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Les Clefs Pour Comprendre du Mardi 17 Février 2015: Libéralisme, un épouvantail construit de toutes pièces Par Bruno Bertez

Les Clefs Pour Comprendre du Mardi 17 Février 2015: Libéralisme, un épouvantail construit de toutes pièces Par Bruno Bertez 

La crise,  les crises sont produites par le dirigisme, l’étatisme et le constructivisme, pas par le libéralisme. Le libéralisme est auto-régulé, auto-correcteur par le jeu des prix et des destructions créatrices. 

Les gens de gauche imputent la crise actuelle au  libéralisme, voire, pour certains, à une sorte d’ultra-libéralisme. Les gens de la pseudo-droite font de même, eux qui ne défendent pas le libéralisme, et baissent la tête honteusement quand on leur en parle. N’est-ce pas Monsieur Juppé? 

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Le libéralisme n’a rien à voir avec la crise actuelle. Pas plus avec les malheurs de la Grèce qu’avec la destruction en cours de la France, n’en déplaise aux Zemmour et autres. Il n’a rien à voir dedans puisque toute la construction européenne et le système financier qui en sont issus sont dirigistes et même constructivistes ! Ils ont été conçus pour forcer, pour lutter, pour s’opposer aux forces et au libre jeu des marchés. 

L’instrument de ce constructivisme étant la monnaie imposée, qui ne reflète pas les valeurs et les productivités locales, mais celles des pays dominants. L’organe qui manie l’outil du dirigisme constructiviste est la BCE. Le libéralisme et une véritable économie de marché auraient détruits depuis longtemps toutes ces constructions et toutes les fausses valeurs qui en découlent. Il aurait également détruit toutes les structures monopolistiques, anticoncurrentielles, qui se sont développées à la faveur de ces constructions.

Le libéralisme a pour fonction de permettre la découverte des prix, c’est à dire des valeurs sociales efficaces nécessaires pour guider l’action des agents économiques. Chaque mot est important : valeurs, sociales, efficaces, nécessaires.

Depuis sa construction, l’Europe est arque-boutée pour s’opposer aux vrais prix de marché, aux valeurs et aux prix qui résulteraient de la confrontation libérale et à l’allocation efficace des ressources. L’Europe est une construction anti-libérale et, en même temps, anti-démocratique car les deux vont de pair.

Les citoyens et les médias réfléchissent  à l’aide des outils forgés par les anti-libéraux. La technique est simple, les ennemis de la liberté créent des concepts bidons, ils leurs donnent vie et ce sont ces concepts enserrent la réflexion ! Et cela prend ! Pourquoi ? Parce que dans les ennemis de la liberté, il y a le Très Grands Capital et la Classe Ploutocratique et c’est elle, ce sont eux qui donnent le « la »  dans les médias. 

En France, on parle de libéralisme et d’ultra-libéralisme sur la base de ce qu’en disent Le Monde, Médiapart et le Figaro! 

Aucun système libéral n’aurait imposé une monnaie unique, ou financé les déficits des pays du sud. C’est parce qu’il y avait la promesse implicite de la stabilité dirigiste et étatiste de l’euro que ces pays ont été financés. Les Banques ont joué et parié à l’abri ou en raison de cette promesse, de cette promesse d’empêcher les lois du marché de jouer, voilà la vérité. Elles ont parié sur la réussite des forces anti-marché. Elles ont parié sur la rigidité et la solidité du corset.

En 2010, un système libéral aurait précipité la faillite correctrice des pays du sud et ainsi ils auraient pu se reconstruire, avec des pertes et des dettes bien moindres. C’est le dirigisme qui a refusé la sanction de la destruction des dettes irrécouvrables et ainsi les a capitalisées et accumulées.

Ce dirigisme est toujours allié du vieux, de l’inefficace et des prébendes. 

Le dirigisme a la prétention de remplacer le jeu des forces du marché, l’information véhiculée par les marchés, par le cerveau des technocrates et fonctionnaires et celui des politiciens.  Il s’oppose aux vrais prix et donc entretient jusqu’au drame de la crise, les fausses valeurs. Ce dirigisme est foncièrement ennemi de l’innovation, laquelle détruit tout ce qui est inadapté et périmé et qui ne mérite pas économiquement de vivre.

Avez-vous entendu parler de « la destruction créatrice »? La destruction créatrice est le processus de remise à plat des fausses valeurs. Et il est essentiel dans le système libéral. Et c’est parce qu’il est juste et douloureux qu’on le refuse.

L’analyse critique du libéralisme et l’analyse critique de ce que les socio-démocrates appellent le libéralisme sont deux choses différentes.

Les socio-démocrates ont construit une fausse vision du libéralisme qui leur convient, c’est cette vision tronquée qu’ils critiquent.

Tant et si bien que les gens, même de bonne foi, reprennent leurs critiques sans se rendre compte que le libéralisme, ce n’est pas cela.

Nous avons entrepris l’analyse critique du Système Kleptocratique, Système du Capitalisme Financier, pour bien montrer que nous ne vivions pas en système libéral et démystifier les critiques des socio-démocrates.

Le système du Capitalisme Financier est le successeur du système des années 70 du Capitalisme Monopoliste d’Etat, le CME. Dans le système du CME , l’action de l’Etat vise à faciliter la réalisation du profit par l’intervention étatique et la collusion politiciens/grands managers/fonctionnaires/élites cooptées. C’était en France le temps du règne des Ambroise Roux, des Dejouany  et leurs comparses. Tout sauf capitalistes et libéraux, ces gens. C’étaient la collusion parfaite entre le monde politique, le Patronat et… les médias. On pillait les fonds publics au profit des plus forts, des plus monopolistiques. Ah ! Les éminences grises d’alors !

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Dans le capitalisme financier, on franchit une nouvelle étape et on facilite l’optimisation du profit et la reproduction du capital par la monnaie et l’action de la Banque Centrale. Un nouveau complice est venu rejoindre la clique du CME, ce complice, c’est le personnage du Banquier Central.. Dans le CME, on pillait l’Etat par l’alliance entre les Politiques, les Polytechniciens et l’Enarchie. Dans le Capitalisme Financier, on pille la monnaie, la Banque Centrale, l’Epargne par l’alliance entre la Politique, la Bureaucratie domestique et internationale et les Banques TBTF.

Si vous ne comprenez pas cela, vous ne pouvez pas avoir d’analyse politique efficace et vous ne pouvez pas proposer de solution à la crise.

Pour dépasser ses contradictions, le ralentissement de la croissance, la chute du profit et la montée du chômage,  le Système a, dans les années 60/70, accompli une mutation, il s’est financiarisé. D’abord aux Etats-Unis, puis en France, grâce à l’entourage de Bérégovoy, reclassé plus tard… dans les banques.

Il a été créé du crédit pour suppléer l’insuffisance du pouvoir d’achat des salaires et des ressources d’épargne. Il  a fallu repousser les limites de la création de dettes, casser les classes sociales traditionnelles et produire un nouveau système politique, le système social-démocrate alterné, le SSDA,  tantôt de droite, tantôt de gauche, en rejetant les extrêmes. Ce système a pour ciment la consommation, mais non plus la consommation liée aux besoins, mais la consommation liée à l’économie du désir.

La crise de 2008 est une nouvelle contradiction du système, elle marque la limite du système de la financiarisation. On ne peut continuer à accumuler les dettes, il faut trouver un moyen pour en détruire, soit par la croissance nominale, c’est à dire l’inflation, soit par la violence destructrice, c’est à dire par l’impérialisme belliqueux.

Tout cela n’a rien, mais rien à voir avec le libéralisme.

Le libéralisme dont on parle en France n’est pas un libéralisme, c’est un épouvantail construit de toutes pièces, de bric et de broc, pour les besoins de la propagande et afin de valider et de crédibiliser la montée du système de la sociale-démocratie alternée, celle des Valls et des Juppé.

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BRUNO BERTEZ Le Mercredi 18 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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22 réponses »

  1. Bonjour,

    Lecture revigorante en cette période bien grise. Pour paraphraser Churchill, je dirai que « le libéralisme est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres déjà essayés! ».

    « Le libéralisme a pour fonction de permettre la découverte des prix, c’est à dire des valeurs sociales efficaces nécessaires pour guider l’action des agents économiques. Chaque mot est important : valeurs, sociales, efficaces, nécessaires. » Entièrement d’accord. On peut en rajouter un, le plus important, c’est celui de « responsabilité ». Sans « responsabilité », pas de libéralisme possible ni même envisageable. Dans ce pays, on en est aux antipodes. Il n’y a qu’à voir comment le pouvoir judiciaire, relégué et maintenu au rang de simple autorité, est traité (la palinodie de l’affaire Tapie et de son traitement en est le meilleur exemple. Le Droit peut finir à être dit mais aucun pouvoir politique, gauche ou droite, n’a intérêt à ce que les délais de traitement soient raccourcis. Quant à voir un jour les responsables condamnés, on peut toujours attendre. Un autre exemple se trouve dans le texte Macron: ce dernier souhaite voir des juges professionnels siéger aux Prud’hommes. Où les prendra-t-il? Ils ne sont déjà pas assez nombreux pour assumer leurs tâches traditionnelles, environ 1500 vont partir à la retraite dans les années à venir et le recrutement est indigent). Nous pouvons constater au quotidien que, face à une société qui part en lambeau, on ne trouve jamais un responsable (je recommande chaudement la lecture de « la Grève » d’Ayn Rand où cette situation est parfaitement décrite). C’est pourquoi je crois utile de déclarer que la vraie opposition actuellement, réside bien entre un libéralisme assumé et un social-conservatisme ou conservato-socialiste (avec toutes les excroissances que vous citez) qui étouffe ce pays d’une chape de plomb et le conduit à la ruine. Quoi de plus conservateur, en effet, que la droite jacobine ou la très grande majorité de la gauche (PS en tête), dont le point commun réside dans un attachement immodéré au maintien des rentes. Comme ils nous croient toujours dans notre caverne, pieds et mains attachés, ils pensent que nous nous contenterons encore longtemps du théâtre d’ombre qu’ils nous livrent au quotidien. Leur réveil risque d’être très difficile.

    Bonne journée

    • @H

      Je rebondis sur le caractère central de la notion de responsabilité en système libéral. Plus on évolue vers le libéralisme et plus se renforce l’exigence de responsabilité. Plus on s’enfonce dans le socialisme, dirigisme, étatisme, plus la responsabilité se dilue. Il suffit de lire Kafka ou Courteline pour prendre des auteurs encore proches.

      Dès lors que quelqu’un vient vous imposer un comportement ou un choix, votre responsabilité glisse. Votre responsabilité est atténuée. Elle ne disparait pas complètement car vous avez toujours eu le choix d’accepter les injonctions de l’extérieur ou de les refuser; mais il est vrai que le prix à payer si vous refusez peut être très élevé et ceci atténue votre responsabilité lorsque vous cédez aux injonctions. Tout le monde n’est pas Antigone et ne brave pas l’autorité au risque de la mort.

      Je pense que l’on ne devrait jamais dissocier le couple liberté/responsabilité. Au plan philosophique et éthique, c’est une évidence. La revendication de liberté ne se justifie et ne se défend que si on accepte la responsabilité qui va avec. C’est la dignité de l’être humain.

      Mais nos sociétés modernes pratiquent la disjonction à grande échelle. Là ou deux éléments sont inséparables, la modernité qui gît au coeur du monde de la parole, se permet de dire on peut avoir ceci sans avoir sa conséquence, on peut disjoindre. Le monde moderne bientôt disjoindra tellement qu’il fera croire que l’on peut avoir la vie sans avoir la mort.

      Ainsi on peut établir des systèmes sociaux fondés sur le Tiers payant généralisé.

      Ainsi on peut avoir un gouvernement qui tantôt proclame la continuité de l’Etat quand cela l’arrange et qui tantôt décrète, ce n’est pas moi, c’est le précédent

      Ainsi on peut dire tous les hommes sont égaux, mais tous ne sont pas responsables de ce qu’ils font, il y en a qui sont un peu moins responsables que les autres. Bref on peut revendiquer l’égalité, mais en même temps, instituer des classes de sous hommes.

      Ainsi on peut reconnaitre la même dignité à tous les êtres humains, mais exonérer certains de leurs responsabilités lors des situations d’exception ou lorsqu’ils sont en situation de Pouvoir.

      Nos sociétés ne s’intéressent plus aux débats moraux, silence on gère et on « manage », c’est le règne des médiocres Macron, ectoplasmes sans épaisseur. . Ces gens ne se rendent pas compte que c’est en élevant les citoyens, les peuples qu’on les gouverne, pas en les rabaissant.

      Même lorsqu’il s’est agit d’oser galvauder le terme de « responsabilité » à l’occasion du fameux Pacte du même nom, personne n’a relevé, ne s’est interrogé sur la question de savoir si le chef d’entreprise pouvait être considéré comme responsable ou non responsable de l’embauche ou de la non-embauche.

      A croire que dans ces mondes de pseudo-gestionnaires , sans morale, sans vision, sans conception de l’homme, réfléchir est devenu un handicap.

      • Réintroduisons la morale par le biais de la responsabilité

        La notion de responsabilité appliquée aux dirigeants politiques est complexe. Il ne faut pas confondre la responsabilité morale avec la responsabilité juridique. Bien souvent le peuple porte un jugement sur la culpabilité morale, sur l’éthique d’un comportement et d’une décision et il est scandalisé.

        Bien souvent aussi, le personnel politique présenté devant les tribunaux est exonéré et le peuple ne comprend pas.

        Cela tient à plusieurs éléments:

        -la responsabilité juridique ne recouvre pas la responsabilité morale
        -la justice est humaine, fable, faillible, intéressée
        -le ministère public est partial, non indépendant
        -le carriérisme est une donnée que l’on ne peut nier
        -le juge n’a pas la capacité d’auto-saisine
        -la généralisation du deux poids deux mesures.

        J’insiste sur ce dernier point tout en précisant que la liste n’est pas limitative.

        On ne le dit pas assez, nous sommes en situation de crise et de guerre. Les Pouvoirs ont plus d’informations que les citoyens et ils le savent. La doctrine des Pouvoirs est que le Pouvoir d’Etat se définit essentiellement par le droit de prendre des mesures d’exception dans les cas de guerre ou de menace extrêmes: C’est la doctrine de Karl Schmitt, juriste préféré d’Hitler, qu’implicitement les Etats ont tous adoptés. La forme la plus perverse étant l’invocation à tout bout de champ, de la fameuse Raison d’Etat.
        En vertu de cette doctrine, on peut tout faire du moment que l’on invoque un intérêt supérieur de la nation. A noter que l’on peut même l’invoquer quand on a pour objectif de liquider la Nation comme le veulent Hollande et Valls, auquel cas on remplace la Nation par n’importe quelle idéologie à la mode dans la société civile manipulée.

        Ce dernier point, les pleins pouvoirs justifiés pat la doctrine de Karl Schmitt me semble le plus important en terme de civilisation; il justifie la recette de la tyrannie qui est : « la fin justifie les moyens ». Et il exonère de toute responsabilité le monde politique, puis administratif, puis militaire, puis policier, etc. En chaine, cela gangrène toute la société.
        Ce qui frappe, c’est la morale à deux vitesses des socialistes, des socio-démocrates! Ils sont humanistes et posent des principes tombés du ciel comme l’égalité, mais ils récusent d’autres principes bien plus avérés et utiles en société, comme les principes éthiques. En fait en développant l’idée que les Pouvoir ont tous les droits, ces gouvernements s’octroient le droit de bafouer des principes millénaires ou des acquis de la civilisation. Ils adoptent une attitude survivaliste, c’est à dire, ils se rallient … à la loi du plus fort, au « œil pour œil dent pour dent » qui sont pourtant aux antipodes de leurs crédos fondateurs.. On le voit avec l’ex-pacifiste Hollande devenu un va-t’en guerre.

        Dans l’exercice du Pouvoir concret, tous ces gens se renient, se contredisent et c’est pour cela qu’en termes humains, moraux, civilisés ils sont illégitimes. La survie des sociétés repose sur la préservation de ce qui est commun et ce qui est commun, ce sont les Grands Principe. Détruire les Principes au nom des nécessités de la survie est une erreur historique, on le voit avec l’évolution des conflits au Moyen orient déclenchés par les Etats-Unis. Le cynisme a créé une situation inextricable.

        La responsabilité se situe à l’intersection du collectif et de l’individuel, elle est au centre de la vie en société.

  2. Excellent Bruno Bertez! J’aime; vous commencez par une image de Ron Paul sur le ring! et votre premier paragraphe résume tout sur le penchant français actuel au dirigisme, Je partage tout cela. Voir mon blog « libéralisme quesaco? »
    http://libres2112.blogspot.fr/
    Cordialement

  3. Comprendre, grâce à vos analyses, oui, par contre, apporter des solutions…. on sait tout ce qui ne va pas, cette Europe est une vaste .. je dirais un cheval de troie pour les puissants. Les politiques sont une vaste mafia, si on n’entre pas dans leur jeu on se fait éjecter (exemple Bernard Tapie). Il n’y a que la force d’un peuple qui puisse leur couper la tête. Ils le savent. Alors cette force est biberonnée d’inepties alors, que devient-elle cette force? Quoique l’exemple Grec puisse fournir un espoir.

  4. La fabrication des serfs

    Il y a un lien démontré par tous les auteurs, philosophes, sociologues et économistes, entre les libertés économiques et la, ou les, libertés individuelles.

    La multiplication des interventions de l’Etat, de son Administration et de ses fonctionnaires a pour objectif et pour effet de vous obliger à faire ce que vous ne feriez pas spontanément. En fait, ils vous tordent le bras en continu. A la fin, être tordu devient une seconde nature.
    Nos sociétés évoluent de façon perverse. Elles empilent règlements, lois, obligations, à un point tel que, même les plus vertueux sont incapables de vivre sans multiplier, à leur insu, les infractions, les fautes, les entorses. Toute personne qui gère ou a géré une entreprise en a fait l’expérience, il est devenu impossible d’être dans les clous.

    Les pouvoirs, au fond, s’en fichent et je dirais même qu’ils le savent et que c’est pour cela qu’ils font semblant, de temps à autre, de « libéraliser », de promettre de réviser le carcan administratif, de simplifier, etc. Bien entendu, toute simplification et toute libéralisation n’a pour effet que d’empiler une nouvelle couche de complexité et de coûts.

    Mais c’est l’objectif inconscient, non pensé, du système. Son objectif n’est pas de faire respecter les règles de la vie en société, de la vie économique, non, son objectif est de faire de vous des sujets obéissants. Voilà le grand mot. Il faut fabriquer des sujets, des serfs, des gens qui intériorisent le fait que, quoi qu’ils fassent, ils sont en faute. On construit une nouvelle humanité qui, peu à peu, s’habitue à ne plus réaliser ses libres choix, s’habitue à être épiée, surveillée, et comme le dit Orwell s’habitue à être vue quoi qu’elle fasse, au point que cela devient une seconde nature, craintive et que cela se substitue à l’instinct. L’homme nouveau se fabrique sous vos yeux, sous leurs caméras, sous leurs écoutes, sous le joug de leurs tonnes de lois et règlements.

    C’est en quelque sorte, la fabrication des Marines américains transposée à la société civile. Pour fabriquer un Marine, il faut briser l’homme, l’être humain qui est en lui: qu’il ne soit plus que « Yes Sir ». Nous ne sommes même plus dans des techniques, des conditionnements, nous sommes dans l’intrusion, la prise de possession de l’individu.

    Ne vous y trompez pas. Quand vous dites, mais moi je m’en fiche, je fais ce que je veux, c’est faux. Vous ne faites pas que vous voulez car, au fond de vous, vous savez que vous êtes en faute. Même ceux qui ne culpabilisent pas sont affectés parce que ces règles, nous ne pouvons les ignorer, elles finissent par nous être constitutives. Celui qui dit, moi je m’en fiche, n’est pas un être libre, cela devient, cela fait de lui, un être qui transgresse. Il perd cette sorte de légèreté de l’âme que donne la liberté.
    DSK, malgré son amoralité ou immoralité, sait qu’il ne fait pas bien, il sait qu’il transgresse en ne respectant pas ses esclaves-partenaires sexuelles.

    Dans un système de liberté fondé sur la confrontation des prix, des offres des demandes, qui expriment les préférences des individus, il n’y a nul besoin de multiplier les directives, les lois, les plans, les contrôles et les punitions. Dans un système libéral, cela fonctionne sur l’adhésion alors que, dans les systèmes étatiques, cela fonctionne sur la coercition/contrôle/sanction.

    Il est évident que l’adhésion des citoyens est une condition du fonctionnement du système. Et la multiplication des déviances, des gens qui n’intériorisent pas les règles de la vie en société, des marginaux de toutes sortes, qu’ils soient nationaux ou importés, est un facteur de dislocation de la société. Un facteur de dislocation de la société qui donne prétexte aux dominants pour vous dominer encore plus, vous!

    Même si vous ne buvez pas, vous êtes soumis aux contrôles d’alcoolémie, même si essayez de ne pas tricher le fisc, vous être contrôlé, même si vous respectez les autres et l’humanité qui est en chacun de nous, vous êtes abreuvés des insanités de Valls et de Cazeneuve qui s’adressent à vous comme si vous étiez anti-arabes ou antisémites… même si… On peut énumérer ici tous les actes de votre vie.

    Il y a un lien entre, d’une part, l’adhésion des citoyens aux règles sociales et, de l’autre, la capacité de la société à intégrer les déviants, les marginaux, les importés. Plus une société perd de sa capacité à intégrer et plus il faut faire de lois, de règlements, plus il faut imposer, contrôler et punir.
    Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en multipliant les lois, les règlements, les contrôles, les sanctions, ils font de vous, d’un coup de crayon, d’un vote scélérat, ils font de vous des déviants. Des dissidents ou des serfs.

    Et s’il n’y en a pas assez, ils en importent, car c’est l’une des fonctions du Grand Remplacement. Importer des gens qui sont difficiles à intégrer et ainsi avoir la justification de nouvelles mesures. Le Grand remplacement est un moyen de justifier de nouvelles lois, de nouveaux règlements, d’imposer de nouvelles façons de penser, bref, c’est une arme à leur disposition dans la grande panoplie de la mise en servitude des peuples. Ils accueillent, ils fabriquent les in-intégrables.

    C’est un processus, une technique, qui bientôt va leur donner le droit de supprimer la liberté de parole sur Internet. Haro sur les dissidents. Ils fabriquent tout cela, tout comme ils fabriquent les fraudeurs en haussant les impôts au-delà du raisonnable.

  5. Le libéralisme déplait aussi parce qu’il reconnait la variabilité naturelle, la volatilité, l’évolution.
    Je remarque qu’il y a actuellement une grande peur de ces choses, que ce soit pour le réchauffement climatique dont on ne voit que des catastrophes ; la peur de la baisse du pétrole qui détruit les recettes fiscales ; la peur de la fin du contrôle des changes et des taux alors qu’elle spolie les épargnants, les assureurs, les entreprises, les débouchés ; la peur de l’innovation technologique qu’on est prêt à censurer pour préserver des rentes ; le libre-échange qui n’amènerait que délocalisations et chomage. Tout changement apporte son lot de conséquences, bonnes et mauvaises, mais on ne voit que les mauvaises, celles-ci sont insupportables et on croit qu’on peut les empêcher…
    On est un peu comme un enfant qui refuse de grandir parce qu’il ne voit que les mauvaises choses de l’age adulte…

    • Votre propos est intéressant, je vous invite à le compléter par une interrogation sur l’usage que vous faites du « On ». Est ce vous, est ce l’autre, l’Autre en général, l’usage de l’impersonnel n’est jamais innocent.

      La démystification, le dévoilement du « On », comme celui du « il » de « il faut » est une opération très productive.

      Là ou il y « on » , il y a blocage, résistance à remettre en question.

      • Concernant le « On » ; les militaires ont une formule bien à eux mais ô combien pertinente :  » « On » est un con ». « On », c’ est l’ autre et ce n’ est surtout pas moi. Quand on dit qu’ « on » fera, les choses ne sont jamais faites.

        « On », c’ est le « Je » qui se sent impuissant, qui capitule face à la masse.

        Pour ma part, le « On » de Darth PH11, c’ est Monsieur l’ Archétype du médiatiquement correct, omniprésent sur nos écrans/journaux/tablettes, mais en lequel PERSONNE ne se reconnait. Tiens, il serait temps d’ en prendre conscience.

        En parlant avec les gens, dans le vrai monde, on réalise vite que pratiquement PERSONNE n’ achète ce prêt-à-penser politiquement correct. Cette armée de « On », d’ abrutis au service du système qui croient leurs politiciens n’ existe pas, ce n’ est qu’ une ombre.

        J’ espère m’ être exprimé clairement et avoir fait avancer un peu le débat car j’ aime ce blog du fond du coeur.

        Avec toute ma gratitude.

  6. La grande faiblesse du libéralisme vient de ce qu’il ne peut pas fonctionner tout seul : il lui faut un shérif. Un shérif qu’on doit payer… Et c’est là que commencent les embrouilles. Le libéralisme ne peut lutter efficacement contre les tendances mafieuses de l’humanité. Le shérif sera acheté à un moment ou un autre et on obtiendra le résultat habituel archi prévisible : le capitalisme de connivence avec ses variantes socialistes ou même communistes car, rappelons-le, le communisme n’est qu’un capitalisme d’état. Tant que l’argent existe, le capital est présent (par la force des choses). Celui qui ne comprend pas ça a des problèmes de cortex. Jamais un régime capitaliste d’état (communiste) n’a aboli l’argent ou le système bancaire. CQFD.

    CONCLUSION : le libéralisme authentique est intrinsèquement instable au même titre que la démocratie authentique qui présuppose l’égalité intellectuelle, morale et autres des citoyens entre eux. D’où l’existence de leurs formes dégradées, mais relativement stables.

    • Bonjour,

      Il y a une référence à la destruction créatrice, son auteur a tout prédit de l’équilibre forcément instable entre capitalisme, socialisme et démocratie (titre de l’ouvrage).

      Ce que les socialistes ont retenu de Marx c’est qu’il pourrait parasiter une société libérale juste en exacerbant les pulsions les plus misérables de l’âme humaine : jalousie, envie, veulerie.

      Cdlt

    • Vous proférez des inexactitudes flagrantes d’un ton très assuré, cela ne remplace ni la réflexion, ni la démonstration.

      je passe sur le « il faut » un sheriff qui tombe du ciel comme la pluie.

      je passe sur l’erreur qui consiste à confondre la définition conceptuelle d’un système, la démocratie, avec la réalisation concrète de ce système.

      je passe sur l’assimilation abusive du communisme à un capitalisme d’Etat et sur la confusion entre libéralisme et capitalisme

      je passe sur l’absurdité qui consiste à confondre le concept de capital avec celui d’argent et /ou de monnaie.

      Le réel enfin n’est pas une forme dégradée de la pensée comme l’indiquez dans votre dernière phrase. Ce qui existe c’est le réel , un point c’est tout. Et la forme idéelle, l’abstraction est un passage à la limite qui dépouille le réel de tout ce qui est contingent, imparfait pour accéder à l’universel de la symbolisation conceptuelle.

      Pour simplifier, le libéralisme ou la démocratie dont nous parlons n’existent bien sur pas à l’état parfait-ce sont les mots qui sont parfaits- ils existent en tant que Projets humains, en tant qu’objectifs vers lesquels on veut tendre.

      Qui a dit : le pire ce n’est pas l’ignorance, mais la certitude du savoir?

    • Raison pour laquelle le shérif doit avoir le moins de pouvoirs possibles. Le problème est que par démagogie ou tout simplement par manque de prudence et de culture, on cherche à étendre les pouvoirs de ce shérif, parce qu’à priori, cette extension de ses pouvoirs ont trouvé une justification à la résolution d’un problème du moment… Les dictatures existent parce qu’on les a justifié et qu’on n’a pas pu voir les conséquences de la perte des libertés.

      Quis custodiet ipsos custodes?, disait-on déjà à Rome… Mais qui gardera ces gardiens ?

    • « : le libéralisme authentique est intrinsèquement instable au même titre que la démocratie authentique qui présuppose l’égalité intellectuelle, morale et autres des citoyens entre eux. D’où l’existence de leurs formes dégradées, mais relativement stables. »

      Vous avez vraiment lu l’article ?

      « L’analyse critique du libéralisme et l’analyse critique de ce que les socio-démocrates appellent le libéralisme sont deux choses différentes.

      Les socio-démocrates ont construit une fausse vision du libéralisme qui leur convient, c’est cette vision tronquée qu’ils critiquent.

      Tant et si bien que les gens, même de bonne foi, reprennent leurs critiques sans se rendre compte que le libéralisme, ce n’est pas cela. »

  7. Voici qui rejoint votre analyse, il me semble. Aux lecteurs attentifs d’apprécier les nuances et de se former !

    La fable de l’ultralibéralisme

    L’accusation est sévère. On aurait depuis 20 ou 30 ans (l’époque Reagan) démantelé les services publics pour donner libre champ à la concurrence sauvage dans des domaines qui sont de l’ordre du service public. C’est ainsi que les États se seraient dessaisis de la gestion de questions aussi essentielles que la gestion de l’eau, les moyens de communication, etc. et auraient « vendu » au privé les infrastructures publiques pour que de grands groupes industriels et financiers s’y créent de nouveaux secteurs de rentabilisation. Comme ces groupes n’existent que pour faire du profit, ce dernier s’est introduit là où il n’a pas sa place et plutôt que de « services publics » nous avons partout de nouveaux marchés bien plus onéreux pour le consommateur. La vie en est devenue incroyablement plus chère. Il faut en revenir, dit-on, à une prise en mains de nombreux secteurs par l’État qui les retransforme en véritables « services » publics.
    Légende que tout cela.
    La réalité de base n’est pas la privatisation, c’est la croissance infinie des services administratifs. Mais à la fin des années 1970, on se rend compte que l’État coûte cher, de plus en plus cher. On ne voit plus comment assumer ces frais à l’année l’année. Une des solutions retenues a été de procéder à des mises en concession. En France, la première expérience s’est faite dans le domaine des autoroutes. Avec toutes les excuses habituelles aux impôts nouveaux : un nouvel impôt n’est jamais que provisoire, temporaire ; c’est au bout de quelques années, quand tout le monde s’est habitué, qu’on le pérennise. Il en a été ainsi des péages autoroutiers, qui ne sont rien d’autre qu’un impôt. La même voie est suivie quand il faut installer des stations d’épuration d’eau : les administrations se déchargent des investissements sur des gestionnaires qui en échangent « achètent » le droit de percevoir annuellement les redevances. Qu’en est-il de l’électricité, des télécommunications, de la poste etc. ? Le même processus est en cours. Partout l’administration quitte la première ligne.
    Mais où se trouve la décision ?
    Il est certain qu’en procédant de la sorte, les États ont masqué un temps l’énormité des dettes qu’ils con-tractaient. En même temps, il faut bien voir qu’ils ont certes vendu cash la rente à étaler sur des années, mais ils n’ont cédé que du vent, sous la forme de concessions. La décision ultime leur reste. Producteurs ou distributeurs d’électricité peuvent se « libéraliser » autant qu’ils veulent, le prix de l’électricité est réglé par décision ministérielle ! Et en même temps qu’EDF vous vend le KWH à 1, il vend le même produit à 0,5 aux industriels et à 0,2 sur le marché international, en étant obligé de le racheter aux particuliers producteurs (éoliennes ou panneaux solaires) tantôt 1,2 tantôt 0,8. Qu’est-ce qui règle ce monde absurde ? La concurrence ? Que nenni ! des décisions proprement administratives.
    Un des facteurs de cette évolution a été la mutation du travail administratif. Pendant des dizaines d’années, on a convaincu les paysans que le meilleur avenir pour leurs enfants était d’avoir le certificat puis de passer un concours pour entrer dans l’administration. Il y a vingt ans, le moindre village de France avait un bureau de poste avec percepteur, conseiller financier et bien sûr chef de bureau. Il fallait payer ce personnel, auquel il fallait des bureaux, qu’il fallait chauffer, etc. Aujourd’hui, les postes sont fermées, mais par la vertu des TUC et autres emplois aidés le moindre village a une dizaine d’employés, là où il y a un demi-siècle le maire lui-même passait un coup de faux ; la femme de l’instituteur entretenait les locaux scolaires et s’occupait des enfants qui ne pouvaient rentrer chez eux le midi ; les utilisateurs nettoyaient les chemins et les réparaient le cas échéant ; quand il y avait un gros coup à donner pour une canalisation ou une infrastructure, les hommes du village étaient mis à contribution le samedi, tous ensemble. J’ai pris des exemples au hasard. Il est clair que le développement des administrations a constitué une sérieuse marge de nouveaux consommateurs, mais surtout une inquiétante masse de faux frais. La pseudo libéralisation qui vient de prendre place a été en fait une rationalisation qu’il a fallu organiser par la bande pour ne pas prendre de front les fameux syndicats. On sait que pour échapper à sa propre réglementation – car il est bien connu que si quelqu’un ne respecte ni la Loi ni ses propres règlements, c’est l’administration elle-même – les pouvoirs créent des associations loi 1901. Belle liberté accordée au peuple de s’associer simplement, quand on sait que plus de la moitié des associations existantes sont créées à l’initiative des services publics et ont ainsi indirectement la concession de secteurs entiers de la vie collective, ce qui y permet tous les petits arrangements entre amis imaginables, sans oublier les tractations financières qui les accompagnent. Eh bien, un même type d’arrangements vient d’être conclu avec des sociétés commerciales, un point c’est tout ! C’est à ça que se réduit la fameuse « doctrine » de l’ultralibéralisme. Mais en la combattant pour maintenir les privilèges du fonctionnaire, les partisans du tout-État ne sont pas à un argument près pour faire passer leur message : « retour à Keynes ! »
    Voyez notre histoire sur le long terme. Ce qu’on appelle le libéralisme du XIXème siècle apparaît par rap-port au siècle suivant comme le royaume du laisser-faire… alors que le XIXème a connu, sous l’égide libérale en plus, une croissance constante des services administratifs, une extension considérable du domaine d’action de l’État. La mobilisation de la Société au service de l’État en 1914 n’est pas sortie du bâton d’un magicien… elle est la suite de ce marché de dupes qui a continué au XXème siècle où on a baptisé socialisme la création d’une véritable économie de guerre en temps de paix à l’initiative des États. Cette économie n’a rien de plus à voir avec la Gauche que le soi-disant mouvement de libre-échange du XIXème siècle n’a eu à voir avec la Droite. Mais on continue à jouer ce petit jeu qui ne fait illusion que chez les non initiés et qui a aujourd’hui un avantage considérable : répandre dans l’opinion publique la croyance que le salut du « Peuple » est dans l’État !

    Maltagliati
    lettres fantasques n°9, novembre 2011

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