Allemagne

L’Allemagne, terre promise préférée des émigrants

L’Allemagne, terre promise préférée des émigrants

PAR AFP/LE TEMPS 2/12/2014

En accueillant 400 000 migrants, l’Allemagne est devenue en 2012 la principale destination pour les immigrés en Europe, et la deuxième dans le monde derrière les Etats-Unis, selon une étude de l’OCDE. Plus étonnant: la crise a fait chuter les flux vers l’UE en provenance de pays tiers

Ilot de prospérité dans la crise, l’Allemagne est devenue en 2012 la principale destination d’immigration en Europe, et la deuxième derrière les Etats-Unis au sein des pays de l’OCDE, révèle lundi un rapport de l’organisation.

«C’est un grand tournant», a estimé le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques Angel Gurria.

Selon l’OCDE, la Suisse en 2012 a vu l’entrée de 143 800 immigrants venus en vue d’un séjour de longue durée. Et 22800 demandes d’asile y ont été déposées, un chiffre en hausse de 27% par rapport à 2011.

■ L’Allemagne, 2e pays pour l’émigration au monde. «Après les Etats-Unis, l’Allemagne est dorénavant le deuxième pays d’immigration le plus important, alors qu’elle occupait la huitième place en 2009», écrit l’OCDE dans son rapport annuel sur les migrations.

L’Allemagne a accueilli près de 400.000 migrants en 2012. C’est moins que le million d’entrées enregistrées aux Etats-Unis, mais plus qu’au Royaume-Uni (286.000), en France (259.000) ou en Italie (258.000). La tendance devrait s’être poursuivie en 2013 avec une estimation de 465.000 arrivants, selon l’OCDE.

■ Des flux intra-européens dépendant de l’économie. Une grande part de ces «entrées permanentes» provient de l’Union européenne elle-même. La bonne santé économique de Berlin a en effet attiré les migrants d’Europe centrale ou de l’Est, aux liens traditionnellement forts avec l’Allemagne, ainsi que ceux du Sud, frappés par la crise (les flux ont triplé en trois ans). Dans un pays confronté au vieillissement de sa population, de récentes modifications législatives ont aussi facilité l’immigration des ressortissants de pays tiers, note le rapport.

La France a pour sa part assisté à une progression régulière des entrées: +8% depuis 2011, +21% sur cinq ans.

Vers l’Espagne ou l’Italie en revanche, où le chômage atteint des sommets, l’immigration a chuté en quelques années, alors que ces deux pays se plaçaient encore aux 2e et 3e places du classement OCDE en 2007.

■ Chute de l’émigration en provenance pays tiers. Plus largement en Europe, la crise fait chuter les flux en provenance de pays tiers, ramenés à 950.000 en 2012 contre 1,4 million en 2007. C’est, pour la première fois, moins que le total des migrants légaux entrant aux Etats-Unis.

Au total, les flux de migration permanente ont baissé de 0,8% en 2012 au sein des pays riches qui composent l’OCDE, et ils devraient avoir progressé de 1% en 2013, essentiellement du fait de l’attractivité allemande. L’OCDE compte aujourd’hui 115 millions d’immigrés, «soit environ 10% de la population».

■ Nouveaux profils. Le profil des migrants a changé. La Chine reste le principal pays d’origine, mais les flux en provenance d’Europe orientale ont fluctué (hausse, puis baisse), tandis que ceux d’Amérique latine diminuent régulièrement.

Les migrants sont aujourd’hui «plus instruits que leurs prédécesseurs», puisque la part de ceux ayant un niveau d’éducation élevé «a augmenté de 70% au cours de la dernière décennie». La migration de travail a baissé depuis 2007/2008, et chuté d’environ 12% en 2012.

■ Allemagne, destination pour les demandeurs d’asile aussi. En ce qui concerne l’asile, l’Allemagne était aussi la première destination des demandeurs en 2013 (110.000), loin devant les Etats-Unis (68.000) et la France (60.000). Au total, 556.000 personnes ont demandé l’asile dans la zone OCDE l’an dernier, «une nette augmentation de 20% principalement liée à la persistance de la situation en Syrie» qui a amené 47.800 demandeurs en 2013, devant l’Afghanistan (34.500).

Face à ces bouleversements, l’organisation note que les objectifs des autorités ont changé, «de même que la perception du rôle des migrations»: «Aujourd’hui, le débat se focalise davantage sur la cohésion sociale et moins sur les besoins urgents en recrutement.»

Aussi l’OCDE appelle-t-elle à ne pas sacrifier les bénéfices de long terme aux préoccupations immédiates, telles que «les cycles politiques courts et l’hostilité de l’opinion publique».

Elle note la complexité des enjeux, entre besoin de main d’oeuvre et objectifs d’intégration par exemple, et souligne qu’»il faut voir dans les migrants une ressource et non pas un problème, et dans les politiques d’intégration un investissement».

«Les systèmes de gestion des migrations de travail qui fonctionnent aujourd’hui peuvent ne pas fonctionner demain», note Stefano Scarpetta, le directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, qui avertit: «l’inaction peut être coûteuse».

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/71b00fe8-795e-11e4-a4b4-65a0dc79857a/LAllemagne_terre_promise_pr%C3%A9f%C3%A9r%C3%A9e_des_%C3%A9migrants

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Ce lundi 24 novembre 2014, de 5.500 à 7.000 personnes ont participé à la manifestation hebdomadaire de PEGIDA (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident.).

2 réponses »

  1. J’ai bien ri.
    60 000…
    L’OCDE ( 34 pays, un budget de 357 millions d’euros, 2500 agents de secrétariat, un rapport très docte et des mauvais chiffres… Va comprendre.) a oublié de prendre attache avec les services de la Police des Airs et des Frontières français en poste sur la frontière italienne, qui se feront un plaisir de fournir des chiffres plus précis (et surtout beaucoup plus élevés) quant aux immigrants pénétrants en France (avec la bénédiction des Italiens) en provenance d’Afghanistan, du Soudan, de Syrie et d’ailleurs.

    Rien qu’à Menton, environ mille personnes sont appréhendées chaque mois, et aussitôt relâchés pour de nouvelles tentatives. La quantité de personnes qui réussissent du premier coup à franchir la frontière est, elle, évidemment inconnue mais bien supérieure.
    Et Menton n’est qu’un petit point frontalier sans prétention, facile à contrôler…
    Le blâme n’est pas imputable aux executants en poste, mais au fait que leurs effectifs sont dérisoires, leurs moyens inconséquents, et que le gouvernement ne prend ni décision ni responsabilité. De fait, même si l’OCDE avait des suggestions pertinentes, elles ne serviraient à rien et ne seraient ni prises en compte, ni appliquées; Règle des 5 C : C’est Con mais C’est Comme Ca.

  2. L’allemagne est en train de récupérer, surtout, des européens du Sud avec un haut niveau d’études et qui ne trouvent pas de travail chez eux. A ce rythme là, et dans une génération, elle aura réduit l’effet du viellissement de sa population sur son économie, et de ce fait restera toujours aussi prospère qu’actuellement et largement en tête des économies de l’Europe. Ah! ces allemands!

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