Commentaire de Marché

Marc Faber :  » Tout cela va mal finir ! »

Marc Faber :  » Tout cela va mal finir ! »

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 » La question n’est pas de savoir si la Fed réduira son assouplissement quantitatif, mais de savoir jusqu’à combien il augmentera : 150 milliards, 200 milliards ou un trillion par mois. Le QE n’est pas prêt de s’arrêter. Chaque programme gouvernemental introduit dans l’urgence en tant que mesure temporaire devient toujours permanent. »

Autrement dit : « La Fed s’est mise dans une situation telle qu’il n’y a pas de stratégie de sortie. » Si l’inflation ne se ressent pas dans certains indicateurs « choisis », tous les actifs sont dans une dynamique inflationniste. « Nous sommes une bulle. Il y a une bulle énorme dans tous les actifs à travers le monde, via les leviers ou la dette. »

Nous assisterons alors à une énorme destruction de richesse lorsque la bulle éclatera. « Un beau jour, cette inflation des actifs mènera à un effondrement déflationniste, tôt ou tard, même si on ignore encore ce qui provoquera cet événement. »  « Gardez vos dollars, et je garde mon or. Nous verrons bien lequel d’entre nous tombe à zéro le premier’. »

Pour Marc Faber, connu sous le sobriquet de M. Doom (Monsieur catastrophe) «  tout cela finira mal. La question est de savoir si nous aurons une crise économique mineure et ensuite une énorme quantité d’émission de monnaie ou si cela débutera par une spirale inflationniste d’abord » a-t-il expliqué lors d’une interview à CNBC.(1)

D’après lui, la hausse du prix des actifs financiers risque d’engendrer une inflation du prix des biens de consommation. « Pourquoi tant de produits à Singapour et à Hong Kong sont-ils plus chers qu’aux Etats-Unis. Parce que lorsqu’il y a une inflation qui touche les actifs financiers combinée à des prix immobiliers élevés, les commerçants doivent payer des loyers plus chers et répercutent cette hausse sur leurs produits. « 

Marc Faber affiche également son inquiétude face au niveau actuel des crédits.  » Nous avons connu une crise du crédit en 2008 parce que nous avions trop de crédits. Actuellement, ce niveau est encore plus élevé par rapport à l’économie. «  M. Doom fait référence à un rapport récent publié par l’ancien chef économiste de la BRI qui souligne que le total des crédits dans les économies développées est de 30% plus élevé par rapport au PIB qu’il ne l’était en 2007, précise CNBC.

Enfin, tout n’est pas (encore) perdu pour les investisseurs. Quand on lui demande un conseil d’investissement, Marc Faber estime qu’on peut trouver des sociétés européennes pas trop chères. Il pense aussi que le marché vietnamien est abordable. Par contre, les valeurs internet comme Facebook ou Twitter, ce n’est pas sa tasse de thé.  » Lorsque j’ai commencé a travailler à Wall Street en 1970, les actions populaires à l’époque s’appelaient Polaroïd, Kodak, Memorex, Digital,…la plupart ont disparu. « 

Source L’Echo+ divers  13/11/2013

http://www.lecho.be/les_cracks_en_action/Marc_Faber_Tout_cela_va_mal_finir.9429870-7474.art?itm_campaign=newsticker

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L’assouplissement quantitatif, la moins pire des solutions pour la Fed ? Par Marc Faber

▪ Même s’il n’est pas impossible que la Fed se rende compte (ce dont je doute) que ses actuels achats d’actifs ont un impact minimal sur l’économie réelle de la majorité des Américains, elle croit probablement qu’un stimulus monétaire continu est la moins pire des solutions. A mon avis, cette façon de penser est erronée parce que les prix augmentent beaucoup plus que les salaires.

D’autre part, la Fed veut stimuler la croissance du crédit avec ses taux d’intérêt artificiellement bas. Mais là encore, la croissance du crédit a beaucoup perdu de son impact sur l’économie réelle. L’effet sur le PIB d’une dette supplémentaire en dollars est aujourd’hui insignifiant.

Je suppose que la conclusion que nous pouvons tirer de tout cela est que plus la dette augmente en pourcentage de l’économie, moins fort sera l’impact de chaque nouveau dollar de dette.

En réalité, à mon avis, il existe un point de basculement où un endettement supplémentaire a un effet de “contraction” sur l’économie. Pourquoi ? Parce qu’à ce point d’inflexion, la dette devient si grande que les taux d’intérêt augmentent, peu importe à quel point la banque centrale monétise la dette.

(Par la suite, l’inflation s’accélère et la monnaie s’effondre, ce qui conduit, contrairement à ce que pense M. Bernanke, à un appauvrissement général de la population.)

▪ En attendant le basculement…
Mais comme je l’ai déjà dit, il est fort probable que les Etats-Unis soient embarqués dans des achats permanents d’actifs par la Fed (jusqu’au QE99 — ou du moins jusqu’à ce que le système déraille, comme nous venons de le souligner).

Je me dois de faire remarquer, au crédit de M. Bernanke et pour être juste envers lui, que son sophisme économique est partagé par la plupart des banquiers centraux du monde entier. Ainsi, la base monétaire mondiale a explosé : elle a été multipliée par quatre depuis 2003.

Ces politiques monétaires universellement partagées sont, naturellement, applaudies par les gestionnaires de fonds, les banquiers et la communauté des investisseurs, qui tous bénéficient (y compris moi-même) de la hausse du prix des actifs. (24 heures après l’annonce par la Fed qu’il n’y aura pas de “ralentissement”, la valeur de mes actifs a augmenté d’environ 3%.)

Mais ce qui est bon pour moi en tant que détenteur d’actifs ne signifie pas que cette politique monétaire soit bonne pour l’économie et pour la société dans son ensemble. ( La politique de Bill de Blasio consistant à augmenter les taxes des hauts revenus est une conséquence directe de l’augmentation de la richesse et de l’inégalité des revenus provoquée par les politiques monétaires expansionnistes.)

Pour les investisseurs, le défi est le suivant : malgré des achats records de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires, depuis septembre 2012, les taux d’intérêt sont en hausse et non en baisse. Cela prouve clairement que la Fed n’a aucun pouvoir.

De même, les matières premières et les métaux précieux sont encore bien en dessous de leur plus haut. Et la majorité des places boursières dans le monde se situent bien en dessous de leur plus haut tout comme la plupart des actions aux Etats-Unis. Autrement dit, il n’est guère probable que la Fed et d’autres banques centrales parviennent à booster encore plus tous les prix des actifs puisque cela les obligerait à accélérer à l’infini l’expansion des bilans.

La base monétaire mondiale a augmenté de 35% en 2009. Par la suite, sa croissance s’est ralentie à un taux annuel de 10% début 2012. L’expansion de la base monétaire mondiale a ensuite ré-accéléré à un taux annuel de plus de 20% fin 2012. Toutefois, elle a depuis ralenti à un taux de croissance annuel de près de 5%. Pour résumer, même sans arrêt progressif du QE, il existe un resserrement relatif de l’expansion monétaire turbo-compressée.

J’ai mentionné mercredi le fait que la Fed a perdu le contrôle du marché obligataire. Considérons maintenant deux scénarios extrêmes de politique monétaire : soit la Fed annonce un arrêt immédiat de ses achats d’actifs (politique A) ; soit elle annonce une augmentation immédiate de ses achats d’actifs à 200 milliards de dollars par mois (politique B). Comment le marché obligataire réagirait-il à ces annonces ? Quelles en seraient les conséquences ? A mon avis, à l’annonce de la politique A, le marché obligataire dévisserait pendant un jour ou deux.

Mais par la suite, les acheteurs d’obligations comprendraient qu’une Fed n’achetant pas d’actifs serait de nature déflationniste et par conséquent bénéficiaire pour les obligations. L’annonce de la politique B mènerait sans doute à un rebond immédiat de la valeur des obligations (mais sans doute pas à un nouveau plus haut) et n’entraînerait probablement pas un nouveau plus bas des taux d’intérêt. En fait, je suppose que si le bilan de la Fed et d’autres banques centrales devait s’étendre à l’infini à un rythme rapide, le marché obligataire s’effondrerait.

Quoi qu’il en soit, lorsque le rendement des bons du Trésor à 10 ans a monté autour des 3%, j’en ai acheté. Le sentiment était extrêmement baissier (les boursicoteurs étaient complètement en dehors du marché obligataire) et je pensais que le “ralentissement” serait favorable au marché obligataire.

Mon hypothèse s’est avérée fausse… mais juste à propos de l’achat des bons du Trésor puisque par la suite ils ont beaucoup augmenté. Voilà le monde déroutant de l’investissement dans lequel nous vivons. Etant donné ma vision pessimiste de l’économie mondiale, je pensais que les rendements des bons du Trésor US à 10 ans pourraient décliner à nouveau pour se situer entre 2,2% et 2,5%.

▪ Est-il sage de vendre les bons du Trésor US ?
Toutefois, à plus long terme, je reste baissier sur les obligations. Il faut cependant tenir compte d’un élément. Est-il sage de vendre les bons du Trésor américain ? Les informations pour clientèle privée de Bank of America, Merrill Lynch (BofAML) qui circulent là-bas, montrent une aversion complète aux obligations et un fort attrait pour les actions.

Selon le responsable en chef des stratégies d’investissement de BofAML, à la fin de la semaine du 11 septembre 2013, les investisseurs privés ont investi 14,3 milliards de dollars dans des fonds communs d’actions et ont retiré 3,5 milliards de dollars de fonds obligataires. (Ce fut le plus grand mouvement hebdomadaire de ces trois dernières années.) Je pose cette question parce que, selon les évaluations actuelles pour les actions américaines, les rendements futurs seront relativement faibles.

Selon le PER actualisé de Robert Shiller, le rendement attendu à cinq ans sera de 4% et le rendement à 10 ans seulement de 1%. Sur le court terme, j’ai également noté que les actions sont devenues extrêmement surachetées à la suite du fort rebond par rapport à leur dernier plus bas d’août et que la progression actuelle n’a pas été confirmée par les divers indicateurs techniques. Depuis le plus bas du 28 août à 1 627, le S&P 500 a grimpé directement à 1 729 le 29 septembre (de 6,3% en trois semaines ou de plus de 100% annualisé).

Pour rappel, le S&P 500 est également en augmentation de 61% depuis son plus bas du 27 octobre 2011, à 1 074 (en deux ans). Je peux donc comprendre pourquoi la BofAML ne cesse de recevoir des coups de fils de la part de clients souhaitant faire passer leur argent des obligations aux actions. Mais cela ne signifie pas que les actions sont une bonne valeur.

Je souhaite que mes lecteurs comprennent bien que lorsque j’ai acheté dernièrement mes bons du Trésor rapportant plus de 2,9%, je ne pensais pas non plus qu’elles étaient une bonne valeur. Mais ma répartition d’actifs était telle qu’avec 25% du total de mes actifs dans les marchés obligataires émergents et en liquidités, je détenais beaucoup de dollars, qui étaient dans le système bancaire et ne me rapportaient quasiment rien. En transformant donc une partie de ces liquidités en bons du Trésor à 10 ans, j’ai gagné un petit revenu supplémentaire et un plus haut niveau de sécurité (du moins pour l’instant) comparé à la détention de dépôts bancaires.

Je mentionnerais également que selon le PER actualisé de Shiller, le rendement attendu à cinq ans pour les actions des marchés émergents sera de 19% et le rendement à 10 ans de 13,8%.

Je dois dire que je considère ces attentes de rendement des marchés émergents complètement irréalistes. Etant donné ma perspective négative sur l’économie chinoise, je pense que les rendements des marchés émergents pourraient être nuls (voir même moins que cela pour les prochaines années.

Comme l’a observé James Burgh (1714-1775), homme politique britannique qui a défendu le “discours libre” : “en période de prospérité, préparez-vous à un changement ; en période d’adversité, n’en espérez aucun”.

Source Chronique Agora 30/10-1/11/2013

 http://la-chronique-agora.com/assouplissement-quantitatif-fed/

http://la-chronique-agora.com/assouplissement-quantitatif-fed-2/

1 réponse »

  1. Tout va dépendre du comportement des sociétés et de la gestion de leurs protefeuille actions. Si elles profitent des taux bas pour racheter une partie de leurs actions, elles peuvent limiter les fluctuations a la baisse en cas d’arrét du QE et ainsi maintenir la valeurs élevés de de leurs actifs en déduisants la quantité d’actions a vendre sur le marché. Perdrent 1 a 2% sur le crédit et garder les plus value sur les actions. Certes il y a toujours se probléme du prix des matiéres premiéres mais l’arrét du QE s’en chargera, a la condition que le marché actions ne décroche pas de trop. C’est a dire qu’on vendent les actions pour se placer sur les matiéres premiéres. Le systéme est assé dynamique est trés maléable pour pouvoir tenir sans QE, mais cela impose une discipline de fer aux niveau de ses acteurs. Tous doivent veiller a ne pas trop vendre et a maintenir l’équilibre.
    Le premier qui vends risque de déclencher un tsunami, est a mon avis il fera pendu en place publique se coup ci.

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