre 6 semaines ?
    -Existe t il une stratégie de sortie, d’Exit? On doit y probablement y réfléchir sérieusement en haut lieu.
    -Quelles sont les conséquences non voulues, ont elles été évaluées? En tout cas sans doute plus que lorsque l’on attaqué la Lybie
    – Avons-nous la possibilité de submerger l’ennemi, de l’anéantir? L’anéantir…c’est cela la question. D’ailleurs, les plus gros problèmes vont-ils venir maintenir des islamistes, ou bien des maliens eux-mêmes ?

    • @ xemo. Ce sera surtout la même tactic qu’en Corée et Indochine ! On part confiant et on revient la queue entre les jambes!
      Il y a cependant une variante!
      Cette fois l’ennemi possède des alliés sur le sol Français . En effet peu nombreux étaient les vietmins et les coréen du nord dans vos banlieues des années 60.

  5. Plus de 3.000 manifestants pro-islamistes et anti-française à Tunis

    TUNIS – Plus de 3.000 manifestants scandaient samedi des slogans pro-islamistes et anti-français dans le centre de Tunis lors d’un rassemblement à l’appel du parti islamiste au pouvoir Ennahda alors que la Tunisie est plongée dans l’incertitude depuis l’assassinat d’un opposant.

    France dégage et Le peuple veut protéger la légitimité du pouvoir en place, criaient ces militants qui défilent sur l’avenue Habib Bourguiba, axe névralgique du centre de la capitale où se trouve aussi l’ambassade de France. Ils brandissaient de nombreuses pancartes en français: France ça suffit! La Tunisie ne sera plus jamais une terre de colonisation, selon des journalistes de l’AFP. Des militants salafistes se trouvaient dans la foule, brandissant leurs bannières noires et des slogans appelant à l’unité des différents courants islamistes.

    La manifestation à l’appel des jeunesses d’Ennahda a débuté un peu avant 14H00 (13H00 GMT) avec pour mots d’ordre du rassemblement la défense de la légitimité de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et la lutte contre la violence politique et l’ingérence française.

    La référence à l’ANC vise clairement le Premier ministre Hamadi Jebali, pourtant numéro 2 d’Ennahda, qui a répété vendredi se tenir à sa décision de former un gouvernement de technocrates, si besoin sans l’aval de l’Assemblée nationale constituante.

    La manifestation vise aussi à condamner l’ingérence française, à la suite de propos du ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, qui a dénoncé cette semaine un fascisme islamiste après l’assassinat mercredi de l’opposant Chokri Belaïd dont les proches accusent Ennahda.

    • Voila l’exemple de ce que l’on appelle une conséquence non voulue.
      Non voulue mais prévisible puisque Giscard l’avait prévu, c’est dire !
      Dans sa position de terre d’islam voulue par les socialistes,
      la France est mal venue a mener une croisade anti islamiste.
      La distinction entre islam modéré et islam radical est une foutaise d’intellectuel de gauche.

  6. Comme d’habitude ça va être l’embourbement et la désillusion sur les résultats d’une opération bâclée…

  7. Aujourd’hui, cinq IED à KUNDUZ dans le nord de l’Aghanistan. Les plus proches étaient à moins de 3 Km de notre base.
    Une contre-insurrection, ou guérilla, est un combat particulier, qui nécessite une combinaison de stratégie civile et militaire. Jamais une force militaire seule ne résoud le problème, même si ses tactiques sont adéquates (ce qui n’est d’ailleurs même pas toujours le cas). Les faits sont têtus.
    @ Xemo : rien que la locution « submerger l’ennemi » trahit une méconnaissance des problèmes de contre-insurrection

  8. Tunisie: la France inquiète et attentive, dit Laurent Fabius

    PARIS – Le gouvernement français est inquiet et attentif à la crise politique en Tunisie, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en indiquant n’avoir pas connaissance d’un éventuel report d’une visite en mai dans ce pays du président François Hollande.

    Nous n’avons pas nous Français – faisons très attention à cela – à nous ingérer dans ce qui se passe en Tunisie. Mais nous sommes évidemment attentifs, inquiets parce que ce sont nos amis, nos cousins, a déclaré le ministre aux médias BFMTV, Le Point et RMC.

    Il faut en tout cas écarter les violences, condamner la mort de (l’opposant) Chokri Belaïd et souhaiter que les autorités, les élus, trouvent les moyens par le dialogue de trouver une solution, a-t-il ajouté.

    Dimanche, la présidence tunisienne et l’un des intéressés ont indiqué que les ministres du Congrès Pour la République (CPR), le parti laïc du président tunisien Moncef Marzouki, allaient démissionner lundi si les islamistes d’Ennahda n’acceptent pas le départ de deux de leurs principaux ministres.

    Je pensais au départ que la Tunisie était peut-être le pays où la révolution pouvait aboutir à des résultats positifs le plus paisiblement, parce que c’est un pays qui n’est pas très grand, qui a un niveau de développement fort, c’est un pays où il y a un niveau d’éducation important, où les femmes ont traditionnellement des droits, a aussi dit Laurent Fabius.

    Interrogé pour savoir si le projet de François Hollande de se rendre en Tunisie en mai était mis en cause, le ministre a répondu: Pas à ma connaissance.

    Il a enfin indiqué que le ministère français de l’Economie était en train d’étudier une demande du gouvernement tunisien d’une transformation des emprunts qu’il a faits à la France en programmes d’investissements.

    La France, premier partenaire commercial de la Tunisie, compte 25.000 ressortissants dans ce pays.

  9. Mali: des journalistes évacués du centre de Gao par l’armée française

    PARIS – Une cinquantaine de journalistes ont été évacués par l’armée française du centre de Gao, dans le Nord du Mali, après l’attaque lancée dimanche par un groupe islamiste, a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’état-major, Thierry Burkhard.

    L’officier n’a pas fait état de blessés parmi ce groupe de journalistes, qui ont été conduits vers l’aéroport.

  10. Mali: pas de risque d’enlisement, estime Laurent Fabius

    PARIS – Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a écarté dimanche un risque d’enlisement pour l’armée française au Mali, alors qu’après un mois de guerre de rares images de combats dimanche à Gao entre islamistes et militaires ont été diffusées par un média.

    Interrogé par BFMTV, l’hebdomadaire Le Point et RMC sur une possibilité d’enlisement, le ministre a répondu: Non. J’ai dit qu’il faut être bien sûr pragmatique, mais l’une des leçons que nous tirons de ce qui s’est passé dans toute une série d’autres cas différents, l’Afghanistan, la Somalie, etc, c’est qu’il faut que les buts de l’opération soient clairs et qu’il ne faut pas que la durée soit infinie.

    Je ne vous dis pas que c’est facile mais le sens de notre démarche c’est: nous sommes intervenus parce que nous seuls pouvions le faire, ça a été efficace et, peu à peu, le relais doit être pris par les troupes maliennes et africaines. Mais nous n’allons pas comme ca subrepticement nous en aller, a toutefois ajouté Laurent Fabius, qui avait récemment annoncé que l’armée française commencerait à se retirer du Mali en mars si tout se passe bien.

    Un commando d’islamistes a affronté dimanche des soldats maliens en plein centre de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, déjà frappée par deux attentats-suicides en deux jours. Située à 1.200 km de Bamako, Gao avait été reprise le 26 janvier par l’armée française aux groupes islamistes armés.

    Dimanche soir, la chaîne de télévision France 2 a diffusé des images fortes d’échanges de tirs entre militaires français et des islamistes à Gao. Depuis le début du conflit le 11 janvier, ce genre d’images est extrêmement rare, les médias audiovisuels ayant été souvent interdits de déplacement dans les zones d’affrontements.

    A propos de ces affrontements à Gao, Laurent Fabius a convenu que la situation n’y était pas totalement sécurisée. Il faut avoir à l’esprit que l’intervention des forces françaises date d’il y a un mois. Il y a eu des avancées positives et considérables mais ce n’est pas totalement sécurisé. Il y a eu deux attentats-suicide et puis des incidents (…) cet après-midi, a dit le ministre.

    A propos des explosions de mines et d’attentats-suicide qui ont eu lieu cette semaine au Mali, il a préconisé la prudence et la vigilance et n’a pas exclu la possibilité de nouvelles incursions de groupes jihadistes. Il peut y en avoir. On ne prévoit pas qu’il y ait des mouvements massifs de groupes terroristes parce qu’ils ont été frappés durement mais il peut y avoir des éléments individuels. Il faut rester extrêmement vigilants, extrêmement prudents, a-t-il insisté.

    (©AFP / 10 février 2013 21h41)

  11. Lundi 11 Février 2013 : Les combats reprennent a Gao, Mali

    Les combats ont repris lundi matin à Gao, les insurgés, qui s’étaient égaillés, dispersés, volatilisés se sont regroupés et mènent plusieurs actions. Les nouvelles officielles, qui ne sont que de la propagande minimisent et affirment que de nombreux insurgés ont été tués. On va finir par en tuer plus qu’ils n’en existent! Nous vous rappelons que les journalistes n’ont aucun accès à l’information, ils sont cantonnés hors de la ville, ils ne font que reprendre des informations filtrées. Les journaux MSM devraient avoir l’honnêteté de signaler ce fait.

    La première victime de la guerre on le sait … c’est la vérité.

    Fabius, qui pratique la dénégation, la Verneinung freudienne, a déclaré qu’il n’y avait pas de risque d’enlisement.

    Un de nos lecteurs rappelle que les guerres contre insurrectionnelles ne se gagnent pas seulement au niveau militaire, mais aussi au niveau politique. Hélas la précipitation et l’impréparation n’ont à ce jour pas permis la moindre ébauche d’avancée ou proposition politique au Mali. La France est allée au secours d’un pouvoir non légitime, non crédible, instable et sans avenir. Elle a par ailleurs introduit des éléments déstabilisateurs chez les voisins du Mali.

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