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Politique Friction du Jeudi 28 Novembre 2013: Fiscalité- la liberté, ils s’en foutent! La réforme fiscale selon Jobert Par Bruno Bertez

Politique Friction du Jeudi 28 Novembre 2013: Fiscalité-  la liberté, ils s’en foutent! La réforme fiscale selon Jobert Par Bruno Bertez

 Vous avez été nombreux à nous interroger sur Michel Jobert et ses idées. Cela nous fait plaisir car c’était le but des références insérées dans notre texte:

 Nous vous conseillons la lecture du recueil de ses interventions, ce recueil est intitulé « Parler aux Français ». Presque tous les sujets importants de la politique sont abordés dans ce recueil. Mais il y a plus que des sujets, plus que des thèmes, dans cet ouvrage, il y a une philosophie. Une idée de l’Homme, une idée de la France, une idée de sa place dans le monde et, également, une idée de l’avenir. Avouez que cela est rare en politique  française. On compte sur les doigts d’une main ceux qui ont été capables  d’embrasser tout cela et d’être cohérents. 

Dans l’article sur la fiscalité, nous avons repris l’une des idées de Jobert. Il l’a résumée pour nous dans une interview au Nouvel Observateur parue en octobre 1976 :

« Je préconise la suppression de l’impôt sur le revenu qui n’est parvenu, en trente ans, qu’à paralyser l’initiative individuelle et à augmenter les inégalités ».

Voici quelques autres citations qui éclairent la pensée de Jobert :

« Notre fiscalité est archaïque et paralysante », Paris-Match décembre 1976. 

Jobert n’était pas homme à apprécier les inégalités, il était sévère à cet égard :

« Un pays développé comme le nôtre qui a un éventail de revenus aussi ouvert que l’éventail français ne peut pas se targuer d’être un pays développé. Une telle ouverture… traduit la réalité d’un pays sous-développé ». 

« Je ne suis pas contre l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur le capital, je suis pour la justice fiscale. Or depuis trente ans qu’il existe, l’impôt sur le revenu a prouvé qu’il n’assurait pas cette justice fiscale ».

 Et voici le nœud de la pensée de Jobert que nous citons intégralement par conséquent :

« Je souhaite que l’individu retrouve dans cette société une plus grande liberté d’initiative. L’homme doit pouvoir faire ce qu’il veut du produit de son effort. Il peut choisir de consommer, de dépenser ou bien de capitaliser et d’investir. C’est à ce moment-là -au moment du choix- qu’il faut taxer. Pas avant. Sous peine d’entraver et de gêner l’initiative individuelle. Cela suppose la suppression de l’impôt sur le revenu ». Le Nouvel Observateur, octobre 1976. 

Et ceci nous renvoie à un article sanglant que nous avons écrit contre Hollande qui transformait son peuple en tricheurs, faussaires et criminels. En montant les impôts de toutes sortes, Hollande produit le besoin de dissimuler, de tricher. Et nous avons écrit : celui qui abaisse son peuple ne mérite pas de le conduire. Voici ce qu’écrivait Jobert :

« Le principal avantage à mes yeux (avec la suppression de l’impôt sur le revenu) serait la disparition de tous les mensonges, tricheries, jalousies, combines, compromissions, contrôles, poursuites, sanctions, qui sont le cortège inévitable d’impôts sur le revenu, toutes choses qui souillent la dignité humaine ». 

Les chefs qui rendent leur peuple indigne sont méprisables. Le chef est là pour élever le peuple, son intelligence, son conscience, ses qualités morales, et non pour le transformer en criminels. 

Pour terminer, voici, un peu plus élaboré, le plan de Michel Jobert. Souvenez-vous qu’il s’agit de lutter contre les inégalités et de rendre le citoyen moins indigne en supprimant le besoin de frauder. Il s’agit aussi de disposer des outils pour réguler l’économie. 

« D’abord il y a les taxes sur la consommation. Celles-ci, à condition d’être aménagées, peuvent non seulement procurer des ressources nouvelles, mais encore concourir à l’orientation de la consommation ».

« Ensuite si le revenu se transforme en capital, valeurs mobilières ou biens immobiliers, alors c’est sur ce capital que doit porter l’effort fiscal. Et là encore, selon les orientations et les modulations qui seront données à cet effort, la vie économique trouvera une stimulation puissante ». 

Et il conclut, enthousiaste,

« Quelle belle révolution, pourtant, dans la liberté, dans une plus grande liberté ! ».

 A l’heure des Cahuzac, mari et femme, j’ai honte pour la France. Non pas parce que ces gens ont fraudé, mais parce qu’un système fiscal et politique les a incités à le faire et le leur a permis. 

Dieu, comme nous sommes loin de la médiocrité des Hollande, Ayrault, Sapin, loin de la médiocrité du Medef et de la CGPME.  Quant aux syndicats de salariés, visiblement, si on les écoute et si on les lit, ils n’attendent qu’une chose, c’est que l’on restaure les corporations de Vichy… La liberté, tous ces gens, ils s’en foutent!

BRUNO BERTEZ Le Jeudi 28 Novembre 2013

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2 réponses »

  1. De toute façon notre dette d’usure va très bientôt être la première dépense du budget de l’état, il est illusoire de vouloir réformer notre système fiscal tout en continuant à s’endetter le comble à des fins électoralistes autant jeter de l’eau dans du sable.

  2. Bonsoir,

    Merci pour ces éclaircissements salutaires de la pensée d’un homme qui, en son temps, a été plus que galvaudé par les humoristes (je pense à Coluche qui en avait fait sa tête de turc). Bien que je n’attende rien de « l’homme providentiel » (comme les enfants doivent un jour se libérer de la tutelle de leurs parents, les français doivent impérativement cesser de penser que remettre leur destin entre les mains d’un individu suffira à les guider vers la félicité suprême et leur éviter les avanies de l’existence. En cela, la constitution de la Vème république est un cadeau empoisonné de la pire espèce), qu’une personnalité se lève dans ce pays avec des idées claires, simples et crédibles comme celles que vous rappelez et il a de bonne chance de ramasser la mise.
    « …ils n’attendent qu’une chose, c’est que l’on restaure les corporations de Vichy… La liberté, tous ces gens, ils s’en foutent! ». Pour avoir beaucoup lu sur ce sujet, je pense de plus en plus que le régime de Vichy, loin d’être un accident de l’Histoire, a été l’expression du moi profond de ce pays (toujours l’homme providentiel) dans sa conception de la vie sociétale (je mets de côté les lois raciales). Ce n’est pas pour rien que François Mitterrand, qui je le rappelle a été décoré de la Francisque, avait choisi comme affiche de campagne une image calquée sur une utilisée par Pétain avec un village en toile de fond. Loin d’être un état d’esprit, le mot Liberté ne sert plus qu’à masquer l’indigence de la pensée de l’oligarchie qui préside aux destinées de ce pays et sa volonté sourde d’installer un totalitarisme nihiliste.

    Bonne soirée

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