A Chaud!!!!!

Mister Market and Doctor Conjoncture du Samedi 16 Novembre 2013: Méfiez-vous de vos amis…Par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Samedi 16 Novembre 2013: Méfiez-vous de vos amis…Par Bruno Bertez

Dans le cadre de la grande campagne de collaboration entre la finance anglo-saxonne et la finance européenne, le WSJ vient de publier un article qui va aider les autorités européennes, et singulièrement la BCE, dans leur travail de supervision des banques.

On sait que les Anglo-saxons veulent à la fois affaiblir le secteur bancaire euro et, en même temps,  réduire leurs risques. On sait aussi qu’ils sont très engagés en dérivés sur l’Europe.

L’intérêt des Anglo-saxons est que les AQR soient durs, que l’on soulève les tapis afin de mettre au grand jour ce qu’il y a dessous. N’oubliez pas: « La finance est notre industrie », a dit Cameron.

Le FT  fait sa part de travail en démolissant les comptes de banques euro, en publiant régulièrement des chiffres colossaux de non-performing loans, les NPL.

Le WSJ a fait sa part en analysant les comptes -bien entendu, il ne le fait pas lui-même- et en montrant que ces comptes ne tiennent pas debout.

Le 7 Novembre, le WSJ s’intéresse aux pratiques des banques espagnoles.

C’est vrai qu’elles sont intéressantes car on ne comprend pas comment, dans la situation économique de l’Espagne, les banques peuvent extérioriser de tels comptes. Le WSJ explique comment les banques camouflent et évitent de déprécier les créances irrécouvrables, c’est simple: « Elles prêtent aux débiteurs insolvables l’argent nécessaire pour qu’ils fassent semblant de payer les intérêts »! Ainsi, elles peuvent continuer à porter dans leurs livres ces créances comme si elles étaient recouvrables. Le problème est que comme on ne leur fait pas grâce de ces prêts bidons, les débiteurs deviennent de plus en plus insolvables, le bilan des banques devient de plus en plus pourri… en espérant que les autorités -la BCE- n’y verront que du feu et que, plus tard, la mise en commun bancaire permettra de faire payer… les autres.

El Economista publie cet article intitulé La Banque d’Espagne découvre 20,50 milliards d’euros de prêts à risque :

Les prêts non-productifs des banques Espagnoles à la fin du mois de septembre s’élèvent à 92.224.000 euros, soit 29% de plus que les 71.660.000 euros enregistrés avant le lancement du processus de restructuration et de refinancement des prêts, selon des données préliminaires inclues dans le dernier bulletin financier de la Banque d’Espagne. 

La Banque d’Espagne a demandé aux banques de réviser leurs portefeuilles de prêt avant le 30 septembre.

Le document publié aujourd’hui révèle que tous les secteurs de l’activité suivent la même tendance qu’auparavant. En général, poursuit le document, les institutions ont fait preuve d’une reconnaissance de la détérioration du risque du crédit.

Quant aux retards de paiement, ils sont passés à 11,9% en juin contre 10% l’année précédente, et ont continué sur leur lancée pour atteindre 12% en août.

Les banques Espagnoles ont une capacité d’absorption de pertes qui excède les 28,600 milliards d’euros attendus par la Banque Espagnole d’ici à 2015.

La Banque d’Espagne met en garde contre les effets déstabilisants d’un bail-in

Puisque les pertes cachées ont été bien plus importantes que prévu, il n’est pas surprenant de constater le titre de l’article suivant : Linde dit que le sauvetage des banques de préemption peut avoir des « effets déstabilisateurs »

Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Luis Maria Linde, nous a mis en garde aujourd’hui contre la déstabilisation qui pourrait découler d’un bail-in des institutions financières non-viables.

Linde dit penser qu’une trop grande avance dans l’application des acquittements de la dette pourrait avoir des effets déstabilisateurs.

Ce que dit la Banque d’Espagne

‘Les banques ont menti. Non, ce n’est pas ça. Les conditions se sont détériorées contre toute attente. Et qui aurait pu le voir venir ? Ça arrive. Ne vous en faites pas, la prochaine fois, nous ferons plus attention. On le promet ! Mais la meilleure chose à faire (comme toujours) est de protéger les détenteurs d’obligations. Il n’y aura pas de bail-in jusqu’à ce que nous soyons certains à 100% que les détenteurs d’obligations n’en ont pas besoin’. SOURCE MISH 

Par ailleurs, nous avons constaté que les statistiques immobilières étaient entièrement fausses, les prix soi-disant relevés ne sont pas les prix de transactions effectives, mais les prix affichés au départ de la mise en vente, dans la plupart des cas.

La crise immobilière espagnole: des propriétés qui valaient 100.000 euros en 2006 se retrouvent désormais à la vente pour 28.500 euros

La crise économique et la surabondance de l’immobilier ont provoqué une baisse de 37% des prix des logements en Espagne au cours des cinq dernières années, qui rendent le marché immobilier espagnol plus attractif que jamais pour les investisseurs étrangers.

Et ce n’est pas fini. Les analystes de Fitch Ratings qui suivent ce marché ont constaté que les institutions financières qui ont acquis des propriétés par saisie immobilière s’en débarrassent à un rythme plus rapide. Au cours du premier semestre de cette année elles ont revendu 44% des biens confisqués alors qu’elles n’en avaient revendu que 31% à la fin de l’année dernière.

Avec un chômage qui touche 26% des actifs espagnols, soit 4,8 millions de personnes sans emploi, la population d’Espagnols qui peuvent se permettre d’acheter une maison s’est beaucoup réduite, et comme il y a plus de vendeurs que d’acheteurs, les prix sont à la baisse. Les propriétés saisies se sont vendues à des prix inférieurs de 71,5% en moyenne par rapport à leur valeur d’origine. Une maison qui avait été vendue pour 100.000 euros en 2006, qui a été saisie par la banque puis revendue au cours du premier semestre 2013, l’aura probablement été au prix de 28.500 euros seulement. « Cette tendance est le signe d’une volonté de se débarrasser des propriétés en portefeuille plus rapidement et d’accepter des remises plus importantes », écrivent les analystes de Finch.

C’est un bon signe, parce que cela signifie que les banques sont en train de réaliser leurs pertes et qu’elles pourront bientôt reconstituer une nouvelle base de capitaux qui leur permettra de prêter davantage aux entreprises, et, partant, de contribuer à la reprise économique du pays.

Mais les banques débutent seulement ces opérations, et compte tenu du faible nombre des acheteurs, la cadence des ventes demeure très lente. La Bad Bank Sareb, qui a été créée en 2012 pour reprendre les actifs les plus toxiques du système bancaire espagnol, et qui avait un objectif de revente de 45.000 propriétés sur les 5 prochaines années, est en passe de le manquer.

Elle se trouve face à un dilemme : si elle propose des prix de revente trop faibles, elle risque d’accélérer l’effondrement du marché immobilier espagnol. D’un autre côté, en maintenant des prix plus élevés, elle ne permet pas d’encourager les achats afin d’apurer le marché, et de revenir plus rapidement à une situation d’équilibre.

Il semble donc que l’Espagne aurait dû réclamer un plan de sauvetage plus important que celui qu’elle a obtenu pour son système bancaire, ou qu’elle est condamnée à laisser les banques régler ces liquidations de leur portefeuille immobilier à leur rythme, ce qui signifie qu’elles ne pourront pas contribuer à la reprise économique comme elles pourraient le faire sans cette contrainte. Cette seconde option est également celle qui avait été appliquée par les banques japonaises lorsque la bulle immobilière du Japon avait éclaté dans les années nonante. Encore aujourd’hui, le marché immobilier japonais n’est pas retourné à l’équilibre, et de plus en plus de propriétés sont abandonnées au Japon

10 nov. 2013 par Audrey Duperron

http://www.express.be/business/fr/economy/la-crise-immobiliere-espagnole-des-proprietes-qui-valaient-100000-euros-en-2006-se-retrouvent-dsormais-a-la-vente-pour-28500-euros/198324.htm

BRUNO BERTEZ Le Samedi 16 Novembre 2013

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON:

4 réponses »

  1. J’ai toujours bien aimé comment vous analysiez à l’aune de certains blocs d’intérêts :

    Juste en complément, et pour porter à connaissance de personnes qui s’y connaissent mieux que moi, je partage une synthèse du rapport du Conseil de Stabilité Financière sur le shadow banking : http://www.points-de-vue-alternatifs.com/2013/11/rapport-du-conseil-de-stabilit%C3%A9-financi%C3%A8re-sur-le-syst%C3%A8me-bancaire-parall%C3%A8le-synth%C3%A8se.html

    et également quelques éléments de réflexions sur la « self-securitisation » ou « retained securitisation » (titrisation interne ou auto-détenue), issue du rapport précité et qui a inspiré un article intéressant paru sur Zerohedge et intitulé : « The Unspoken, Festering Secret At The Heart Of Shadow Banking: « Self-Securitization » … With Central Banks » : http://www.points-de-vue-alternatifs.com/2013/11/%C3%89l%C3%A9ments-sur-la-self-securitisation-ou-titrisation-auto-d%C3%A9tenue-zerohedge-financial-stability-board.html

    J’aurai bien souhaité quelques éclaircissements, merci beaucoup.
    Bonne journée.

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