Art de la guerre monétaire et économique

A propos des discours sur le pétrole et les marchés en général Par Bruno Bertez.

A propos des discours sur le pétrole et les marchés en général Par Bruno Bertez.

Un fidèle lecteur nous fait remarquer: 

  • « Peak oil? Est ce que vous entendez encore parler de cette tarte à la crème, le Peak Oil?« 

 Bien vu, remarque judicieuse. Aux oubliettes la rareté prochaine du pétrole, on se prépare au contraire à une surabondance structurelle. Tous les arguments convergent pour nous démontrer que du pétrole, on en a et on en aura trop. 

Remarquez qu’en ce moment les malthusiens déplacent leur baratin sur une autre pseudo rareté, l’eau ! 

La question de la rareté de l’un (le pétrole) ou l’autre (l’eau) ne nous intéresse pas ici, non ce qui nous intéresse c’est le discours dominant.

 

Nous soutenons que d’une façon générale, les discours dominants sont l’expression non pas de vérités, mais d’intérêts particuliers. Celui qui parle d’une façon générale, si il le fait c’est parce qu’il y a un intérêt. 

C’est une évidence psychologique. On ne parle pas sans raison et le meilleur moyen de décoder un discours est toujours  de se demander pourquoi le locuteur parle. Cela me rappelle cette courte histoire de l’enfant qui n’a jamais parlé et qui d’un seul coup s’écrie : merde alors, cela manque de sel ! Ses parents n’en  reviennent pas et lui demandent mais pourquoi? Tu parles! Et l’enfant de répondre: évidemment que je parle, mais jusqu’à ce jour, la soupe avait toujours été correctement salée. 

Donc laissons de coté l’aspect psychologique et venons en à notre thèse, celle qui anime tous nos écrits: les idées sont produites par le réel et non l’inverse.  Les théories sont, non pas expression de la vérité tombée du ciel , mais des idéologies implantées par celui qui en tire intérêt et qui en a les moyens. 

Ainsi la théorie des marchés efficaces est théorie de ceux qui sont les plus forts et veulent se rendre maîtres de marchés en leur imprimant un mode fonctionnement qui leur convient. 

Peak oil c’est la théorie des malthusiens plus ou moins écolos qui sans le savoir jouent le jeu des Maîtres du monde pour faire croire aux travailleurs qu’ils doivent jouir moins, économiser et payer cher ce qui soi-disant est rare. 

Peak oil ou Peak quoi que ce soit, c’est une idéologie au service de l’exploitation et des dominants. 

La théorie du genre ou celle de l’Homme Universel , c’est celle des marchands, des publicitaires qui veulent l’unification du monde pour vendre partout la même marchandise le plus cher possible, c’est la théorie qui veut imposer encore plus l’abstraction de l’humanité et la réduire à ce qu’elle consomme.

 Ce sont des théories qui accompagnent le glissement de l’homme concret, tel qu’il est vers l’homme abstrait, pure combinaison de signes et de marchandises. Bref, le client parfait.

 BRUNO BERTEZ Le Jeudi 8 Janvier 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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6 réponses »

  1. Qu’est-ce qui vous permet concrètement et à partir de quelles données concrètes, d’avancer que le Peack Oil n’est que de l’intox ?

    C’est une spéculation de votre part ou des chiffres concret que vous possédez ?

    Merci

    • Vous êtes comme à l’accoutumée à coté de la plaque , je ne parle pas du Peak Oil , je parle du discours sur le Peak Oil et en général des discours sur les marchés.

  2. Oui c’est bien ce que nous sommes, une cible, un produit bon à faire marcher le système, puisque sans cette dévotion à l’échat le système serait autre. D’ailleurs la principale préoccupation des humains est AVOIR. Qu’importe l’ETRE, celui qui n’a pas n’est quasi rien. Suffit de voir les pubs et clips nauséeux où tout est basé sur le fric. Avoir son million/lingot en parfum est le summum du mauvais goût et les ados sont biberonnés à ça…. Il est même difficile de ne pas se faire contaminer par cet état d’esprit, et d’extraire nos gosses à tout ça, sans compter les influences de l’école.
    … Cioran… et autres têtes pensantes devraient faire partit du programme culturel.

  3. Techniquement le peak oil a été atteint en Europe et certainement dans beaucoup d’autres gisements. Cependant les avancées et ruptures technologiques fera qu’on basculera tranquillement vers d’autres modes de productions d’énergie.

    Si on raisonne avec l’hypothèse d’un pétrole à 300 $, l’économie serait à genoux. Les acteurs économiques auront eu le temps de s’ajuster (on est passé d’un baril à 130$ à 60$ sans raison et on était monté à 130$ sans raison valable) et de se passer du petrole.

    Les plus grosses sources de consommation de l’énergie sont Chauffage et Transport. Chauffage on arrive à faire des maisons à conso 0, transport, on relocalise travail et production

    Les variations sur le pétrole ne sont donc dues que par la spéculation sur produits dérivés qui manipulent les cours de l’or noir, ces produits traitant en nominal plus que la production existante. sic…

  4. Je pense que pratiquement personne ne conteste le « peak oil » concernant le pétrole *conventionnel*. Ni que la ressource en eau potable abondante et facilement accessible disparaisse.

    Et que donc il faille payer plus cher pour maintenir une disponibilité suffisante des ressources : pétrole non conventionnel, traitement des eaux, etc…

    Je doute que les maîtres aient à inventer de toutes pièces de tels mythes : il leur suffit d’exploiter avant les autres des réalités qu’ils ont déjà compris.

    Ensuite, et si les circonstances le permettent, on rince et on recommence, en exagérant le trait s’il le faut. ; guerre de prix, récession ou surproduction *temporaires* => baisse des cours du pétrole ? pas grave : prétendons que le peak oil n’existe pas, que le pétrole bon marché sera toujours abondant : vendez, bradez vite vos titres braves gens (et les meilleurs à nous bien sûr) !

  5. De quelle manière cette théorie (pic pétrolier) a-t-elle été utilisée pour faire monter artificiellement les prix du pétrole?

    Certes, j’ai bien entendu durant la dernière décennie l’évocation du pic dans les médias en relation à la montée des prix du brut, et des instituts ou personnalité admettre cette théorie. Mais c’est encore de la musique d’avenir, puisque la production poursuit sa hausse (avec de nouvelles sources connues mais jusque-là inexploitables)

    N’est-ce pas plutôt l’inélasticité du produit qui a amené une spéculation importante, en faisant monter les prix? Ce qui s’est vérifié, car on n’a pas vu de stock d’invendus s’empiler! Certes, la théorie du pic a peut-être accentué cette inélasticité, mais c’est surtout l’utilisation et l’implication du pétrole dans le fonctionnement de notre mode de vie qui en est la principale cause. Nous sommes esclaves de cette ressource.

    Cette même montée des prix a influencé un investissement pour amener une nouvelle production aux USA/Canada, qui était en déclin depuis 1970. Ce qui a mit fin à cette spéculation, par une détente sur ce marché. Sauf que même si le produit final est le même, le coût de production (coût physique/réel) est nettement plus élevé.

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