Alerte Rouge

Alerte Rouge du Mardi 8 Avril 2014 : Marchés/ La déculottée du Nasdaq, ATTENTION! Par Bruno Bertez

Alerte Rouge du Mardi 8 Avril 2014 : Marchés/ La déculottée du Nasdaq, ATTENTION! Par Bruno Bertez

Nous avons hésité avant d’ajouter « ATTENTION » car nous ne sommes plus surs de rien. 

Historiquement le NASDAQ est un bon précurseur de l’ensemble des marchés. Pourquoi? Parce qu’il est un baromètre de l’appétit pour le risque. Les opérateurs qui ont envie de spéculer à la hausse savent que le NASDAQ galope bien mieux que le S&P 500. Les gains sont plus rapides et plus gros.

En bonne logique, quand le NASDAQ dévisse, c’est le moment, pour ceux qui jouent le momentum, de se préparer soit à sortir, soit à se couvrir par l’achat d’options de vente. Et de fait les technologiques, l’internet, la biotechnologie, les Amazon, Tesla, Netflix sont plein sud.

L’euphorie d’achat de titres dans les sciences de la vie se poursuit

Du jamais-vu depuis le début de l’année 2000. Une véritable euphorie s’est emparée des investisseurs, tout particulièrement aux Etats-Unis, autour des sociétés de biotechnologie.

La tendance à une frénésie d’achat de titres d’entreprises ­actives dans les sciences de la vie s’est développée l’an dernier. Elle s’est poursuivie au début de cette année, marqué par une nouvelle phase de la spirale, les entrées en bourse (IPO), qui pourrait conduire à l’éclatement d’une bulle spéculative, selon certains analystes financiers. Les IPO de petites sociétés soudain intéressées à croître en tirant parti du net regain d’intérêt pour le secteur ont battu un record aux Etats-Unis, où se situe la plus forte dynamique financière autour de la biotech.

Durant le premier trimestre, 26 entreprises de biotechnologie sont entrées en bourse, où elles ont recueilli 1,77 milliard de dollars. En comparaison, seules huit sociétés de ce secteur avaient franchi le pas d’une IPO durant le dernier trimestre 2013. Tout semble indiquer que le chiffre de l’an dernier (38) sera dépassé en 2014 puisque 18 nouvelles sociétés sont d’ores et déjà annoncées ou pressenties pour faire leur entrée en bourse avant la fin de l’année.

Le phénomène du fort accroissement des capitalisations boursières, avec des valorisations qui peuvent atteindre 20 fois les bénéfices annuels attendus, ou plus de 10 fois le chiffre d’affaires, touche la biotechnologie, mais également le secteur technologique, en particulier autour des médias sociaux. Le rendement espéré dans le secteur des sciences de la vie est cependant supérieur. Le gain par action attendu cette année se situe à 38% dans la biotech, contre 35% dans les télécoms ou 3% dans les grands groupes pharmaceutiques, comparé à une progression de 8% de l’indice S&P 500.

Une correction modérée s’est déjà produite le 24 mars et s’est poursuivie ces derniers jours, même si l’afflux net de capitaux dans le secteur biotech représente 750 millions de dollars supplémentaires depuis le début de l’année, comparé à la même période de 2013. Source Le Temps Avril14

 Les achats de « puts » battent tous les records enregistrés en 2008 lors de la faillite de Lehman. C’est plus qu’un signe, c’est un véritable comportement de panique. Ce qui fait qu’en apparence, le marché des titres eux-mêmes donnent l’impression fausse d’être ordonnés. Les blue-chips plus sures sont recherchées, en particulier, les valeurs à bons dividendes, on devient défensif.

Au premier trimestre 2014, le NASDAQ a chuté de 8,3%.

Certains titres vedettes ont chuté du double.

Le NASDAQ se traite à 31,8 fois les nets, contre 17 fois pour le S&P. Beaucoup de valeurs, parmi les plus recherchées, n’ont aucun bénéfice et n’en auront probablement jamais.

Le NASDAQ a fait une performance de +35% en 2013. En 5 ans il a progressé de 240%.

BRUNO BERTEZ Le Mardi 8 Avril 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

11 réponses »

  1. Entre nous il y a longtemps que plus personne n’est sur de rien dans ces marchés si ce n’est de la conviction que cela finira mal.

    • En septembre octobre 2015 cela se finira mal. La fenêtre de tir le permettra à ce moment si il la loupe , ils loupent leur nouveau monde. Mais leur réussite ne sera que partiel et à terme ils perdront

    • C’est tellement vrai que même les plus grands parmi les grands, comme Louis Bacon et Paul Tudor Jones ont perdu de l’argent au premier trimestre sur les paris directionnels.

  2. Concernant le Nasdaq, et pour avoir passé 30 ans dans le business des solutions logiciel adressées aux corporates, ce marché est saturé depuis déjà de nombreuses années, idem pour les SSII en France.

    Les poids lourds IBM, HP, SAP , ORACLE et autres ne s’en sortent qu’au travers de la fuite en avant des acquisitions externes, donc de gonflement de chiffres d’affaires. Ils y appliquent ensuite l’équation « magique » des restructurations 1+1=1 afin de dégager de la profitabilité pour leurs actionnaires.

    Il y a belle lurette que la croissance organique, synonyme de croissance saine, n’est plus le moteur. Tout n’est que maquillage et grands shows médiatiques.

  3. Et Flash Boy? Un trou de plus dans la confiance!

    Nous disons souvent que ce n’est pas la cherté qui fait baisser les marchés. Non, car on trouve toujours de bonnes raisons de justifier un pas de plus; ce qui fait baisser les marchés, c’est la conjonction:

    1) d’un marché vieux, fatigué, qui a épuisé les ressources de son momentum et des rotations
    2) d’une situation technique fragile, qui évolue peu à peu vers la construction d’une formation, d’un processus de top
    3) d’un élément déclencheur, sorte de déclic.

    Si les marchés étaient encore des marchés, il y a longtemps que nous aurions pris le risque de diagnostiquer une formation de construction de top majeur: presque tous les éléments sont en effet réunis. Y compris les achats sur marges qui sont à des niveaux records.
    Mais nous ne sommes plus dans des marchés, nous sommes dans des expériences, des Great Experiment. Et les promoteurs de cette expérience ne vont pas lâcher le morceau si facilement. Plutôt prendre de nouveaux risques, refaire un tour qu’abandonner. C’est dire que notre conviction est plutôt la poursuite, contre vents et marées du « coûte que coûte ».
    Cela ne veut pas dire que la situation ne peut pas leur échapper, bien sûr que si, mais ce n’est que dans ce cas de situation, qui échappe à tous contrôles, que nous pouvons diagnostiquer une baisse forte. Et à ce stade, le plus raisonnable est de rester sur l’idée, que nous développons depuis quelque temps, de recherche d’un atterrissage en douceur, une stabilisation.
    Vous vous souvenez, nous avons écrit qu’il ne fallait pas, pour la Great Experiment, que l’incertitude sur la valeur ou la solidité des assets puisse se réinstaller. Nous avons aussi à cette époque conseillé d’acheter « la vol », la volatilité.

    Surveillez de près les déclarations des manipulateurs, il y a aura des indices de leur position face au risque de baisse, sous peu, ils ne peuvent rester indifférents.
    La prise de conscience du fait que les marchés sont « rigged », biaisés, à la suite du livre de Lewis est un élément important. Cela joue dans le sens de la défiance, dans le sens de la perte de crédibilité des responsables de la mauvaise conduite des affaires.

    Nous reviendrons peut-être sur ce fait, à savoir que les marchés sont « rigged », mais pour quelqu’un comme nous qui ne cesse, depuis le début des années 2000, de proclamer que les marchés sont faits à la main, il n’ y a rien de neuf.

    Le plan, le grand plan, date de la dérégulation du début des années 80, lorsqu’il a été décidé de repousser les limites du crédit en étendant les possibilités d’enrichissement des banques, en favorisant leurs bénéfices et la constitution de fonds propres sur le dos des ménages, des institutions de prévoyance et ensuite des entreprises. Tout s’explique, tout se retrouve dans les travaux réalisés à cette époque.

    Tout s’explique, sinon se justifie par ce choix: il faut que les banques soient riches pour pouvoir repousser les limites du crédit.

    Le droit de « scalper » les clients des marchés financiers est scandaleux, que ce soit par l’avantage de la vitesse, le HFT, ou par l’information. Il fut un temps où, sur les marchés, les commis de Bourse qui scalpaient, faisaient du front-running, anticipaient sur les ordres des clients, il fut un temps où ces commis étaient punis. Mais cela, c’était avant…
    Voler les clients, les institutions de prévoyance, les entreprises, tout cela est un choix délibéré, cynique, mais qui se considère comme responsable, presque d’intérêt général, car fondé sur l’idée qu’il faut engraisser le secteur financier pour qu’il fasse tourner la machine économique. En quelque sorte, on volerait pour la bonne cause.
    Les marché sont « rigged », biaisés, faits à la main systémiquement et non pas circonstanciellement, voilà le grand secret, un secret que le livre de Lewis va contribuer à mettre au grand jour.

    Ils sont « rigged » par le biais des taux d’intérêt et la politique monétaire. Les TBTF, les très grandes banques, couchent avec les Pouvoirs et les Banques Centrales, donc elles sont systémiquement initiées. Elles fixent, en concertation, la politique qui leur sera favorable, elles anticipent les inflexions. C’est ainsi que s’analysent les rencontres, dîners, concertations, consultations, les guidances, la fameuse transparence. Le système est conçu comme devant être dissymétrique. Opaque pour les uns, vous, et transparent pour les autres, eux.

    Et puis, il y a les corrélations, c’est à dire les relations mathématiques que l’on construit et implante entre les variables. Ces corrélations sont construites et manipulées et entretenues, faites à la main. Il n’y a que les imbéciles pour croire qu’elles tombent du ciel, elles sont instaurées et entretenues, c’est un autre grand secret. Le biais, le « rigging », se fait subrepticement, insidieusement, à ce niveau. Il s’agit de créer des réflexes de Pavlov, pour ensuite les exploiter par des modèles. Voilà ce que l’on vous cache. C’est Bernanke qui a initié les recherches en ce sens.

    Comme le dit le patron de Goldman Sachs, nous faisons l’œuvre de Dieu; c’est vrai, ils créent des comportements, des pattern de transactions et réactions. Pas étonnant que les GS, les JP Morgan, ne perdent jamais dans leurs proprietary trading!

    Ah, si on pouvait mesurer ce que l’on appelle « la confiance ». son évolution serait le meilleur indicateur boursier pour opérer. Mais, ne nous y trompons pas, la taupe de la défiance, du doute, peu à peu, creuse, sous la terre, des apparences convenues.

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