Allemagne

Tests de résistance des Banques européennes : le constat alarmant d’un institut allemand/Le ZEW a mené ses tests sur 128 banques, révélant des carences en fonds propres.

Tests de résistance des Banques européennes : le constat alarmant d’un institut allemand/Le ZEW a mené ses tests sur 128 banques, révélant des carences en fonds propres.

  • Tests résistance : constat alarmant d'un institut allemand

    Le ZEW a mené ses tests sur 128 banques, révélant des carences en fonds propres.

     

A dix jours du verdict des tests de résistance des banques menés par la Banque centrale européenne (BCE), les résultats d’un exercice parallèle publiés par l’institut allemand de conjoncture ZEW ont de quoi doucher l’optimisme ambiant. En partant d’un échantillon de banques comparable à celui de la BCE, l’institut de Mannheim aboutit à un constat plutôt alarmant. « La situation des banques européennes s’est nettement améliorée en 2013, mais on dénote encore des insuffisances de fonds propres », déclare Michael Schröder, professeur à la Frankfurt School of Finance & Management qui s’est associée à l’exercice.

A en croire les données publiées par le ZEW, les banques françaises et allemandes seraient particulièrement dans le rouge. Mais on ne sait pas lesquelles, car l’étude ne livre que des chiffres agrégés par pays. La préparation des banques aux tests de la BCE aura toutefois déjà eu un effet positif : durant l’année 2013, les 128 banques européennes étudiées ont élevé leur base en capital pendant qu’elles réduisaient les actifs à risque. La situation est différente chez les dix plus grosses banques : leurs fonds propres ont diminué de 4 % en moyenne en 2013, soit un total de 22,5 milliards d’euros, mais leur ratio de solvabilité s’est amélioré car le volume des actifs à risque a diminué plus fortement, d’environ 10 %.

Pas sûr que cela rende les banques plus perméables aux chocs, estime le ZEW. Les tests de résistance constituent ici le juge de paix. Quand la BCE a simulé une chute de la croissance ou une remontée brutale des taux d’intérêt, le ZEW s’est intéressé à d’autres hypothèses, notamment l’impact d’une chute desmarchés financiers de 10 %. Les banques européennes devraient alors générer 154 milliards d’euros de fonds propres pour retrouver un ratio de solvabilité de 8 %, les établissements français et allemands étant les plus concernés. Les résultats sont pires en prenant comme référence le ratio de levier, qui rapporte le montant des fonds propres au total des actifs. Un mauvais signal selon Michael Schröder : « Le système bancaire reste fragile si le ratio de levier s’avère insuffisant. » Or, celui-ci n’a pas été « stressé » par la BCE.

Vertu disciplinaire des tests

Autres enseignements du ZEW : les banques grecques et espagnoles sont les plus touchées quand les prêts douteux sont provisionnés à hauteur de 50 % du nominal. Les italiennes souffriraient le plus, quant à elles, d’une décote de 40 % du portefeuille d’obligations souveraines. « Pour ce scénario, on n’a pas simulé le risque de panique qui gagnerait les marchés », note toutefois Michael Schröder. Ce n’est pas la moindre limite de l’exercice, qui a fait l’impasse sur les actions menées en 2014 par les banques pour améliorer leur solidité. «  L’importance des tests est de mesurer les lacunes en fonds propres des banques. Cela a une vertu disciplinaire », conclut le professeur.

Jean-Philippe Lacour, Les Echos 16/10/14 Correspondant à Francfort

 http://www.lesechos.fr/journal20141016/lec2_finance_et_marches/0203861602662-tests-de-resistance-le-constat-alarmant-dun-institut-allemand-1054131.php?Hj5uyJYjJRZyxkKp.99

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