Behaviorisme et Finance Comportementale

Les Clefs pour Comprendre du Vendredi 29 Mars 2013 : Sur le caractère non monétaire des assets financiers en général, about « Moneyness »

Les Clefs pour Comprendre du Vendredi 29 Mars 2013 : Sur le caractère non monétaire des assets financiers en général, about « Moneyness »

Si vous faites partie de nos fidèles lecteurs et si, au passage, de temps à autre, vous notez nos innovations, vous vous souvenez certainement de nos développements, un peu lourds, sur notre théorie des équivalences. Nous avons affirmé que le pouvoir était celui d’imposer l’équivalence de choses qui ne l’étaient pas.

On retrouve cette démarche dans l’imposition de l’égalité en choses différentes par exemple. Il faut un pouvoir pour oser affirmer: ceci équivaut à cela quand tout donne à voir le contraire. Autre exemple, le certificat d’or ou ETF vaut l’or métal. Eh bien non!

Nous avons dès 2008 affirmé que la crise était une crise du « moneyness ».

   La financiarisation a consisté à proclamer que tous les assets financiers avaient le caractère de money, c’est à dire étaient aussi bons que la monnaie. C’est cela la « moneyness », le caractère aussi bon que la monnaie.

Nous avons dit c’est faux, rien dans les assets financiers n’a le caractère de monnaie, un jour on ne pourra plus imposer l’équivalence, un jour leur caractère « pas aussi bons que la monnaie  » se révèlera.

Cela commencé par les idioties subprimes même soi-disant triple A, puis les obligations souveraines, puis…

Les pouvoirs ont réagi comme nous l’avions anticipé, ils ont créé de la fiat monnaie pour soutenir les assets douteux qui étaient en train de perde leur « moneyness ». Et nous avons indiqué que, plus on avancerait dans la crise, plus il faudrait créer de fiat money pour tenter de continuer d’imposer l’ « équivalence» devenue mensongère.

Nous avons franchi une étape de plus en disant que les obligations souveraines étaient de la fiat monney à maturité différée. Donc de la monnaie à terme. Nous en avons conclu que les monnaies à terme des pestiférés n’étaient plus équivalente à de l’euro.

Nous abordons une nouvelle étape avec Chypre. Ce ne sont plus les assets financiers, classiques obligations souveraines, dettes de toutes sortes qui viennent de révéler leur caractère  « non moneyness», leur caractère non monétaire, non, ce sont les dépôts bancaires. Vous savez, ces trucs que l’on vous fait passer pour de la monnaie et qui ne sont en réalité qu’une créance sur le banques.

Le caractère non monétaire des dépôts vient donc de faire la une des journaux. C’est public, un dépôt bancaire, cela ne vaut pas de la vraie monnaie.

Vous avez dit vraie monnaie? Mais non, les fiat monnaies, même les billets sous votre matelas ne sont pas de la monnaie et leur caractère « non moneyness » sera révélé quand on vous forcera à échanger vos billets qui ne sont que des dettes de la Banque Centrale, au triste bilan et dettes des souverains, en faillite.

La seule monnaie qui a le caractère « MONEYNESS » extincteur ultime de dettes, c’est… vous avez gagné, c’est l’or.

La crise ne cesse de progresser, de se rapprocher des centres ultimes, des pouvoirs qui croient pouvoir continuer d’assurer envers et contre tout, les fausses équivalences.

Et ces pouvoirs ne cessent de révéler leur faiblesse, ils reculent sans arrêt dans ce combat perdu: maintenir un système déséquilibré par les poids des assets financiers, en regard de la monnaie nécessaire pour maintenir la fiction de son caractère « moneyness ».

BRUNO BERTEZ Le Vendredi 29 Mars 2013

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON:

1 réponse »

  1. Samedi 6 avril 2013 :

    Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a déclaré samedi que le modèle de sauvetage de Chypre était « exceptionnel », mais que les grands déposants des banques européennes pourraient souffrir si une banque venait à faire faillite.

    « Chypre constituait un cas particulier (…) mais la directive bancaire à venir prévoit que la responsabilité d’un investisseur et d’un déposant s’exercera dans le cas d’une restructuration bancaire ou d’une mise en sommeil », a-t-il dit dans une interview accordée à la télévision finlandaise YLE.

    Une directive sur la sécurité bancaire est en cours d’élaboration à la Commission européenne. Elle prévoit d’introduire dans les législations nationales la question de la responsabilité des investisseurs.

    « Mais la hiérarchie est très claire : d’abord les actionnaires, ensuite éventuellement les investissements et les dépôts non garantis. Cependant, la limite des 100.000 euros (de garantie) est sacrée : les dépôts inférieurs à cette somme seront toujours garantis », a ajouté Olli Rehn.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00512207-rehn-ue-les-gros-comptes-bancaires-pourraient-etre-touches-555759.php

    Les banques européennes ont dans leurs livres 922 milliards d’euros de créances irrécouvrables.

    Par exemple, les banques italiennes ont 125 milliards d’euros de créances irrécouvrables.

    Dans cette situation de faillites bancaires généralisées, il ne reste plus que l’Etat pour sauver tout le système. Mais comment un Etat surendetté peut-il agir concrètement ?

    Un Etat surendetté peut :
    – Lever des impôts supplémentaires
    – Ou alors voler les dépôts des épargnants supérieurs à 100 000 euros
    – Ou alors demander à la BCE de lancer ses rotatives à plein régime (la demande devra se faire très discrètement !) : c’est la planche à billets
    – Ou alors se déclarer en défaut de paiement
    – Ou alors déclarer la guerre à un pays étranger pour lui voler ses ressources.

    La solution à la mode, c’est la solution chypriote : l’Etat surendetté vole les dépôts des épargnants supérieurs à 100 000 euros.

    Ce que Olli Rehn annonce aujourd’hui, c’est la généralisation du modèle chypriote partout en Europe.

    Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem l’avait déjà annoncé il y a quelques jours.

    Olli Rehn et la Commission Européenne viennent de le confirmer aujourd’hui.

Laisser un commentaire