Art de la guerre monétaire et économique

Le réel en crise n’a plus de prise : L’insensibilité des marchés aux guerres régionales!

Le réel en crise n’a plus de prise : L’insensibilité des marchés aux guerres régionales!

Les conflits localisés n’ont pas provoqué de crise durable des actifs financiers depuis le début de la décennie 2000.

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Le marché avait besoin de corriger. C’est fait. Du moins s’agissant de l’Europe. Le Dax perdant 10% par rapport à ses récents plus hauts. Pour les États-Unis, on a attendu une baisse de 5% (seulement) pour racheter sur des plus bas. Jeudi, le seuil technique redouté de 1900 points avait presque été touché par le S&P 500 (un plus bas journalier de 1904,78 points). Vendredi, l’extraordinaire récupération de ce dernier semble montrer que les investisseurs avaient besoin d’un prétexte pour vendre. Ce, après que les principaux indices ont commencé à afficher des niveaux de plus en plus décorrélés des fondamentaux économiques.

Il faut dire que les acteurs politiques ont joué un rôle déterminant dans le processus qui a permis aux marchés actions de reprendre leur souffle. Série de sanctions contre la Russie, réplique de celle-ci, menaçante progression des sunnites irakiens vers les sites de production de pétrole, rockets et pluies de bombes entre le Hamas et l’armée israélienne. Pris ensemble ou séparément, ces facteurs de risque géopolitique n’en sont plus vraiment (en dehors de la sphère humanitaire bien entendu).

Depuis le début de la décennie 2000, les conflits armés ne semblent pas affecter Wall Street, la City ou Tokyo autant qu’auparavant. Guerre au Darfour (2003), Guerre en Irak (2003), Guerre du Balochistan (toujours en cours au sud-ouest du Pakistan), un, deux, trois Guerres Civiles de Centre Afrique (de 2004 à aujourd’hui), Guerre civile du Saada au Yemen (de 2004 à aujourd’hui), Guerre du Kivu au Congo (de 2004 à aujourd’hui), Guerre de Géorgie (2008), deuxième guerre civile en Côte d’Ivoire (2010-2011), etc, etc. Sans oublier la Libye, la Syrie et les tensions à répétition au Liban, en Guinée ou au Tchad.

Pendant ce temps, de 2000 à 2014, le S&P 500 s’est apprécié de 30% (en tenant compte de la récente correction) au vendredi 8 août. A noter que le pouvoir d’achat du dollar s’est érodé de 34% durant la période. Mais si le point de départ commence en 2002, c’est-à-dire après l’éclatement de la bulle technologique, le même investissement s’apprécie du coup de plus de 110%. Un professeur d’histoire aurait du mal à persuader ses élèves que cette période correspond à une déferlante de conflits géopolitiques en tous genres.

En d’autres termes, guerre localisées et économie ne semblent plus être des forces antagonistes. En revanche, l’incertitude liée aux guerres est une excellente justification pour vendre, après l’emballement de la cote et lorsque qu’aucune banque centrale n’est en mesure de l’arrêter. Sans prétexte géopolitique, dans un contexte excessivement euphorique, la cruche allant à l’eau se serait effectivement brisée.

Levi-Sergio Mutemba/ AGEFI SUISSE 13/8/2014

http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/les-conflits-localises-nont-pas-provoque-de-crise-durable-des-actifs-financiers-depuis-le-debut-de-la-decennie-2000.html?catUID=19&issueUID=651&pageUID=19485&cHash=a9857e03e385d196851fbb072d605d90

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