Art de la guerre monétaire et économique

David Stockman : « L’économie mondiale est sur le point de disjoncter »/ Les obligations d’Etat US devraient reprendre leur hausse(Pierre Leconte)/ D’un saut de puce dans le gouffre(Charles Gave)/ Si la Fed n’a rien à cacher, elle n’a rien à craindre(Ron Paul)

David Stockman : « L’économie mondiale est sur le point de disjoncter »

david stockman global economy crack up« David Stockman a travaillé comme directeur de l’Office of Management and Budget sous la présidence de Ronald Reagan. Peu de gens comprennent l’économie mondiale mieux que lui. Sur le blog financier Peak prospérité, Stockman affirme que l’économie mondiale se trouve désormais dans une phase de « crack-up » (« disjoncter ») et ce, pour ces quatre raisons :

1. Le nombre croissant d’actions désespérées de répression financière des banques centrales

Chaque semaine, une nouvelle banque centrale du monde abaisse ses taux d’intérêt jusqu’à les rendre négatifs pour tenter de faire repartir l’économie. Plusieurs pays ont mantenant des taux d’intérêt négatifs. Selon Stockman, cela ne pourra pas durer : les banques centrales ont perdu le contrôle et elles se sont engagées dans une course vers la chute, élaborant des théories de plus en plus contradictoires au fur et à mesure.

2. La volatilité et le désordre croissants sur les marchés financiers

Au cours des 3 derniers mois, les marchés boursiers se sont comportés comme des marins ivres. Mais derrière, ce ne sont qu’un paquet de robots et de traders qui font tout de ce qu’ils peuvent pour interpréter correctement les graphiques et les données. Le marché boursier est totalement déconnecté de l’économie réelle. Les taux d’intérêts sur les obligations souveraines sont devenus irrationnels, dit Stockman. Ils ne tiennent que par la seule promesse de Draghi que la BCE en achèterait massivement. Mais tous les pays européens sont pris dans le piège de la dette, les risques sont énormes. Ajoutez à cela la possibilité que l’euro ne survive pas. Bientôt, les banques centrales pourraient faillir, et le marché subira alors une sévère correction pour refléter les risques réels induits par toutes ces dettes, et les perspectives peu réjouissantes de l’économie mondiale.

3. La déflation mondiale et les cours mondiaux des matières premières

Les investissements sont maintenant suspendus, ce qui est susceptible de provoquer une énorme déflation sur les matières premières et les prix des produits industriels. Le minerai de fer ne vaut plus que 60 dollars, alors qu’il avait atteint un cours de 200 dollars à son apogée. Le Baltic Dry Index, qui décrit la vitalité du transport maritime, se trouve à son point le plus bas depuis le krach de Lehman Brothers, d’abord en raison d’une chute de la demande, mais aussi en raison d’une surcapacité provenant d’une construction excessive de vraquiers pendant la période où les banques centrales ont inondé le monde avec de l’argent bon marché. Jamais dans l’histoire, il n’y a eu un tel surplus d’investissements, et une telle surcapacité dans l’exploitation minière du minerai de fer, les vraquiers, les aciéries, les usines d’aluminium, et ainsi de suite …

4. Une demande anémique en raison des montants de dettes

Selon McKinsey, la dette du monde s’élève désormais à 200.000 milliards de dollars, comparativement à 140.000 millions de dollars au début de la crise. Depuis 2008, la dette totale mondiale a augmenté de 60.000 milliards de dollars. Mais au cours de la même période, le PIB mondial ne s’est développé que de 15.000 milliards de dollars, et il ne s’élève qu’à 70.000 milliards. Autrement dit, près de 60.000 milliards de dollars de dettes ont été générés grâce à l’impression de monnaie des banques centrales, alors qu’à peine 15.000 milliards de dollars de PIB supplémentaires ont été créés. Autant de dette nouvellement créée, pour un rendement aussi faible…

Enfin Stockman cite l’exemple de la Chine, qu’il qualifie de « stupéfiant ». En 2000, la dette du pays se montait à 2.000 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle atteint 28.000 milliards de dollars. En 14 ans, la dette de la Chine a été multipliée par… 14.Nulle part dans l’histoire, on ne trouve un exemple aussi frappant, et il est peu probable qu’une économie largement guidée par un système étatique rigide ait pu générer 26.000 milliards de dollars de dette supplémentaire sans que cela s’accompagne d’inefficacités massives et d’erreurs multiples dans le système.

Au moment de la crise de 2008, la Chine se targuait d’un PIB de 5.000 milliards de dollars. Depuis cette époque, il a doublé, alors que la dette est passée de 7.000 milliards de dollars à 28.000 milliards de dollars. Le PIB n’a donc augmenté que de 5.000 milliards de dollars, alors que la dette, elle, a progressé de plus de 20.000 milliards de dollars.

« Ce sont des déformations extrêmes non tenables, si l’on peut employer ce mot, qui ne fait qu’hurler +Danger à l’approche !+. Le chaos est arrivé. Et sa résolution ne va pas être jolie jolie», conclut Stockman ».

Dans un commentaire publié fin janvier, Bill Gross, qui a rejoint Janus Capital, s’inquiétait lui des «distorsions du capitalisme», caractérisées par une déflation à court terme et une croissance anémique, créant d’importants risques qui se révéleront au moment de la «partie finale du jeu». Plus direct, l’investisseur Marc Faber, cité par Moneynews, estimait quant à lui que l’on se trouve dans une «gigantesque bulle des actifs financiers» qui peut éclater à tout moment.

PeakProsperity.com, le 15 février 2015 – Traduction par Express.be

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2015/02/17/david-stockman-leconomie-mondiale-est-sur-le-point-de-disjoncter/

Le très massif QE européen (entre 1.000 et 1.400 milliards d’euros), que la BCE va prochainement commencer de mettre en place, a déjà eu comme effets d’empêcher toute reprise de l’euro/dollar US (qui reste bloqué entre 1,11 et 1,1540 depuis début février 2015) et de faire monter les obligations d’État européennes et les actions européennes, en dépit de la nouvelle crise entre la Grèce et l’UE et de la faiblesse de la croissance économique en Europe et ailleurs, étant donné que la liquidité massive qui va être prochainement injectée dans la zone euro a déjà déconnecté les prix des actifs financiers européens de la réalité. La vérité c’est que les banques centrales réussissent encore à gagner du temps en imprimant toujours plus de fausse monnaie qui n’enrichit qu’une toute petite caste de financiers ou d’investisseurs (le 1%) sans pour autant assurer une croissance économique soutenue parce que la création monétaire reste dans « la trappe à liquidités ». Tous les prix sont faussés et cela peut encore durer longtemps. La finance mondiale est devenue VIRTUELLE, ni vous ni nous n’y pouvons rien !!! 

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https://confoundedinterest.wordpress.com/2015/02/15/the-shills-are-alive-m1-and-m2-velocity-plunge-as-risk-premium-index-explodes/

http://www.moneynews.com/StreetTalk/Leading-Indicator-Economy-Growth/2015/02/19/id/625718/

http://www.moneynews.com/StreetTalk/wholesale-prices-energy-PPI/2015/02/18/id/625413/

http://www.advisorperspectives.com/dshort/updates/PPI-Headline-and-Core.php

Si les actions européennes sont vraisemblablement promises à une hausse supplémentaire soutenue, du seul fait de la création de liquidités massives en euros qui n’ira évidemment pas dans l’économie européenne réelle en déflation mais se placera en bourse (« la trappe à liquidités »); en revanche les obligations d’État européennes, une fois que les taux allemands à 10 ans actuellement à 0,33% auront atteint zéro % ou un taux voisin de zéro % courant mars-avril 2014, devraient rechuter puisqu’il n’y aura plus rien à gagner en achetant lesdites obligations (et même beaucoup à perdre puisque le QE fera nécessairement chuter l’euro/dollar US vers la parité). C’est alors, à notre avis, que les investisseurs européens et internationaux se précipiteront en masse pour acheter les obligations d’État US (au surplus valorisées dans un dollar US orienté à la hausse contrairement aux obligations d’État européennes valorisées dans un euro orienté à la baisse), les taux US à 10 ans étant à 2,11% donc bien plus rémunérateurs que les taux allemands à 10 ans. Sont aussi évidemment candidats à l’achat d’obligations d’État US les investisseurs de tous les pays dont les banques centrales ont instauré des taux courts négatifs (Suisse, Suède, Danemark, etc.) et des pays émergents.

Delamarche sous-estime le potentiel de hausse des actions européennes mais devrait avoir raison d’acheter les obligations d’État US:

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-croissance-europacnne-faut-il-crier-a-la-reprisea-22-1602-446609.html

http://www.marketwatch.com/story/china-buying-more-long-term-us-debt-2015-02-19

Qu’adviendra-t-il alors de l’euro déserté par les investisseurs obligataires? Finira-t-il par se désintégrer entre un « euro-deutschemark » et plusieurs « euros nationaux » étant donné que la politique de QE européen consacrera la re-nationalisation des politiques monétaires en zone euro (la BCE aura 20% du QE à sa charge et les banques centrales nationales européennes en auront 80% à la leur)? Ce qui aura pour conséquence une divergence extrême entre les différents taux d’intérêt à 10 ans de chaque État dans la même zone monétaire, dont les économies se sépareront de plus en plus au gré de la différenciation extrême des conditions de crédit qui les affecteront… C’est-à-dire d’aboutir au contraire de ce à quoi l’euro était supposé conduire. A notre avis, l’euro a déjà échoué dans la mesure où les deux dogmes sur lesquels il reposait (l’indépendance de la banque centrale et l’interdiction pour elle de financer les déficits des États-membres) ne sont plus que fictions. Autant revenir aux monnaies nationales qui pourront être gérées conformément aux nécessités de chaque pays.

Les corrections à la hausse des taux US à 10 ans et donc des obligations d’État US (TLT, TMF, etc.) à la baisse intervenues depuis début 2015 (tout à fait normales et saines compte tenu de leurs mouvements un peu excessifs de 2014) à notre avis se terminent et nous avons commencé à reprendre des positions à la hausse sur le TMF vers 86 (puisque nous étions sans positions, ayant vendu au dessus de 105 toutes celles que nous avions achetées courant 2014). D’autant que la Federal Reserve n’a aucune intention de relever ses taux à court terme, que le pétrole brut poursuit sa chute et que l’or et l’argent-métal comme le franc suisse (les actifs supposés « refuges » mais ne l’étant plus parce que porteurs de cash flow négatif) baissent nettement aussi, ce qui suffit à maintenir les pressions déflationnistes aux USA et ailleurs.

http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-02-18/many-fed-officials-inclined-to-stay-at-zero-longer-minutes-show

http://www.moneynews.com/Personal-Finance/federal-reserve-economy-rates-fears/2015/02/19/id/625628/

http://www.moneynews.com/StreetTalk/Fisher-Saudis-oil-price/2015/02/13/id/624627/

Le TMF, après 38,20% (selon la formule de Fibonacci) de correction de sa hausse de 2014, est à « un juste prix »:

tmf

Nous sommes particulièrement négatifs sur l’or (devenu un actif politique que les USA et leurs alliés occidentaux ne veulent à aucun prix laisser monter) en 2015 qui, à notre avis, devrait hélas casser son plus bas de 2014 (ce qui contribuera, avec la fixation de taux négatifs par plusieurs banques centrales et leur répression financière des agents économiques, à « l’euthanasie du rentier »). Nous conseillons donc de ne pas garder d’or ou d’argent-métal.

L’0r et l’argent-métal sont toujours en tendance baissière:

gold

gold pl

A noter que, depuis début 2015, les actions US (très sur-achetées) se sont plutôt stabilisées parce que les investisseurs commencent à en sortir pour acheter les actions européennes (QE européen oblige) et que l’achat de TMF est un excellent de moyen de gagner de l’argent si finalement la correction à la baisse des actions US se produisait. Il y a d’ailleurs déjà pénurie d’obligations d’État des pays les plus développés -USA, Allemagne et quelques autres- (il se pourrait même que la BCE et les banques centrales nationales européennes dans le cadre de leur prochain QE n’en trouvent pas suffisamment à acheter !!!) qui restent à notre avis le meilleur placement tant que les taux US à 10 ans n’auront pas chuté bien en dessous de leur plus bas de 2012 vers 1,38%, niveau auquel il y aurait alors lieu de prendre l’essentiel de ses profits.

Important:

http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-02-17/draghi-s-qe-crusade-seen-challenged-by-hoarders-amassing-bonds

Nous avons, par ailleurs, commencé d’acheter (en plus du TMF) un panier d’actions européennes à cash flow positif (de préférence exprimées en dollars US) d’entreprises européennes les mieux placées tant dans leur niche d’activité que dans leur positionnement international (en évitant soigneusement toutes celles liées de près ou de loin à l’énergie, au pétrole, aux matières premières et aux activités minières).

http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-02-17/soros-adds-to-dow-sells-ypf-exits-apple-shares-during-quarter

Quand j’étais enfant, l’histoire du polytechnicien qui arrachait les pattes d’une puce une à une et qui donnait l’ordre à la  pauvre bête de sauter me faisait toujours rire. La puce sautait à chaque fois sauf quand elle n’avait plus de pattes et la conclusion imparable était qu’une fois toutes les pattes arrachées, la puce devenait sourde.

Nous en sommes là en Europe en particulier.

Nous avons arraché toutes les pattes du système des prix au travers de manipulations grotesques et technocratiques des taux de change et des taux d’intérêts, la puce (le système  des prix) n’a plus de pattes et les banquiers centraux considèrent que pour qu’elle saute, il faudrait lui mettre un ressort en dessous, avec des taux d’intérêts négatifs, ce qui est totalement idiot, même si c’est ce que leur suggèrent leurs modèles mathématiques dont chacun a pu constater les résultats époustouflants depuis une quinzaine d’années.

Car l’économie est une branche de la Logique et non pas des Mathématiques. Essayons donc de raisonner calmement sur cette idée complètement saugrenue de taux négatifs ou nuls.

Des taux négatifs impliquent que le futur est certain et que le passé est incertain, ce qui est d’une imbécillité foudroyante. Personne ne peut rien changer au passé : comme le disait les Grecs anciens : «Sur le passé, les Dieux eux-mêmes n’ont pas d’empire » et quant à dire que le futur est certain, on a vu les résultats de cette belle idée avec le Socialisme Scientifique. Les taux négatifs ne sont qu’un nouvel avatar de l’idée Marxiste que le futur est connaissable.

En réalité, les taux d‘intérêts permettent l’introduction DU TEMPS et donc de l’incertitude dans le calcul économique. Car le futur est porteur d’incertitudes. Les taux d’intérêts sont censés nous protéger contre cette inconnue. Des secteurs entiers de l’économie ont été bâtis pour essayer de gérer cette incertitude, ce qui permet à  l’économie de fonctionner tant bien que mal.

Essayons de comprendre comment des taux négatifs vont influencer les secteurs de l’économie dont l’existence ne se justifie que par cette incertitude liée au temps.

Commençons par le secteur bancaire.

Les banques reçoivent des dépôts dont je supposerai pour la commodité de la démonstration qu’ils peuvent, en théorie, être retirés à tout moment. Dans la pratique sauf en cas de panique bancaire, ces dépôts sont assez stables. Le rôle des banques est de prêter cet argent «potentiellement instable» de façon «stable» en prenant un risque de «duration» (prêter de l’argent à cinq ans avec des dépôts au jour le jour) auquel s’ajoute bien sur un risque de signature.

Ce double risque est couvert par le fait que l’argent à cinq ans sera plus cher que l’argent au jour le jour et qu’un débiteur risqué payera plus qu’un débiteur qui ne présente aucun risque. Une grande partie de ce double risque est couvert par le fait que l’argent emprunté par la banque (les dépôts) sera bien meilleur marché que l’argent qu’elle va prêter, ce qui couvre, au moins en partie, le risque que certains débiteurs ne payent pas.

Si les taux à  cinq ans sont très supérieurs au taux à  trois mois pour les obligations d’Etat, une forte partie de la rentabilité de la banque viendra de l’arbitrage entre le 3 mois et le cinq ans et cette rentabilité permettra à cette même banque d’amortir tout ou partie des pertes qu’elle ne manquera pas de connaitre sur la partie des prêts qu’elle aura consenti au secteur privé. Une courbe des taux pentue, comme chacun le sait, favorise les activités de prêts des banques.

Si par contre les taux à cinq ans pour l’emprunteur sans risque (l’Etat local) sont négatifs, la seule solution pour la banque sera de monter massivement les taux d’intérêts sur les emprunteurs à risque puisque la possibilité de subventionner les taux des prêts en jouant la différence entre le 3 mois et le 5 ans sur les prêts sans risque a disparu. Des taux négatifs pour les obligations d’Etat déclenchent donc une hausse des taux réels pour les emprunteurs du secteur privé, et amènent automatiquement à un ralentissement économique. Des taux négatifs brisent en fait la capacité des banques à effectuer leur travail d’intermédiation «temporel» entre les déposants et les emprunteurs et ne peuvent qu’amener à une baisse des prêts et donc de la rentabilité de la banque et de là, à un ralentissement  durable de l’économie.

Le seul gagnant est l’Etat qui lui emprunte à un taux négatif, ce qui veut dire que l’épargnant au lieu de financer le secteur privé local subventionne la hausse des dépenses gouvernementales dont chacun sait depuis Keynes qu’elles sont porteuses de croissance, comme l’exemple de l’URSS l’a amplement démontré.

Venons-en  maintenant à l’épargne longue telle qu’elle est déployée par les compagnies d’assurance ou les caisses de retraites.

Contrairement aux banques, dont une grosse partie de la rentabilité provient du levier qu’elles prennent (elles « empruntent » des dépôts qu’elles prêtent avec une forte marge), quand on parle des assurances ou des fonds de pension, on parle de gens qui dans l’ensemble investissent leurs fonds propres ou ceux de leurs clients  soit pour indemniser les assurés en cas de catastrophe, soit pour verser des retraites.

Dans ce cas de figure, les intervenants ne pratiquent en général que peu d’effet de levier et investissent donc ce qui correspond à  des fonds propres. Les « risques » pris sont  en général à duration très longue. Si la banque centrale manipule les taux longs pour les amener à un niveau anormalement bas, le modèle économique de tout ce secteur se brise et la faillite de nombreux intervenants est à craindre.

Prenons l’exemple de l’assurance vie en France, investie massivement en obligations de l’Etat Français.

Les taux sur le 10 ans sont à 0.6 %, ce qui ne couvre pas les frais de gestion des contrats.

Et pourtant, les assurés vont recevoir 2 % cette année.

Comment est ce possible ?

C’est tout simple.

Les obligations achetées il y a deux ou trois ans à 100 sont à 104 ou 105  et donc les assurés reçoivent leurs 2 %.

Mais il faut bien se rendre compte qu’il ne s’agit pas de rentabilité du capital, mais d’unremboursement du capital. Quand le stock d’obligations anciennes sera épuisé, les contrats d’assurance vie « rapporteront » une perte de 1 % au minimum chaque année. En fait,  les assurés-vie sont en train de bouffer leur capital et personne ne leur dit…

C’est exactement ce qui s’est passé au Japon ou deux assurances vie viennent de fermer.Et c’est tout à fait normal. L’épargne longue ne peut pas être rémunérée moins que l’épargne courte sans que le système économique n’implose.L’idée centrale du Keynésianisme, au pouvoir dans toutes les banques centrales des pays développés, est qu’il faut procéder à l’euthanasie du rentier puisque tous nos malheurs viennent de l’excès d’épargne dans le système.Forts de cette brillante idée, après avoir monopolisé l’épargne au profit des Etats, qui ne connaissent aucun problème quand il s’agit de dépenser à  tort ou à  travers,  nos gouvernements veulent maintenant la détruire pour que les Etats n’aient pas à rembourser.

Voila qui me parait inquiétant.

Dans les marchés financiers sont traités deux sortes de contrats juridiques :

-Des parts de propriétés, sur les actions,

-Des reconnaissances de dettes, sur les obligations.

Le moins dangereux des deux, aussi paradoxal que cela paraisse, c’est bien entendu des parts de propriété dans des entreprises cotées dans des circonscriptions ou le droit de propriété est encore reconnu. Les reconnaissances de dettes m’inquiètent, surtout en Europe et encore plus dans la zone Euro.

Mais, je ne suis pas sourd.

SOURCE ET REMERCIEMENTS: INSTITUT DES LIBERTES

http://institutdeslibertes.org/dun-saut-de-puce-dans-le-gouffre/

Si la Fed n’a rien à cacher, elle n’a rien à craindre Par Ron Paul

Depuis la création de la Réserve Fédérale en 1913, le dollar a perdu plus de 97% de son pouvoir d’achat, l’économie des Etats-Unis a subi une longue série de lourdes récessions et dépressions générées par la Fed, et le gouvernement a pris une ampleur dangereuse grâce aux politiques de monétisation de la dette de la Fed. Et pourtant, la Réserve fédérale continue d’opérer sous un linceul de confidentialité créé par le Congrès.

Il n’est pas surprenant que 75% du public américain soutienne les demandes d’un audit de la Réserve fédérale.

Les nouveaux dirigeants du Sénat ont promis de tenir un vote cette année quant à l’audit de la Fed, mais malgré le soutien indéniable du public, le passage de cette loi n’est en rien assuré.

La raison pour laquelle son passage pourrait être difficile est que les 25% d’Américains qui s’y opposent représentent certaines des plus puissants intérêts politiques du pays. Ces intérêts travaillent en coulisses pour tuer l’oiseau dans l’œuf ou le remplacer par un compromis sans aucune valeur. Ce compromis pourrait nous offrir une transparence limitée, mais elle empêcherait néanmoins les Américains d’apprendre la vérité sur les politiques monétaires de la Fed.

Selon certains opposants au projet de loi, un audit compromettrait l’indépendance de la Fed. Ceux qui voient les choses ainsi ne sont pas capables de pointer du doigt la moindre ligne dans le texte qui offre au Congrès une autorité nouvelle sur les politiques monétaires de la Fed. Plus important encore, l’idée que la Réserve fédérale soit indépendante de toute considération politique est absurde. Les économistes font souvent référence aux cycles économiques, qui ne sont rien d’autre que l’ajustement de ses politiques par la Fed pour aider ou mettre à mal des politiciens. L’ancien gouverneur de la Réserve fédérale, Arthur Burns, a exposé la vérité derrière la propagande qui englobe l’indépendance de la Réserve fédérale en disant que s’il n’avait pas su ce que voulait le président, la Réserve fédérale aurait « perdu son indépendance ».

Peut-être la Fed s’oppose-t-elle à un audit en raison de ce qui a été révélé de ses opérations ces dernières années. En 2010, dans le cadre de la loi Dodd-Frank, le Congrès a autorisé un audit exceptionnel de ses activités suite à la crise financière de 208. Cet audit a révélé qu’entre 2007 et 2008, la Fed a prêté plus de 16 trillions de dollars – plus de quatre fois le budget annuel des Etats-Unis – à des banques centrales étrangères et des compagnies privées influentes.

En 2003, l’ancien fonctionnaire de la Fed, Andrew Huszar, s’est publiquement excusé auprès du peuple américain pour son rôle dans « le plus gros plan de sauvetage de Wall Street de tous les temps » – le programme de QE de la Fed. Peut-on encore douter que la Fed agisse au bénéfice des élites ?

Malgré les améliorations présentées par les statistiques économiques (manipulées par le gouvernement), l’Américain moyen ne bénéficie par des programmes de QE de la Fed. L’échec abyssal du QE aux Etats-Unis est peut-être une raison qui a poussé la Suisse à délier son franc de l’euro suite à la publication de rapports selon lesquels la BCE serait en passe de lancer son propre programme de QE.

Le QE n’est que le plus récent chapitre d’un siècle d’échecs de la Réserve fédérale. Malgré ce sombre passé, les défenseurs de la Fed continuent de proclamer les bénéfices du système de réserve fédéral. S’il en existait vraiment, pourquoi refusent-ils encore de laisser les Américains en savoir plus au sujet de ses politiques monétaires ? Pourquoi la Fed se comporte-t-elle comme si elle avait quelque chose à cacher, comme si elle craignait un audit ?

Le peuple américain a suffisamment souffert des politiques monétaires de sa banque centrale. Il est temps d’auditer la Fed, et de la faire disparaître.

Daily Paul/24hgold Publié le 03 février 2015

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-si-la-fed-n-a-rien-a-cacher-elle-n-a-rien-a-craindre.aspx?contributor=Ron+Paul.&article=6271964428H11690&redirect=False

Les taux négatifs sont voués à disparaître PAR EMMANUEL GARESSUS

Les taux négatifs sont voués à disparaître Les ingérences des banques centrales s’accumulent, mais la conjoncture ne réagit pas. Ces interventions desservent leur cause puisque les lois du marché finissent par s’imposer. Les nouveaux outils technocratiques ne pourront empêcher l’irrémédiable

Les banques centrales regorgent d’idées pour relancer la demande. Mais la conjoncture ne réagit pas à ces ingérences. Et tôt ou tard, les outils technocratiques doivent être abandonnés sur l’autel du marché. En sera-t-il de même des taux négatifs?

«Le choc monétaire de janvier n’en est d’ailleurs pas un sur le long terme», a lancé à la presse Martin Sieg Castagnola, directeur financier du groupe Vontobel. Il est vrai que depuis le début des années 1970, le dollar a chuté de 4,30 francs à 0,93, la livre sterling de 10,3 francs à 1,43 franc et le mark de 1,2 franc à 0,55 (sur la base de la composition de l’euro).

Etrangement, les défenseurs d’une politique monétaire destinée à relancer la demande se veulent souvent d’inspiration monétariste. C’est aussi le cas de l’idée d’une distribution d’argent à la population. Elle affaiblit l’épargne et s’inscrit directement dans le courant keynésien.

C’est un Suisse, davantage connu aux Etats-Unis que dans nos régions, qui a créé le terme de monétariste. Il s’agit du libéral zurichois Karl Brunner (1916-1989), alors professeur à Constance. Il ne s’agissait pas de Milton Friedman, l’économiste de Chicago. Il est vrai qu’au début des années 1970, tous deux s’opposèrent au courant keynésien et critiquaient le rôle pro-cyclique des banques centrales.

Karl Brunner fut économiste à la BNS puis professeur à l’Université de Constance, ensuite à l’Université de Berne et enfin à Rochester, où il enseigna à Konrad Hummler. Il fut si insupportable aux yeux de la Fed que cette dernière lui interdit l’accès à son immeuble, raconte Steve Hanke, professeur à l’Université Johns Hopkins dans The Fed: The Great Enabler. Son éviction de la Fed ne manqua pas d’accroître la popularité du Suisse. Coauteur d’un ouvrage avec Allan Meltzer, Karl Brunner co-fonda le Shadow Open Market Committee, destiné à évaluer l’action de la Fed. A leur avis, les politiques de la Réserve fédérale contribuent trop souvent à déstabiliser plutôt qu’à stabiliser l’économie.

Pour ce monétariste, comme pour Milton Friedman, l’évolution des prix et de l’inflation est directement liée à la croissance monétaire. La croissance des agrégats monétaires doit donc correspondre à celle de l’économie. Les vrais monétaristes critiquent les manipulations de changes et de taux d’intérêt ainsi que la volonté des banques centrales de gérer le cycle conjoncturel. La BNS a d’ailleurs suivi cette politique jusqu’au début des années 2000.

Dans le débat sur les 50 nuances de monétarisme, Milton Friedman se plaçait parmi les défenseurs d’une politique strictement axée sur la croissance monétaire, alors que Karl Brunner acceptait un écart temporaire en cas de choc économique sévère ou de violent changement de la vitesse de circulation de la monnaie, écrit Thomas Mayer, dans Monetarists and Keynesians on Central Banking. Mais aucun des deux n’acceptait une politique discrétionnaire telle que celle que pratiquent aujourd’hui les banques centrales pour «anesthésier l’épargnant».

Les ingérences des banques centrales, utiles au moment de la crise de 2008, ont persisté et se sont accentuées. Elles se sont traduites par une stagnation mondiale, mais personne n’ose émettre un doute sur les bienfaits de cet activisme. «L’histoire économique est souvent écrite par les banquiers centraux», fait valoir Steve Hanke.

Cette longue stagnation s’explique par la modeste évolution de la monnaie au sens large. Il faut savoir que les injections massives de liquidités se traduisent par une forte hausse de la monnaie de banque centrale, celle que Keynes appelait la monnaie d’Etat (M0). Mais c’est la forme la plus étroite de la création de monnaie. L’agrégat le plus large (Divisia M4: avec dépôts à vue, dépôts d’épargne, papier commercial et obligations à court terme du Trésor) n’augmente annuellement que de 2,2%, fin décembre 2014, selon le Center for Financial Stability. La croissance atone de M4 incitera peut-être la Fed à retarder un relèvement de ses taux d’intérêt. La cause de cette quasi-stagnation est réglementaire. On exige des banques commerciales qu’elles réduisent leur bilan ou augmentent leurs fonds propres. Le résultat prévisible se lit dans les statistiques: Depuis août 2008, l’offre de monnaie d’Etat a triplé, alors que la monnaie créée par les banques commerciales a diminué de 12,5%, fait valoir Steve Hanke. La politique économique prise dans son ensemble est donc restrictive et pénalise la demande.

Le retour à une politique monétaire «normalisée» prendra du temps. Les taux négatifs disparaîtront «parce que ce sont des créatures des banques centrales», nous explique Steve Hanke. Le propos est appuyé par Peter Bernholz. «Dans les années 1970, les taux négatifs ont grimpé jusqu’à 12%, mais ils n’ont pas été efficaces pour affaiblir le franc», a déclaré l’auteur du chapitre sur les années 1970 dans le livre du centenaire de la BNS, lors d’une table ronde, à Bâle. Mais les expériences technocratiques peuvent mourir lentement. A l’époque, elles persistèrent de 1971 à 1979.

Tant que l’euro ne dépassera pas 1,15 franc, Thomas Jordan sera soumis à de telles pressions politiques qu’il ne pourra pas laisser libre cours au marché. Lui-même ne pourra perdre la face et annoncer la fin des taux négatifs. Les jeux de pouvoir s’ajoutent en effet aux considérations techniques et ralentissent le processus.

SOURCE Le Temps 17/2/15

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/4cfcbc58-b60a-11e4-b703-7833333027ee/Les_taux_n%C3%A9gatifs_sont_vou%C3%A9s_%C3%A0_dispara%C3%AEtre

Autorisons la BNS à distribuer de l’argent! Par Michaël Malquarti

Afin de combattre efficacement le risque de déflation, je propose d’introduire un nouvel instrument de politique monétaire agissant directement sur la consommation: la distribution d’une ration monétaire individuelle

Depuis la crise de 2008, les banques centrales ont déployé des moyens sans précédent afin d’éviter une crise systémique, puis de combattre la déflation. Si le premier objectif a été atteint, on ne peut pas en dire autant du deuxième. Pourtant, les outils utilisés par les banques centrales à travers le monde se limitent aux champs d’action conventionnels que sont le marché des taux, pour agir sur l’investissement, et éventuellement celui des changes, pour agir sur les exportations nettes. Ce n’est donc pas par leur originalité que ces mesures sont extraordinaires, mais par leur ampleur. Or, ces actions sont controversées à plusieurs titres: elles suscitent des doutes sérieux quant à leur efficacité; elles créent des distorsions au niveau de l’allocation des ressources; enfin, elles nécessitent des mesures macroprudentielles – parfois liberticides et inéquitables – afin d’en atténuer les effets collatéraux indésirables.

L’investissement et les exportations nettes ne représentent généralement qu’une fraction relativement faible du PIB (en Suisse, en 2013, 23% et 12% respectivement). Celui-ci comprend encore deux autres composantes, les dépenses publiques courantes (11% du PIB) et surtout la consommation (54% du PIB), sur lesquelles les banques centrales n’agissent pas directement.

Afin de combattre efficacement le risque de déflation, je propose d’introduire un nouvel instrument de politique monétaire agissant directement sur la consommation: la distribution d’une ration monétaire individuelle. Il s’agit en fait de mettre en application de manière concrète et équitable le fameux hélicoptère de Milton Friedman – dans le cadre d’une expérience de pensée, celui-ci a proposé de combattre la déflation en lâchant des billets de banque depuis un hélicoptère. Si ce concept est parfois évoqué, il prend presque toujours la forme d’une monétisation des dettes publiques. Ici, l’idée est radicalement différente: en pratique, chaque résident reçoit directement de la banque centrale une somme d’argent dont le montant et la fréquence éventuelle de renouvellement sont déterminés indépendamment du gouvernement et purement à des fins de politique monétaire. Il faut souligner qu’il ne s’agit pas de l’introduction d’un revenu inconditionnel, instrument de politique budgétaire dont le but est la redistribution des richesses et dont l’allocation est en principe stable en montant et dans le temps.

Ce nouvel instrument est libéral car chacun décide librement de l’utilisation de la ration reçue. Il est équitable car celle-ci, à défaut d’avoir la même utilité marginale, a le même impact pour tous. En outre, la ration augmente le pouvoir d’achat des ménages et les recettes fiscales sans augmenter le coût du travail ou le taux d’imposition, elle augmente la consommation tout en diminuant l’endettement. Enfin, étant donné que la banque centrale agit en toute indépendance, elle ne comporte pas de risque d’aléa moral particulier et garde intacte la nécessité de la discipline budgétaire.

La question du canal de distribution de cette ration n’est pas anodine et représente vraisemblablement la raison principale qui a empêché l’idée de Milton Friedman de dépasser le stade de l’expérience de pensée, en particulier si l’on veut que cet outil soit un vrai outil de contrôle pour la banque centrale. Or en Suisse, un tel canal existe: il suffirait de passer par l’assurance maladie de base, comme on le fait pour la redistribution du produit de la taxe sur le CO2. C’est simple, éprouvé et peu coûteux.

A titre d’exemple et pour donner un ordre de grandeur, en Suisse cette ration pourrait s’élever dans un premier temps à 100 francs par personne et par mois, c’est-à-dire, en termes annualisés, à environ 1,5% du PIB et, selon l’agrégat utilisé, à 1 ou 2% de la masse monétaire. Les moyens déployés seraient donc bien inférieurs aux achats de devises effectués par la BNS ces dernières années. En partant du principe qu’une grande partie de cette ration serait rapidement consommée, l’impact sur l’inflation devrait être ceteris paribus du même ordre de grandeur. En outre, l’introduction d’une telle ration, ou même la simple allusion à sa possible distribution, pourrait pousser les investisseurs étrangers à vendre la devise helvétique et donc à affaiblir le franc.

La Suisse peut jouer un rôle pionnier dans l’introduction de ce nouvel outil. Comme il comble aussi bien les partisans de la rigueur budgétaire que ceux du soutien au pouvoir d’achat, comme il n’entrave pas la dynamique du libre marché tout en améliorant le sort des plus démunis, il devrait obtenir un large consensus politique. De plus, l’exemple suisse pourrait inspirer le reste du monde, et en particulier nos proches voisins qui en ont encore plus besoin.

(Article paru dans la NZZ
du lundi 16 février).

Michaël Malquarti  Directeur Adjoint, Banque SYZ

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/112406fa-b60a-11e4-b703-7833333027ee/Autorisons_la_BNS_%C3%A0_distribuer_de_largent

 

1 réponse »

  1. Le 5 Mars 2015, l’indice CRB des matières premières était à 265,276. Le 6 Mars 2015, le même indice augmentait de 18,97 %…! en un jour…!! Du jamais vu. Attention à une période de stagflation qui pourrait bien commencer…!!?? avec toutes ses conséquences..!

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