Agences de Notation

A Chypre, les Russes encaissent…. les pertes!

A Chypre, les Russes encaissent…. les pertes!

Le plan d’aide européen à Chypre est entré en vigueur mardi du côté bancaire, avec l’assemblée générale de la Banque nationale de Chypre. L’établissement a mis en œuvre les conditions imposées par Bruxelles…L’octroi d’une ligne de crédit de 10 milliards d’euros à l’île par le Mécanisme européen de stabilité et le FMI avait été approuvé à la mi-avril par les ministres des Finances de l’Union européenne. Une première tranche de 2,5 milliards a été débloquée fin mai, et une seconde devrait l’être à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe d’hier à Vilnius (Lituanie).

Ce plan, destiné à permettre à Nicosie de surmonter l’insolvabilité de son système bancaire, reposait sur deux conditions essentielles, en plus des traditionnelles mesures d’austérité et de réduction des dépenses publiques: l’absorption de la Popular Bank (ou Laiki Bank) – seconde banque du pays – par la Banque nationale de Chypre, le principal établissement financier du pays. Et un prélèvement, fixé le 30 juillet dernier à 47,5%, sur tous les dépôts supérieurs à 100 000 euros dans ces deux institutions, convertibles en actions de la nouvelle entité.

L’une et l’autre de ces décisions ont été entérinées mardi, sur fond de mobilisation des investisseurs russes pour s’assurer de la réussite de l’opération. Après plus de six heures de débats houleux en présence de 3500 actionnaires, représentant 53,6% de son capital, la Banque nationale de Chypre ressort transformée. Tous les détenteurs de plus de 100 000 euros recevront, en contrepartie des 47,5% de leur épargne réquisitionnée par la banque pour étoffer ses fonds propres, des actions.

Administrateurs étrangers

L’agence de notation Moody’s avait estimé en mars le montant total des avoirs russes dans les banques chypriotes à près de 20 milliards d’euros sur les 68 milliards de dépôts insulaires. Au terme de cette assemblée, six non-Chypriotes entrent au conseil d’administration de la Banque nationale de Chypre (BOC), désormais présidé par un économiste, Christis Hassapis. Son vice-président sera Vladimir Strzhalkovsky, un ancien directeur du géant Norilsk Nickel. Igor Lojevsky, ex-responsable de Deutsche Bank en Russie, fait aussi son entrée. L’action de la banque valait mercredi 20 centimes d’euro, soit moitié moins qu’en septembre 2012.

De plus pour parachever en quelque sorte le tout la Russie et Chypre ont signé jeudi l’assouplissement du crédit de 2,5 milliards d’euros accordé en 2011 par Moscou à l’île visant à alléger la charge financière pesant sur l’île.

Fin août, le gouvernement russe avait donné son feu vert aux nouvelles conditions du prêt, dont le taux d’intérêt va être ramené de 4,5% à 2,5%. Le remboursement va en outre être étalé en huit versements qui devront être effectués tous les six mois à partir de 2016, au lieu d’un seul cette année-là.

Une première version de ce plan, qui prévoyait une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires, avait provoqué la colère de la Russie, d’importants avoirs et de nombreuses entreprises russes étant basés à Chypre en raison de sa fiscalité avantageuse. Une deuxième version a été ensuite adoptée, qui ne ponctionne que les gros dépôts de la première banque du pays Bank of Cyprus pour la recapitaliser, tandis que la deuxième, Laiki, a été mise en faillite. 

Après la mise en place de ce nouveau plan en mars, Vladimir Poutine avait jugé «possible de soutenir les efforts du président de Chypre et de la Commission européenne pour résoudre la crise». Il avait alors chargé le gouvernement d’élaborer «les conditions d’une restructuration du crédit».

Source Le Temps + Agences 13/9/2013 

1 réponse »

  1. C’est foutu pour Chypre.

    L’économie de Chypre, c’était deux choses : la finance et le tourisme.

    La finance, c’est mort. Il ne reste plus à Chypre que le tourisme.

    Chypre fait partie des neuf Etats européens qui vont se déclarer en défaut de paiement.

    Chiffres Eurostat du premier trimestre 2013 :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 204,054 milliards d’euros, soit 125,1 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 394,220 milliards d’euros, soit 104,5 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1870,294 milliards d’euros, soit 91,9 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 922,828 milliards d’euros, soit 88,2 % du PIB.

    8- Royaume-Uni : dette publique de 1385,701 milliards de livres sterling, soit 88,2 % du PIB.

    9- Chypre : dette publique de 15,342 milliards d’euros, soit 86,9 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF

    Vendredi 13 septembre, on a appris les chiffres de l’Espagne pour le deuxième trimestre 2013 :

    Dette publique de l’Espagne : 942,76 milliards d’euros, soit 92,2 % du PIB, record historique battu.

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