Art de la guerre monétaire et économique

Cela se passe près de chez vous : A propos des banques et des ressources des partis politiques

Cela se passe près de chez vous : A propos des banques et des ressources des partis politiques 

Les banques ne courent pas le risque de ne pas être remboursées, puisque le FN est financé par les pouvoirs publics (un électeur rapporte tant) et que, ces dernières années, le nombre de ses voix lors des élections a été en augmentation constante. Les réponses sont donc sciemment dilatoires. 

En fait, elles redoutent les conséquences internes et externes de prêts à un parti qui n’a pas que des amis. 

Au plan interne, elles ont toutes des syndicats en leur sein, lesquels ont des relations politiques et médiatiques. Leurs directions aussi ont des clients, parfois des structures comme des municipalités importantes, voire des régions, qui pourraient ne pas apprécier. Par ailleurs, elles pourraient subir des contrôles ou des représailles, cela se voit de plus en plus. 

Il fut un temps, et encore dans les années 80 (….) ou le financement bancaire occulte était largement pratiqué, selon un processus bien rodé.

 

D’abord, il faut savoir que chaque banque a une couleur politique, les banques sont des fiefs et elles sont partagées comme on partage des dépouilles au sens américain du système du même nom. Telle banque est plutôt ceci ou plutôt cela , ce qui n’empêche pas de répartir les risques politiques en ayant des cadres de haut niveau de couleur différente afin de couvrir tout l’échiquier. 

Le processus consistait à accorder des prêts par un établissement public ou semi public, mais aussi quelquefois privé, de grande taille,  à une entité dont le statut faisait qu’elle était à l’abri de tout contrôle fiscal. Il y avait un large choix à cette époque. Il y en a moins maintenant. Ce prêt, souvent plusieurs dizaines de millions, de francs à l’époque, était consenti en cours d’année, pas trop loin de la clôture de l’exercice. Et dès avant la clôture des comptes du premier exercice, ce prêt était provisionné, abandonné comme irrécouvrable. Comme les comptes bancaires sont des agrégats d’une complexité extrême, personne ne pouvait y voir quoi que ce soit. Ainsi le soi-disant prêt devenait acquis, il se transformait en don ni vu ni connu. Ce procédé a été utilisé non seulement pour financer les partis politiques, mais aussi les personnalités politiques. Ce système a aussi été utilisé par des institutions d’assurances, types mutuelles… ce qui explique le rôle politique de certains grands leaders mutualistes historiques.

Le FN publie des lettres de refus de prêt de banques françaises

PARIS (Reuters) – Le Front national a rejeté à nouveau lundi tout lien entre son emprunt de neuf millions d’euros auprès d’une banque russe qui lui vaut de vives critiques et ses positions pro-Russie dans le débat politique.

Sa présidente, Marine Le Pen, qui avait justifié ce prêt par le refus de banques françaises et européennes, a dévoilé les lettres de certaines d’entre elles.

« Allez, je vais le faire, banco? », avait-elle annoncé dimanche sur le plateau de BFM-TV alors qu’on lui demandait si elle comptait publier ces refus. « Ce n’est pas moi qui en serai victime, mais les banques françaises ».

Cinq banques citées par la chaîne ont rejeté entre juin 2013 et juillet 2014 la demande du FN, qui réclamait initialement un prêt de 5 millions d’euros.

« Nous prêtons aux particuliers, pas aux entreprises », répond UBS France. « Par principe de neutralité, nous ne finançons pas de formations politique », annonce pour sa part le Crédit Mutuel. Le Crédit Agricole répond que « les opérations de financement de la clientèle sont assurées par les Caisses régionales », tandis que le CIC rétorque souhaiter s’en tenir « à un principe de neutralité ».

Dans les demandes de prêt, le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, explique aux banques que son parti a vu ses dépenses s’accroître sensiblement en raison de son développement. Et qu’au mois de juin 2013, le parti accuse un déficit de plusieurs millions d’euros correspondant à ce qu’il a dû emprunter pour vivre « depuis un an ».

Marine Le Pen répondait à l’interpellation du Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’accusant de mentir. « Vladimir Poutine vous finance parce que vous êtes un pion dans sa stratégie pour faire éclater l’Europe », a-t-il déclaré.

L’ex-dirigeant UMP Xavier Bertrand a également avancé sur RTL que Marine Le Pen est une « menteuse » et qu’il fallait « qu’elle s’explique ».

Marine Le Pen a répété lundi que la banque russe ayant accordé le prêt de neuf millions d’euros à son parti était privée et qu’elle n’aurait pas fixé un taux relativement élevé de 6% s’il s’agissait d’un geste politique.

http://www.boursier.com/actualites/reuters/le-fn-publie-des-lettres-de-refus-de-pret-de-banques-francaises-167583.html

Comment quatre banques – dont UBS – ont refusé un prêt au Front national

PAR ATS/AFP/LE TEMPS

Le FN s’était vu reprocher d’avoir emprunté 9 millions d’euros auprès d’une banque russe. Pour se justifier, il vient de dévoiler les lettres de refus de plusieurs banques – dont UBS

En France, le Front national a tenu promesse et dévoilé hier lundi les lettres par lesquelles quatre banques – CIC, UBS, LCL et BNP Paribas – ont refusé de lui accorder un emprunt bancaire sollicité en juin 2013, selon des documents transmis à l’AFP. Le FN a ainsi été contraint de solliciter une banque russe, dit-il. C’est pourquoi, en septembre, le parti avait emprunté 9 millions d’euros (près de 11 millions de francs) auprès de la First Czech-Russian Bank.

Antipatriotique? Pour répondre aux critiques – l’UMP Xavier Bertrand l’avait même traitée de menteuse – la présidente du FN, Marine Le Pen, avait annoncé dimanche qu’elle allait divulguer les refus de prêt que lui ont opposés les banques françaises.

https://twitter.com/MLP_officiel/status/541643331085033472

Dans les documents figurent aussi quinze lettres par lesquelles le FN sollicite des emprunts à des banques: BNP, Bred, CIC, deux lettres au Crédit Agricole, Crédit Mutuel, UBS, JPMorgan Chase Bank, ING Direct, Banque Espirito Santo et de la Vénétie, BBVA, Barclays, Banco Santander, Banque Postale, LCL (à lire en PDF).

Dépenses en hausse «compte tenu de notre développement»

Dans ces lettres presque toutes datées de fin juin 2013, Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti, explique aux banques que le FN, «depuis le mois de septembre 2012, a vu ses dépenses s’accroître sensiblement compte tenu de son développement. En ce mois de juin 2013, en vérité, le FN redémarre avec un déficit de plusieurs millions d’euros correspondant à ce qu’il a dû emprunter pour vivre depuis un an.»

«Le FN voudrait, dans ces conditions, emprunter auprès de votre établissement une somme de cinq millions d’euros remboursables, par exemple, en cinq ans», poursuit M. de Saint-Just.

«UBS ne prête pas aux entreprises en France»

Dans sa lettre de réponse, LCL explique être «au regret de répondre que LCL n’a pas convenance à l’octroi d’un tel crédit». UBS refuse car la banque «n’exerce pas, en France, d’activité de crédit aux entreprises».

Le CIC explique que «compte tenu de la diversité des opinions des clients, sociétaires et administrateurs élus du Groupe Crédit Mutuel-CIC, nous souhaitons nous en tenir à un principe de neutralité en nous abstenant de financer des formations politiques».

Enfin, BNP Paribas décline car sa «politique de crédit ne [lui] permet pas de répondre favorablement à une telle demande en faveur d’un parti politique». Crédit Agricole répond à un premier courrier du FN en renvoyant vers des filiales régionales qui n’ont pas répondu, selon les documents transmis par le FN, au second courrier transmis par M. de Saint-Just.

Le vice-président du FN, Florian Philippot, a précisé à l’AFP que la Société Générale, banque habituelle du parti, avait «refusé oralement». Les autres banques n’ont selon lui pas répondu.

Sur les réseaux sociaux les réactions n’ont pas manqué.

Il y a les opposants au FN qui félicitent le civisme des banques

https://twitter.com/angelobrighton/status/542046954910265344

Il y a aussi de nombreux partisans du FN qui appellent au boycott des banques qui ont refusé d’aider le FN.

https://twitter.com/grimmgrimm84/status/541996312905129984

 http://www.letemps.ch/Page/Uuid/753e3e74-7f70-11e4-9a92-1e037d8e04b7/Comment_quatre_banques__dont_UBS__ont_refus%C3%A9_un_pr%C3%AAt_au_Front_national

3 réponses »

  1. Bonsoir,

    En d’autres temps, il était de notoriété publique que le parti communiste touchait d’importants subsides de la part du grand frère soviétique. Je crois même me souvenir qu’une bonne partie de la comptabilité correspondante avait été récupérée dans des poubelles (c’était, je crois, au début des années 80). S’en était suivi un livre croustillant écrit par celui qui avait découvert fortuitement ces papiers compromettants.
    Les membres de l’oligarchie dominante de l’époque ne s’en étaient guère émus. Peut être bénéficiaient-ils de dons équivalents en provenance d’autres contrées ? Si une enquête judiciaire avait été ouverte, fidèle à la tradition nationale, elle s’était vite enlisée et je ne me souviens pas d’en avoir vu la conclusion.
    Une fois de plus, nous sommes en plein bal des hypocrites. Ce qui reste de la démocratie française n’en sort pas grandie.

    Bonne soirée.

    • Oui, l’ami Jean Montaldo s’était fait une spécialité de ce genre de révélation.

      Puisque nous sommes dans ce sujet, les intermédiaires, pour ce genre de financement étaient nombreux, mais les journaux comme l’Humanité ou le Matin de Paris étaient largement utilisés. La puissance étrangère, entre autres, souscrivant à des abonnements fictifs par dizaines de milliers.

      Du coté de la Droite, le Figaro était très utile pour diverses prises en charge de salaires, de frais, etc Toutes les maisons de sondage étaient alignées sur un camp politique et faisaient un travail de financement ou blanchiement.

      Les Américains ont largement financé chaque fois que la situation politique francaise leur déplaisait, et tout le monde en bénéficiait , même certains dissidents communistes.

      Avant, il y avait des règles non écrites qui faisaient que les journaux, les associations, les syndicats, les imprimeurs, les entreprises soi disant spécialisées dans la formation, certains types de sociétés de services et d’études, etc n’étaient jamais contrôlés fiscalement. Et ceci faisait un bon réseau. Avez vous remarqué combien le Ministère du Budget était convoité dans les changements de pouvoir?

      Les révélations sur les pratiques de l’UIMM étaient un secret de polichinelle.

      Le financement politique n’a guère évolué dans son principe, mais les détours sont un peu plus subtils. Actuellement , pour les très grosses sommes on utilise beaucoup un système qui passe par le marché boursier, on fabrique des pertes fictives pour les uns ce qui fait des gains pour les autres.

      Rien n’a changé quant au fond, les sommes sont plus grosses, tout le monde touche sur tout, la loi du silence est efficace car c’est le système de la barbichette avec des péréquations dans l’affectation des financements.

      Le problème, outre la question de la transparence, c’est le coût de ces pratiques. L’écart entre l’argent qui part de l’émetteur, bailleur de fonds et ce qui arrive au destinataire final est colossal.

      La confiture, en passant de mains en mains, colle au doigts!

      Mais le vrai problème pour moi est que les Francais ne veulent ni payer ni investir pour faire fonctionner le système démocratique, ils préfèrent que des tiers paient et ensuite s’en plaindre. Regardez la situation des journaux, comment avoir une presse de qualité dans un système aussi honteux de tiers payant. Regardez la situation des syndicats etc .

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