Behaviorisme et Finance Comportementale

Les Clefs pour comprendre du Jeudi 2 Mai 2013: Le Rogoff-gate, une aubaine pour les socialistes Par Bruno Bertez

Les Clefs pour  comprendre du Jeudi 2 Mai 2013: Le Rogoff-gate, une aubaine pour les socialistes Par Bruno Bertez

Nous avons résisté, jusqu’à présent, à la tentation de commenter le Rogoff-gate. Vous savez,  c’est la découverte que Rogoff et Reinhart se sont soi-disant trompés dans leurs calculs lorsqu’ils démontrent que le seuil de 90% de dettes d’un Etat pénalise la croissance durablement. 

L’affaire est montée en épingle par les keynésiens, pure souche, et les socialistes (en fait, c’est la même chose) pour démolir les politiques d’austérité. Krugman, en particulier, comme il se doit, s’est montré comme à l’accoutumée à la fois le plus virulent et le plus de mauvaise foi. Les socialistes français essaient de rattraper Krugman dans la course à la mauvaise foi. Ils ont des handicaps, mais ils font de leur mieux.

 

   Rogoff et Reinhart ont produit un travail statistique mettant en évidence une corrélation entre le niveau de dettes étatiques et la croissance ou perte de compétitivité. Ce seuil serait de 90%. L’étude a été utilisée à des fins politiques pour justifier les politiques d’austérité. Elle a été utilisée par Rogoff et Reinhart pour se faire mousser et toucher des cachets de conférences colossaux. 

Apres vérification des calculs de nos deux zozos, il apparait, soit qu’ils se sont trompés, soit qu’ils ont menti. Nous avons toujours penché pour la seconde hypothèse, ils ont menti. Menti parce que c’était opportun et rentable.

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En Europe, l’article de Reinhart et Rogoff fait même figure de parole d’évangile. Il a servi de caution aux politiques d’austérité mises en place depuis le début de la crise financière.

Ainsi, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, déclare en 2011: «Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff ont démontré la règle du 90%. Une dette publique élevée pèse sur l’activité économique et sur la dynamique entrepreneuriale et, en conséquence, grève la croissance. Cette conclusion est particulièrement importante actuellement pour l’Europe, où les niveaux de dette des principaux pays sont au seuil des 90%, seuil que les Etats-Unis ont déjà passé.»

Cette défaite intellectuelle des défenseurs de l’austérité survient tout juste quatre mois après que le Fonds monétaire international (FMI), en la personne de son chef économiste, Olivier Blanchard, a piteusement admis, qu’il avait significativement sous-estimé les multiplicateurs fiscaux, c’est-à-dire les impacts négatifs des mesures d’austérité sur la croissance. Le FMI a dans la foulée avoué qu’en conséquence, ses recommandations de politique économique n’étaient peut-être pas les meilleures possibles.

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Krugman n’a pas fait à ce jour moins de 8 articles pour descendre en flammes les  deux compères menteurs et ainsi enfoncer le clou de « plus de dette est souhaitable ». « More debt is better  », c’est le refrain de frère Paul, lequel fait valoir qu’en temps de guerre, on fait des déficits supérieurs aux déficits actuels et qu’il n’y a pas de catastrophe, on s’en sort.

Le frère Krugman, dans sa croisade pour la dette, avance qu’en 1943 les déficits étaient de 30,8% du GDP et que l’on n’en est pas mort, au contraire… De là, il envisage 1 trillion de dépenses nouvelles sans sourciller. Nous reviendrons bientôt sur les délires de frère Krugman, il vient d’écrire un livre intitulé: « End this depression »

         

Le Rogoff-gate, comparé au climate-gate de quelques années plus tôt a permis aux socialistes et keynésiens de se relancer et lancer une vigoureuse campagne contre l’austérité, entendez par là, l’Allemagne. On le voit en France sous la forme d’une charge anti-Merkel.

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Pour comprendre le Rogoff-gate, il faut savoir que l’utilisation politique bébête se trouve à l’origine de cette étude médiocre. C’est parce qu’elle était opportune que l’on a publicisé ce travail qui ne le méritait pas. Travail stupide qui, si le professeur Raymond Barre était encore parmi nous, aurait valu à ses auteurs un zéro pointé. Le problème des déficits de l’Etat,  démontrait Barre, n’est pas son niveau relatif ou absolu, mais son mode de financement. Ce qui compte, c’est de savoir comment ce déficit est financé pour déterminer sa nocivité et sa dangerosité. Le meilleur exemple est fourni par le Japon qui a un déficit de 228% du GDP. Ce déficit n’est pas nocif tant que l’épargne intérieure reste abondante et qu’elle est captée au profit de l’Etat. Elle le devient quand l’épargne se raréfie et qu’elle ne suffit plus. Les pays asiatiques en 1998 ont, à l’inverse, montré la dangerosité de tout déficit financé par le hot-money étranger. 

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« -Si un Etat emprunte dans sa monnaie nationale et quasi uniquement à ses résidents, le coût pour l’économie tout entière de cette dette est nul car son service consiste à transférer des richesses de la poche des contribuables dans celle des créanciers, le plus souvent de la poche gauche à la poche droite du même pantalon. Dire dans ce cas, comme on l’entend encore trop souvent, que la dette publique obère les générations futures est une aberration qui ignore le fait qu’une économie est un circuit fermé. L’endettement de l’Etat peut alors augmenter tant que les contribuables ne se dérobent pas, soit tant que le taux d’imposition n’atteint pas le niveau où les recettes fiscales se mettent à diminuer, mais rien ne dit a priori que cette limite soit atteinte dès que la dette publique dépasse les 90% du PIB. Si, par exemple, ce rapport est de 100% du PIB, le taux d’imposition de 40% et le taux d’intérêt de 4%, c’est les 10% des impôts perçus par l’Etat – 4% de 40% – qui sont transférés aux créanciers, une proportion somme toute tenable car fort semblable à celle que connaît l’Italie ces dernières années. Dans l’histoire, on a vu bien pire, comme dans l’Angleterre des années 1820-1830 où la dette de guerre était le double du PIB et le service de celle-ci représentait la moitié des impôts perçus, tout cela en pleine révolution industrielle marquée par une croissance économique soutenue.

Tout autre est évidemment la situation quand l’Etat emprunte en monnaie étrangère. Pour servir cette dette, il doit alors non seulement taxer ses contribuables en monnaie nationale, mais encore se procurer les devises nécessaires pour satisfaire ses créanciers, ce qu’il ne peut faire que si son économie vend plus qu’elle n’achète à l’étranger. Ce supplément d’exportations − constitué de biens produits, mais non utilisés dans le pays − est alors le véritable coût que cette forme d’endettement public fait peser sur les épaules de ses administrés. Il est nettement plus difficile à supporter qu’un transfert purement interne et il ne peut donc s’accroître autant. C’est vraisemblablement ce type d’endettement qui explique les résultats obtenus par Reinhart et Rogoff. Ces derniers en sont d’ailleurs conscients, si bien qu’ils ont tenté de distinguer l’effet des deux types de dette publique, mais ils ont été incapables de trouver les chiffres nécessaires pour ce faire.

-Reste le cas de la dette publique émise en monnaie locale, mais détenue par des non-résidents, comme c’est évidemment souvent le cas en Europe, par exemple pour la France, où 60% des créanciers de l’État n’habitent pas le pays. Le service d’une telle dette est toutefois moins contraignant que celui des emprunts en devises puisqu’il ne demande pas une exportation supplémentaire, mais une simple réduction de la consommation et/ou de l’investissement domestique. Ainsi, plus la dette de l’Etat est détenue à l’étranger, plus ces sacrifices sont douloureux pour les résidents et plus la tentation du défaut grandit, d’autant que, ce faisant, un membre de l’Eurozone – Allemagne et France exceptées – ne courrait pas le risque de voir exploser le prix de ses importations à la suite d’un effondrement de l’euro. C’est pourquoi les Allemands jouent avec le feu en poussant les pays les plus endettés à une austérité de plus en plus insupportable » JEAN PIERRE BEGUELIN

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La nocivité de l’excès de dettes et sa dangerosité sont des phénomènes complexes qui ne s’expriment pas par des corrélations ou des modèles simplistes. Le capital fictif non productif que constituent les dettes pénalise en profondeur les économies par des voies diverses entre autres: mauvaise allocation du capital et des revenus, amputation du taux de profit du système productif, tendance à la socialisation,  creusement des inégalités et des rentes etc. etc. En fait,  pour résumer et contracter, l’action de la suraccumulation de dettes non productives équivaut à une paralysie progressive de forces de vie, les forces actuelles  par les forces de mort, le poids du passé.

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« Ce n’est pas la première critique à laquelle Reinhart et Rogoff ont été confrontés. D’autres économistes avaient déjà fait remarquer que corrélation empirique (entre la taille de la dette et le niveau de la croissance) ne signifie pas forcément causalité. En fait, il se pourrait bien  que ce soient les taux de croissance très bas qui augmentent la dette publique, et non l’inverse. Cependant la dernière critique démontre clairement que la découverte empirique de Reinhart et Rogoff, cette «règle du 90%», est erronée.

Est-ce que cela signifie à présent, comme Paul Krugman, aime à le répéter éditorial après éditorial dans le «New York Times», que se préoccuper de la dette publique ne fait aucun sens et est en fait complètement contre-productif actuellement? Les politiques ne doivent-ils pas plutôt se consacrer à relancer la croissance, quitte à creuser encore un peu plus les déficits et à attendre qu’une croissance renouvelée permette à la dette publique de se réduire naturellement?

Je n’en suis pas convaincu. Plus une dette publique est élevée, plus le service de celle-ci le sera. Donc, moins un gouvernement aura de possibilités discrétionnaires de dépenser ses rentrées fiscales de manière plus utile que simplement en payant des intérêts sur sa dette. En fait, un niveau élevé de la dette publique livre un gouvernement pieds et poings liés à la merci des marchés. Surtout lorsque la politique monétaire n’est plus en son pouvoir.

Il n’y a donc, à mon avis, pas besoin de l’argument de Reinhart et Rogoff pour comprendre qu’une dette publique élevée aura plus d’effets néfastes que bénéfiques et qu’un ratio dette publique par rapport au produit intérieur but de près de 120% en moyenne pour les pays du G7 est insoutenable sur le long terme. Faut-il en conclure que l’austérité telle qu’elle est pratiquée en Europe actuellement soit une bonne politique? Je ne le crois pas non plus. » ANDREAS HÖFERT

Les Américains aiment bien les choses simples, apparemment pratiques. Nous disons souvent que, là-bas, c’est le degré zéro de la pensée économique, car on remplace la réflexion par la recherche de corrélations et les modèles mathématiques simplistes. La seule chose que l’on a retenu de la philosophie aux Etats Unis, c’est la mise en question kantienne  de la notion de causalité et, ayant escamoté la causalité, son remplacement par la recherche de corrélations mathématiques et statistiques.  Pain béni car, s’il n’y a plus de cause, alors on peut tout manipuler, créer des corrélations, les inventer, les forcer, créer des risk-on/risk-off, etc. La disparition  de la notion de cause dans la pensée américaine a permis la grande disjonction, la séparation de l’ombre et du corps, comme nous l’expliquons souvent. La disparition des causes laisse ouverte le fameux « perception is all ». Donc il faut comprendre que le travail de Rogoff et Reinhart s’inscrit dans le cadre de l’idéologie américaine et que c’est pour cela qu’il a connu un tel succès malgré sa médiocrité. Plus c’est médiocre, plus c’est facile, plus c’est pain béni pour les médias et les politiciens.

La mathématisation de la macro économie est un processus idéologique, voilà ce qu’il faut savoir. C’est l’hypothèse que le réel peut être réduit à des abstractions, à des simplifications, que les acteurs, les hommes, les firmes, les politiques, etc. peuvent être schématisés à des comportements et réactions simplistes, linéaires, répétitives. La mathématisation et la modélisation incluent la perte de liberté des individus réduits à des interrelations abstraites déterminées. Elle inclut la fixité de ces interrelations.  Elle nie les effets  de mémoire et d’apprentissage. Or, les comportements sont divers, variables, mouvants. Ils varient selon les pays, ils varient dans le temps. La mathématisation, c’est l’origine, et nous ne craignons pas d’affirmer, la cause de la crise de 2007 ou 2008, la cause de la GFC, puis de la GFE. Mais pire encore que la mathématisation, c’est son utilisation. Rogoff s’est mêlé d’interpréter ses travaux! De chercher à aller au-delà de ce qu’ils pouvaient dire, même s’ils avaient été honnêtes et justes.  Autant dire que l’escroquerie et la bêtise se sont conjuguées.

C’est ce qui est arrivé en 2007 à nos économistes classiques du type Bernanke, FMI ou OCDE. Ces malheureux  avaient prédit que nous étions à la veille d’une période de prospérité sans précédent, toutes les conditions d’une croissance durable et élevée étant réunies! Ah les braves gens!

Nous avons écrit récemment un texte sur ces bandits de l’intelligence, sur ces usurpateurs, intitulé : « Quand les aveugles pilotent à vue », nous vous y renvoyons. Le pire est qu’ils continuent à sévir, à mentir. À prétendre que les causes de la crise sont exogènes, que les dettes n’ont aucun rôle dans le système, que la monnaie est neutre, etc. et autres balivernes. On continue le keynésianisme le plus bête et le plus mécanique sans tenir compte des travaux de Hicks, de Minsky, de Keen, de Wynne Godley, etc. Sans  même tenir compte de ce que dit Soros sur sa critique de la notion d’équilibre en économie. C’est pourtant accessible.

 

Non seulement on prétend conduire le monde à partir de modèles mathématiques fondamentalement faux, mais, en plus, on oublie les variables importantes qu’il faudrait intégrer dans les modèles: la faillibilité des anticipations, le rôle déstabilisant de la puissance publique, l’impact de l’endettement privé, l’incidence du crédit,  de la monnaie et de la spéculation. 

Les gouvernements et Banques Centrales ne cessent de répéter que la crise de 2008 n’était pas prévisible, que c’était un cygne noir, un tail risk, c’est un gros mensonge, un mensonge politique. La crise était prévue et prévisible, elle était inéluctable. Tout comme la prochaine. Selon les travaux de Bezemer qui datent de 2009, au moins douze économistes de renom avaient prédit la crise. Ses travaux rigoureux imposaient quatre critères pour déterminer s’il s’agissait de prévisions au hasard, chanceuses, ou bien de prévisions solides étayées. Il imposait dans ses critères, un cheminement rigoureux dans les causes et effets, un lien avec la future grande crise financière et sa retombée économique, l’étude devait être publique, elle devait comporter un timing. Douze travaux ont passé le test. Tous tenaient compte de la monnaie et de la dette.

 BRUNO BERTEZ Le Jeudi 2 Mai 2013

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5 réponses »

  1. oui d’ailleur j’ai observé une correlation absolue entre la hausse des impots que je paye et le deficit public.

    je propose aux politiques de faire baisser mes impots et par la magie corrélative ils verront les deficits baisser si si je vous assure ;-))

  2. Vendredi 3 mai 2013 :

    Zone euro : récession pire que prévu en 2013, PIB en baisse de 0,4%.

    La zone euro connaîtra cette année une récession plus importante que prévu, avec un Produit intérieur brut se repliant de 0,4% (contre -0,3% prévu jusqu’ici) et un chômage au-dessus de 12%, selon les nouvelles prévisions économiques de la Commission européenne publiées vendredi.

    Pour l’année 2013, les pays d’Europe du sud vont voir leur PIB baisser davantage que prévu.

    Pour l’année 2013, le PIB de la France va baisser de 0,1%.
    Le PIB de l’Italie va baisser de 1,3%.
    Le PIB de l’Espagne va baisser de 1,5%.
    Le PIB de la Slovénie va baisser de 2%.
    Le PIB du Portugal va baisser de 2,3%.
    Le PIB de la Grèce va baisser de 4,2%.
    Le PIB de Chypre va baisser de 8,7%.

    Sur son blog, l’économiste Yanis Varoufakis souligne l’importance historique du document de la Bundesbank publié dans le journal Handeslblatt. Ce document de la Bundesbank montre que l’Allemagne est en train de suivre une Grande stratégie :

    l’Allemagne souhaite créer une nouvelle monnaie, qui réunirait tous les pays situés à l’est du Rhin et au nord des Alpes.

    La monnaie actuelle, l’euro, resterait la monnaie des pays d’Europe du sud et de la France.

    http://yanisvaroufakis.eu/2013/04/27/intransigent-bundesbank-mr-jens-weidmanns-surreptitious-campaign-to-bring-back-the-greater-deutsch-mark/

  3. Vendredi 3 mai 2013 :

    En septembre dernier, Mario Draghi avait annoncé son plan OMT (Outright Monetary Transactions) : il prenait la suite du plan SMP consistant à acheter de la dette souveraine de pays en difficulté, de façon à limiter la hausse des taux et à leur permettre de se refinancer. Comme cela ne plait pas du tout aux Allemands (et ils ont bien raison, c’est de la planche à billets), le dispositif OMT est assorti de conditions drastiques puisque le pays qui souhaite en bénéficier doit auparavant demander l’aide de l’Europe et accepter un sévère plan d’assainissement des comptes public imposé par la désormais célèbre « Troïka » (La Tribune).

    Résultat : personne ne l’a encore demandé. Pourtant la détente sur les taux des pays européens en difficulté s’est prolongée. En apparence les choses s’améliorent. La simple annonce du plan OMT aurait suffi à rassurer les marchés, « bravo Mario ! » commentent les médias.

    La réalité est plus subtile, et perverse : la BCE prête sans limite aux banques du pays pour qu’elles rachètent la dette de leur Etat, ce qui au fond revient au même !

    Mario Draghi l’a confirmé hier lors de sa conférence de presse, les banques pourront obtenir les liquidités qu’elles souhaitent au taux directeur, qui a été abaissé de 0,75% à 0,50% (La Tribune).

    Et la BCE prête de l’argent y compris aux banques au bord de la faillite comme les banques slovènes, qui peuvent ensuite acheter la dette émise par Ljubljana. « Les analystes d’Aurel ETC Pollak rappellent ainsi que ce sont les banques slovènes elles-mêmes qui, le 17 avril, ont racheté le 1,1 milliard d’euros de dette émise ce jour-là, grâce au financement de la BCE. » (La Tribune).

    Et le tour est joué. Il en va de même en Espagne, Italie, etc.

    C’est de la cavalerie, de la planche à billets, mais formellement la BCE n’achète pas d’obligations d’Etat.

    Ce faisant, la BCE acquiert un volume croissant de créances sur des banques en difficulté, ce qui n’est pas rassurant !

    Posons aussi une question : les banques slovènes avaient-elles le choix ? En fait non, tant les intérêts des grandes banques et des Etats sont intimement liés, et c’est le cas dans tous les pays européens. A partir de là, financer les Etats ou les banques revient au même pour la BCE. Le reste est juste un problème de communication.

    Philippe Herlin, chercheur en finance, chargé de cours au CNAM.

    http://philippeherlin.blogspot.fr/2013/05/la-politique-subtile-et-dangereuse-de.html

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