Art de la guerre monétaire et économique

Les Clefs Pour Comprendre du Samedi 14 Février 2015: Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (2ème partie)- Quand la Dette produit du socialisme!

Les Clefs Pour Comprendre du Samedi 14 Février 2015: Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (2ème partie)- Quand la Dette  produit du socialisme!

EN LIEN:  Les Clefs pour Comprendre du Dimanche 8 Février 2015 : Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (1ère partie)- Quand le dette remplace les salaires

Note politique. Pourquoi la vieille taupe ?

A l’origine, la vieille taupe était un clin d’œil, une facétie qui nous était inspirée par le travail de sape souterrain effectué par la dette sur nos systèmes. La dette sape le système capitaliste, nous l’avons maintes fois expliqué et démontré. La Vieille Taupe creuse, elle aussi, c’est une allusion à l’idée Marxiste selon laquelle le mouvement des forces sociales, à l’insu de la société, progresse  et ce faisant prépare et conduit à la Révolution socialiste.  En fait la dette, comme la Vieille Taupe,  assure la reproduction et le développement, du capitalisme  tout en le tuant.

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C’est ce qu’ont parfaitement compris les vrais conservateurs américains, les libertarians et les autrichiens. Le Parti républicain, dans sa masse est devenu social-démocrate, pro Wall-Street, pro ultra-riches, il a cessé d’être le parti de la Liberté et de la Constitution. Les vrais conservateurs se retrouvent autour de gens comme Ron Paul ou des multiples organisations qui se réclament de Mises ou de Jefferson. L’un de leurs représentants les plus actifs en ce moment est David Stockman ancien Directeur (démissionnaire) du Budget de Reagan.

Ainsi, jusqu’en 2007, le Système Américain a pu prolonger sa croissance et maintenir son taux de profit par la croissance exponentielle de l’endettement de tous les agents économiques et la politique ultra laxiste de la Fed. Cela a permis de résoudre l’antagonisme, la contradiction entre le besoin de faire tourner les entreprises pour réaliser le profit (le maintien d’une demande forte) et la nécessité de peser sur les salaires pour tenter de rester compétitif  (nécessité de la productivité, de la modération salariale et le besoin de délocaliser).

La dette ou plutôt l’accroissement des dettes a permis cela. Le système a pu être prolongé, les contradictions dépassées par ce que l’on appelle la financiarisation, laquelle a conduit au développement d’une nouvelle forme mutante du capitalisme, le capitalisme financier et a produit une nouvelle classe ultra- riche de kleptocrates et ploutocrates, les grands prêtres de la chose financière.

LOOTERS

La financiarisation a buté, trébuché en 2007/2008. Le Système s’est grippé lors de la GFC, Grande Crise Financière et a failli sombrer dans la GEC, la Grande Crise Economique. Les élites anglo-saxonnes ont réussi un coup de maître en imposant ce que nous avons toujours appelé la fuite en avant … dans la dette. Ce qui était une solution, cynique, mais intelligente. Quand la plomberie financière se bouche, se colmate, on injecte des liquidités avec une pression considérable et à force de le faire, les tuyaux se débouchent. Nous n’avons pas besoin ici de refaire la séquence des injections, elle est connue. Ce qu’a fait la Fed, c’est,  traiter un problème de solvabilité et de confiance par une inondation de liquidités. Laissons de côté la question actuelle qui est de savoir comment neutraliser ces liquidités, comment tenter de normaliser alors que l’on sait que si on essaie de les retirer le système saute à nouveau. Ce qui est plus important, c’est de s’intéresser à ce qui est passé inaperçu dans le processus : une gigantesque socialisation.

Les Banquiers centraux et leurs auxiliaires des gouvernements ont pris le pouvoir : ils ont décidé qui allait payer les pots cassés de la crise, qui allait s’enrichir dans la crise, ils ont décidé quelles couches sociales devaient trinquer et lesquelles devaient prospérer. Ils ont acquis une autorité quasi totale. Non seulement en matière monétaire, financière, mais ils  guident  les politiques fiscales et vont maintenant, on le voit avec la Grèce clairement, mais plus subrepticement avec la France (les réformes Macron), l’Italie (les réformes Renzi) piloter les réformes  sociales. Ils redéfinissent l’ordre social dans le sens qui convient et qui accompagne leurs politiques.  

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En un mot comme en cent, la souveraineté populaire est battue en brèche, mais le marché, les forces du marché en général sont contestées. La valeur des choses, des marchandises, le prix du travail, jusqu’à la politique des revenus, tout cela est piloté, tout cela vient d’en haut. Ils forcent à l’inflation, ils imposent une préférence suicidaire pour le présent, ils détruisent l’épargne et les retraites des classes moyennes etc. Bref, à la faveur de la crise, le monde a basculé, au lieu de marcher sur les pieds, il marche sur la tête et les pieds sont censés obéir. Nous sommes dans un monde dirigé, dirigiste. Certains détiennent la Vérité, ils ont accès à la Caverne de Platon, savent ce qui est bon pour nous, et nous  n’avons qu’à exécuter : c’est le contraire de l’économie de marché ou chacun exprimant ses préférences l’optimum résulte de la confrontation des volontés des gens  d’en bas.

C’est une forme très particulière de socialisme, mais c’est du socialisme puisque le Bien, n’est pas généré bottom-up, de bas en haut, mais top-down, de haut en bas, par une classe de gens  qui s’est octroyé le monopole du soi-disant intérêt général.  D’un intérêt général qui peut-être habillé de divers noms, l’intérêt de la République pour les ringards, l’intérêt de l’Europe pour les profiteurs eurocrates, l’intérêt de l’euro pour les kleptos et le très grand capital, l’intérêt du monde dit libre pour les cyniques de l’Atlantisme.

La financiarisation depuis le début des années 80 nous a fait faire un pas colossal vers le socialisme et ce que l’on voit en matière monétaire, fiscale, sécuritaire et sociétale n’est que le début puisque, en raison de l’aggravation de la situation en matière d’endettement des mesures spéciales, non conventionnelles, non démocratiques vont devoir être prises.

C’est un socialisme très particulier, mais c’est un socialisme puisque tout est fait au nom du soi- disant intérêt général, du public, d’une entité qui n’existe pas en tant que telle, mais dont certains se disent les représentants. Ils sont dépositaires des Tables d’une certaine forme de Socialisme. D’une certaine forme de dictature de la masse, du tout, de la collectivité sur les individus, sur la Société Civile. Bien entendu la masse, le tout, la collectivité, comme dans le communisme soviétique n’ont rien à dire, mais c’est en leur nom qu’une Nomenklatura commande. La société, à partir de là glisse à gauche, vers une forme perverse de socialisme alors qu’elle rejette le socialisme traditionnel, celui qui était incarné par Hollande avant son élection et qui est encore incarné par la Première Gauche et Mélenchon.

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Ce socialisme n’est plus politique au sens traditionnel, il ne fait plus de politique proprement dite, Hollande-Nouveau, Valls et Macron ne font pas de politique, ils gèrent, ils managent. Ce socialisme, est managérial, non pas au nom d’une légitimité populaire, mais au nom d’un savoir supérieur reconnu par les vrais maîtres du monde, les kleptocrates et leurs leaders, les Banquiers Centraux.

Le comble de la mystification, et il faut reconnaitre que ce fut une idée de génie, a été de qualifier et de stigmatiser le Système qui a précédé 2007/2008 de « libéral » ou même d’ « ultra-libéral » ! Ce Système était déjà en voie de socialisation avancée, l’Etat et les Banques Centrales étant déjà là, dirigistes,  pour aider à la réalisation du profit ! Les évènements de 2008 ont fait tomber les masques. On a,  de faon gigantesque et scandaleuse socialisé les pertes ! Et depuis lors, on ne se cache même plus, on continue dans le même mouvement. On transfère les richesses. Qui paie, qui finance, commande. Mais financer, ce n’est pas la même chose qu’être propriétaire.

Le socialisme c’est quand le droit de propriété est contesté, rogné, amputé, cantonné, limité à ce qui convient à la Nomenklatura. Ce qui est à vous n’est à vous que dans la mesure où cela sert les visées de l’Etat.  Ce n’est pas un hasard, mais un symbole riche de significations de poids si Macron vient de s’attaquer aux Notaires, à l’Institution qui précisément est gardienne de la propriété.

ADDENDUM

L’analyse critique du libéralisme et l’analyse critique de ce que les sociaux-démocrates appellent le libéralisme sont deux choses différentes.

Les sociaux-démocrates ont construit une fausse vision du libéralisme qui leur convient c’est cette vision tronquée qu’ils critiquent.

Tant et si bien que les gens même de bonne foi reprennent leurs critiques sans se rendre compte que le libéralisme, ce n’est pas cela.

J’ai entrepris l’analyse critique du système kleptocratique, système du capitalisme financier, pour bien montrer que nous ne vivions pas en système libéral et démystifier les critiques des sociaux-démocrates.

Le système du capitalisme financier est le successeur du système des années 70 du capitalisme monopoliste d’état.

Dans le système du CME, l’action de l’état vise à faciliter la réalisation du profit par l’intervention étatique et la collusion politiciens/grands manges/fonctionnaires/élites cooptées.

Dans le capitalisme financier on franchit une nouvelle étape et on facilite l’optimisation du profit et la reproduction du capital par la monnaie et l’action de la Banque Centrale. Un nouveau complice est venu rejoindre la clique du CME ce complice, c’est le personnage du Banquier Central.

Si vous ne comprenez pas cela, vous ne pouvez pas avoir d’analyse politique efficace et vous ne pouvez pas proposer de solution à la crise.

Pour dépasser ses contradictions le système a, dans les années 60/70 accompli une mutation, il s’est financiarisé, Il a créé du crédit pour suppléer l’insuffisance du pouvoir d’achat des salaires. Il lui a fallu repousser les limites de la création de dettes et produire un nouveau système social, le système social-démocrate alterné, tantôt de droite, tantôt de gauche en rejetant les extrêmes. Ce système a pour ciment la consommation, mais non plus la consommation liée au besoin, mais à l’économie du désir.

La crise de 2008 est une nouvelle contradiction du système, elle marque la limite du système de la financiarisation. On ne peut continuer à accumuler les dettes, il faut trouver un moyen pour en détruire, soit par la croissance nominale c’est à dire l’inflation, soit par la violence destructrice, c’est à dire l’impérialisme belliqueux.

Tout cela n’a rien, mais rien à voir avec le libéralisme.

Le libéralisme dont on parle en France n’est pas un libéralisme, c’est un épouvantail construit de toutes pièces, de bric et de broc.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 14 Février 2015 

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20 réponses »

  1. Bruno, c’est comme d’habitude une analyse profonde et pertinente. Le glissement lent mais sans frein vers un socialisme mou est réel, pervers, et semble-t-il sans retour. L’inquiétude, c’est qu’aucun mouvement ni leader politique d’envergure ne le contredit. UMP-PS, même évolution. Et le FN, contrairement à son image, est maintenant un parti populiste à la Peron… Tous nous mènent sur le même chemin que l’Argentine. Nous en discutions tout à l’heure avec un jeune en colère (justifiée). Rien ne va réellement changer car le peuple français accepte passivement cet état de fait et, malgré des accès de mauvaise humeur, n’y veut rien changer… Merci en tout cas d’essayer d’aider ceux qui le veulent bien à prendre conscience des enjeux et de la situation réelle de notre occident fatigué !

    • Vous pouvez aider également, comme vous le faites, en discutant avec un jeune. Vous facilitez sinon sa compréhension , du moins son éveil , vous aiguisez son interet pour la chose politique, la vraie pas celle de nos zozos. Je pressens que progressivement, notre société se repolitisera, elle ne se contentera plus de consommer du café du commerce. En tous cas … je fais comme si !

      • Effectivement, le dialogue entre les générations est très important. D’autant plus que nos jeunes, à juste raison, contestent le cadeau empoisonné que nous leur faisons. Si je prends mon entourage immédiat (mes enfants et leurs amis et relations, à Bordeaux, Paris, Montréal et ailleurs) et au plus large, il est clair qu’après une période apolitique, la génération qui se lève commence à cultiver une vraie conscience politique. Merci Monsieur Hollande ! Nous sommes loin du nécessaire, mais c’est un début, et qui va tout changer. Donc du réalisme, mais aussi de l’optimisme !

  2. Bonjour,

    Je trouve votre analyse pertinente .Toutefois dire que les notaires garantissent la propriété est un raccourci.

    Un acte notarial transcrit un transfert de propriété sous réserve que le notaire ait vérifié que les parties prenantes soient vraiement propriétaires, ce qui n’est pas toujours le cas.(sans que cela résulte d’ailleurs d’une erreur du notaire)

    Tous les actes notariaux doivent etre transmis au service du cadastre ou au livre foncier en Alsace- lorraine ( droit local);

    C’est donc en définitive le cadastre qui, fait foi.Cela d’ailleurs pose une autre question car le cadatre a été informatisé et toute modification peut étre fate rapidement.

    • Je vous remercie de ces précisions mais la fonction notariale est bien plus large que celle que vous évoquez.

      J’en veux pour exemple le rôle du notaire à l’égard des familles dans les différents domaines de la transmission, héritage, vente, donation, partage etc. Fonction de conseil, fonction de transmission d’une culture et de certains usages.

      Le rôle d’authentification aussi est important.

      Vous n’imaginez les complications et les difficultés que l’on a aux USA sur cette question de l’authentification, tant la fonction est mal assurée. Elle est tellement peu crédible qu’elle n’est pas reconnue comme valable et acceptable par nos pays européens. J’en ai fait l’expérience.

      • oui sur les complexités anglosaxonnes (qui sont dues au fait que plus de la moitié des représentants au Congrès sont des avocats…)

        les notaires:
        Après avoir lu un lien chez vous sur ALS et l’implication DIRECTE de Macron membre du cartel .

        et sachant pertinemment que s’il doit y avoir une loi sur les notaires elle ne saurait concerner que 10 études en France (qui margent à >10me), c’est à dire que cela devrait être un simple décret de 10 lignes limitant les honoraires pour ces dix cas particuliers et non pas des lois et des négociations sans queues ni tête destinés à détourner l’attention de la trahison de Macron

      • Ce qui rend d’autant plus curieux cette charge contre les notaires. Démagogiquement et politiquement, c’est assez porteur mais ça n’apporte strictement rien au débat de fond. Quelle peut donc être la motivation cachée d’une telle démarche?

  3. La dette produit du socialisme … et aussi de l’extrémisme.

    La montée aux extrêmes.

    Elections européennes du 25 mai 2014 :

    Les quatre pays où les extrêmes arrivent en tête :
    1- La France : Front National = 24,86 %
    2- Le Royaume-Uni : UKIP = 26,60 %
    3- Le Danemark : Parti Populaire Danois = 26,60 %
    4- La Grèce : l’extrême-gauche Syriza = 26,58 % (pour info : les néonazis d’Aube Dorée = 9,40 %)

    Elections départementales en France (22 mars et 29 mars 2015) :

    Départementales : près de 30% des Français souhaitent le succès du FN.

    Près de 30% des Français souhaitent le succès du Front National aux prochaines élections départementales, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, le parti de Marine Le Pen gagnant 9 points par rapport à une enquête effectuée avant les municipales de 2014.

    Alors que 29% des personnes interrogées souhaitent le succès des candidats du FN, 25% préfèrent ceux de l’UDI et de l’UMP, et 22% ceux du PS.

    Les candidats d’EELV et du Modem sont crédités de 8%.

    Par rapport à une enquête de l’Ifop réalisée avant les municipales de l’année dernière, l’UDI et l’UMP perdent 8 points (de 33% en 2014 à 25 % en 2015) tandis que le PS enregistre une baisse de 6 points (de 28% en 2014 à 22 % en 2015).

    Dans le même temps le FN voit sa cote grimper de 9 points passant de 20 % en 2014 à 29 % pour les prochaines départementales.

    http://www.leparisien.fr/politique/departementales-pres-de-30-des-francais-souhaitent-le-succes-du-fn-15-02-2015-4535353.php

  4. Oui , Quelque soient les enquêtes, avec des questions dites « dures » ou des questions « soft » ou des questions de proximité on arrive toujours autour des 30% pour le FN.

    Ce qui suscite plusieurs remarques?

    -Quel est le potentiel restant, maintenant que le PS s’est déjà recentré, que Hollande s’est Rocardisé et que l’UMP n’a retrouvé aucun pouvoir supplémentaire d’attraction. On a dépassé le temps du Hollandisme dur et agressif.

    -Il semble qu’avec un Juppé centre gauche en vue et un Sarkozy qui balance entre recentrage et …. rien, le FN a encore une petite marge de progression sur l’UMP. Il y a un espace qui se libère. Ce sera encore plus net si Sarkozy est « tué »judiciairement.

    -Comment ce vote peut-il être politiquement utile si aucune alliance n’est possible et si la masse des français, les 2/3, continue de gober la propagande de la sociale démocratie alternée?

    Une nouvelle dégradation de la conjoncture, porteuse pour le FN, est peu probable puisqu’au niveau Européen, sans le dire, on a abandonné les politiques d’austérité. En revanche, la multiplication des attaques fiscales et statutaires sur les classes moyennes peut apporter un petit complément au FN.

  5. Bonjour,

    Je souscris pleinement à votre analyse. Vous auriez pu intituler votre billet « Le socialisme, stade suprême du capitalisme!!! ». Outre le clin d’œil appuyé, il résumait on ne peut mieux votre réflexion même si cette dernière s’avère autrement plus subtile que ce que ce titre laisse entendre.
    Je conteste (le mot est fort, j’en conviens) cependant certaines de vos phrases ou du moins, je crois utile de les corriger car, si j’en comprends et partage l’esprit, je crains fort qu’elles ne soient pas comprises comme il se doit:
    1) Vous écrivez « la souveraineté populaire est battue en brèche, mais le marché, les forces du marché en général sont contestées… ». Le marché et ses forces sont également battus en brèche, ou du moins l’oligarchie qui préside à nos destinées tente de le faire (ex: l’euro). Hélas pour elle, les conséquences ne sont pas celles qu’elle espère.
    2) J’apprécie l’analogie avec la caverne de Platon mais elle me semble mal utilisée. Cette oligarchie se teint à l’extérieur. Jusqu’à il y a peu, nous n’en distinguions que les ombres, enchainés que nous étions et dans l’incapacité de voir ce qui se passait en dehors de la caverne. On ne remerciera jamais assez Internet pour la Liberté qu’il nous apporté. Maintenant, non seulement nous voyons ces « maîtres » tels qu’ils sont mais nous pouvons comprendre le pourquoi de leurs agissements et nous pouvons, hérésie suprême, communiquer sur leurs agissements. Pour le coup, la brèche est ouverte et elle ne se refermera plus.
    3) « C’est une forme très particulière de socialisme, mais c’est du socialisme puisque le Bien, n’est pas généré bottom-up, de bas en haut, mais top-down, de haut en bas, par une classe de gens qui s’est octroyé le monopole du soi-disant intérêt général. D’un intérêt général qui peut-être habillé de divers noms, l’intérêt de la République pour les ringards, l’intérêt de l’Europe pour les profiteurs eurocrates, l’intérêt de l’euro pour les kleptos et le très grand capital, l’intérêt du monde dit libre pour les cyniques de l’Atlantisme. » Rien à ajouter. La démonstration est implacable et d’une justesse absolue. A l’heure où l’on vante la transversalité dans les écoles de management, il y a quelque chose de comique de voir les maître s’ingénier à pérenniser un modèle de fonctionnement obsolète. Il explique le hiatus grandissant entre l’oligarchie et la population, de moins en moins dupe.
    4) « Le socialisme c’est quand le droit de propriété est contesté, rogné, amputé, cantonné, limité à ce qui convient à la Nomenklatura. Ce qui est à vous n’est à vous que dans la mesure où cela sert les visées de l’Etat. ». Quand on voit ce que le Sénat vient de voter au nom de présupposés on ne peut plus fumeux, « Le Sénat a approuvé jeudi l’obligation de rénover les bâtiments privés résidentiels les plus énergivores, à l’occasion de l’examen du projet de loi de transition énergétique. » (lhttp://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150212.AFP8645/accord-du-senat-pour-renover-les-batiments-les-plus-energivores.html), on ne peut qu’être d’accord avec vous. J’ai déjà dit que la vrai opposition dans ce pays résidait moins dans le fumeux combat gauche-droite (en dehors de leur médiocrité maladive, quelle est la différence entre un politicien de gauche et un de droite? Ils possèdent tous les deux la même malhonnêteté intellectuelle et seul l’exercice du pouvoir les intéresse) qu’entre une opposition de plus en plus frontale entre le socialisme et le libéralisme. Le Libéralisme, voilà l’ennemi pour l’oligarchie. La loi Macron prévoit la « libéralisation » du transport par autocar. Je souscris à condition que la SNCF, la RATP et autres bras armés du pouvoir en soient exclus. Sinon, échec assuré. Je n’y crois donc pas.

    Une dernière chose. Je viens de terminer la lecture de « L’étrange défaite » » de Marc Bloch. L’analyse qu’il fait de la crise majeure de mai-juin 1940, crise dont ce pays ne s’est jamais remis, n’a pas pris une ride. On croirait qu’il l’a écrit pour 2015. En voici quelques extraits qui s’appliquent parfaitement à notre époque:
    « On charge de tous les péchés notre régime politique d’avant guerre (de notre époque). Je ne suis point, pour ma part, tenue d’en dire beaucoup de bien. Que le parlementarisme (la politique) ait trop souvent favorisé l’intrigue, aux dépens de l’intelligence ou du dévouement. Il me suffit, pour en être persuadé, de regarder autour de moi (nous sommes servis en la matière . Les hommes qui nous gouvernent aujourd’hui sont, pour la plupart, issus de ces marécages. S’ils renient maintenant les mœurs qui les ont faits ce qu’ils sont, ce n’est que ruse de vieux renards. L’infidèle employé qui s’est ouvert un coffre-fort, ne laisse pas laisser les fausses clés: il aurait bien trop peur qu’un plus malin que lui ne les ramassât, pour le dépouiller, à son tour du butin…Prisonniers de dogmes qu’ils savaient périmés, de programmes qu’ils avaient renoncé à réaliser (cf en priorité la droite dite républicaine), les grands partis unissaient, fallacieusement, des hommes qui, sur les grands problèmes du moment s’étaient formés les opinions les plus opposées. Ils en séparaient d’autres, qui pensaient exactement de même. Ils ne réussissaient pas, le plus souvent à décider de qui serait au pouvoir. Ils servaient simplement de tremplin aux habiles, qui se chassaient l’un l’autre du pinacle… Une démocratie tombe en faiblesse (nous sommes en plein dedans), pour le plus grand mal des intérêts communs, si ses hauts fonctionnaires, formés à la mépriser et, par nécessité de fortune, issus des classes mêmes dont elle a prétendu abolir l’empire, ne la servent qu’à contrecœur (à quoi sert l’ENA?). »

    Je pourrai encore continuer encore longtemps, Marc Bloch ayant écrit plein d’autres choses très pertinentes entre autres sur les médias et leur servilité atavique.

    Bonne soirée

    • sur l’étrange défaite

      Napoleon a essayé de construire l’Europe politique. Puis Hitler. Petain Laval l’avaient alors bien compris (cf Lacroix riz , Guillemin…). Tout était pipé dés le départ par ce que l’on peut appeler un CARTEL.
      Ensuite, la construction à repris sur les mêmes bases (Adenauer, soutien US…). C’est à dire que VW est devenu le premier constructeur auto,… , et que l’Allemagne a l’hégémonie. Que la politique de Laval est appliquée en Europe du sud… j’en passe

      Sur le socialisme. Il y a socialisme lorsque le « signe du dollar » (Ayn Rand) ne veut plus rien dire (pas de peg de la monnaie à la réalité ou à l’or par exemple).

      Il suffit donc de comparer l’évolution de la masse monétaire (comprenant la dette, et la totalité des bilans des banques, dont les intérêts promis ne peuvent être servis, la dette est donc assimilable à des billets de banque) à l’évolution de l’activité en valeur ou en volume sans même entrer des des détails pour comprendre que nous sommes en socialisme depuis a minima les années 90.

      La semaine dernière est passé Margin call sur arte utile pour comprendre la vie du Cartel et comment il pourrait aussi imploser d’en haut. Et pas forcement Bottom up (via des voix drainées par un fn rebâti autour de gens compétents) ou grâce à un soutien externe (comme la Russie)

      J’avais commencé à voir le film en 2013 chez un ami (un banquier de la France libre à genève…;-)) et je pense que j’ai saisi beaucoup de choses importantes en voyant ce film en 2015 alors que je l’avais déconsidéré à l’époque. J Irons et Franck Underwood sont au casting.

      Ai compris que Dick Fuld avait été vraisemblablement alors le seul a avoir été capitaliste.
      Les autres ont alors tous continué à être socialistes.

      Le socialisme a pris son essor avec le sauvetage de LTCM en 1997.
      Le CARTEL avait alors franchi le rubicon et remis au pot (fed gs, jpm , soc gen…).
      A l époque un seul, Dick Fuld avait refusé
      On ignore si ses motivations en 1997 était qu’il avait le capitalisme, libertarisme et le patriotisme chevillés au corps.

      Mais ce qui m’amène à le penser, est qu’en 2008, il prend la décision de tout larguer
      Ce qui présuppose qu’il parie et envisage que le capitalisme va cette fois reprendre ces droits.
      Que cette fois il aura raison.
      S’il largue le premier, même s’il est relativement en mauvaise posture par rapport à d’autres, c’est parce qu’il pense que 80% des autres vont crever avant lui et donc à sa place dans un cadre normal du capitalisme.

      20ans après, il se peut que le seul banquier ou haut dirigeant (j’inclue les chefs d’etats) a avoir été patriote capitaliste et intègre ait été Dick Fuld

      les autres sont des déséquilibrés mentaux
      le cartel l’a d’autant plus tué qu’il était sain d’esprit et a trahi
      20 ans après, on sait que ce mec a été un visionnaire, car par deux fois il a était agressivement testé et par deux fois il a pris la bonne décision.

  6. @H

    Je vous remercie c’est toujours un plaisir de vous lire. Vous m’incitez à prolonger, approfondir et rechercher. Je me joins à vous pour conseiller la lecture de Marc Bloch. Un homme bien; selon mes catégories: « les moins que rien, les pas grand chose et les gens bien ».

    Je reviens sur « la Caverne de Platon ».

    J’ y reviens parce que vous touchez du doigt un de mes « vices » ou une de mes « particularités d’écriture » et ceci me donne l’occasion de présenter mes excuses aux lecteurs et en même temps d’expliquer quelque chose d’important. Quelque chose d’important qui vaut « mode d’emploi », car je cède à ce vice assez souvent et voici l’occasion d’y insister.

    Cette utilisation désinvolte de l’allégorie de la caverne m’impose de m’expliquer.

    Je n’utilise pas l’aspect littéral de l’allégorie ou le mythe de la « Caverne ». Je n’y réflëchis même pas tant c’est un automatisme. Je trace une association d’idée, comme on le fait en écriture automatique. J’aborde la question de la Vérité, du Savoir et des Essences et je l’associe au monde de Platon ou certains connaissent, ont accès et à partir de là, dominent. Ceci débouche, en terme d’association sur le monde que je stigmatise, celui des Maîtres.

    Tout cela m’est tellement familier que je ne prends pas la peine de conduire le lecteur, je me borne à le mettre en position de s’intéresser à cette histoire de « Caverne ». Presque pour planter un décor dans sa tête. Pour le plonger dans un certain contexte. En fait la formulation est secondaire en regard que ce que je veux pointer. Presque comme si je voulais inciter le lecteur à aller y voir de plus près.

    A certains moments, dans certains textes, j’écris verticalement, en vertu d’une logique qui se déroule et qui se veut convaincante, persuasive. Je recherche les liaisons, les articulations entre les propositions.

    A d’autre moments j’écris horizontalement, allusivement pour créer un contexte, des associations d’idées, une ambiance. Le mot qui est le plus adéquat pour décrire ce que je vise est « allusivement ».

    Comme en fait je n’écris pas et que je dicte, sans me relire, il y a des raccourcis, des blocs de pensée qui restent dans leur gangue, qui ne sont pas travaillés ou présentables. Vous avez mis le doigt sur un de ces blocs non travaillés.

    En plus vous m’avez incité à approfondir l’allégorie de Platon et son utilisation par Socrate.

    je pense que la distinction entre le Réel et les illusions est dépassée. Si on reste à cette distinction, on ne comprend pas les ressorts fondamentaux de la propagande, laquelle est, pour moi, la marque de l’année 2014. Si je devais donner un nom à l’année 2104 je lui donnerais le nom de « 2014, l’année du triomphe de la propagande ».

    Le fondement de la propagande, et donc de la domination, ce n’est pas la distinction entre le Réel et l’illusion. Platon et Socrate n’avaient pas accès aux découvertes de la théorie de la Communication. Non, le fondement de la propagande, c’est la disjonction. C’est le fait de séparer le réel de sa symbolisation qu’elle soit verbale, écrite, imagée ou musicale. On sépare le Réel de ce qui est censé le symboliser, le refléter et on le remplace par un symbolisation fausse, truquée, orientée. Donc c’est plus radical et plus pernicieux que la séparation entre le Réel et l’illusion. C’est pour cela que « 1984 » vise juste quand il propose de changer le sens des mots pour contrôler les esprits. Pourquoi? Parce que nous sommes des êtres dominés par la symbolique; ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes, c’est la pensée et nous pensons avec des mots, des symboles. Ces symboles nous constituent, modifient notre être, notre être en tant que sujet.

    Merci

  7. En gros vous avez raison , vous soulignez là , une tendance de fond . Je pense pourtant qu’il serait encore plus pertinent de remplacer socialisme par socialisation .
    Du fait que l’issue pour étre libérale , devra , partir du bas , contre cette socialisation qui est perverse socialement , et qu’elle impose une attitude plus sociale pour les nouveaux entrepreneurs , une formule pour çà me semble tenir la route : penser global , agir local .

    Je pense au fond que socialisme et libéralisme ne s’oppose pas , ce sont leurs interprétations partielles et tendancieuses qui s’opposent .

  8. C’est exactement par là qui se crée une méthode de communication qui nous bouge dans des fausses routes. Nous pensons que la liberté est bien, c’est un mot que presque tout le monde accepte comme un bon mot, et par là on peut faire passer tout ce qui est le contraire même de la liberté. Nous pensons à la paix et cela se passe avec les mêmes techniques: on va faire une mission de paix ça veut dire nous allons frapper.
    Cette méthode est pire que une simple attitude à vendre des illusions comme du réel, c’est faire des symboles un lévier pour bouger les peuple dans la direction décise, et donc pour la dominer en faisant semblant que elle ne l’est pas.

    • la méthode est même pire que le détournement la réalité: c’est l’inversion des valeurs, le carnaval

      contrat d’avenir (de chomage)
      pacte de responsabilité
      investissement d’avenir (vente de l’or par sarko pour précisément hypothequer notre avenir…)
      le vivre ensemble …. (alors que l’otan dit que poutine veut envahir l’europe et que les politiciens a rrachent de la « main d’oeuvre » du fond de l’afrique et envahissent l’europe avec)
      la solidarité
      les hautes autorités qui n’ont d’autorité que le nom

      la totalité du langage umps ,les sigles signifient leur contraire!

      le plus dingue n’étant pas les politiciens mais à mon avis les publicités à télé des banques

  9. « Le fondement de la propagande, et donc de la domination, ce n’est pas la distinction entre le Réel et l’illusion. Platon et Socrate n’avaient pas accès aux découvertes de la théorie de la Communication. Non, le fondement de la propagande, c’est la disjonction. C’est le fait de séparer le réel de sa symbolisation qu’elle soit verbale, écrite, imagée ou musicale. On sépare le Réel de ce qui est censé le symboliser, le refléter et on le remplace par un symbolisation fausse, truquée, orientée. Donc c’est plus radical et plus pernicieux que la séparation entre le Réel et l’illusion. C’est pour cela que « 1984 » vise juste quand il propose de changer le sens des mots pour contrôler les esprits. Pourquoi? Parce que nous sommes des êtres dominés par la symbolique; ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes, c’est la pensée et nous pensons avec des mots, des symboles. Ces symboles nous constituent, modifient notre être, notre être en tant que sujet. »

    M.Bertez, je vous rejoins pleinement; ce que vous nous expliquez j’avais cru le comprendre chez Nietszche dans ‘l’antéchrist » quand il nous parle de « transvaluation des valeurs », celle-ci n’est pas que sémentique bien qu’elle soit le germe de la pensée, de l’action concrète et qu’in fine elle se synthetise en symbole.

    Le systeme, dans lequel nous sommes collectivement inclus, semble d’une certaine maniere etre autonome tout comme la folie tient la barre celui chez qui elle domine. La servitude est chez nos maitres de par sa dimension faustienne, motivée en cela par l’hybris un fait établis, mais elle se projète dans toutes les strates de la hiérarchie sociale car nul n’échappe véritablement au systeme, le systeme agit dans un environnement géographique extremement élargis avec plus ou moins de prégnance, sans que l’on puisse dire avec affirmative qu’il existe un coeur-systeme localisé. Le socialisme d’aujourd’hui semble etre la forme dégénérée, entropisée, du systeme capitaliste poussé qu’il est dans une symptomatie dissolvante des cadres traditionnels de la perception/conception du monde et de ce qu’elle nous renvoie de la vision de sois. Le systeme est globalisant il phagocyte les esprits et les convertis aux lanternes mondaines: les maitres sont les porteurs de lumieres de l’ici-bas ils véhiculent des vérités manipulées, tronquées.

    Le systeme est un Frankensten qui a échappé à ses géniteurs, il y a chez les géniteurs des éléments substratifs analogues à ce que l’on retrouve dans le systeme et c’est de cette réciprocité que se déduit un égrégore (inconscient collectif selon une catégorie humaine psycho affective ad-hoc ) surdéterminant cet étrange appareillage.
    Ce qui fait moteur à cette réalité est la nature perverse des désirs qui anime ces etres et par extension le systeme/egregore dont on percoit et subit les effets. Il semble que la frontiere se soit dissoute entre réalité de l’état de veille et celle du reve en tout cas chez nos maitres et le clergé qui le sert. L’idéal de puissance ne se dissocie pas de celui de jouissance et quand rien ne vient entraver cette jouissance par je ne sais quelle frustration, empecheuse de tourner en rond comme l’ourobouros, alors le reve le plus délirant est projetable dans la réalité tangible et participe de notre environnement.

    Mais fondamentalement comme le mentionne C.G JUNG dans « l’ame et la vie », « Meme parmi les europeens tres civilisés, il se trouve une quantité disproportionnée de gens anormalement inconscients dont une grande partie de la vie se déroule en un état d’inconscience. Ils savent ce qui se passe en eux, mais ils ne savent pas ce qu’ils font ou ce qu’ils disent. Ils ne peuvent rendre aucun compte de la portée de leur action. Ce sont des gens qui se trouvent anormalement inconscients, donc dans un état primitif. Mais alors qu’est ce qui les rend conscients? Quand ils recoivent un coup de baton sur le nez, alors ils deviennent conscients: quelque chose se passe et c’est cela qui les rend conscients: ils ont été fatalement heurtés, et alors la lumière se fait en eux. »

    Le systeme s’emballe et entraine à sa suite maitres, clergé et tout le petit peuple. Le peuple/grenouille a de plus en plus chaud et déjà des tetes émergent qui prennent conscience de la grande fraude intellectuelle et spirituelle qui opère à leur détriment, on cherche les mots justes qui fairont les bonnes définitions, mais tout cela nécessite du temps pour se déconditionner. Discriminer le bon grain de l’ivraie n’est pas chose aisée mais M.Bertez vous y contribuez grandement et je vous en suis gré. Etre une grenouille est une responsabilité que le sujet ignore, elle renvoie aussi bien à l’ignorance crasse qu’à l’orgueil de l’etre; elle est la plus fidele expression de la primitivité qui contient l’Homme au périmetre restreint de ses instincts, pourtant le choc violent qui semble s’annoncer va etre une formidable occasion de réveil collectifs et on aura droit probablement aux 5 étapes du deuil vécus collectivement avec des situations barbares à la clé…

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