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La Banque nationale suisse court un vrai risque dollar Par Serge laedermann

La Banque nationale suisse court un vrai risque dollar Par Serge laedermann

La BNS ferait bien de s’inquiéter de la chute de la monnaie américaine. Alors que les indices sont à la hausse.

Alors que les indices boursiers sont désormais proches d’une percée haussière, la BNS ferait bien de s’inquiéter de la chute du billet vert.

Les américains auront une fois de plus donné un bel exemple de leur débilité, de leur irresponsabilité et de leur nombrilisme. Responsables à 100% de toutes les dernières crises financières depuis 25 ans, ils ne peuvent pas s’empêcher de jouer avec le système tout en donnant des leçons.

Comment Standard & Poor’s peut-il encore assigner une note triple A à un Etat qui s’approche pour la énième fois du défaut de paiement? Sans parler du dollar qui se dévalue continuellement depuis 35 ans à un rythme annuel de 5%… De la monnaie de singe qu’il ne faut plus détenir depuis longtemps et dont les Banques Centrales feraient bien de ne plus considérer comme devise de réserve. La Chine et le Japon vont désormais réfléchir longuement avant d’empiler cet actif à la dépréciation chronique.

Face à cette improbable catastrophe mondiale, les bourses mondiales ont assez bien tenu. Naturellement, personne ne croit à une faillite de l’Oncle Sam. Ce qui est redouté par tous, c’est l’impact à court terme de toute cette mascarade, car le dénouement n’est un secret pour personne. Il s’agit simplement pour ces pitres de jouer au bras de fer et d’en écrire l’épilogue en se ménageant une porte de sortie honorable.

Ainsi après avoir été mouché par l’ignoble Poutine dans l’affaire syrienne, Obama se retrouve obligé de lâcher du lest sur le seul «succès» de son mandat, ce que les chroniqueurs appellent pompeusement «L’Obama care». Il aura néanmoins réussi l’exploit de recevoir le Prix Nobel de la Paix sans avoir une seconde œuvré dans cette direction, tout en se moquant des efforts écologiques pour sauver la planète. Comme bienfaiteur de l’Humanité on a fait mieux…

Revenons à la Bourse. Inquiets par ce jeu de poker menteur, les investisseurs à court terme ont naturellement fait un pas en arrière. Les indices sont donc revenus dans le bas de la fourchette en place depuis le mois de juillet, à savoir 7700-8100 points sur notre SMI national. Le retour à 8000 points observé lors de la séance d’hier est pourtant le signe que les actions sont prêtes à entamer une hausse sur les 8700 points, objectif minimum du dernier trimestre. Un passage franc des 8100 points sera le signe évident que la marche en avant a commencé. Sur l’indice S&P 500, la fuite en avant se situe à 173.60, soit à un jet de pierre du cours actuel. Une fois cette dernière barrière franchie, 180 sera le premier objectif attendu, avec une possible extension vers les 190 points. En Europe, nous nous rapprochons également à grande vitesse de ce point de «libération» qui est perché à 317 points sur le DJ Europe 600, sans doute l’indice le plus représentatif des sociétés du Vieux Continent puisqu’il inclut à la fois des grandes et moyennes capitalisations. Sur cet indice, le potentiel de hausse est d’une vingtaine de points d’ici à la fin de l’année, soit une progression presque aussi alléchante que le Swiss Market Index (SMI).

Le dollar se maintient pour l’heure en dessus des 90 centimes, mais cela ne va pas durer. La récente cassure de cette marque psychologique est une indication assez claire que la chute en direction des 80 centimes est programmée. Pour mémoire, la Banque Nationale Suisse détient plus de 100 milliards de dollars (!). Il est facile de calculer les dégâts que cette dégringolade va nous occasionner, puisque celle-ci ne peut instaurer un cours plancher sur cette devise-là. Vous aurez compris qu’il n’en va pas de même pour les 175 milliards d’Euros détenus par cette même Banque Nationale Suisse, puisqu’elle a décidé de fausser le libre marché en instaurant le cours minimum de 1.20. Fort bien pour nos diverses industries, mais cette politique artificielle a ses limites, comme déjà précisé à moultes reprises dans ces mêmes colonnes. Voyez plutôt.

Aujourd’hui le dollar vaut 0.9150 francs suisses, alors qu’il faut 0.7415 euros pour acheter 1 dollar. En divisant l’un par l’autre on obtient 1.2340, soit le cours du franc face à l’euro. Imaginez une seconde que le dollar s’affaisse à 0.85 francs suisse alors que la parité euro-dollar reste stable. Nous nous retrouverions alors à 1.1463 face à l’euro, une parité interdite par la BNS. Ceci revient à dire que le cours plancher fixé par la Banque Nationale est en réalité aujourd’hui de 0.8898 francs suisses pour 1 dollar. En effet, à ce niveau nous serions exactement sur le cours minimum toléré de 1.20 face à l’euro (0.8898/0.7415). Cette petite démonstration pour vous indiquer qu’il y a un risque important de devoir indirectement acheter du dollar en cas de dérapage de celui-ci face à notre monnaie nationale. La BNS ne pourra jamais manipuler la parité euro-dollar qui pourrait fort bien se stabiliser à l’avenir, car Mario Draghi voit d’un très mauvais œil le dérapage du billet vert. En fixant un cours plancher dans un marché libre, nos grands argentiers ont en réalité induit un risque illimité qui pourrait nous obliger à «bouffer» tous les dollars du monde par le biais de l’euro. Mais ça je ne l’ai lu nulle part…

Serge Laedermann cmt Associé GFA Geneva Financial Adviser/ Agefi Suisse Mercredi, 16.10.2013

http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/la-bns-ferait-bien-de-sinquieter-de-la-chute-de-la-monnaie-americaine-alors-que-les-indices-sont-a-la-hausse.html?catUID=19&issueUID=436&pageUID=13035&cHash=7d611ae5799f05d74ccb4f3edaec721d

6 réponses »

  1. C’est vrai que cela n’as pas trop de sens de fixer une parité fixe sur une seul monnaie. Mais il est toujours possible de revendre ses dollar afin de na pas être trop exposé sur les changes. En fait moins ont a de dollar en réserve mieux ont se porte, il en va aussi de l’euro 🙂 :). La solution la plus efficace a mon avis serait de limiter la quantité de monnaie de réserve en certaines devises. Mais lorsque l’ont vie de l’argent le refuser c’est pas facile et dans les deux cas cela a un prix. Soit ont vie de sa productivité soit ont vie de la finance. Lorsqu’on fait les deux il faut trouver des compromis et prendre des risques.

  2. Je suis pas spécialiste mais je crois qu’il dit de grosse bêtise,car c’est l’euro par rapport au dollars qui fluctue,en gros on aurais plus un taux à 0.7415 si le dollars baisse à 0.85 mais 0.689 (0,85/1,234)!

    • Non, il ne dit pas que des bétises, mais ca conclusion est fausse. Le dollar n’est pas le probléme de la suisse.
      De toute façon je me demande bien comment le dollar pourrait baisser par rapport au francs suisse, sans que la parité euro/dollar change.
      Mais le probléme est plutot si l’euro baisse par rapport au dollar, ca va leur couter d’avoir un prix plancher, car il vont soit devoir le racheter pour le soutenir, soit prendre le risque de devoir l’échange a perte. Si le dollar baisse, il le vendent le dollar, il n’ont pas besoin de le soutenir, de toute façon il ne pourrait pas. Soutenir l’euro c’est soutenir leur principales exportations, ca se conprends, surtout qu’il ont deja bien gagner si il ont jouer l’euro depuis le début.

      A mon avis il c’est embrouiller les neuronnes et pourtant je ne suis pas vraiment spécialiste monnaitaire, c’est vraiment un dommaine trés difficile et je ne connais pas les algos du marché des changes monnaitaires. D’ailleurs j’aimerais bien 🙂 🙂

  3. La démonstration n’est pas très rigoureuse et part du postulat que la parité euro dollar reste fixe…et que seule la parité USD-CHF évolue…on voit bien que ce n’est pas le cas avec un dollar déjà retombé à 1.37 contre euro… La BNS a raison de défendre l’industrie suisse et c’est bien davantage contre euro que ça se joue.

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