Art de la guerre monétaire et économique

Les Clefs pour Comprendre du Mercredi 1er Octobre 2014 : La liberté de penser, penser pour être libre Par Bruno Bertez

Les Clefs pour Comprendre du Mercredi 1er Octobre 2014 : La liberté de penser, penser pour être libre Par Bruno Bertez

L’un des moyens utilisés pour vous priver de votre liberté et rogner sur vos libertés est de vous empêcher de réfléchir. La société, les médias, l’art, la classe politique ont fait en sorte que l’activité de penser, de réfléchir, voire philosopher soit discréditée. « Chien de lisard » disait Stendhal.

L’utilitarisme, le pragmatisme règnent en maîtres et la tendance, jusque dans les écoles est de supprimer ce qui aide à penser et à le remplacer par ce qui est dit: « utile ». Et bien sur, dans un monde dominé par l’économisme et l’ordre du travail, ce qui est utile, c’est ce qui procure un emploi. Le tout, la totalité que vous êtes sont progressivement ramenés à la partie de vous qui travaille et consomme.

Le tour de passe-passe est simple, évident, tellement qu’on ne le voit pas. Vous prenez une société, vous la mettez en ordre sous le principe ordonnant du travail, puis vous rendez le travail rare par la compétition internationale pour le profit, et vous aboutissez à la tyrannie du travail. A la fois pour ceux qui en ont un car ils veulent le garder, puis pour ceux qui n’en ont pas et enfin pour ceux qui ont peur de perdre celui qu’ils ont. La peur du chômage est ce qui fait se tenir tranquille et tout accepter. Accepter, même les guerres.

L’ouverture sur le monde, l’ouverture à la concurrence globale et la priorité à la fameuse compétitivité, c’est à dire au moins-disant, ont réussi: tout s’ordonne autour de l’emploi et de son absence, le chômage. C’est au nom de cette priorité que les dominants vous font tout accepter, les impôts, les pertes de libertés, les régressions sociales, les pertes d’identité, les abandons de souveraineté …

Même si le travail est libérateur dans un certain sens, l’idéologie du travail, elle, est asservissante. Presque toutes nos activités ont une double face, elles sont les meilleures et les pires des choses, elles peuvent produire du négatif et du positif. Regardez la parole. Elle est fantastiquement positive et libératrice quand elle est utilisée pour informer authentiquement, elle est négative et dominante quand elle est utilisée dans le cadre d’une stratégie de communication du Pouvoir.

L’ordre actuel est l’ordre du travail. Il est, par son manque, sa rareté, le facteur ordonnant de la politique et en son nom, vous devez tout accepter, tel est le sous jacent de tous les messages. Le travail, ou plutôt sa rareté, c’est le mort du bridge, c’est ce qui n’est pas là, qui oriente la partie.

Regardez l’alliance que l’on vient de faire avaler au peuple, l’alliance entre le très grand capital du Medef et les socio-démocrates du gouvernement! Au nom de la lutte contre le chômage on vous fait passer une hausse de l’exploitation, une baisse des salaires totaux directs et indirects, une régression du niveau de vie, une destruction de l’avenir, prolétarisation de vos enfants..

Bientôt ce sera la baisse des soins de santé et demain on rognera sur les dépenses de famille et d’éducation. La productivité est honorée comme source de progrès, mais on vous fait avaler qu’elle justifie votre régression! C’est le miracle de l’euthanasie de la pensée. Le « plus » abstrait du progrès produit votre déchéance concrète.

Seule la pensée, l’usage de l’intellect permettent d’échapper à la domination.

Pourquoi croyez-vous que l’on a évacué la pensée des moyens modernes dits de communication? Pourquoi l’a-t’on remplacée par la manipulation des signes de l’information? Pourquoi la tyrannie de l’image et les micros trottoirs honteux? Parce qu’ils servent le grand dessein: supprimer, éradiquer la pensée, ils permettent de remplacer le sens par le jeu sur les signes, les mots et les images. Ils permettent de court-circuite les articulations entres causes et effets, ce qui permet tous les mensonges.

L’une des mystifications les plus réussies du système dominant est celle de l’inversion du fascisme. L’utilisation du terme « fascisme » est à nouveau devenue banale. Ce terme sert à dénigrer, à salir, il est l’insulte à la mode. Tout ce que la masse déteste est qualifié de fasciste. Le fascisme définit la haine, la détestation non pas de l’autre , de celui que l’on insulte, mais la détestation que l’on ressent en soi, celle qui nous habite, nous qui l’utilisons: L’insulte qui qualifie l’autre de fasciste est une sorte rejet, de vomi de ce que l’on a de noir et de pourri en soi.

On a réussi à retourner le concept.

Le fascisme est un concept politique qui définit une idéologie qui prétend que l’Etat est l’organisation optimale, idéale pour réaliser les fins de la société. Le fascisme prétend réaliser par l’Etat, les fins de l’individu en matière économique, sociale et maintenant sexuelle. Le fascisme est, pour le fasciste, l’instrument par lequel la destinée des gens est réalisée. Les droits de l’individu, l’individu lui-même sont structurellement subordonnés aux objectifs de l’Etat et, nous y sommes, nous sommes au cœur du fascisme, aux objectifs d’un groupe, d’une classe de gens dominants.

Derrière le mythe, derrière la construction de l’Etat, se cache toujours une classe de gens dominants. Voila ce que c’est que le fascisme. Le fascisme est belliqueux, chauvin, il méprise l’individu réel, vous, moi; il ne connait que le citoyen, lequel doit se subordonner à tout, lequel doit obéir.

BRUNO BERTEZ Le Mercredi 1er  Octobre 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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3 réponses »

  1. Je lis régulièrement votre blog et suis agréablement surprise par la réflexion. Enfin! Pourrait-ton dire. A vrai dire votre blog permet de se nettoyer le cerveau du courant dominant et cela fait du bien… de réfléchir justement. Je ne sais pas où nous allons, tout semble si noir…. surtout pour nos enfants. Impression d’être englués dans une sorte de magma dont on en sait la direction, si ce n’est qu’elle promet de ne pas être joyeuse. A moins d’un grand retournement qui semble assez illusoire en fin de compte…

  2. Il y a un point avec le lequel je ne suis pas d’accord: rogner sur le niveau de soins ou la politique familiale est en effet une régression mais si leur niveau a été obtenu à crédit on a simplement un retour « à la normale ».

    • @JohnDoe

      Comment savez vous que ce sont les soins de santé ou les politiques familiales qui ont été payées à crédit? Ne sont-ce pas plutôt les fonctionnaires qui sont payés à crédit, les hauts fonctionnaires, les dépenses militaires, les .chômeurs professionnels…

      Les dépenses et recettes budgétaires ne sont pas affectées, on ne sait pas quelle recette paie quelle dépense. La seule chose que l’on sait, c’est que l’ensemble , je dis l’ensemble, des dépenses excède la masse de recettes.

      Par ailleurs, le crédit n’est pas négatif en soi, tout dépend de l’utilité de ce qu’il sert à financer;
      un crédit qui finance un investissement qui augmente la richesse future n’est pas économiquement négatif.

      Tout ceci ne signifie pas que l’on doive renoncer à raboter les gaspillages, les excès et autres dépenses assimilables à des achats de votes. Tout ce qui est gratuit, qui tombe du ciel est gaspillé dans des proportions qui vont jusqu’à 20%, c’est quasi une loi de nos systèmes. Rien n’est sacré, rien ne doit échapper à une mise à plat et là je vous suis tout à fait.

      Quant au retour « à la normale »c’est l’un des concepts les plus délicat à manier, dans une société complexe, il y a beaucoup de normes différentes! Vous n’êtes pas détenteur de la norme, je ne le suis pas, Hollande ne l’est pas….Et puis les normes évoluent dans le temps, en particulier en matière de soins de santé, de mortalité. C’est la même chose s’agissant de tout ce qui touche à la famille.

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