Allemagne

Politique Friction du Lundi 23 Septembre 2013: L’Allemagne jubile! la France baisse la tête… Par Bruno Bertez

Politique Friction du Lundi 23 Septembre 2013:  L’Allemagne jubile! la France baisse la tête… Par Bruno Bertez

La Chancelière Angela Merkel vient de remporter un succès historique aux élections de ce  week-end. Elle juge « le résultat formidable » elle promet au peuple Allemand « de nombreux autres succès ».

A l’heure où nous écrivons, elle obtient de fait un résultat historique avec 42,3% des voix. Un raz de marée.

   Les Allemands aiment les chefs qui gagnent, ceux qui les conduisent à la victoire, c’est ainsi que s’est forgée leur unité, dans la victoire, dans la victoire contre la France. Dans la conquête, dans le pillage! Il est plus facile de réaliser l’unité quand il y a des butins à partager que quand il  n’y a que sacrifices à mettre en commun.

François Hollande a félicité Angela Merkel  et, disent les dépêches :

« Il a plaidé pour la poursuite de leur collaboration étroite ».

Plaidé ou supplié?

Merkel boit du petit lait, Hollande tente d’avaler la couleuvre qui lui reste en travers de la gorge. Personne, n’ose rappeler à Hollande son soutien au SPD, ses vœux pour le succès de « l’Internationale Socialiste ». Dans un dernier sursaut de maladresse, Steinbruck , lors de sa dernière émission de télévision  avait jeté ce qu’il croyait être son joker, il avait promis, exigé par avance de faire plier Merkel en cas de Grande Coalition et de lui imposer les « eurobonds  » chers à son camarade de cour d ‘école, Hollande. Steinbruck est un imbécile, il ne connait pas l’âme Allemande, l’Allemand n’aime pas la solidarité, il aime et respecte la force.

C’est le langage de la force qu’il fallait parler pour le dernier coup de reins, pour l’ultime joker, pas celui de la solidarité larmoyante à la Française.

 Merkel bat des records, grimpe sur des sommets de popularité. Le pouvoir ne l’use pas, il la renforce, il la valorise.

François Hollande vient tout juste de terminer une année. Pour lui, les sondages résonnent , semaine après semaines, comme des insultes.

Le dernier, celui du week-end, un sondage IFOP/JDD lui met les épaules à terre.

Il est vaincu. Son approbation touche les abimes que Mitterrand avait exploré avant lui en 1991. Les français sont 76% à être mécontents de lui, 37% sont même très mécontents. C’est un effondrement de 5 points par rapport aux résultats précédents. Il pulvérise son propre record d’impopularité, lequel en Avril était de 74%.Il ne reste que 23% des Français à apprécier son action.  Des fonctionnaires surement.

Le Maitre allemand jubile, parade, le vassal français plaide, il supplie : « Pitié acceptez de tenir compte de nous, de collaborer. Ou du moins de faire semblant. »

Que vaut la supplique ? Ce que Merkel jugera bon- pour elle- d’en faire.

Si elle a avantage à ménager le Français, elle le fera, avec juste assez de condescendance pour bien faire comprendre à son peuple que c’est pur calcul, fausse bonté de sa part et qu’en fait, elle reste sur les positions qui lui ont valu sa réélection/plébiscite, sa position hégémonique.

Comment Hollande peut-il, humainement, psychologiquement, se comporter face à la Chancelière qui, ayant conduit son peuple à la victoire
remonte bien haut sur le pavois? Nous relisons quelques livres d’histoire ces derniers jours, et nous tombons sur une très belle remarque: « Le patriotisme français est un patriotisme de résignation ».

SCHOOL DAY HOLLANDE

Quoi de plus vrai après que l’on soit allé apporter les clefs de la souveraineté française, à genoux, aux Allemands par deux reprises, une de droite avec Sarkozy et une de gauche avec Hollande. Sans qu’une voix s’élève, sans même un murmure; Car enfin Mélenchon et Marine qu’ont-ils fait? A part la représentation pitoyable habituelle de leur marginalité coupable. Le succès de Merkel est une humiliation pour Hollande.

La France commet une erreur colossale: elle croit qu’elle a devant elle, face à elle, le vaincu de la seconde guerre mondiale, le coupable, résigné à jamais…Elle se trompe. Elle a devant elle l’Allemagne telle qu’en son histoire, pays dominateur, hégémonique qui ne respecte et ne conçoit les relations entre les états que dans la force. La France n’est pas capable de comprendre que l’Allemagne est redevenue l’Allemagne , celle de Bismarck, celle qui ne se sent peuple, nation unie, que dans la faiblesse des autres. L’Allemagne est redevenue elle-même, celle de Bismarck qui disait encore ; »Scratch the frenchman and you will find the Turco ».

L’Allemagne est un pays, une nation, une vraie, qui se délecte de la situation de l’Europe à genoux, de cette Europe  qui implore. Pitié, encore un délai pour nous redresser. Qui mendie un peu d’argent pour finir ses achats de drogues, qui tend la main pour que ses chefs conservent encore un peu d’apparence d’autorité et jouent à la parade militaire.

L’Allemagne a construit son unité dans la guerre, dans la domination par les armes. Elle n’a pas abandonné son objectif hégémonique sur le continent européen, non, elle l’a transposé. Son hégémonie est politique, sociale, économique. Le Prince de Galles disait « La guerre pour l’Allemagne est une industrie nationale », c’est toujours et de plus en plus vrai, mais les termes de l’équivalence guerre=industrie nationale doivent être inversés:

« L’industrie est une guerre nationale ». L’Allemagne est telle qu’en elle-même, elle a simplement remplacé l’hégémonie obtenue par les armes, par celle obtenue par l’économie, la finance, la mobilisation sociale autour de l’objectif de domination. L’Allemagne a un Projet, elle se projette dans l’Histoire, là ou les autres rampent et supplient « Encore un instant ».

pew (16) Animated Gif on Giphy

La politique éternelle de l’Allemagne est la domination du continent européen; Il faut être aveugle pour ne pas interpréter ainsi la Loi Germanique, la férule qui règne sur l’Europe. Il faut être aveuglé par la soumission aux classes kleptocratiques pour ne pas voir que derrière l’économie, la rigueur, l’austérité, il y a un projet de mise au pas. De mise au pas dont les kleptos espèrent bien retirer les miettes. Le succès de l’Allemagne n’est analysé par personne, c’est celui de ses excédents ; c’est à dire celui du pillage de la demande des autres, sous prétexte de l’idéologie de compétitivité.

Les bourgeoisies nationales du continent européen sont fascinées par l’ordre social allemand, elles en rêvent. Elles ne se cachent même pas pour l’admirer car l’Allemagne a gagné la propagande culturelle sur ce point. Son modèle, c’est Le Modèle. C’est celui qu’il faut imposer, même aux pseudos socialistes récalcitrants. L’idéologie allemande a infiltré les couches bourgeoises du continent, plus personne ne revendique le droit d’être différent. Ah les modèles, parlons-en, vous vous souvenez du modèle japonais?

Tiens encore une citation historique. C’est une conversation entre Von Bulow et André Tardieu en 1905:  » En France, vos universités sont des écoles ou l’on débat, on fait de la politique, on critique la société; Chez nous, nos universités sont la forteresse de notre nationalisme. » Traditionnellement, l’Allemagne et les Allemands méprisent la France, ils la trouvent faible, corrompue, divisée, « Moderne Babylone ». L’Allemand ne respecte que la force.

Ce n’est pas pour cela qu’il dédaigne les plaisirs que la France peut lui apporter : « Let’s unite your graces to our might » !!!  Nach Paris.

BRUNO BERTEZ Le Lundi 23 Septembre 2013

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON:

   NI PUB, NI SPONSOR, NI SUBVENTION, SEULEMENT VOUS ET NOUS….SOUTENEZ CE BLOG FAITES UN DON

18 réponses »

  1. Le succées de l’allemagne c’est aussi ça capacité a faire des produits de qualité, bien testé et d’avoir des entreprises bien organisé. En quelques sorte tout le contraire de la france. Il me semble tout a fait normal dans se cas qu’il est envient de continuer dans la même direction. En plus il peuvent fournir le crédit pour l’achat de leur produit, se que la france ne peut plus faire. D’ailleurs le déficit budgetaire se n’est pas l’allemagne qui l’enfreint depuis le début. Il me semble logique que se soit les meilleurs qui décident, surtout si c’est eux qui paient. En france nous avons choisi que des tocart pour nous diriger, c’est donc bien fait pour nous, il n’y a aucunb raison a culpabiliser l’allemagne pour nos propres erreurs de jugement et de stratégie.

  2. Pas sur que les allemands soient en osmose .Une amie allemande a moi est partie cette été en vacances a Rome:elle a préféré louer une voiture la bas,craignant de se faire dégrader son véhicule avec plaques allemandes.Les allemands semblent inquiets du sentiment a leur encontre dans les pays ruinés du sud

  3. Trés bon article, lucide et corrosif. Mais l’Allemagne, dans cet article, paraît comme le premier de sa classe, qui est critiqué par certain de ses camarades qui lui reprochent de passer son temps à trop étudier et à ne pas s’amuser assez. Le problème est que ceux qui le lui reprochent, sont d’habitude ceux qui s’amusent trop et n’étudient pas assez!

  4. Lundi 23 septembre 2013 :

    Ackermann : de nombreuses banques de la zone euro restent sous-capitalisées.

    Josef Ackermann, ancien président de l’assureur Zurich Insurance, a estimé lundi que les mécanismes de transmission monétaire étaient toujours « bouchés » et que de nombreuses banques de la zone euro restaient sous-capitalisées.

    « De nombreuses banques sont toujours largement sous-capitalisées », malgré les nouvelles normes de Bâle III sur les fonds propres qui doivent progressivement entrer en vigueur d’ici 2019, a souligné M. Ackermann, selon le texte de son discours prononcé à l’EPFL de Zurich.

    Malgré la création d’une union bancaire dans la zone euro, « les mécanismes de transmission monétaires restent bouchés » et l’octroi de crédits dans les Etats périphériques de l’union monétaire européenne sont en recul, a averti l’ex-membre du conseil de surveillance du conglomérat allemand Siemens.

    M. Ackermann a également pointé du doigt le manque d’avancées sur la réduction des déficits structurels dans les pays du sud de l’Europe.

    « Il manque en quelque sorte un ‘plan Marshall’ pour la reconstruction, qui ouvrirait à ces pays des perspectives d’avenir », a-t-il ajouté.

    « Il serait cependant faux d’attendre la convalescence et la croissance durable uniquement grâce aux mesures étatiques et régulatoires. Les établissements financiers doivent également apporter leur contribution », a souligné Josef Ackermann.

  5. Un peu d’huile sur le feu.

    Nous aimons l’histoire, elle seule permet de comprendre le présent.
    Voici une belle citation de Clemenceau rapportée par Tardieu, documents britanniques:

    « Deutschland is enslaving herself to enslave ».

    Parlez-en à un Grec, à un Espagnol.

    Pas à un Français, les Français ont la nostalgie de l’ordre allemand.

    Français est unifiant, donc désobligeant pour ceux qui n’ont pas cette nostalgie et je leur présente très sincèrement mes excuses.

    • Le premier des respects c’est celui de ne pas négliger de façon systématique l’orthographe!!! D’éviter de tenir des propos à la limite de l’injure envers vos hôtes et ensuite de faire preuve d’un minimum d’humilité en ne pensant pas que tout ce que l’on raconte c’est de la « pensée réelle » …Merci, fin de polémique!

  6. La souveraineté Française, un petit film dont les acteurs sont Rehn et Moscovici.

    Propos de Rehn :

     » J’ai eu une conversation avec Pierre Moscovici au sommet du G20 à Saint Petersburg. Je lui ai redit l’importance du problème de la compétitivité des entreprises françaises au nom de la croissance et de la lutte contre le chômage. La réforme des retraites ne doit ni augmenter les charges des entreprises, ni décourager l’emploi. La zone euro dispose depuis le printemps d’un outil de gouvernance budgétaire. Ce texte donne à la Commission la responsabilité d’évaluer à partir de mi-octobre le projet de budget de chaque pays pour l’année suivante.
    Cela signifie que nous verrons en Novembre si les recommandations de l’UE sont respectées et si les actes suivent les paroles. En France comme dans les autres états de l’Euro. Nous évaluerons les réformes structurelles et budgétaires.  »

    Propos de Moscovici.

    « Bien Monsieur, oui Monsieur, excusez-moi, vous avez encore une petite poussière sur vos chaussures. »

  7. A propos de la dette publique de l’Allemagne :

    Le journal économique Handelsblatt a fait ses comptes : 7000 milliards d’euros en tout.

    Lisez cet article :

    L’énorme dette cachée de l’Allemagne : 7000 milliards d’euros en tout.

    « La vérité », titre le Handelsblatt, qui coupe court à la présumée parcimonie de l’Etat allemand, des chiffres faramineux à l’appui. Officiellement, la dette allemande en 2011 est de 2 000 milliards d’euros. Mais ce n’est qu’une demi-vérité, car la majeure partie des dépenses prévues pour les retraités, les malades et les personnes dépendantes ne sont pas inclues dans le calcul.

    D’après des nouveaux chiffres, la véritable dette se chiffre en 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc endettée à hauteur de 185 % de son produit intérieur brut, et non pas 83 % comme officiellement annoncé.

    Par comparaison, la dette grecque devrait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Le seuil critique au-delà duquel la dette écrase la croissance est de 90%. Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, « a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis », remarque l’économiste en chef du quotidien économique.

    « Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits-enfants devront payer. »

    http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief-cover/981331-l-enorme-dette-cachee-de-l-allemagne

      • Tous ces calculs ont été faits il y a quelque temps à la fois par un Institut américain, le Peterson Institute si mes souvenirs sont bons , une autre fois à la demande de la BCE.
        Ils ont servi à PAUL VOLCKER, ancien patron de la Fed pour alimenter un article très alarmiste sur l’Europe et surtout la France l’an dernier..

        Le calcul de ce que l’on appelle « le fiscal gap » , c’est à dire l’écart entre les promesses du gouvernement et les recettes prévues pour les financer fait maintenant l’objet de travaux institutionnels et des projets sont déposés afin d’obliger le gouvernement à les intégrer dans les données budgétaire futures.

        Mon idée est que la prise de conscience va devenir de plus en plus claire et que cette thématique va faire partie des débats américains très rapidement, il s’ensuivra avec un certain retard , une contagion à l’Europe. Pour l’instant on escamote.

        • oui, j’en ai déjà vu une première synthèse… je ne sais plus où ! Je recherche dès que possible.
          Mais d’accord avec vous pour l’instant on escamote !!

  8. La force de l’évidence… hélas comme il y a peu de Français lucides… certains lecteurs passent à côté, croient-ils que le mot « pillage » est employé en l’air? L’ordre vous manque? Ceci, par exemple, vous manque?
    http://www.lexpress.fr/informations/ernst-junger-un-occupant-si-korrekt_721403.html
    Certes ils ne dédaignent pas les plaisirs que la France peut leur apporter, ni maintenant, ni alors. Paris c’était une fête pour le soldat allemand. Mais son opinion était claire: « dégénérés », qu’on se le tienne pour dit; même si les « grands artistes », les Môsieur Céline (plus grand écrivain français de tous les temps, visiblement, pour beaucoup de nos contemporains) ont droit à « dégénéré supérieur ».
    Réveillez-vous: l’Allemagne a meurtri, saccagé et pillé votre pays, et une grande partie de l’Europe, mais avec vision et méthode, en excellente gestionnaire…c’est cela qui vous fascine? Quel grand f… de gueule! Il ne s’agit pas ici de l’histoire franco-allemande depuis 1999, la perspective est un peu plus longue…
    Là c’est Rehn qui fait la leçon à Moscovici… l’autre jour sur une radio publique c’était un monsieur de la fondation Bertelsmann qui faisait un cours à Christine Ockrent sur les futures institutions européennes, notre avenir, donc, décidé par l’Allemagne… le même Bertelsmann qui a fait fortune comme éditeur de la propagande nazie… Personnellement je reste optimiste, ils n’arriveront jamais à leurs fins, avec ces cadavres plein les placards…

    • Je vous remercie . Votre commentaire me fait l’effet d’un petit courant d’air frais qui chasse les miasmes colportés par de gens comme Ernst Junger et ses admirateurs.
      Dont Mitterrand.

      Le document que vous joignez est à lire et relire .

      • C’est moi qui vous remercie. Il m’arrive de me sentir seul « avec ces idées ». Alors, je pense au sens du sacrifice de mon grand-père. Cela seul suffit à mettre en perspective et anéantir l’endoctrinement pro-allemand insidieux subi à l’école et à l’université et dans les médias (en philosophie, en sciences politiques…). « Nous » sommes seuls contre tous, mais c’est nous qui avons raison.

        Sur ce que vous dites dans votre billet suivant et les années d’avance technologique de l’Allemagne: c’est une réalité, et ils ont construit cette avance patiemment depuis un siècle, et cela s’est intensifié après la première guerre mondiale. Mais une chose qui me peine c’est le sentiment d’infériorité des Français sur ce plan-là, qui n’a pas de raison d’être. En technique et en industrie, en économie, nous avons été très bons, et nous en sommes encore capables. Mais sans doute, il faudra désormais faire autre chose. D’une certaine manière l’avenir nous appartient! De même la philosophie française (et anglo-saxonne), mise au deuxième plan de la philosophie allemande par l’Education nationale, est bien supérieure; en mettant volontairement de côté le vieux fonds chrétien français.

Laisser un commentaire