Commentaire de Marché

L’Edito du Dimanche 12 Mai 2013 : Quand Robin des Bois trahit le peuple par Bruno Bertez

 L’Edito du Dimanche 12 Mai 2013 : Quand Robin des Bois trahit le peuple par Bruno Bertez

Qu’il s’agisse de Bernanke ou de Draghi , ils prétendent lutter contre le chômage; qu’il s’agisse de Obama ou de Hollande, ils prétendent lutter contre les inégalités. Le mythe de la lutte contre le chômage, tout comme son jumeau, la lutte contre les inégalités, est utile, il permet de tromper les peuples et de faire précisément le contraire. Ce que les Pouvoirs disent n’est destiné qu’à masquer la réalité. Et c’est pour cela qu’ils sont élus.

Au fond, nous sommes persuadés que les gens le savent et qu’ils l’acceptent . Ils ont compris que chômage et l’aggravation des inégalités étaient des maux nécessaires… pour maintenir l’ordre/désordre établis. Au fond, les peuples ont peur, ils ont une peur panique du changement, de l’aventure, de prendre leur destin en mains et mettre toutes ces cliques dehors. Comme ils sont lâches, mais humains, ils trichent, ils se jouent la comédie. Ils votent pour des gens qui sont comme eux, dont ils savent qu’ils sont contre le changement, des gens qui sont les mieux à même d’entretenir leurs rêves, tout en ne touchant à rien d’essentiel. Les gens veulent qu’on leur fredonne l’air du changement.

    Les banquiers l’ont compris, qui, dans les médias à la botte, subrepticement, quotidiennement,  entretiennent la peur. La peur de l’Armageddon financier. Tous ces gens sont clivés, schizophrènes, capables -pas toujours sans rougir pour certains, suivez mon regard– ces gens  sont capables de dire une chose et de faire le contraire. En fait, ce ne sont pas des menteurs, car nous sommes persuadés qu’ils croient ce qu’ils disent, ils croient à leur promesse. Mais c’est à un certain niveau.  Et le secret de leurs capacités, c’est d’être capables de vivre en même temps plusieurs niveaux de réalité. Ceux qui ne sont pas convaincus eux-mêmes, qui ne sont pas aliénés dans leurs propres illusions, sont des cyniques et ceux-là ne sont pas convaincants, ils ne sont pas populaires.
PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT: 

La dominante de la situation est que nous sommes en présence de peuples vieux, de peuples fatigués, plus soucieux de la protection de leur confort et de leurs illusions que d’assurer l’avenir de leurs enfants. Plus soucieux de sécurité que de dignité et de liberté.

QE WARNING POSTER

Ils veulent le maintien du désordre établi, mais, en même temps, la bonne conscience. Ils se jouent la comédie du changement et pour cela votent pour ceux qui leur paraissent les plus à même de les tromper dans cette comédie. D’ où la fausse alternance depuis 2009, alternance dans la continuité.

Qui ne voit que les protestations de lutte contre le chômage, les priorités à l’emploi, les rodomontades déclamatoires du style « je veux des résultats » ne sont destinés qu’à une chose, permettre que le chômage augmente pour augmenter la productivité, pour retrouver la compétitivité perdue,  sans troubler le statu quo.

Qui ne voit que l’austérité n’a qu’un but, rendre les dettes recouvrables et faire faire le plein des usuriers de la banque et de la finance devenue folles. L’austérité vise à reproduire à l’identique. À préserver.

Qui ne voit que les politiques monétaires, les liquidités « en -veux-tu-en-voilà », les taux zéro, l’argent gratuit, les bail-out, les assurances de sauvetage gratuites, tout cela ne vise qu’à gonfler les patrimoines de la kleptocratie/debtocratie pour qu’elle ne fasse pas faillite, pour qu’elle reste en place, pour que les ultra-riches le restent, même si c’est au détriment des plus pauvres. Finalement les pauvres aiment l’ordre, ils aiment être dominés.

Tout le monde le perçoit, le vit et donc le sait. Mais le sait à un niveau qui est celui du « je- n’en- veux-rien-savoir », le niveau de la protection contre le changement, contre  l’adaptation.

Le monde de la crise est celui du Savoir que l’on ne veut pas connaître et assumer. C’est celui du bourreau encore un instant, celui du mythe. Et le mythe est tellement fort et pervers que l’on en arrive à jouer à la crise, à croire qu’elle n’existe pas. Il y a l’imaginaire, qui est ce que l’on dit de la crise, en dessous, il y a le savoir sur  la réalité de la crise,  et il y a le sous-jacent, le caché, l’enfoui, l et c’est au niveau du caché que se situe l’accord entre les chefs et les peuples. Au niveau du refoulé. Dans ce territoire qui est  celui de  la peur, de l’angoisse de l’inconnu, du non-figurable.

Les chefs ne trompent pas, ils font ce qu’ils ont à faire, ils sont en phase secrète avec les citoyens sur une autre longueur d’onde, tous sur le même bateau, celui qui va couler dans la nuit. Dans la nuit des temps,  parce que c’est le temps de la nuit pour nos sociétés fatiguées et même fatiguées d’être repues. C’est ce que prouve le regain malthusien.

Le monde moderne, c’est celui de la disjonction entre ce que l’on fait et ce que l’on dit, entre le mythe et le savoir, entre le vrai et le faux, entre la réalité et les signes. C’est la rencontre des découvertes des sciences sociales et des techniques manipulatoires de la publicité. Le rêve domine et c’est pour cela que l’on devient inadapté.

Vous connaissez notre analyse de la crise. Si vous ne l’avez pas en tête, reportez-vous à nos grands papiers sur le kleptocratie.

En un mot comme en cent, l’origine de la crise c’est le surendettement, l’excès de dettes. Excès de dettes permis par la connivence entre les Banques Centrales, les Gouvernements dépensiers et le système bancaire. La dette, c’est ce qui permet le rêve, repousse les limites de la rareté et du désir. La dette, c’est l’aliment dont se nourrit le « tout, tout de suite ».

Ils se sont mis d’accord autour des années 82 pour forcer la croissance en dépensant plus à crédit. Cela a débouché sur une accumulation de dettes, laquelle dette est devenu un capital, une créance dans les mains des banques, des financiers et des ultra-riches.Les dettes des uns sont toujours le capital des autres. Tout comme les revenus des uns sont toujours les coûts des autres.

Ainsi s’est formée une classe que nous appelons kleptocratique ou debtocratique. Ce n’est pas tout à fait la même chose que la classe ploutocratique que Mélenchon stigmatise car nous, nous ne visons que la perversion de la confiscation de la monnaie, du crédit excessif et son résultat, le surendettement des uns et le capital grossissant des autres. Nous ne visons pas  l’enrichissement fondé sur le productif. Nous sommes pour le mal nécessaire du capitalisme car il est productif, source de progrès. Malgré son, ou ses coûts sociaux,  il laisse encore un sens à ce que vous faites.

La crise, c’est la reconnaissance de l’insolvabilité généralisée et, théoriquement, cela devrait déboucher sur la destruction des dettes les plus fragiles, les plus fictives, les moins productives.

En 2009, au lieu d’accepter ce qui aurait été efficace et juste, les banquiers, avec l’aide des gouvernements de droite et de gauche ont voulu sauver les créanciers, les banquiers et l’ordre/désordre social qu’ils incarnaient. Nous laissons de côté l’ordre géopolitique impérial.

Ils ont décidé de faire passer cela pour de la gestion économique et financière et réussi  à faire croire que leurs mesures étaient destinées à lutter contre la récession et le chômage. Depuis fin 2008, le chômage dans l’OCDE  a progressé de plus de 30%. La croissance n’a jamais, dans le meilleur des cas, réussi à dépasser les 2%, elle est à nouveau au point mort. C’est la stagflation réelle.

Au lieu de ralentir et revenir en arrière sur la financiarisation, ils en ont fait plus. Ils ont mis le coût du crédit à zéro, grâce à cela, les kleptos et debtocrates s’endettent gratuitement et, en plus, leurs avoirs anciens prennent de la valeur. Avec cet argent, ils achètent à crédit pour gagner plus, des actifs, des biens, des titres. Ils raflent les richesses de ce monde.

Vous n’avez même plus les moyens de les concurrencer. Vous n’avez plus accès au capital, fini l’ascenseur social. Pour vous ou vos enfants. Ils trustent, monopolisent. On ne le dit pas assez, le renchérissement du capital vous met hors jeu, vous ne pouvez y accéder, vous êtes classes moyennes, destinées à rester moyennes sinon inférieures, en tous cas assurées de ne jamais devenir supérieures.Si vous voulez comprendre, appliquez notre raisonnement à l’immobilier, au logement. Le secteur illustre parfaitement le monde à deux vitesses. Appliquez cela à votre PME. Depuis fin 2008, le secteur du luxe progresse, celui des magasins populaires périclite. Appliquez ce raisonnement à l’école, à l’accès au savoir.

Le crédit est gratuit pour certains, mais, en sens inverse, la rémunération des épargnants et retraités a été supprimée. Avec l’inflation, les pauvres gens et les classes moyennes sont dépouillées au profit de ceux qui sont assez riches pour avoir accès au crédit. On ne prête qu’aux riches. C’est le plus grand transfert de richesse jamais réalisé dans l’histoire. Il est évalué à 1,6 trillions de dollars par an au seul niveau des pays de l’OCDE.

C’est Robin des Bois à l’envers, un Robin-Bernanke-Draghi qui prend aux pauvres pour donner aux ultra-riches.

Pew Research, organisme de réputation excellente aux Etats-Unis, vient de publier une étude terrible. L’étude, qui est toute fraîche du 21 Avril 2013,  montre que, de 2009 à 2011, le top 7% de la population américaine s’est enrichi de 28%; en sens inverse les 93% restants se sont appauvris de 4%.

Hélas, nous n’avons pas encore les chiffres de 2012. Ils feraient ressortir une aggravation, une accélération scandaleuse car, depuis cette année, « Ils » jouent leur va-tout, ils prennent tous les risques… sachant que c’est vous qui les supporterez.

La politique des banquiers centraux, des gouvernements de fausse gauche et fausse droite, n’a rien résolu: le chômage continue de sévir, on taxe, on monte les impôts, on rogne les retraites et les prestations, on parle confisquer une partie des dépôts bancaires, on contrôle, on menace… La klepto/debtocratie ne triche pas; tricher, c’est tourner les règles, ils n’en ont pas besoin, les règles sont faites par eux, pour eux.

QE BLUE PILL

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 12 Mai 2013

llustrations et mise en page by THE WOLF

EDITO PRECEDENT: L’Edito du Dimanche 5 Mai 2013: Au bout du chemin, la servitude, merci Monsieur Rehn Par Bruno Bertez

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22 réponses »

  1. Je suis complètement d’accord avec l’analyse psychologique du rapport peuple-gouvernant bien que je ne l’aime pas car elle est foncièrement pessimiste. Je crois effectivement que les peuples ne sont absolument pas dupes d’élire des menteurs et que tout ceci est un vaste jeu de rôles. Le paradoxe vient ensuite de l’impopularité des dirigeants sur la base de la trahison prévisible voire inéluctable de leur promesse. Pour rester optimiste, j’ajouterais que si les peuples sont dociles, les faits sont têtus et c’est sans doute eux qui imposeront le changement.

    • Encore un bel article, continuez à nous faire réfléchir M Bertez..
      Notre société est arrivée à un niveau de sophistication très élevé, par la spécialisation des fonctions. Le système démocratique actuelle s’est adapté également dans une recherche de performance, en professionnalisant les fonctions des hommes politiques. Le résultat est que ceux ci sont devenus quasi exclusivement des communicants ( pensez au temps passé dans des événements, ces passages TV, les interview , les représentations nationales et internationales….). Penser vous qu’ils ont le temps de se poser pour réfléchir aux choix à réaliser ?
      Les décisions importantes ne doivent pas être réalisées par une poignée de gens, elles doivent impérativement être prises sur une base plus large.
      Une des questions centrale est comment donner l’accès aux décisions importantes aux peuples sans passer par un choix de personne ?
      Sans des réformes importantes de ce point, je pense que l’on peut avoir une vision pessimistes (au moins sur le court terme d’un point de vue historique).

  2. Entre ses « zélus, zélites et zélotes, » le coeur du président sournois à l’allure bonhomme ne balance point !

    ILS SONT LES SIENS, CEUX DANS LESQUELS IL SE RECONNAIT,
    SE VALORISE, SE JUSTIFIE !

    De Robin des bois, il a compris que le début de la mise en place de son « règne »
    dans la forêt de Sherwood passait par la mise en place d’éléments dociles et obéissants
    afin que « le racket des riches » puisse prendre un élan et une ampleur impensable
    avant lui.

    Cela est-il mis en place pour « aider les plus pauvres ? » Certes pas.
    C’est pour que le transfert de la « richesse » se fasse À LA SEULE ET UNIQUE « NOBLESSE »
    DÉFINIE/NOMMÉE/COOPTÉE PAR LUI MÊME !

    Un texte récent de Charles Gave, analysait les montants pour ne pas dire
    LES MONTAGNES D’ARGENT ÉPARGNÉS nécessaires pour ESPÉRER
    recevoir une rente égale AUX PLANS DE RETRAITES DES HOLLANDAIS »
    ET/OU ASSIMILÉS ?

    CAR L’HOLLANDOUILLE N’EST PAS SOT. IL SAIT QUE DISTRIBUER CE GENRE
    « DE CADEAU » à une opposition … tiède, LE SERVIRA ET COMME DE TOUTES FAÇONS
    ELLE NE LUI COÛTE RIEN À LUI PERSONNELLEMENT ? BIEN POURQUOI S’EN PRIVER ?

    Surtout que dans cette cohorte hétéroclite, il y a … d’anciens confrères, énarques
    et autres magouilleurs de tout crins, fraternité dont il est issu
    et dont il est le plus brillant représentant à coup sur !

    Pour espérer un niveau de vie simplement égal à l’un de ses nouveaux riches
    MIS EN PLACE PAR « l’hollanderie, »(sic) , Charles Gave arrive à des montants …
    astronomiques, genre 8 chiffres en euro et de préférence en commençant
    par un autre chiffre que le modeste « UN » auquel une louable modestie pourrait nous inviter ?

    Bref, sous prétexte DE … et avec la fleur au fusil, les kleptocrates « élus »
    FONT MAIN BASSE SUR LE PRÉSENT ET L’AVENIR, car ces avantages indus/acquis
    le resteront … quoiqu’il arrive, vu les balises mises en place pour les rendre inexpugnables !

    Le crime est parfait ! Les malfaiteurs sont à l’abri de toute poursuite et la pérennité de la chose
    s’inscrit dans la constitution elle même ! Le transfert EST AUTOMATIQUE ET
    IMPOSSIBLE À ARRÊTER » !

    Comme me l’avait dit un jour,un prof de math, alors que j’avais relevé (POUR UNE FOIS)
    une erreur dans ses calculs :

    BIEN JOUÉ ! MORT AU CON !

    Certes c’était singulier en même temps qu’au singulier ?
    Mais un pluriel me semblerait possible à appliquer ?

    Désagréable pensée n’est-il pas ?

    Certes, mais la question implicite qu’elle pourrait éventuellement générer
    n’est peut-être pas inutile ? (final : tentative d’imitation du chef de « laid tas »)

  3. Les banques européennes ont dans leurs livres 1500 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Les banques européennes sont devenues des banques zombies.

    Comment dézombifier les banques européennes ?

    Réponse : en faisant subir des pertes énormes à tout le monde.

    Les banques vont subir des pertes énormes, les épargnants aussi, les Etats européens aussi.

    Lisez cet article :

    « La restructuration des banques d’après le modèle chypriote pourrait débuter dès septembre »

    http://www.express.be/business/fr/economy/la-restructuration-des-banques-dapres-le-modle-chypriote-pourrait-debuter-ds-septembre/190199.htm

    • @Brunoarf

      Nous sommes spécialisés et, même si nous pouvons nous tromper, nous, c’est à dire Lupus, prétendons à la compétence et à la crédibilité. Je vous en prie, ne reportez pas sur notre site des âneries alarmistes.
      Je ferais ces prochains jours un article sur la situation des banques.

      En deux mots, le problème des banques Euro est la montée des NPL, crédits non performants.
      Cette montée est une vague de fond, aggravée par les politiques d’austérité mal pensées.
      Le taux des NPL de la périphérie est passé de 3% à 12% en l’espace de 6 ans et il accélère.
      Le taux de NPL core hors Allemagne est de 4% environ, il monte depuis 2 ans.
      Le taux des NPL du core allemand est de moins de 3 % et est déclinant.
      (Sources BCE, BRI, JP Morgan).

      On a dit que la BCE pourrait racheter des créances douteuses et ainsi pourrir son bilan, c’est très improbable et quasi exclu. Draghi a dit la semaine dernière « ce n’est pas à la BCE de nettoyer le bilan des banques ».

      Les taux de NPL sont :
      – Grèce 25%
      – Irlande 19%
      – Espagne et Italie 10%.

      Il y a, en zone Euro, 720 milliards de NPL :
      – dont 500 pour la périphérie
      – 150 pour le core ex-Allemagne
      – 60/70 pour l’Allemagne

      L’asset Quality Review de la BCE, préalable à la mise en place de la supervision unique, se fera dans quelques semaines, et on obligera ainsi les banques à cristalliser dans leurs comptes les pertes et NPL. On les forcera ensuite, soit seules, soit avec l’aide de leurs gouvernements, à se recapitaliser. Les autorités Euro excluent d’aider les banques et les Etats nationaux à nettoyer le passé.

  4. Un peuple voleur vote obligatoirement pour un voleur, car le voleur ne pourra pas l’acuser d’en faire de même. Dans se systéme seul les honnétes gens sont pointé du doigt. Se qui fait qu’a la longue tout le monde se met a voler, tricher, mentir pour être en harmonie avec sont environement. Et du coup les voleurs restent a la tête.

    Mais la suite logique et que les voleurs les plus puissants valeront les petits ou les feront travailler pour eux. Se qui méne indubitablement vers une dictature fasciste du voleur. Il fini par voler de force et le petit voleur fini par se rebiffer.

  5. J’ais oublié de donner un example et Kerviel en est un bon example, tricheur voler par de plus puissant tricheur, qui tente de se rebiffer.

  6. « Nous ne visons pas l’enrichissement fondé sur le productif. Nous sommes pour le mal nécessaire du capitalisme car il est productif, source de progrès. Malgré son, ou ses coûts sociaux, il laisse encore un sens à ce que vous faites. »

    Je ne suis pas d’accord sur ce point. Le capitalisme ne doit plus faire « malgré ». Il faut evidemment, produire, créer, mais il ne faut pas par la suite distribuer lds « richesses sociales », il faut utiliser le savoir et les richesses pour aider les gens à s’auto entretenir, à créer aussi, et ainsi de suite… L’ancien capitalisme doit etre aussi balayé, car il menera inevitablement à une concentration des richesses, un nouvel ordre doit etre etabli, celui d’une société plus parallele, plus circulaire.

    Le « malgré », le « mal », ne doit plus faire partie du jargon economique. Il faut un REEL CHANGEMENT. Il faut replacé les malgré et les mal par les valeurs humaines. Le « malgré » par le « avec », le mal par « pour le bien de tous ».

    La société le pourra, il faut en finir avec ce cycle infernal destructeur, il faut en finir avec l’homme est un loup pour l »homme. Creer une société durable, qui minimisera tous ces dérapages de malgré.

    Les « couts sociaux » dusysteme productif capitaliste peuvent donc etre comparés aux « couts sociaux » du rendement de la dette et de la finance, ce n’est donc pas un bon exemple.

    • @Johnhold

      Vos opinions vous concernent, y compris celle sur « il faut en finir avec l’homme est un loup pour l’homme ».

      Simplement, avez-vous pensé à éliminer tous ceux qui pensent et vivent autrement? Staline n’est pas loin!

      Vous avez le droit de vous rallier aux thèses imbéciles de Rousseau qui inspirent ces idées sur la bonté naturelle de l’homme. Cependant, je vous conseille de lire dans le texte les âneries de JJ Rousseau et d’exercer votre esprit critique, vous serez surpris de ce vous découvrirez comme non-sens sur: le bon sauvage, les inégalités, le contrat social. Cela ne fait jamais de mal de se reporter aux textes fondateurs.

      Je vous donne des clefs de lecture:

      Rousseau n’a jamais travaillé, jamais produit de richesses, c’était un gigolo, un homme entretenu, il a abandonné ses enfants.

      Rousseau a confondu Egalité, qui est un concept objectif, avec compassion, qui de l’ordre de la subjectivité et des émotions égoïstes à fondement narcissique; celui qui compatit ne veut pas souffrir du spectacle qui s’offre à lui.

      Rousseau vivait à une époque où la richesse venait des terres donc avait un caractère fini, ce que les uns avaient, les autres ne l’avaient pas, d’où son côté partageux
      Rousseau est passé à cote de la production de richesse par ce que l’on appelle, l’industrie, le savoir-faire.

      Il est passé à côté de la notion de compétition comme source de progrès, malheureusement indissociable des inégalités, car ceux qui réussissent sont un peu moins égaux les uns que les autres.
      Si la lecture critique de Rousseau était au programme de l’école de la République, il y aurait moins de sots et moins de socialistes.

      J’ajoute, puisque je suis soucieux de pédagogie, que je vous invite à réfléchir également sur ces deux citations :
      « Qui veut faire l’ange fait la bête » de Pascal
      « Chassez le naturel, il revient au galop », Aristote

    • Johnhold

      Toujours les mème vieilles lunes utopistes ou quand la « bien pensance » rejoint souvent la maltraitance…quand le simili social rejoint l’antisocial…Acceptez donc l’homme tel qu’il est et non tel que vous voudriez qu’il soit…. forger un homme nouveau c’est le rève de tous ceux qui se prennent pour Dieu….votre intervention prouve en tous les cas que vous n’avez rien compris à l’essence mème de ce blog…. Alors troll ou provocateur je veux juste espéré que vous soyez une simple brebis égarée!!!

      Au plaisir de la tonte!!!

  7. Mardi 14 mai 2013 :

    Le soutien à l’Union Européenne en forte chute, selon un sondage.

    Le soutien à l’Union Européenne et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, particulièrement en France, selon une enquête menée par le centre de recherche américain Pew.

    Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% d’opinions favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points.

    La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41%).

    Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement d’un point en Italie (58%).

    L’effort mené au cours du dernier demi-siècle pour créer une Europe plus unie est aujourd’hui la principale victime de la crise de l’euro, écrit Pew dans cette étude intitulée « Le nouvel homme malade de l’Europe : l’Union européenne. »

    Le projet européen est aujourd’hui discrédité dans une bonne partie de l’Europe.

    Des pays où le soutien était déjà très faible continuent de perdre du terrain : la Grèce, pays sous assistance financière et soumis à une cure d’austérité extrêmement douloureuse, à 33% (-4) et la Grande-Bretagne, tiraillé par des forces eurosceptiques, à 43% (-2).

    http://www.romandie.com/news/n/_Le_soutien_a_l_UE_en_forte_chute_selon_un_sondage_RP_140520131139-16-357673.asp

  8. Superbe article, sauf que je n’ai pas la même intime conviction en ce qui concerne la connaissance ‘ »Ils ont compris que chômage et l’aggravation des inégalités étaient des maux nécessaires… pour maintenir l’ordre/désordre établis. ») et le « double-jeu » inconscient du peuple dans son ensemble. Mais alors pas du tout. Le peuple dans son ensemble peut être anesthésié ça oui j’y crois (crise d’acédie généralisée disait quelqu’un dans un papier de la presse mainstream) mais selon moi il croit véritablement à ce qu’on lui « dit » (ou plus exactement, ingurgite dès la prime enfance avec les programmes scolaires adhoc, puis les medias en général, et bien entendu les politiques, qui donc le convaincront d’une part et d’autre part lui donneront des éléments qui lui paraîtront être les clés de l’analyse ou du questionnement). Le gouvernement des experts (et donc la place grandissante des experts dans toutes les activités de la société) a contribué très largement à cette acédie.
    Plus la mollesse issue du confort et peut-être de la destructuration/astructuration liée à l’apprentissage global en général, comme d’aucuns font le lien pour analyse le phénomène galopant du binge drinking, plus plus…

    Par ailleurs, « Finalement les pauvres aiment l’ordre, ils aiment être dominés. » : juxtaposition ne fait pas raison et les deux propositions ne me paraissent absolument pas liées de façon causale, ni même devoir avoir le même degré de vérité ou du pertinence.
    Aimer l’ordre (ou en avoir besoin) n’est pas synonyme automatiquement de sclérose, loin de là. Ordre et changement ne sont que très partiellement antagonistes.

    • @Louve

      Je me bornerais à relever un point de votre commentaire. Comment expliquez-vous, si comme vous dites, le peuple croit véritablement ce qu’on lui dit, que la crédibilité des hommes politiques mesurée par les enquêtes soit en chute libre depuis 20 ans ? J’ajoute que celle des journalistes, mesurée dans les mêmes enquêtes , tout en restant supérieure, n’est guère enthousiasmante. Moins de la moitié des personnes interrogées fait confiance à ce que dit la classe politique . On sait, mais on ne veut pas savoir, voilà la réalité mesurée . Et que l’on ne vienne pas rétorquer que c’est parce que la classe politique ne sait pas expliquer. Quelque part, les gens ne veulent pas savoir. Ils préfèrent se défouler sur les boucs émissaires ….

      Je pense que Hegel, Marx, Nietzsche qui ont beaucoup réfléchi sur la dialectique du maitre et de l’esclave ont vu juste, dans leurs analyses . Ils en tirent des conclusions très différentes voire opposées, mais l’analyse de base reste la même et elle est imparable.

      Je pense qu’il convient de réfléchir sur les raisons qui ont poussé Marx à considérer que la Révolution ne pouvait être faite que par ceux qui n’avaient rien à perdre : les prolétaires. A notre époque, ceux que l’on appelle les pauvres ne le sont pas, au sens de Marx, ils ont le sentiment d’avoir quelque chose à perdre, leurs allocations, leur TV grand écran fabriqué par les vrais exploités des émergents.

      Ceux que l’on appelle les pauvres, d’une part aiment la sécurité, d’autre part ils ont confusément le sentiment qu’ils bénéficient du système, et donc ils s’y accrochent et s’en arrangent grâce à la mauvaise foi. Avant, on les b….ait par le nationalisme, mais comme on a détruit l’idée de nation, il ne reste que la peur, et cela marche .

      Nous avons raté un débat intéressant lors de l’affrontement entre Cahuzac et Mélenchon sur la question des classes sociales . Au libéralisme social de Cahuzac , Mélenchon a opposé la lutte des classes . Cahuzac a raté le coche en ne demandant pas à Mélenchon, mais comment se fait-il que vous ne fassiez que 12%?

      Voilà la question centrale, comment se fait-il malgré les inégalités, malgré les scandales, malgré le chômage, malgré l’absence de compétence et de charisme de Hollande que la gauche dit révolutionnaire ne fasse que 12+2% ?

      Ce constat rejoint les conclusions que je tire dans mon essai ci -dessus. les pauvres aiment être dominés, ils en jouissent tout en s’en plaignant . Schizophrénie!

      Les vrais qui n’ont rien à perdre, ce sont les jeunes, les étudiants espagnols, les jeunes qui chôment à plus de 60%. Je suis de ceux qui pensent que les grands perdants de ces trente dernières années ce sont les jeunes et générations futures. Mais on les trompe: ainsi on le voit dans les conflits dans lesquels les lycéens sont parties prenantes, ils se font museler, fourvoyer, par les vieux des syndicats de salariés qui ne pensent qu’ à une chose continuer à jouir de leurs petits avantages acquis, en monopolisant le marché du travail et en y empêchant l’accès des jeunes . C’est le sens profond de la défense du SMIC, une barrière malthusienne à l’entrée des jeunes sur le marché du travail.

      Je pense que les vrais révolutionnaires devraient dire comme le dit Jean Gabin (et non Coluche) dans la Traversée de Paris.  » Salauds de pauvres». Pourquoi ? Parce que pour parler marxiste ou NPA, ils manquent à leur mission historique.

      • Certes… Pas facile de ne pas partager votre avis, mais disons que pour poursuivre le tamisage des idées, il est tout à fait possible que la crédibilité des politiques soient en chute libre d’une part et d’autre part que les électeurs croient ce qui leur est dit ! au moins en partie, ou en tout cas, se disent que ces choses là c’est compliqué et donc…finissent par faire aveuglément confiance aux idées forces les plus matraquées… par les experts relais les plus complaisants avec le système mais qui font « autorité ».
        Il n’y a qu’à voir les comportements pavloviens de certains sur certains forums. Je ne pense pas que ces gens se mentent. Mais qu’ils soient aveugles et ne fassent aucun effort, oui (mais comment cette idée leur viendrait elle ?? l’éducation donnée depuis quelques décennies ne les prépare vraiment pas à l’autonomie intellectuelle !!!)
        Je serais plus d’accord avec lobotomisés, qu’avec une sinon volontaire du moins inconsciente soumission. Soumission de fait et non pas de raison, quel que soit le chemin pour y arriver.

      • il y a un problème de tempo dans le clivage entre perte de crédibilité liée à des comportements du personnel politique mais aussi au constat d’espoirs déçus et le temps de l’élection qui rebat bizarrement les cartes

  9. La BCE s’inquiète du poids des créances douteuses en zone euro.

    La Banque centrale européenne (BCE) s’inquiète de plus en plus de voir le poids des créances douteuses dans les portefeuilles de prêts des banques européennes entraver le redémarrage du crédit dans un contexte de priorité donnée au renforcement des fonds propres, selon plusieurs responsables de l’institution.

    Selon KPMG, les créances douteuses des banques européennes atteindraient près de 1.500 milliards d’euros, dont 600 milliards pour les seuls établissements britanniques, espagnols et irlandais.

    Entre l’hypothèque des créances douteuses et les effets potentiellement pervers des ratios de fonds propres, la BCE n’a guère d’autres choix que d’innover une nouvelle fois.

    Plusieurs pistes sont évoquées par les intervenants de marché, allant d’achats directs mais limités de prêts aux entreprises à un accès au refinancement pour la Banque européenne d’investissement (BEI) en passant par la création d’une banque dédiée aux PME de la zone euro.

    Dans tous les cas, la BCE sera amenée à faire peser sur son propre bilan un partie du risque liée au financement des entreprises. Même s’il s’agit d’un risque résiduel, elle ne pourra en décider seule car les pertes éventuelles seront supportées collectivement par ses dix-sept Etats actionnaires, qu’il lui faudra donc convaincre.

    http://www.usinenouvelle.com/article/la-bce-s-039-inquiete-du-poids-des-creances-douteuses-en-zone-euro.N196064

    • @Brunoar

      Il y a effectivement des études, pour ranimer le marché des prèts aux entreprises, en particulier les Small Business. Une éventuelle relance des prèts adossés, les ABS. est examinée, mais le système n’a jamais bien marché en Europe , car marché trop étroit , fiabilité insuffisante.

      Et puis les banques euros redomestiquent , le marché se recloisonne ce qui ne va pas de le sens de mesures efficaces au plan global européen.

      Par ailleurs englober dans les agrégats la situation britannique est peu significatif.

      Chaque pays a déjà sa définition des NPL , elles sont surdéclarées ici et sous déclarées là. Et la Grande Bretagne étant très a à part , il vaut mieux raisonner sur des chiffres qui sont ex GB.

  10. Jeudi 9 mai 2013 :

    Les banques italiennes ont dans leurs livres 131 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Lisez cet article :

    Italie / Banques : les créances douteuses en forte hausse en mars.

    Les créances douteuses détenues par les banques italiennes ont connu en mars leur plus forte hausse sur un an depuis décembre 2011, selon des données publiées jeudi par la Banque d’Italie.

    Leur montant a atteint 131 milliards d’euros, une hausse de 21,7% par rapport au même mois de 2012, qui se compare à une augmentation de 18,6% en février.

    Vendredi 17 mai 2013 :

    Les banques espagnoles ont dans leurs livres 163,257 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Lisez cet article :

    Le taux de créances douteuses des banques espagnoles a légèrement augmenté en mars, à 10,47% du total des crédits contre 10,4% en février, malgré le transfert d’actifs toxiques à la Sareb, la structure de défaisance du secteur en difficulté, selon les données officielles publiées vendredi.

    Les créances douteuses, principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés, ont atteint 163,257 milliards d’euros en mars, contre 162,038 milliards d’euros en février (donnée révisée), selon la Banque d’Espagne.

    http://www.romandie.com/news/n/Espagne_creances_bancaires_douteuses_en_legere_hausse_a_1047_en_mars40170520131105.asp

  11. Vendredi 17 Mai. Pourquoi les NPL sont importantes?

    Les non performing loans , NPL sont importantes car elles provoquent ce que l’on appelle la debt deflation , déflation par les dettes. Les banques qui ont un pourcentage élevé et croissant de NPL ne peuvent plus accomplir leur fonction bancaire normalement, elles réduisent leurs crédits, renforcent leurs conditions d’attribution et peu à peu la mécanique de transmission de la politique monétaire de la Banque Centrale se grippe. Ce sont surtout les petites entreprises qui en souffrent. Plus on fait de l’austérité, plus les NPL augmentent et plus le crédit se resserre , et plus l’activité ralentit. C’est un cercle vicieux.

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