Etats-Unis

Le Graphique du Jour: Une singulière reprise de l’immobilier US ! (Avec Commentaire de Bruno Bertez)

Le Graphique du Jour: Une singulière reprise de l’immobilier US ! (Avec Commentaire de Bruno Bertez)

Despite yesterday’s exuberant spike in optimism from the NAHB sentiment index [5] to 8 year highs, the delusion from reality appears to growing ever wider. This morning’s « if we build them, they will buy’em » false headline spike in housing starts (seasonally-adjusted) [6] is yet another delusional divergence as the mortgage applications index collapses (down 60% from 2013 highs) to a new 13-year low.

New 13-year lows in mortgage applications…

 [7]

but, hey, seasonally-adjusted we’ll just keep building…

 [8]

Charts: Bloomberg

Source Zero Herohedge 18/12/2013

http://www.zerohedge.com/print/482788

A PROPOS PAR BRUNO BERTEZ

 Tout est dit dans le graphique que nous publions ci-dessus: Il incarne exactement la caractéristique essentielle de la situation économique américaine: la divergence.

Les divergences sont au cœur de la problématique économique présente, des grandeurs qui devraient être corrélées ne le sont plus, les causes ne produisent plus les mêmes effets.

Qu’exprime le graphique?

il donne à voir le fait que la demande réelle d’usage de logements telle qu’elle est traditionnellement mesurée par les demandes de prêts hypothécaires des ménages est en chute libre, alors que les mises en chantier qui sont financées autrement que par les prêts hypothécaires montent fortement.

Ceci signifie que la demande n’est pas « normale », c’est une demande non pas liée à l’usage, mais liée à l’existence d’une masse de  capitaux en quête de rendement.

Les particuliers ne sont pas en situation de demander des prêts hypothécaires pour construire ou acheter, tandis que les investisseurs débordent de capitaux qu’ils cherchent à placer dans le secteur locatif du logement.

En fait ce graphique traduit la réalité de ce que nous avons déjà appelé, la monétisation du housing. La Fed offre de l’argent gratuitement et les gros investisseurs utilisent cette monnaie pour acquérir des biens et faire construire des propriétés locatives afin d’en tirer un rendement et d’offrir des produits financiers à leurs clients. C’est une demande monétaire, en partie spéculative.

A noter que par les hausses de loyers qu’exigent ces investisseurs, ces transmetteurs de la politique de la Fed appauvrissent les ménages puisqu’ils augmentent très fortement les loyers.

Nouvel exemple du caractère déflationniste en terme de pouvoir d’achat, des politiques monétaires non conventionnelles.

Il y a là plus qu’une analogie avec ce qui se passe sur le marché financier, il y a similitude organique: La monétisation du marché financier a créé une demande « anormale » qui fait que les indices divergent d’avec la valeur d’usage fondamentale des actions. La valeur d’usage normale des actions étant de procurer des revenus et des cash-flows suffisants pour justifier l’investissement à long terme.

Si on admet comme nous le faisons que la valeur d’usage des assets financiers est la somme actualisée des revenus que l’on peut en attendre, sans spéculer et sans tabler sur le fait que le Ponzi permettra de revendre plus cher, alors la similitude est frappante.

L’acheteur d’assets financiers a perdu de vue, en général la valeur d’usage de l’asset qu’il achète parce qu’il est obnubilé par les variations de cours, par la performance boursière, mais fondamentalement c’est ainsi que l’on devrait raisonner. La valeur d’usage c’est le rendement interne du placement, celle qui est lié à sa détention à long terme.

De la même façon que la monétisation du secteur du logement évince les vrais acheteurs , la monétisation des assets financiers évince les fondamentalistes.

Le graphique du cours des actions du S &P 500, si on pouvait le rapprocher d’un graphique de la valeur d’usage des actions ferait ressortir la même figure de divergence.

1 réponse »

  1. Tout est dit dans le graphique que nous publions ci-dessus: Il incarne exactement la caractéristique essentielle de la situation économique américaine: la divergence.
    Les divergences sont au cœur de la problématique économique présente, des grandeurs qui devraient être corrélées ne le sont plus, les causes ne produisent plus les mêmes effets.

    Qu’exprime le graphique?

    il donne à voir le fait que la demande réelle d’usage de logements telle qu’elle est traditionnellement mesurée par les demandes de prêts hypothécaires des ménages est en chute libre, alors que les mises en chantier qui sont financées autrement que par les prêts hypothécaires montent fortement.

    Ceci signifie que la demande n’est pas « normale », c’est une demande non pas liée à l’usage, mais liée à l’existence d’une masse de capitaux en quête de rendement.
    Les particuliers ne sont pas en situation de demander des prêts hypothécaires pour construire ou acheter, tandis que les investisseurs débordent de capitaux qu’ils cherchent à placer dans le secteur locatif du logement.
    En fait ce graphique traduit la réalité de ce que nous avons déjà appelé, la monétisation du housing. La Fed offre de l’argent gratuitement et les gros investisseurs utilisent cette monnaie pour acquérir des biens et faire construire des propriétés locatives afin d’en tirer un rendement et d’offrir des produits financiers à leurs clients. C’est une demande monétaire, en partie spéculative.

    A noter que par les hausses de loyers qu’exigent ces investisseurs, ces transmetteurs de la politique de la Fed appauvrissent les ménages puisqu’ils augmentent très fortement les loyers.
    Nouvel exemple du caractère déflationniste en terme de pouvoir d’achat, des politiques monétaires non conventionnelles.

    Il y a là plus qu’une analogie avec ce qui se passe sur le marché financier, il y a similitude organique: La monétisation du marché financier a créé une demande « anormale » qui fait que les indices divergent d’avec la valeur d’usage fondamentale des actions. La valeur d’usage normale des actions étant de procurer des revenus et des cash-flows suffisants pour justifier l’investissement à long terme.

    Si on admet comme nous le faisons que la valeur d’usage des assets financiers est la somme actualisée des revenus que l’on peut en attendre, sans spéculer et sans tabler sur le fait que le Ponzi permettra de revendre plus cher, alors la similitude est frappante.

    L’acheteur d’assets financiers a perdu de vue, en général la valeur d’usage de l’asset qu’il achète parce qu’il est obnubilé par les variations de cours, par la performance boursière, mais fondamentalement c’est ainsi que l’on devrait raisonner. La valeur d’usage c’est le rendement interne du placement, celle qui est lié à sa détention à long terme.
    De la même façon que la monétisation du secteur du logement évince les vrais acheteurs , la monétisation des assets financiers évince les fondamentalistes.

    Le graphique du cours des actions du S &P 500, si on pouvait le rapprocher d’un graphique de la valeur d’usage des actions ferait ressortir la même figure de divergence.

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