Le scénario japonais nous a rattrapé
Malgré le peu d’intérêt qu’ils suscitent chez nous, les marchés financiers nippons peuvent nous livrer des clés bien utiles pour notre avenir
Jap: Cumulative loss of wealth on shares and real estate ~ ¥1500 trillion or 87%
Dans ces conditions, produire des études économiques détaillées, comme le fait tous les jours le monde de la finance, atteint rarement un résultat convainquant. Mais, approcher la problématique de la prévision en s’appuyant sur des tendances lourdes qui se prolongent pendant des décennies, offre plus de sens que jamais. L’une d’entre elles est bien sûr la déflation induite par les déficits chroniques, la révolution technologique et le vieillissement de nos populations. Et, à ce jeu-là, le Japon a de l’avance sur tous les autres pays. Malgré le peu d’intérêt qu’ils suscitent chez nous, les marchés financiers nippons peuvent donc nous livrer des clés bien utiles pour notre avenir.
Premier enseignement: les actions japonaises ont été décevantes – c’est un euphémisme – depuis une génération. En revanche, les détenteurs d’obligations de bons débiteurs et, a fortiori, de titres étatiques, ont fait un malheur. Ils ont ainsi donné tort aux nombreux traders qui nous annonçaient trop tôt la fin de la baisse des taux. A l’évidence, le monde a donc largement sous-estimé la déflation qui nous étrangle, et ce n’est sans doute pas fini. En bref, au Japon, non seulement les obligations mais aussi les liquidités ont permis aux meilleurs de se distinguer; un véritable anathème pour les Anglo-Saxons, amateurs de grandes valeurs boursières comme d’actions de croissance.
Seconde constatation: les fameux QE (quantitative easing), menés par les banques centrales de tous les grands pays développés, ont provoqué des effets induits aussi nuisibles qu’imprévus, non seulement envers les titres boursiers, mais aussi et surtout pour les monnaies. A ce titre, on se souviendra de la folle envolée du yen contre le dollar en 1998, réduisant à néant en quelques heures des années d’efforts des Japonais pour retrouver leur compétitivité. De cet exemple, la leçon est simple: évitez le risque monétaire à moins que votre banque centrale ne s’en charge à votre place. C’est le cas, pour l’instant, de la Banque nationale suisse avec l’euro.
L’exemple japonais démontre que le marché obligataire reste un passage privilégié en temps de déflation. Et si vous voulez faire frémir votre banquier, voici une idée qui a bien fonctionné dans un Japon en pleine déflation: acheter des titres de banques fragiles. Dans notre cas, c’est en Espagne ou en Italie – là où les salaires et les prix réels baissent – qu’il faudra aller les chercher. Un rapide aller-retour pourrait être judicieux, car les bilans de tels établissements regorgent le plus souvent d’obligations d’Etat.
PAR FRANÇOIS GILLIÉRON Consultant indépendant/ Le Temps 18/8/2014
Ma cassette, MA CHÈRE CASSETTE ? MAIS QU’EST-CE QU’ON TE FAIT HEIN ?
Ceci dit ? A défaut que ce soit la fin du monde ?
C’EST MANIFESTEMENT À LA FIN D’UN MONDE que nous assistons ?
Et le pire ? C’est qu’il s’agit de NOTRE MONDE !
E LA MI.SE.RIA !!!