Behaviorisme et Finance Comportementale

Le Spectacle de la Société du Vendredi 29 Novembre 2013: Politique- Playmobil, en avant les histoires! Par Bruno Bertez

Le Spectacle de la Société du Vendredi 29 Novembre 2013: Politique- Playmobil, en avant les histoires! Par Bruno Bertez

Le constructivisme socialiste, c’est la projection de l’illusion de toute-puissance de l’enfant-roi. Le constructivisme est aussi bien de droite que de gauche. Il a à voir avec le problème du Père, avec la reconnaissance des limites, avec la mort et, finalement, avec l’identité. Le socialisme, c’est le bricolage de Playmobil à l’échelle de toute la société : en avant, les histoires !

La question de l’infantilisation en général et ses rapports avec l’univers socialiste est quasi-centrale dans mes réflexions. Mais il faut creuser; il faut être radical, c’est à dire aller aux sources de l’infantilisme. A ce qui caractérise le monde infantile, au fond, pas en surface.

L’enfant est impuissant face au monde qui l’entoure. Impuissant, cela ne veut pas dire qu’il n’a aucun pouvoir, cela veut dire qu’il ne peut pas grand-chose par lui-même. Etant impuissant, il obtient ce qu’il veut par les trépignements, par les cris, les pleurs, et surtout  par la séduction. Tout ceci est caricatural dans le syndrome de l’enfant-roi.  Il ne peut rien par lui-même, mais cela ne l’empêche pas  d’exiger, de vouloir tout. Il l’obtient en général par la manipulation de sa mère. On dit qu’elle lui cède tout, c’est bien connu, et cela caractérise en grande partie la situation d’absence d’éducation actuelle.

Pour caricaturer, l’enfant est un tyran, et nos sociétés encouragent ces comportements tyranniques. Témoin, la permissivité généralisée. On ne se préoccupe plus de faire en sorte que les enfants soient, qu’ils aient accès à l’être ; non, on les introduit au nom de la mère, celui de l’avoir. Le monde du manque est solidaire de celui de l’avoir. Le monde de l’être lui est ailleurs. Ce n’est pas un hasard si  la publicité qui modèle nos sociétés, transforme les hommes, femmes, enfants en consommateurs indistincts.  Ce n’est pas un hasard si la  publicité a pris le contrôle de la politique, de son discours, de ses images et même de son action. On ne s’interroge plus sur l’efficacité des décisions, mais sur la réception, l’accueil des nouvelles qui vont les annoncer au peuple. Au passage nous vous conseillons la lecture d’un excellent livre de François Brune, « Le bonheur conforme », édité chez Gallimard. Brune démystifie avec clarté et aisance les rhétoriques idiotes mais liberticides des discours dominants. Dès les premières phrases, on sait de quoi on parle: « la masse des gens est aliénée, ce fait demeure, ce fait s’aggrave ». Nous vous rappelons, être aliéné, c’est être étranger à soi-même. Nous aliéner, c’est leur Projet!

La mère n’introduit pas l’enfant au monde en général, elle l’aime, elle lui est attachée, elle l’attache à elle-même, et ce n’est pas exagéré de décrire, souvent, leur relation comme fusionnelle.

La fonction du père est de séparer l’enfant de la mère pour introduire cet enfant au monde, à la dure réalité. A cette dure réalité où l’autre existe, où la rareté, la finitude, les limites, l’interdit, le deuil existent. Le père en ce sens est celui qui introduit l’enfant au monde, en le libérant de sa mère, le tout par le biais de la Loi. Nous parlons de Loi symbolique des hommes, celle qui fait que nous sommes des humains, conscients, capables de distinguer le bien du mal, d’accéder au langage, à la vérité et surtout d’avoir une identité. Identité que nous acquerrons, construisons par un jeu de miroir avec nos proches, nos entourages, et  maîtres. Nous parlons des maîtres du type scolaire, de nos modèles,  pas des Maîtres. S’agissant de Loi, nous ne parlons, bien sûr, pas de la loi des politiciens et des Taubira!

Le père, dans sa fonction paternelle, est ce qui nous fait sortir du monde infantile, de l’impuissance et, en même temps, du monde de la pseudo-toute puissance. Le père nous prend par la main pour nous introduire à la société. Le père, c’est ce qui nous fait accéder au désir d’objet et qui fait que l’amour n’est pas une masturbation à deux comme on voudrait le faire croire. Le père nous structure dans nos identifications de telle façon que nous puissions accéder au monde, lequel se caractérise par les limites, les obligations de choisir, la mort, le coût de toute chose, le sacrifice d’une chose pour en avoir une autre, l’effort. Bref,  le père est celui qui fait passer du free-lunch du sein maternel au travail, à la production, à la valeur, la vraie, pas le prix qui lui, est produit par le désir. Le monde des enfants, c’est le monde des droits, des droits qu’il trépigne pour avoir, puisque lui-même est impuissant. Le monde des droits a rapport avec le système du tiers payant, de la solidarité imposée. Le monde des droits n’existerait pas si ces enfants étaient capables de s’octroyer, de produire  par eux-mêmes ce qu’ils réclament comme étant leur  droit.

Le candidat socialiste n’a pas pour obligation de réussir à modifier le réel, non, ce qu’il doit faire, c’est plaire. Comme on plaît à sa mère. Il doit récolter des suffrages, séduire, flatter comme savent le faire les enfants. Le nœud de l’infantilisation est là, dans la disjonction entre le «plaire» et le «faire». Dans la coupure entre la séduction et l’action. Par construction, vous avez compris que n’étant pas producteur, le socialiste vit dans un système généralisé de tiers payant, de tiers fabricant.

Contrairement aux apparences, le socialisme a absolument besoin du système de l’exploitation de l’homme par l’homme: pour que le monde socialiste vive, il faut que l’on puisse exploiter les uns, leur confisquer ce qu’ils produisent pour le donner aux autres. Et il est solidaire de toute la grande  famille de ses frères qui, eux aussi, ne vivent que de tiers payants. De tous les «takers».

Quand nous avons écrit que Hollande devait abandonner les habits de candidat, c’est ce point fondamental que nous visions, sortir du  « plaire », de la parole, du règne du regard de la mère pour entrer dans le monde des hommes, le monde  de ceux qui font. Sortir du monde de la parole pour entrer dans le monde des actes, sortir du monde des enfants gâtés pour entrer dans celui des adultes qui triment.

Et ce monde évidemment est radicalement différent du monde du plaire. Tout cela est logique, parce ce que le gouvernement du réel implique des choix, donc des frustrations, des trépignements du peuple-enfant,  des mécontentements qui font que le gouvernant plaît à de moins en moins de gens. L’épreuve du Pouvoir, c’est toujours l’épreuve de réalité. Epreuve du désamour.

Le chef, celui qui à l’autorité d’être chef, c’est celui qui, tout en étant élu sur la base incontournable de la séduction et de la parole, est capable de bien gérer, de prendre les bonnes décisions et de faire en sorte que le résultat de son action soit suffisamment positif pour que, ce qu’il perd en séduction, il le gagne en gratitude et en respect pour son efficacité concrète. C’est pour cela, pour que le processus puisse avoir lieu, que les élus ont une certaine stabilité constitutionnelle devant eux, on leur donne le temps, notez bien, le temps, le temps de faire leur preuve et de finir leur mutation d’enfant préféré de la mère électorale en homme adulte responsable.

Le temps, nous y reviendront est une dimension niée par les enfants et les socialistes et les kleptos, ils veulent tout et tout de suite: Ils ont horreur des détours. Il y a d’ailleurs une similitude à creuser avec la nouvelle déesse, nous voulons nommer « les marchés ». Cette déesse qui, pensez-y, nie le temps en ramenant, par l’actualisation et l’anticipation, tout au présent. Une société gagne 10, mais par le miracle de l’actualisation, capitalisation, elle vaut 20 fois (miracle du PER) son bénéfice c’est à dire 200 ! Personne ne se demande: mais où sont les richesses présentes qui garantissent cette valeur de 200?

Bien entendu, vous avez compris que lorsque nous parlons de socialistes, nous ne pensons pas seulement à ceux qui portent cette étiquette, nous englobons tous ceux qui fonctionnent de cette façon, c’est à dire tous ceux qui, impuissants à modifier le cours de choses, tous ceux qui  sont incapables de se coltiner le sang, les larmes et l’effort, ne cherchent qu’à plaire à leur maman ou à leur femme ou à leur compagne ou à leur  maîtresse. Le pouvoir des femmes dans l’histoire n’est plus à démontrer, mais il faut dépasser la femme réelle et oser considérer que ce dont nous parlons, c’est le symbole « femme », plus proche de la mère que de l’amante.  Tous ces gens sont de grands enfants qui cherchent l’admiration, et plus si affinité, dans les succédanés de leur mère. Bref, de grands enfants qui n’ont ni compris, ni admis l’incontournabilité du complexe œdipien. Et la nécessité de son dépassement.  D’où d’ailleurs, leurs théories du genre, la négation des différences, leur relativisme face à l’instinct… dans ce monde-là, on ne sait pas très bien qui on est !

Hollande c’est: « Dis maman, regarde comme je suis beau, comme j’ai bien réussi, tu es fière de moi non? ». D’où,  d’ailleurs, certains traits phobiques évidents de Hollande. Nous vous laissons le soin de compléter les succédanés des imagos maternelles.

Sarkozy, c’était plus complexe car, tout en étant dans la séduction, il jouait à l’homme, au père, il prenait la grosse voix. De celui qui a le phallus scintillant. Il avait pressenti quelque chose. Hélas, le contraste entre le rôle, le costume et ce qui était authentiquement derrière, était perçu par les Français et cela, c’est terrible, cela provoque le rejet.

Il  y a eu peu d’hommes au sens que nous pointons ci-dessus dans la vie politique.

Surtout pas Mitterrand, surtout pas Giscard qui voulait être un fils exceptionnel et être aimé de maman-peuple, mais un peu Chirac, un peu Villepin, beaucoup Raymond Barre, beaucoup Balladur, énormément de Gaulle.

A partir du moment où on ne quitte pas le monde des enfants, on joue, on manipule des signes, on construit son Playmobil: en avant les histoires. L’enfant peut vivre dans le monde des signes, coupé du réel, car il n’a pas obligation de réussite. On réussit pour lui. Comme pour le socialiste. Il est hors du monde de la sanction. Donc il peut tranquillement développer sa névrose qui n’est rien d’autre que l’inadaptation des signes à la réalité.

Sa névrose, surtout s’ils sont nombreux à la partager, ne porte pas à conséquence car ce sont les autres qui les font vivre. Il a des droits. Droits d’exiger que le produit de l’effort et de l’efficacité des autres lui revienne. Et plus ils sont nombreux dans ce monde infantile et plus ils sont en droit d’exiger, de réclamer et même de fixer les normes de l’exigence.

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Ce socialisme a bien sûr partie liée à la consommation, et à son moteur, la publicité. Car la publicité, c’est le monde de l’infantilisation généralisée. Ce n’est pas un hasard si on utilise de plus en plus les enfants dans la pub. Regardez comme ils dansent, ils sautent, ils trépignent tous dans la publicité, comme des débiles qu’ils sont. L’image que la pub vous renvoie de vous est une image d’enfant irresponsable, candide, ingénu. Ah, ce qu’ils sont adorables ces petits avec leurs taches de rousseur ! La publicité, c’est le règne de la disjonction, le règne de la coupure. Elle vous fait croire que si vous mangez des Smarties vous êtes un héros, que si vous buvez du Vittel, vous avez une âme saine dans un corps sain, que si vous buvez du Fruité, vous êtes musclé, et même que si achetez un produit dont le flacon est vert, vous sauvez la planète ! Bien sûr, si vous écoutez le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole, vous êtes propriétaires des banques et  vous ne pouvez que leur vouloir du bien, même si ce sont elles qui vous ruinent.

La racine profonde de l’alliance socialistes/consommation/marginaux/déviants/ kleptocratie est là, dans ce complexe, ce nœud, que personne, à ce jour, n’a vraiment tenté d’explorer.

BRUNO BERTEZ Le Vendredi 29 Novembre 2013

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4 réponses »

  1. Exacte ce regard psytchanalitique de la société politique ne m’était jamais venu a l’esprit. Je vous remercie donc pour se nouvelle angle de vision qui bien que rapidement devellopper n’enléve rien a sa pertinence.
    Mais il serait tout de mêm bon de garder a l’esprit que l’enfant chez l’adulte peut aussi être d’un réelle avantage lorsqu’il est utiliser a des fins d’innovation via la capacité d’imagination. Il y a donc l’enfants tyran, façon socialo mais aussi l’enfant a la recherche du dépassement des structure débilisante qui l’entoure.
    Il y a l’enfant socialo qui ne peut se détacher du seins maternel.
    Ont se demande aprés ! pourquoi notre société privilégie autant le divorce ?

  2. A propos de grands enfants, même si cela est hors-sujet, je conseille à tous la lecture de « Théorie du drone » de Grégoire Chamayou (La fabrique éditions). Une excellentissime analyse de fond, bien documentée, faite par un philosophe à propos des joujous tueurs (Prédators et Reapers) du gamin de la maison blanche. Avec, en musique de fond, pourquoi pas Saxon et leur « Strong arm of the law »…

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