Etats-Unis

Quand approche la saison des sorcières Par James Howard Kunstler

Quand approche la saison des sorcières Par James Howard Kunstler

Alors que les gobelins de la Réserve fédérale sifflotent dans le cimetière de feu le quantitative easing, que le dollar gonfle comme par magie à la manière du poisson lune, que Mario Draghi s’engage à faire tout son possible pour recouvrir d’euros tous les trous noirs de la dette depuis Athènes jusqu’à Dublin, que le Japon regarde son économie autrefois prospère s’empêtrer dans la vase de l’Abénomie (avec une cerise radioactive sur le gâteau), que la Chine s’étouffe sur le rattachement de sa devise au dollar, et que la Russie attend patiemment que son vieil ami l’hiver vienne la couvrir – ainsi que le chaos, les décapitations et les bagarres psychopathiques qui font rage dans le vieux Levant, sans parler du doublement du nombre de cas d’Ebola en vingt jours que l’Organisation mondiale de la santé n’ose pas projeter à plus d’1,2 million pour janvier – il y a suffisamment d’instabilité tout autour du monde pour que les gentilshommes de Wall Street fassent fortune une dernière fois en émettant des pronostics quant à notre avenir avant que le boomerang des conséquences accomplisse enfin ce que le Département de la Justice d’Eric Holder a manqué de faire pendant six longues années.

 

C’est la saison des sorcières, et vous devriez trembler de peur. Tout particulièrement si vous vivez dans l’une des régions du monde où l’argent abonde. Tôt ou tard, plus personne ne saura ce que valent vraiment les devises – du moins pour un long moment – ou, par la même occasion, ce que quoi que ce soit vaut. Peut-être les pêcheurs indiens commenceront-ils à utiliser leur or si inutile en tant que plombs. Jay-Z et Diddy regarderont leur bling-bling avec désespoir, pensant que, peut-être, ils auraient dû investir sur les magnétoscopes Betamax. A l’heure où tout peut arriver et où plus rien n’a d’importance, il peut être dangereux de s’attendre à quoi que ce soit. 

Voici ce qui, je pense, arrivera : la montée du dollar est la crête d’une grande vague historique. Cette grande vague un évènement extraordinaire, et sa crête une vision merveilleuse. Mais bientôt, l’écume viendra cracher et siffler, et la vague se brisera sur la plage – disons dans les Hamptons – sur laquelle les propriétaires de hedge funds seront venus passer les derniers jours ensoleillés de l’année. Ils se retrouveront soudainement emportés par le courant aux côtés de toute cette fabuleuse liquidité verte, et il ne restera plus personne sur la plage pour pleurer leur départ. Leurs manoirs en bardeaux Robert A. M. Stern jusqu’alors nichés entre deux dunes auront aussi été emportés, et les terrains de tennis, et leurs parterres d’hortensias, et leurs Teslas, et tout le bric-à-brac temporel de leur « exceptionnalisme ».

Et saison des sorcières oblige, les vampires seront eux-aussi bientôt de sortie – les sauvages tatoués qui tout ce temps sont restés à macérer dans leur jus attendent leur tour pour s’attaquer à la nation qui a fait d’eux des morts-vivants. Je ne pense pas qu’il soit possible de surestimer le sentiment d’hostilité que ressent le public américain pour les lâches qui ont fait de leurs Etats-Unis le piège le plus vil que le monde ait jamais vu. Le problème, c’est qu’ils ont perdu leur humanité en cours de route. Alors quand ils pourront enfin régler leurs comptes avec ceux qui tirent les ficelles, certains devraient penser à partir s’installer en Finlande. 

Qui pourrait bien se sentir confiant quant au devenir de notre monde d’aujourd’hui ? Les retombées négatives de l’âge de l’information sont sur le point de nous frapper en pleine figure à la manière d’une armée d’Orcs. La conséquence de toute cette magie digitale est une nation incapable d’admettre la vérité ou d’agir honorablement. Le chômage baisse sans que l’emploi grimpe. Candy Crush a fait du monde un endroit sûr pour la démocratie. Nous avons le meilleur système de sécurité sociale du monde. L’EIIL cherche à entrer en compétition avec notre industrie du jeu vidéo en matière de porno-violence, mais voilà que nous allons oblitérer tous les méchants du monde depuis les stations de commandes de drones de Las Vegas. Voilà qui devrait les calmer. Dieu merci la saison des vacances est proche. 

L’Histoire n’a jamais traversé de période plus folle. Les semaines qui ont précédé la première guerre mondiale prennent des airs de fête champêtre en comparaison aux singeries morbides de ces jours sombres. Amérique, tu as longtemps rêvé de l’apocalypse des zombies, mais que se passera-t-il quand il ne te sera plus possible de changer de chaîne ?

Par James Howard Kunstler – Kunstler.com/24hgold.com Publié le 25 octobre 2014

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-quand-approche-la-saison-des-sorcieres.aspx?contributor=James+Howard+Kunstler.&article=5878021898H11690&redirect=False

1 réponse »

  1. Belle envolée lyrique ? J’aimerai savoir ce qu’il a fumé ?
    A moins que ce ne soit les champignons de l’Halloween peut-être ?

    Dans tout les cas, le résultat est probant !

    Pfiouuuuuuuuuuuuuuu !!!

    Par contre, au final, ON FAIT QUOI NOUS ÔT ?

    Ah ! Ouais ? Je sais ?

    Samedi soir ? On met le masque de Hollande et on va se balader en scooter
    et taper aux portes dans le 7ème à Paris ?

    Hein ? Ah ?

Laisser un commentaire