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La fixation du prix de l’or à Londres rattrapée par le poison du soupçon

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La fixation du prix de l’or à Londres rattrapée par le poison du soupçon

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Enquêtes de plusieurs autorités financières sur la détermination du prix de l’or à la City. UBS dit «passer en revue» ses activités sur métaux précieux dans son récent rapport annuel. Un rapport de NYU Stern démontrerait des «manipulations» lors du «fixage» des cours des lingots, un mécanisme quasi centenaire. Les courtiers londoniens dénoncent l’ignorance des chercheurs….

UBS «continue de passer en revue» ses activités dans les métaux précieux, alors que «plusieurs autorités enquêtent sur de possibles manipulations de prix». Les équipes concernées continueront de faire face aux «mesures qui s’imposent». Cachées en page 424 du rapport annuel de la banque, publié vendredi, ces quelques lignes ont rapidement été identifiées par les agences d’information financière. Pour une bonne raison. Destiné à réduire les milliards de dollars d’amende se profilant, les aveux d’UBS avaient déjà marqué le précédent scandale de manipulations des taux d’intérêt – l’affaire du Libor.

Cette fois, la banque helvétique n’apparaît pas en première ligne d’une affaire déclenchée en décembre par une enquête du gendarme financier allemand, la BaFin. Rejointe par son homologue britannique, celle-ci se penche sur la fixation du cours de l’or à Londres par cinq établissements: Barclays, Deutsche Bank, HSBC, Société Générale et Bank of Nova Scotia.

Visé, un rituel rimant avec lampes vertes de banquiers et mines de Rhodésie: le fixage, deux fois par jour à la City, du prix du lingot. Un cours qui demeure, depuis 1919, la référence dans le monde minier et les banques centrales. Etabli à 10h30 et à 15h, il résulte d’une conférence téléphonique entre les courtiers des cinq banques: chacune déclare combien de lingots elle souhaite vendre ou acheter pour ses clients – ou elle-même – et le prix est ajusté jusqu’à ce que moins de 50 lingots ne séparent les montants à la vente et à l’achat. Le marteau tombe, le prix est «fixé».

Le poison du doute a été instillé fin février par une version préliminaire d’un rapport d’une enseignante de la NYU Stern School of Business, à laquelle l’agence Bloomberg a donné un écho mondial: il y a quatre ans, ses travaux avaient, en effet, déjà été l’un des déclencheurs du scandale du Libor. Travaillant avec un directeur de l’agence Moody’s, Rosa Abrantes-Metz affirme avoir mis au jour des fluctuations inhabituelles et récurrentes des cours de l’or autour du moment du fixage de l’après-midi. Selon elle, ce mécanisme centenaire «conduit à la collusion et à la manipulation, et les données empiriques montrent l’aspect artificiel de ces prix». Et une «coopération entre les participants». Dit autrement, les cinq banques profiteraient – financièrement – de l’avantage que leur donne la participation à ces réunions téléphoniques à huis clos, où sont mis à plat les ordres passés sur le marché.

Figures du négoce de lingots à la City, Ross Norman, s’acharne depuis le mois dernier à démonter ces conclusions. Officiant pour la vénérable maison Sharps Pixley, celui-ci évoque un «mécanisme de découverte du prix impliquant des centaines de contreparties» et dont les cinq banques ne sont qu’un «conduit».

Une contre-attaque qui n’aura pas empêché l’article universitaire de donner lieu au dépôt d’une plainte collective, le 3 mars, par les avocats d’un trader new-yorkais. Ceux-ci appellent à leur suite les spéculateurs ayant souscrit à des produits financiers basés sur le cours londonien de l’or.

Par Pierre-Alexandre Sallier/ Le Temps /18/3/2014

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/34167016-adf6-11e3-ae93-6dabe775afc9%7C1

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