A Chaud!!!!!

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 24 Février 2013: Nième avertissement radical. Attention au b….l au sein de la FED Par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 24 Février 2013: Nième avertissement radical. Attention au b….l au sein de la FED Par Bruno Bertez 

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Quelque chose a changé dans le monde financier et boursier ces derniers jours. Le doute est revenu. 

Cela n’est pas sans importance, mais cela est circonstanciel. Les gouverneurs de la Fed sont maintenant nombreux à émettre des réserves sur la politique non conventionnelle, les QE  et achats de titres mis en place par Bernanke et ceux que l’on appelle les colombes, les doves.

 Le dernier compte rendu du FOMC qui s’est tenu les 29 et 30 janvier fait état de réserves et dissensions, certains craignent que les marchés ne deviennent dépendants, addicts aux largesses monétaires. D’autres réclament la mise en place de processus de sortie progressive et anticipée.

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En décembre dernier, la Fed avait souhaité conditionner sa politique monétaire à l’amélioration effective de la situation économique. Elle avait indiqué qu’elle resterait accommodante tant que le chômage ne serait pas redescendu à un niveau de 6,5% et ce, sous réserve que les anticipations d’inflation à moyen terme ne dépassent pas 2,5%. Les minutes de la réunion des 29 et 30 janvier font état d’un réel débat au sein du FOMC. Certains souhaitent dénouer progressivement ce plan de QE, que les objectifs économiques aient été atteints ou non.

le Wall Street Journal a publié un article intitulé « Fed Split Over How Long To Keep Cash Spigot Open » (La Fed divisée sur la durée de l’ouverture du robinet des liquidités), où il rapporte les inquiétudes croissantes concernant le retour des bulles spéculatives.

Le WSJ décrit l’émergence de ces nouvelles bulles comme suit : « Sur les marchés financiers on s’inquiète : les banques et investisseurs détiennent des dettes plus risquées ; les entreprises émettent des quantités records d’obligations pourries ; des parties exotiques des marchés d’obligations hypothécaires et de prêts aux entreprises grandissent. »

Le WSJ cite ensuite le président de la Réserve fédérale de Dallas Richard Fisher, un opposant de longue date à la politique de planche à billet de Bernanke. Fischer, à propos de la nouvelle bulle, a déclaré : « On ne s’assoit pas deux fois sur le même poêle brûlant. »

Il faut toutefois souligner que non seulement les opposants au maintien des achats mensuels de $85 Mds de titres du Trésor américain et de titrisations hypothécaires sont pour l’heure minoritaires, mais qu’ils ne font pas encore partie pour la plupart des membres votants. Une remise en cause du programme de QE de la Fed est donc et pour cause à court terme  improbable.

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Cela crée une incertitude pour les marchés, la baisse et la volatilité reviennent. 

Une sorte de prise de conscience se produit, qui conduit à penser qu’un jour il y aura un Exit, que la facilité monétaire ne sera pas éternelle. Nous reviendrons bien sur pour une analyse en détail de cette nouvelle situation. 

D’ores et déjà nous pouvons vous livrer notre sentiment. Tout cela fait partie de la gestion des anticipations, du pilotage des marchés. On cherche à recréer une éventuelle incertitude pour tester, étudier les modalités  de procédure et les réactions à un atterrissage en douceur de la gestion de la Reserve fédérale. 

Les colombes restent très majoritaires au sein de la Fed et elles font bloc autour de Bernanke. Nous ne sommes pas prêts pour la tentative de sevrage. Mais nous en sommes à la toute première étape, celle, indispensable de la reconnaissance du problème de l’addiction. Donc il convient de ne pas prendre ce test à la légère. 

Le texte qui suit s’inscrit dans le radical, le fondamental alors que ce qui décrit ci dessus s’inscrit dans le superficiel, l’écume. Donc voici notre nième avertissement, nième au carré!

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

 C’est un de nos marronniers, vous le savez, de temps à autre,  nous répétons notre refrain de base. Il n’y a rien à gagner en réel sur les marchés financiers. Ce sont des lieux de destruction de l’épargne et non de protection, encore moins d’enrichissement. Les marchés font partie de la panoplie de gestion de crise à titre d’outil de répression au profit du secteur financier et des Etats. 

En un mot comme en cent et vous pourrez, ensuite, arrêter votre lecture, passer à autre chose, les marchés servent à vous faire vous séparer de votre argent au profit du secteur financier en difficulté et de son client privilégié, complice, l’Etat. 

La crise est une crise d’excès de promesses que l’on ne peut tenir, une crise des passifs que l’on ne peut honorer, et ces passifs sont incarnés, concrétisés, dans des papiers. Des papiers comme des bonds, des obligations, des actions, des assurances, des retraites. Ces papiers représentent la dette -colossale- du système, du capital mort. Et ce capital mort, et bien, il sera enterré, un jour ou l’autre. Et ce sera le dernier qui aura le mistigri, le valet de pique, qui sera ruiné, socialement déclassé. 

Si vous avez compris cela et que vous avez, en plus, la conviction que c’est clair, inéluctable, passez à autre chose. 

C’est par le phénomène de jeu, de tirage périodique, cyclique, des gros lots que vous vous faites, pardonnez notre vulgarité, « ratisser ». Le tirage du gros lot, spectaculaire,  est périodique, afin de vous faire saliver. Afin d’exciter vos bas instincts comme l’envie, la colère, de ne pas participer. 

Les émetteurs, vendeurs  de papier, n’ont qu’un objectif: vous en faire avaler le plus possible. Et de toutes sortes, de toutes variétés, sous tous les noms et prétextes. Ils ont besoin du grand transfert rééquilibrant, vous avez trop d’argent, trop de droits, ils n’en ont pas assez, ils veulent que vous leur donniez vos économies, votre patrimoine. Ils veulent que vous le fassiez volontairement, même en croyant y prendre du plaisir, le plaisir du jeu. Il n’y a pas de différence entre le grand transfert volontaire par le jeu et le grand transfert par l’impôt. C’est la même chose, l’argent passe de vos mains aux leurs.

 Si la profession d’intermédiaire financier, gestion de fortune, n’avait pas été pervertie par les banques universelles à leur profit, vos intermédiaires, vos conseillers, vous diraient la même chose que nous. Hélas, c’est un métier, une profession, ce n’est plus un sacerdoce. Heureusement, il reste des exceptions, des vraies maisons, respectables, qui, tout en étant professionnelles, n’ont pas changé de logique, elles sont à votre service, travaillent dans votre intérêt. A vous de les discerner.

 Il n’y a qu’une hypothèse où vous pourrez avoir l’impression,  l’illusion, d’avoir fait une bonne affaire en investissant en bourse, cette hypothèse est celle de l’hyperinflation, dévalorisation spectaculaire et accélérée de la monnaie. Et encore vous n’aurez que l’illusion,  car, en réel, vous ne serez que partiellement protégés. Vos gains seront, comme on dit,  nominaux. En monnaie de singe.

 Les services marketing du secteur financier, des Banques Centrales et des Etats veulent que vous achetiez des titres et, pour vous décider,  ils vous appâtent. Ils veulent que vous ayez confiance! Ah la fameuse confiance! Ils produisent des études, des notes, des théories qui disent toutes la même chose : « achetez, ce n’est pas cher ». Les actifs papiers ne sont pas surévalués, il n’y a pas de bulle sur les fonds d’Etat, les actions sont à leur prix.

 C’est faux, archi faux. Cette fois, ce n’est pas différent, un jour l’histoire reprendra ses droits, ce sera la grande réconciliation entre l’imaginaire des marchés et l’économie réelle. Pourquoi? Parce que sans cette réconciliation, il n’y aura pas de reprise durable de la croissance, il y aura gonflement du chômage, déstabilisation sociale et politique. Et les classes dominantes, plutôt que de tout perdre,  préfèreront faire ce qui doit être fait, la remise à zéro des compteurs. Au moins, elles sauveront quelque chose… ce que, elles, ont mis à l’abri.

 La grande distinction, le « grand divide », ce n’est pas distinction au sein des classes d’actifs, actions ou  obligations, etc., non,  surtout pas. La grande, la seule distinction, c’est: le papier d’un côté, tout le reste de l’autre. Le passif du système d’un côté, c’est le papier, ce qui va trinquer; de l’autre, l’actif du système, le réel, c’est ce qui a une chance de survivre,  éviter la destruction. Retenez cette distinction, c’est la seule qui compte.

 Les obligations et fonds d’Etat sont une bulle depuis que l’on a baissé artificiellement les taux afin d’en émettre plus, de gaver l’oie, et que l’on a manipulé les marchés pour faire disparaitre le prix du risque et celui de la durée.

 Les actions sont surévaluées pour trois raisons au moins, sinon quatre.

 –        les masses monétaires M1, les liquidités, sont à des niveaux insoutenables dans une perspective de moyen terme, les ratios de base money en regard des GDP sont incompatibles avec un retour à un fonctionnement normal des économies. M1 a fait un bond de 75% depuis 2008, et a doublé depuis 2000.

 –        les taux d’intérêt ont été effondrés artificiellement à la fois par la création monétaire, la fixation autoritaire administrée, la suppression de la confrontation de marchés, les rachats directs par les  Banques Centrales de titres d’Etat. Les taux actuels sont négatifs, vous payez en fait pour donner votre argent à ces gens. Et ceci, de proche en proche, conduit, par recherche de résidus de rendement, à la surévaluation de tous les actifs.

 –        les marges bénéficiaires des entreprises sont exceptionnelles au plan historique aussi bien qu’au plan théorique. Les marges des entreprises sont en moyenne de 70% supérieures aux normes.

 Mais ce qui est plus grave, c’est que cette situation est organiquement un symptôme de la crise. On ne peut séparer les marges des entreprises de la situation de crise. Pourquoi? Par simple identité comptable, à savoir que si le secteur Etat est en déficit, si le secteur ménage doit s’endetter de façon croissante pour maintenir son niveau de consommation, alors les bénéfices des entreprises sont à leur maximum. Le gonflement des marges des entreprises est le symétrique de la chute de l’épargne de l’ensemble formé par le gouvernement et les ménages. On fabrique en quelque sorte de la marge bénéficiaire à crédit!

 Si les ménages remplacent la dette et exigent du pouvoir d’achat, des salaires, alors les marges des entreprises chutent. Si l’Etat, au lieu d’être en déficit et de s’endetter, taxe, alors les bénéfices des entreprises se réduisent. Tout comme ils se réduisent si l’Etat laisse chuter la demande globale en faisant des économies. Comme un et un font deux. Le gonflement des marges et des trésoreries des entreprises est un des symptômes de la crise, des déséquilibres du système. On ne peut les extrapoler car alors cela revient à considérer que l’on sera toujours en crise. Nous sommes sûrs qu’intuitivement vous vous en doutiez.

 Les Etats sont en train de préparer un grand ratissage coordonné des trésors de guerre des entreprises, secrètement bien sûr. Dans le cadre de leur G7 et G20, ils ont lancé une étude pour capter plus d’impôts sur les entreprises, une étude pour se cartelliser entre eux et tondre les entreprises, éviter la concurrence fiscale, resserrer les mailles du filet. Comme le dit l’humoriste, on ne vous dit rien, on vous cache tout.

 Nous disons qu’il y a une quatrième raison, c’est une raison radicale, structurelle. La notion de valeur est fragile, elle est relative à un moment de l’histoire, à une théorie dominante. En fait, dans le monde moderne, les valeurs sont toutes fragiles et de plus en plus instables. On verra pourquoi un autre jour. Avec la crise,  le système ancien se détruit en profondeur et la théorie de la valeur des actifs financiers relative à ce moment de l’histoire sera balayée. Elle passera à la trappe.

Aux pertes et profit du système kleptocratique dont elle a assuré le développement. C’est une nouvelle théorie de la valeur qui naitra, temporaire, elle aussi, relative, mais plus adaptée.

 C’est pour cela que l’on ne peut pas anticiper le futur, dire ce qu’il sera intéressant de faire. Parce que les outils intellectuels qui permettent de dire « c’est intéressant » ne sont pas encore nés.

 L’histoire, cette histoire que les faux prophètes, vrais escrocs, ont voulu arrêter, va reprendre ses droits et ce sera pour un bien. Avant, malheureusement, avant le bien, il y aura beaucoup de mal, beaucoup de souffrance  et de colère.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 24Février 2013

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1 réponse »

  1. Vendredi 1 er Mars : Avertissement de Stanley Druckenmiller.

    Nous ne sommes pas fans de Soros en tant que financier, mais nous apprécions son engagement en faveur des sociétés ouvertes telle que définies par Karl Popper. En revanche nous admirons le gérant vedette de Soros du temps du Quantum Fund parce qu’il a décroché en 2010 disant qu’il n’y avait plus de marchés et que tout était trafiqué. Stanley Druckenmiller vient de passer sur Bloomberg US, il est en campagne, il fait le tour des TV.

    Pourquoi?
    -Parce que c’est un homme honnête, un citoyen.
    -Parce qu’il pense qu’une tempête se prépare comme en 2008.
    -Parce qu’il pense que les citoyens lambdas vont être lessivés.
    -Parce qu’il croit que les vraies catastrophes vont arriver avec Medicare, Medicaid et la Sécurité Sociale.
    L’orage? C’est la même analyse que nous, les cours de tous les assets sont en lévitation parce que les taux sont à zéro c’est à dire que tous les achats d’assets sont subventionnés. Les taux zéro c’est ce qu’il appelle la musique et elle fait danser les gens. Ils achètent n’importe quoi parce que rien ne rapporte positivement. Quand la musique va cesser, les gros proches des pouvoirs le sauront et ils se précipiteront vers les chaises, le public et ses institutions de prévoyance resteront debout, comme nous le disons, avec le mistigri. Ruinés.

    C’est cynique, mais vous êtes prévenus, voir nos nième avertissements .

    Druckenmiller chiffre les liabilities sociales non couvertes du système américain à plus de 200 trillions. Pour lui le séquestre de 85 milliards est donc une rigolade. Pour nous aussi. Vous le savez.

    Il dit que le système consiste à faire exploiter, voler les jeunes et les futurs retraités par les retraités actuels. Le système des transferts sociaux et intergénérationnels est en faillite et les politiciens, obsédés par le court terme ne font rien. Ils mentent. L’ami Stanley sait ce que c’est que triturer des chiffres, lui. Le nombre d’actifs pour entretenir les anciens est en train de s’effondrer et cela va accélérer.

    En passant, nous avons entendu une belle analyse de la reprise bidon de l’immobilier US. En fait, on monétise l’immobilier locatif, ce que l’on aurait du faire en 2008 tant qu’a faire.

    L’immobilier locatif est constitué depuis peu en nouvelle classe d’actif commercialisée par les grandes banques du cartel sous la conduite de Blackrock qui, lui , achète les appartements par dizaines de milliers. L’immobilier locatif est en train d’être intégré à la panoplie du capitalisme d’arbitrage, à la panoplie klepto, on prend l’argent gratis, et on fait un écart de rendement de 3% par la location sur le dos des ménages mis à la porte faute de payer leurs hypothèques.

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