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Politique Friction du Dimanche 17 Novembre 2013: Hollande- Recette pour un désastre Par Bruno Bertez

Politique Friction du Dimanche 17 Novembre 2013: Hollande-  Recette pour un désastre Par Bruno Bertez

 Contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, ce texte n’enfonce pas Hollande, nous assurons qu’une lecture attentive, à l’inverse, aboutit plutôt à l’exonérer partiellement. Les énumérations ci-dessous peuvent paraitre accablantes, mais en y regardant bien, sur l’essentiel qui est la question des choix face à la crise, il n’a pour ainsi dire aucune responsabilité. Les choix ont été faits avant lui, par S-M, Sarkozy-Merkel, autrement dit le couple Sado-Maso. 

Le choix fondamental est celui-ci: 

  • – Accepter le modèle allemand comme modèle européen acceptable pour tous.
  • – Faire le plein des banques et des usuriers sur le dos des citoyens.
  • – Gradualisme dans l’action correctrice. 

Sur aucun de ces points, Hollande n’a choisi, il n’a fait que poursuivre la voie imposée avant lui. 

Ceci étant posé, la recette pour un désastre est un modèle du genre, jamais on n’a, à notre avis, fait pire. 

Tout a débuté sur un fond détestable avec pays divisé, chômage élevé, croissance nulle, finances déséquilibrées, absence totale de marges de manœuvre. 

1- Election par défaut,  élection de rejet et non pas d’adhésion

2- Une situation personnelle non orthodoxe mal gérée

3- Une erreur par le choix de la « normalitude » au lieu de la recherche de la protection du statut

4- Diagnostic mensonger sur l’état du pays

5- Promesses mensongères, inadaptées à la situation réelle

6- Majorité de circonstance, addition de minorités et d’intérêts catégoriels

7- Alliance avec les couches sociales les plus marginales

8- Socle partisan, noyau dur partisan très étroit, une partie seulement du PS

9- Choix d’équipe gouvernementale politicien, idiot, pas de personnalité, pas de charisme,

10- Absence de lisibilité des choix, Moscovici est incompatible avec Montebourg

11- Gouvernement falot qui n’incarne rien de fort, gouvernement « en creux »

12- Débuts incohérents, manque d’expérience, de principes d’action et prédominance de l’idéologie

13- Faute de consistance, le gouvernement ne protège pas le Président, pas de fusible

14- Incapacité de tracer des priorités, action clivante, tous azimuts, pas de gestion du temps

15- Langage creux, déconnecté des réalités, discours non crédible, «ministère de la parole »

16- Attaques maladroites de l’étranger qui reviennent en boomerang

17- Scandales financiers, fiscaux

18- Entrée rapide dans l’opposition du Front de Gauche et de l’ultra-gauche

19- Absence totale d’habilité manœuvrière dans les dossiers mineurs comme Leonarda

20- Absence d’opposition institutionnelle, vide,  qui laisse Hollande face au peuple. 

Personne, sauf mauvaise foi,  ne peut considérer que la situation dans laquelle s’est trouvé Hollande était facile. Mais il n’était absolument pas l’homme de la situation et de là, tout a découlé. C’est ce que l’on appelle une erreur de  casting dont, d’abord le PS, puis ensuite les électeurs, doivent être considérés comme responsables.

Quand on trouve une situation difficile, avec des choix déjà engagés, délicats à contester, une absence évidente de légitimité, et des braillards pendus à ses basques qui crient « et moi et moi », c’est mission impossible.  

Il aurait fallu ne donner la priorité qu’à la gestion de la crise et tenter d’obtenir un soutien, une unité populaire pour cette gestion. Il aurait fallu rechercher à tout prix cette unité derrière le Président, derrière la fonction présidentielle, abandonner tout de suite le costume de chef de parti et de candidat. Au lieu de cela, faute de jouer la carte de l’union nationale, il a été décidé de payer la dette de son élection, d’accumuler les actions clivantes par des réformes qui constituaient autant d’attaques de la société civile. Hollande a accumulé les motifs de division, les bonnes raisons de rejet, les réactions de défense du corps social. Il a lui-même attaqué le corps social au lieu de le souder derrière lui. 

Mitterrand n’était pas meilleur gestionnaire, mais il avait certaines intuitions, il avait compris l’épaisseur du temps, l’importance du facteur « temps ». Il avait compris que l’on ne pouvait pas attaquer le peuple sur tous les fronts, qu’il fallait adopter la tactique des Horace et des Curiace, prendre les problèmes et les ennemis un par un, Hollande, lui, pourtant faible, a voulu attaquer sur tous les fronts. Quasi sans arme, rien que la parole et les rêves, comme tout bon socialiste qui croit encore au monde de Peter Pan. 

On dit que le Président est tétanisé, peu importe que cela soit vrai ou faux ; ce qui est sûr, c’est qu’il aurait des raisons de l’être! Face à l’intérieur, il ne peut plus, à ce stade, entreprendre aucune réforme, d’ailleurs toutes les réformes de ces dernières semaines ont été vidées de leur contenu. En cas de choc extérieur, comme un regain de déstabilisation financière par exemple, il n’a plus aucune marge de manœuvre ou crédibilité pour faire face. En cas de conflit, voire d’affrontement un tant soit peu dur avec l’extérieur européen ou mondial, il est seul, sans troupes derrière lui, les partenaires européens savent qu’il est «« lame duck » et ne se privent pas d’en jouer dès maintenant. 

La voix de la France ne porte plus, n’a plus de résonance.

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BRUNO BERTEZ Le Dimanche 17 Novembre 2013

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8 réponses »

  1. Tb article comme souvent. Mais pourquoi ces réticences pour enfoncer hollande ? il a voulu le job , a tout fait pour en bon petit Faust ou en petit Judas qu il est . Il est partie prenante dans beaucoup des 20 points que vous citez. Ce sont ses choix, pas les nôtres . maintenant il faut payer et d autant plus cher que nous payons toutes ses folies et celles de ses lobbies (lubies !)le prix fort.

    • @Pale Rider

      Enfoncer Hollande c’est exonérer les autres c’est à dire les français inconséquents et la fausse droite.

      C’est donc préparer le terrain pour que cela recommence.

      je vous remercie de cette remarque car elle m’a donné l’occasion de préciser quelque chose d’important.

      Il est évident que je suis ce que l’on appelle « engagé», mais mon engagement repose sur la recherche de ce qui est vrai, de ce qui est juste.

      C’est un choix personnel, pour moi seule la vérité est efficace. Même si comme je l’ai dit à plusieurs reprises, la vérité est une conquête à recommencer sans cesse et non pas une donnée. On ne fait jamais que se rapprocher de la vérité.

      Quant à la justice, je la puise dans la sagesse de la société civile et non dans une idéologie fut-elle Taubiresque.

      Merci encore. C’était important.

  2. Bonjour,

    Votre diagnostic est dur mais hélas juste. FH n’est pas le président des français, il est avant tout le chef des différents courants du PS (qui s’incarne plus ou moins dans différents corps sociétaux) mais élu par défaut et habité par une haine féroce de son milieu d’origine, il ne pouvait en être autrement. Je n’ai aucune estime pour François Mitterrand car il restera celui qui a ouvert la boîte à Pandorre de ce pays, refermée tant bien que mal une première fois en 1945, une seconde en 1958. Je dois cependant lui reconnaître une réelle intelligence politique et je me reconnais quand vous écrivez : « François Mitterrand n’était pas meilleur gestionnaire, mais il avait certaines intuitions, il avait compris l’épaisseur du temps, l’importance du facteur « temps ». Il avait compris que l’on ne pouvait pas attaquer le peuple sur tous les fronts,… ». Je vous suis également lorsque vous dites que la Société est également responsable de la situation présente. La lucidité n’est pas son point fort mais tant qu’elle succombera aussi facilement aux sirènes de la démagogie, la descente infernale se poursuivra.
    L’avenir de ce pays est sombre ce n’est pas une méthode Coué, si bien appliquée soit-elle, qui fera sortir ce dernier des rails actuels. Malheureusement pour lui, la soi-disante opposition est dans une totale incapacité d’apporter une réponse autre vu la consanguinité qui la lie au parti au pouvoir. Jamais l’appellation UMPS n’a été aussi pertinente. Reste les extrêmes mais ce sera pire!!!

    Bon après-midi

  3. Dimanche 17 novembre 2013 :

    Le Parlement européen vient de diffuser un clip officiel pour sa propagande.

    Malheureusement pour le Parlement européen, des internautes ont rajouté des sous-titres : le résultat est hilarant !

    La vidéo dure 1 minute 35 :

  4. Bonsoir, j’acquiesce largement sur le fait qu’il hérite d’une situation et d’engagements qu’il n’a pas pris. En cela il ne peut et n’a pas a tout assumer. Le retour médiatique de Sarkozy est à ce titre abject car la moindre des choses serait de lui demander quelques comptes…
    Cependant je ne suis pas d’accord sur la question du choix démocratique et de la responsabilité des électeurs. Quel choix entre la peste et le choléra ? Les médiacrates orientent les débats, on écarte les discussions de fonds et les représentants de l’oligarchie publique les plus en vue finissent sur la tribune. Comment voulez vous blâmer les Français qui désormais ne voient qu’une solution… renverser la pseudo table de la démocratie.
    Et le souci d’Hollande est qu’il est au service d’intérêts qui sont de plus en plus visibles et hélas pour lui ce ne sont pas ceux qui permettent à ce pays de renforcer sa cohésion désormais bien entamée

  5. les coupables c’est nous!les français votent en fonction de leur intéret personnel,pas en fonction de l’intéret commun.cela permet a l’umps de se maintenir au pouvoir avec moins d’un cinquième de la population.ensuite qu’est ce qui nous empèche d’aller interpeler en pemanence nos élus locaux sur leurs trafics?tout le monde devrait s’y mettre,personne ne le fait!c’est TOUTE la classe politique qu’il faut virer,afin de remettre les dirigeants au service du pays.notre seule action est d’arreter de nourrir la bete par nos taxes:les gens consomment bien trop par rapport a leurs besoins,c’est ce qui maintient nos politiques en place.le vote c’est fini,ça ne sert plus a rien dans le système actuel.le contre-pouvoir doit venir des français,et pour le moment,a part les bonnets rouges,il est absent.nous avons besoin d’un mouvement a la ghandi,sinon c’est le tapis rouge pour les politiciens arrivistes extrémistes

  6. Tout a fait en accord avec cette analyse. Les responsabilités sont mêmes en partie antérieure à Sarkozy dont la responsabilité est aussi marketing ( et ça compte en politique) puisqu’il donnait l’impression d’avoir encore du pouvoir alors qu’il a abandonné le peu de souveraineté qui nous restait. Il ne faut pas se tromper avec Hollande ; Il symbolise l’incapacité mais seul un grand homme ferait mieux que lui sur le fond…. or je n ‘en vois pas dans notre classe politique actuelle.

  7. De fantoche à fantôme. D’une élection à l’autre. Petit retour en arrière.

    L’abandon de la monnaie nationale le franc, au profit d’une utopie
    qui a permis LE SURENDETTEMENT ad libitum, le bar gratuit ….
    le crédit PRESQUE (sic) GRATUIT pour tous.

    Le vote démocratique bafoué lors du hold up de Maastricht,
    la désinformation, le silence coupable des médias « aux ordres »,
    la méconnaissance ou l’aveuglement (?) des politiques
    DE DROITE … COMME DE GAUCHE, tout cela nous a conduit
    au bord du gouffre.

    Ça en prenait UN; UN SEUL pour nous faire franchir le pas ?
    Et bien ON L’A TROUVÉ !

    Étonnant non ?

    Ben non, pas vraiment, TOUT NOUS PRÉDISPOSAIT À ÇA !
    Mais ceux (TRÈS) rares qui hurlaient « ATTENTION »
    n’ont JAMAIS été écouté …. et ne le sont pas plus aujourd’hui.

    L’Europe de Bruxelles n’est pas démocratique, elle est technocratique,
    inadéquate et dictatoriale. Ceux qui la dirigent sont « hors la loi »,
    en ce sens qu’ils ne sont justifiables de rien, COMME EN RIEN,
    ET EN « PLACE SI FORTE, que même un changement dans la composition
    de l’ensemble des « zélus » européens ne les « toucherait pas » !

    Voilà l’Europe des « nations » celle que ni les français,
    ni les hollandais n’ont accepté.

    VOX POPULI, VOX DEI ? Seulement quand ça LES arrange !

    De la rose à la ….. tulipe, il n’ y avait que qq pas. Ils furent franchis
    sans sourciller; et aujourd’hui comme dans l’histoire du gars
    qui tombe du 50ème étage, nous pouvons ENCORE dire :

    JUSQU’ICI, TOUT VA BIEN !

    AYOYE !!!

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