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L’indice du fret dry: l’indicateur avancé de conjoncture mondiale

L’indice du fret dry: l’indicateur avancé de conjoncture mondiale

En amont de six mois sur la chaîne de production, l’évolution du transport de matières sèches annonce les tendances de l’économie future.

the Baltic Dry Index has now plunged 51% from its late December highs and has collapsed to 5-month lows...

Charts: Bloomberg

Après l’envolée des prix du fret maritime dry, débutée en 2003, le marché s’est essoufflé, il y cinq ans, sous l’effet conjugué du ralentissement de la croissance asiatique et européenne et de la crise des subprimes. Les livraisons massives de nouveaux navires, commandés trois ans plus tôt – dans un climat euphorique – ont accentué la chute drastique des prix du transport maritime.  Depuis octobre 2008, les prix sont restés à un niveau plancher. Les commandes vraquiers sont au point mort, dans un marché en surcapacité. 

L’indice Baltic Dry Index (BCI),  indice de référence, créé en 1998 par la plateforme de trading électronique Baltic Exchange à Londres, traduit ces évolutions du transport maritime – micromarché auquel des acteurs extra-shipping, toujours  plus nombreux, s’intéressent. Des armateurs aux affréteurs en passant par les traders, les financiers ou les banquiers, cet indice est-il vraiment devenu incontournable? Ce marché, qui était un marché industriel est devenu un marché « commodities «, à part entière, représentatif des tendances à venir. Les acteurs utilisent ces indices comme couverture de risque.  

«Le mouvement des indices de fret maritime dry est un véritable baromètre pour l’industrie. Dans notre métier, on est situé en amont de six mois de la chaine industrielle. Si la courbe suit une pente ascendante, c’est un bon indice pour l’économie future», explique Olivier Guerin, co-directeur de Leman Shipping Services, courtier maritime, basé à Genève depuis 2009. «Le transport maritime vient d’un monde industriel et non d’un monde financier», ajoute ce professionnel, fort de trente ans d’expérience dans le shipping.

 Le transport des matériaux de base influençant la production de produits finis et semi-finis, l’étude de son évolution permet donc d’anticiper l’activité économique future. 

Le sous-jacent de l’indice BDI est le transport maritime physique. Les principales matières transportées – le minerai de fer ou le charbon à coke utilisé dans la production d’acier – fournissent un excellent indicateur de reprise dans l’industrie lourde. Quant à la demande du charbon-vapeur, utilisé dans les centrales électriques, elle est directement liée à la production d’électricité. Le charbon connait précisément un rebond en Europe, suite au retrait du nucléaire de la chancelière allemande Angela Merkel, en 2011, ce qui contribue également au rebond du BDI, observé entre juin et décembre. La Chine, malgré une croissance ralentie, reste un acteur majeur (15% du marché énergétique global) et sa politique énergétique a des conséquences mondiales.  

Les groupes miniers internationaux du marché dry (BHP Billiton, Rio Tinto, Fortescue et Vale) l’ont compris : ils ont tous déplacés leurs activités à Singapour, première place shipping mondiale, devançant Genève et Londres. «Depuis dix ans, on assiste à un déplacement du pôle décisionnel du shipping, vers l’Asie», observe Olivier Guerin, dont le pool y est fortement implanté.

Copper correlation with U.S. equities

Elsa Floret/ Agefi Suisse 31/1/2014

http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/en-amont-de-six-mois-sur-la-chaine-de-production-levolution-du-transport-de-matieres-seches-annonce-les-tendances-de-leconomie-future.html?catUID=19&issueUID=513&pageUID=15346&cHash=6befd5795f10f0bbc78f1e0497c79820