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Marchés: L’effort de propagande antirusse!

Marchés: L’effort de propagande antirusse!

Qui affecte les actions et favorise la dette.

Comment se positionner face aux actifs financiers russes? «Le ralentissement de la croissance se confirme», alerte Credit Agricole, dans ses Perspectives des pays émergents publiées la semaine dernière. «La tendance est nette en février pour la plupart des indicateurs. L’activité est en déclin et il n’y a pas, pour l’instant, de signe de reprise. Faut-il réviser les prévisions annuelles?», s’interroge la banque française.

«Certains le font, comme JP Morgan, qui a ramené sa prévision de PIB 2013 à 2,8%. Cela représente cependant l’une des hypothèses basses du marché, le consensus étant encore à 3,3%.». Depuis des mois, les investisseurs sont restés plutôt réservés quant aux actions, privilégiant de loin les obligations. Une erreur stratégique, selon East Capital. Qui observe que le marché applique une décote presque historique par son ampleur au marché russe, tandis que les investisseurs obligataires valorisent la Russie à un niveau jamais atteint. Un écart non seulement valable par rapport aux autres marchés émergents, mais également historique pour la Russie.

L’écart entre le rendement implicite des obligations à 10 ans et le ratio bénéfice/cours des actions se situait auparavant autour de 5%, et restait, quoiqu’il advienne, largement inférieur à 10% avant la crise financière mondiale. Il a presque atteint 20% aujourd’hui. Le marché actions s’est montré volatil au fil des années, mais pendant les années 2000, il est apparu comme l’un des marchés les moins chers au monde. En 1998, c’est le marché obligataire qui s’était écroulé.

L’avis qui prédomine est que la Russie fait face à un grave déficit de gouvernance, que ce soit dans le secteur public (d’un point de vue politique) ou privé (à l’échelon des entreprises). «Les investisseurs en actions partagent la même vision du marché russe que le magazine The Economist, pour qui quasiment rien ne va dans la Russie de Vladimir Poutine. Ils affirment que l’économie et les finances publiques ne doivent leur vigueur qu’au niveau élevé des cours du pétrole – en négligeant volontairement les réformes monétaires et la courbe très positive de la consommation – tandis que toutes les tentatives de lutter contre la corruption et d’améliorer la gouvernance sont soit ignorées, soit rejetées d’emblée, soit considérées comme déstabilisantes.»

Les stratèges et économistes d’East Capital ajoutent à juste titre que l’on mentionne rarement que la Russie se classe déjà mieux que le Brésil et l’Inde au classement de l’enquête Doing Business de la Banque mondiale, et que l’un des objectifs de Vladimir Poutine pour son troisième mandat est de passer de la 120e place mondiale en 2012 à la 20e place d’ici 2018. «Au lieu de cela, les investisseurs en actions préfèrent se focaliser sur les Pussy Riot et dénigrer le caractère démocratique de la Russie tout en investissant sans scrupules en Chine qui, elle, n’a rien d’une démocratie.»

Levi-sergio mutemba/Agefi Suisse 2/4/2013

http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/qui-affecte-les-actions-et-favorise-la-dette.html?issueUID=295&pageUID=8803&cHash=087a3d3d123db96b42c439392da35926

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