Art de la guerre monétaire et économique

Cela se passe pres de chez vous du Samedi 5 Avril 2014: Bruits de Bottes!

Cela se passe pres de chez vous du Samedi 5 Avril 2014: Bruits de Bottes!

EN LIEN: L’Edito du Jeudi 3 Avril 2014: Un jour ou l’autre, il faudra qu’il y ait la guerre, on le sait bien…Par Bruno Bertez

La «guérilla économique» contre la Russie place les banques suisses en d’alerte

Voici deux citations:

Raymond Aron lors de la réunion de Londres de l’IISS à Londres en 1982:

«-A mon avis la question la plus importante et en vérité, la plus négligée dans l’étude des relations internationales contemporaines est la suivante: Que fera l’Ouest quand l’Union Soviétique déclinera ou si elle venait à décliner? Notre réponse à cette question déterminera peut-être les chances de la guerre ou de la paix à notre époque. »

Bruno Bertez:  l’Ouest a choisi d’affaiblir la Russie au lieu de la renforcer, c’est l’erreur qui conduira aux aventures et augmentera les risques de confrontation. Washington commet la même erreur vis à vis des chinois, en cherchant à les affaiblir et humilier. Il augmente un jour les risques de guerre. Par ailleurs il favorise un rapprochement entre la Chine et la Russie au lieu de favoriser un rapprochement de la Russie avec l’Europe. Obama et les néocons sont des incapables va-t’en guerre. Hollande est un irresponsable.

De Gaulle évoque la perspective d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural:

« Un jour viendra où la Russie sera à notre côté contre les chinois. Quand la Chine menacera les frontières orientales de la Russie, il faudra être à ses côtés. Il faut montrer aux russes que la création d’une Union Européenne Occidentale n’est pas dirigée contre eux.»   

Bruno Bertez: Que fait-on ? Tout le contraire, on cherche à étendre agressivement l’Union Européenne pour servir les intérêts des Américains et affaiblir la Russie. On montre que l’Union européenne est conquérante, manipulatrice et sans scrupules. On voudrait que les Russes aient des scrupules ? On fait tout pour les rejeter de l’autre côté: De Gaulle mettait déjà en garde en 1962: Les européens ne doivent pas se laisser dicter leur relation avec les Russes par Washington.

L’Iran et la Russie sont proches d’un accord à 20 milliards de dollars

Malgré les sanctions, un accord «pétrole contre équipements» serait imminent. Il permettrait aux Russes d’exporter plus cher leur propre brut

Les Iraniens seraient sur le point de trouver un nouveau moyen d’exporter une partie de leur pétrole en signant un partenariat avec un autre pays visé par des sanctions économiques. Téhéran et Moscou s’apprêteraient à conclure un accord à 20 milliards de dollars prévoyant la livraison de 500 000 barils de brut iranien par jour à la Russie – durant deux à trois ans – en paiement pour des équipements russes. Les discussions – entamées en novembre – seraient bien avancées, l’agence Reuters indiquant même mercredi qu’il ne leur reste plus qu’à s’entendre sur le prix du pétrole.

Cet accord, surnommé «Oil-for-Goods» en référence au programme «Oil-for-Food» mis en place par les Nations unies dans les années 1990 pour éviter que les Irakiens ne subissent (trop) les sanctions visant le ­régime de Saddam Hussein, représenterait un véritable pied de nez à Washington et à Bruxelles. En effet, le pétrole iranien est sous embargo occidental, tandis que des Russes proches du pouvoir sont privés d’accès au système bancaire international depuis l’annexion de la Crimée. En janvier déjà, alors que des bruits circulaient autour d’un tel accord, la Maison-Blanche avait fait part de sa «grande préoccupation». Et indiqué qu’il risquerait de mettre à mal les négociations en cours avec l’Iran sur le dossier nucléaire.

Pourquoi la République islamique, qui a renoué le dialogue avec la communauté internationale, prendrait-elle le risque de tout faire capoter? «Tout est lié aux effets des sanctions économiques», souligne Mohammad-Reza Djalili, professeur honoraire à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Et ce dernier de préciser que, depuis leur durcissement en 2012, les exportations de brut iranien ont chuté à 1 million de barils par jour. Contre près de 6 millions avant la Révolution islamique de 1979.

Asphyxiée économiquement et privée d’accès aux canaux du dollar, l’Iran a aujourd’hui tout autant besoin d’un accord avec les grandes puissances que «de pouvoir écouler rapidement son pétrole sur les marchés mondiaux», estime le spécialiste. «Elle fait déjà du troc avec la Chine et accepte d’être payée en roupies par les Indiens et en or par les Turcs, souligne-t-il. Mais cela ne suffit pas.» Les prévisions les plus optimistes font état d’une croissance d’à peine 1% pour cette année, note-t-il encore.

De leur côté, les Russes, qui ne sont pas liés aux sanctions visant le pétrole iranien, voient dans cet accord un moyen d’acheter du brut bon marché pour leur consommation intérieure. Ceci leur permettant ensuite de vendre leur propre production, aux Européens par exemple, à un prix plus élevé. «Avant la Révolution islamique, l’Union soviétique procédait déjà de la sorte avec le gaz iranien», ­rappelle Mohammad-Reza Djalili. Quant à l’Iran, elle fait pareil avec le gaz qu’elle achète au Turkménistan pour ses besoins dans le nord du pays, alors qu’elle vend à la Turquie celui produit dans le sud.

Par Sébastien Dubas/ Le Temps 5/4/2014

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d0803184-bc20-11e3-992b-e6aa952f4c35/LIran_et_la_Russie_sont_proches_dun_accord_�_20milliards_de_dollars

/////////////////////////////////////////////////////

Moscou remet la pression sur Kiev

La Russie a relevé de 80% ses tarifs gaziers et réclame une dette de 11 milliards à Kiev

Gazprom a annoncé vendredi l’annulation unilatérale de tous les rabais octroyés à l’Ukraine. Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a signifié au PDG de Gazprom, Alexeï Miller, qu’il n’y avait pas de raison de maintenir les offres faites l’année dernière au président renversé Ianoukovitch. Kiev, qui achetait son gaz russe à un tarif de 268 dollars les 1000 m3 depuis que Ianoukovitch avait renoncé fin novembre 2013 à signer l’accord d’association de l’Ukraine avec l’Union européenne, devra désormais payer 485 dollars les 1000 m3. Gazprom réclame également une dette en retard de 2,2 milliards de dollars à l’Ukraine. Au total, Moscou chiffre à 11 milliards de dollars les créances de l’Ukraine envers le budget russe, sommes qui seront exigées, a rappelé Dmitri Medvedev vendredi.

L’Ukraine, qui se trouve au bord de la faillite et dont la moitié des besoins en gaz sont couverts par la Russie, dénonce des pressions à caractère politique. L’ancienne république soviétique se trouve désormais contrainte de payer son gaz 100 dollars de plus que l’Allemagne, pour des volumes presque équivalents.

Le gouvernement s’attendait à cette hausse et l’avait incluse dans le calcul du budget mais se retrouve néanmoins dans une impasse financière. L’Ukraine a déjà réduit sa dépendance envers le gaz russe, qui était encore de 80% il y a dix ans. Sergueï Soboliev, l’un des dirigeants du parti Batkivschina, dont sont membres le président et le premier ministre actuels, riposte en réclamant le relèvement des tarifs du transit. Il estime injuste que les prix du gaz soient fixés au niveau mondial alors que les tarifs du transport ne le sont pas. Gazprom, dont la moitié des exportations de gaz vers l’Europe passe par le ter­ritoire ukrainien, paie entre 2,2 et 2,40 dollars pour 1000 m3 par tranche de 100 km.

L’Union européenne, dont huit pays membres dépendent du gaz russe à plus de 80%, se sent à nouveau vulnérable face au conflit russo-ukrainien. Mais la solution préconisée par Moscou, contourner l’Ukraine en construisant le gazoduc South Stream dans le lit de la mer Noire, ne fait plus recette. S’adressant au parlement italien le 23 mars, Paolo Scaroni, le patron du groupe italien ENI, qui détient 20% du projet, a admis «voir un futur sombre» pour South Stream, à cause des tensions politiques entre la ­Russie et l’Occident. De nombreuses voix en Europe s’élèvent pour dé­velopper rapidement les livraisons de gaz naturel liquide et le gaz de schiste. De son côté, la Russie annonce vouloir diversifier sa clientèle en se tournant résolument vers le marché asiatique.

Par Emmanuel Grynszpan Moscou / Le Temps 5/4/2014

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/975d57ec-bc20-11e3-992b-e6aa952f4c35/Moscou_remet_la_pression_sur_Kiev

5 réponses »

  1. C’est bizarre cette formule de De Gaulle ; de l’Atlantique à l’Oural . Comme si les Russes n’étaient pas arrivés à Vladivostok . D’autant plus bizarre que De Gaulle ecrivait et parlait
    dans un style classique , la forme correspondant au contenu .
    Pensait-il que la Sibérie serait trop vaste pour les Russes , qu’il fallait la laisser aux Chinois ?
    Alors que les Chinois ne s’accroissent pas comme çà terriptorialement ? Bizarre .
    Autrement l’alliance avec les Russes pour faire contre poids aux Allemands rien à dire , c’est d’évidence . Une Europe confédérale non plus çà s’impose .
    Autre point d’interrogation sur De Gaulle , bon stratége s’il en fut , son attachement à une alliance Chinoise ? Ce coup là pour faire contre poids aux Russes ?
    Et la boucle est bouclée ? les States étant une ile . Place de l’Islam , de l’Inde dans le tableau ? Des iles aussi ?

  2. HÉLÈNE CARRÈRE D’ENCAUSSE le 19 mars 2014 :

    Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, auteur de « La Russie entre deux mondes », répond aux questions de Ruth Elkrief sur le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine à propos de la Crimée, et sur le traité signé par Vladimir Poutine pour le rattachement de la Crimée à la Russie.

    http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/19h-ruth-elkrief/helene-carrere-d-encausse-linvitee-ruth-elkrief-19-03-185016/

Laisser un commentaire