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L’Edito du Vendredi 12 Décembre 2014 : Une pirouette de Valls pour passer pour un homme de gauche Par Bruno Bertez

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L’Edito du Vendredi 12 Décembre 2014 :  Une pirouette de Valls pour passer pour un homme de gauche  Par Bruno Bertez

Le socialisme monétaire, le socialisme keynésien produit les inégalités.

La lutte pour l’égalité reste la priorité de ce gouvernement, la lutte contre les inégalités est le marqueur de la gauche. C’est ce que vient d’affirmer Manuel Valls devant la Fondation Jean Jaurès.

Il reprend ainsi le flambeau de son maître, Rocard, lequel avait réussi à vider le mot gauche de tout contenu.

Nous affirmons solennellement et fortement le contraire: la production d’inégalités scandaleuses constitue le fond même de l’action gouvernementale, dite socialiste.

Vous remarquez que nous ne disons pas que c’est leur priorité, nous ne disons pas que c’est un choix, un Projet conscient, non, nous disons en pesant nos mots, que c’est le fond de l’action gouvernementale.

Le fond de l’action gouvernementale, c’est la réduction des déficits, par la hausse des impôts et la baisse des dépenses. C’est le choix qui sous-tend toute la politique qui est menée depuis le virage de Hollande, d’une part, et la nomination de Valls, d’autre part.

Il ne faut pas confondre le fondamental qui est de réduire les déficits avec le rythme de réduction de ces déficits. Ce contre quoi se battent Hollande et Valls et Sapin et Macron, ce n’est pas l’objectif de réduction des déficits, non, cet objectif, ils le font leurs, ce qu’ils récusent, c’est le rythme de cette réduction. Le calendrier, le timing. Ils pensent qu’il faut aller plus lentement et qu’il faut d’abord retrouver un peu de croissance. Mais, nous y insistons, l’objectif est validé, c’est ce qui constitue le fond de l’action gouvernementale.

–              une politique monétaire à l’anglo-saxonne avec gonflement du bilan, printing, de la BCE

–              une politique de taux d’intérêt zéro pour refaire le capital des banques sur le dos de l’épargne et des retraites

–              une politique d’euro et de change faibles pour réduire le pouvoir d’achat intérieur

–              une accélération de l’inflation des prix qui rognerait les salaires réels pour améliorer la compétitivité

–              un ensemble de mesures keynésiennes qui soutiennent la demande de consommation et d’investissement. Une soi-disant politique de l’offre qui transfère le pouvoir d’achat des salariés sur les cash-flows des grandes entreprises.

Le tout à l’abri de la force allemande et, au besoin, en érodant, en sacrifiant, un peu de cette force.

Elle signifie que l’on veut redresser les équilibres financiers, se rendre solvable vis à vis des banques et des marchés financiers. Cela signifie que le fond c’est de plaire aux prêteurs, de satisfaire à leurs exigences en leur garantissant que leur créances seront honorées ou bien qu’elles ne se déprécieront pas. Cette politique, dans son fondement, c’est de permettre aux banquiers et à leurs marchés financiers -car les marchés en fait sont tenus par les banques, ce sont des faux nez- de faire ce que nous appelons « leur plein », le plein sur leur créances.

Toute la politique, c’est cela, permettre aux banques et aux marchés de faire leur plein, il s’agit de valider leurs créances; grâce à cette validation, on continue comme avant, c’est à dire que les personnes, les classes sociales, l’ordre social, ne changent pas, les banques restent ce qu’elles sont sans que leurs propriétaires reconstituent le capital -pourtant perdu-  et, en échange, elles acceptent de continuer à financer les gouvernements tels qu’ils sont, socialistes, dirigistes, keynésiens, dépensiers.

Toute la politique menée est conservatrice, voilà ce qu’il faut comprendre, il ne faut surtout pas que quoi que ce soit change. Les banques doivent continuer comme avant à parasiter les économies productives, les  propriétaires doivent le rester sans avoir à remettre de l’argent, sans être punis pour leurs dérives, et leurs prédations. Les Banques Centrales doivent créer de l’argent en toute quantité pour masquer l’insolvabilité des banques, mettre les taux d’intérêt, le coût de l’argent pour les banques et la finance, à zéro pour qu’elles puissent emprunter autant qu’elles le veulent sans que cela leur coûte un sou et, en face, appliquer des marges bénéficiaires confortables aux malheureux citoyens qui recourent au crédit. Aux ânes que l’on essaie de faire boire, même s’ils n’ont plus  les moyens d’avoir soif. Les Banques Centrales doivent faire en sorte que le coût de la matière première bancaire soit nul afin que les bénéfices réalisés soient copieux et qu’ils dispensent de faire des augmentations de capital. Bref, la politique consiste à supprimer la rémunération de l’épargne, des caisses de retraites, des institutions de prévoyance, et la transférer aux banques et à la classe klepto.

–              la politique socialiste est une politique qui vise à ce que les banques ne perdent rien sur leurs créances.

–              la politique socialiste est une politique qui vise à transférer ce qui devrait revenir à la rémunération des épargnants aux banques pour qu’elles regonflent les fonds propres que la classe klepto ne veut pas reconstituer.

–              la politique socialiste est une politique qui, par les réductions de déficits, par la pression sur les salaires, par la création monétaire ciblée, par les taux zéro et la confiscation de la rémunération des épargnants, vise à soutenir et inflater, et gonfler la valeur des actions et des obligations anciennes, bref, en un mot, une politique qui cherche à augmenter la valeur du capital détenu par les capitalistes financiers. A faire en sorte qu’ils soient plus riches. 

Comme nous l’avons expliqué à maintes reprises, la nature profonde du socialisme, du dirigisme, de droite, de gauche, ou du Milieu, c’est cela: l’alliance entre, d’un côté des gouvernements dépensiers, et de l’autre, leurs fournisseurs d’argent, leurs banquiers. Les gouvernements socialistes, dirigistes, répartiteurs, distributeurs, dépensiers, ne peuvent jamais taxer autant qu’il le faudrait pour couvrir leurs dépenses car, s’ils le faisaient, ils ne seraient jamais élus. Donc, ils dépensent, ils empruntent et ce faisant, ils nouent une dépendance, une alliance objective avec ceux qui leur prêtent de quoi payer leurs dépenses. C’est à dire leur élection ou leur maintien ou leur retour au pouvoir. 

C’est une alliance politique, structurelle, qui est produite, non par la volonté consciente des hommes, mais par la nécessité inconsciente de la situation. Celui qui dépense l’argent qu’il n’a pas est dépendant, connivent, complice, de celui qui lui prête car, sinon, ce dernier lui ferme le robinet… comme il l’a fait en 2012 en déclenchant la crise de la dette européenne. 

Les salariés, travailleurs et classes moyennes laborieuses voient une baisse de leurs ressources réelles, une pression sur leur niveau de vie, une régression, un appauvrissement absolu, même s’il est encore, pour l’instant, limité puisque l’on fait les choses graduellement. C’est ce que les économistes appellent la dévaluation interne. 

Les détenteurs de créances, les banquiers, la classe klepto, voient leur fortune non seulement protégée, puisque celui qui lui doit de l’argent se rend plus solvable, mais, en plus, ils s’enrichissent considérablement. En effet, quand vous créez de l’argent et que vous supprimez toute rémunération de l’épargne, alors l’argent va sur les marchés financiers, il cherche, il s’arrache la moindre rentabilité. Quand le rendement est rare, alors le rendement est plus cher à obtenir, donc tous les actifs financiers qui rapportent quelque chose voient leur prix s’envoler. Il y a concurrence pour les acquérir. Ce qui valait 100 avant, passe, avec la confiscation de la rémunération des épargnants et la création monétaire, à 120, puis 150, puis 200. Le peu de rendement qui est encore disponible dans le système est très demandé, alors, tous les titres qui rapportent sont recherchés, leur prix monte, monte, et plus cela dure, plus ils montent. Et cela est vrai pour les actions bien sûr, mais aussi pour les obligations et fonds d’Etat. 

Les banques, la finance, les hedge funds, le capital financier, bref, la classe klepto/plouto. Non seulement elle n’a rien perdu dans la crise de 2008, ou plutôt, non seulement elle a rattrapé toutes ses pertes de 2008, mais son capital a été multiplié… par trois. 

Rien qu’un chiffre pour fixer les idées et illustrer le phénomène qui s’est développé au niveau mondial. La capitalisation boursière, la fortune des détenteurs d’actions est passée de 25 trillions à 78 trillions entre Mars 2009 et fin Novembre 2014. Les chiffres sont  encore plus impressionnants au niveau de la capitalisation, c’est à dire de la fortune détenue en valeurs à revenus fixes, obligations et fonds d’état. On fait semblant de l’oublier, mais la dette des uns est toujours le capital des autres. 

Les salariés, travailleurs et classes moyennes laborieuses ont déjà perdu un peu dans l’absolu comme décrit ci-dessus, mais, par l’enrichissement des classes du capitalisme financier, alors ils se sont appauvris relativement. Les écarts entre eux et la classe du capital financier se sont considérablement creusés. C’est ce que l’on appelle la production d’inégalités. 

Car c’est le chiffre incroyable, scandaleux, qui pointe le résultat des politiques menées par ces soi-disant socialistes, mais authentiques alliés des ultra-riches. La fortune des ultras riches a été multipliée par trois depuis mars 2009.

 

 BRUNO BERTEZ Le Vendredi 12 Décembre 2014 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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