1984

Réintroduisons la morale par le biais de la responsabilité Par Bruno Bertez (Actualisé le 21/2/15 à 12h15)

Réintroduisons la morale par le biais de la responsabilité Par Bruno Bertez (Actualisé le 21/2/15 à 12h15)

Il n’existe pas de liberté sans responsabilité. Le Libéralisme est en régression. Attaqué de l’extérieur par les socialistes et les socio-démocrates, miné de l’intérieur par l’affaissement de l’exigence individuelle de responsabilité. Nos sociétés se « défilent ». La disjonction se propage, gagne toute la société, on prend ce que l’on juge bon, on rejette ce qui est perçu comme mauvais.

Les capitalistes ont « oublié » leur responsabilité d’apporter la prospérité et de fournir des emplois! Les hindous nous apprennent qu’un arbre a toujours deux branches, une bonne et une mauvaise, mais nous, nous prétendons qu’ils n’en ont qu’une, la bonne évidemment. Nos sociétés de disjonction généralisée tentent, voire imposent l’artifice du rejet du négatif ailleurs.  Nos sociétés se caractérisent par un déficit grandissant de responsabilité. Le collectif a bon dos qui exonère toutes les lâchetés, tous les reniements et même, maintenant, les crimes. Nous soutenons que le couple liberté/responsabilité ne devrait jamais être dissocié, ce sont deux faces d’une même médaille.

La référence morale est de moins en moins évoquée, elle disparait même de la sphère politique. Pourtant nous soutenons que c’est de la régression de la responsabilité en politique que se développe l’irresponsabilité chez les citoyens. Il y a tache d’huile ou contagion d’exemplarité.

La notion de responsabilité appliquée aux dirigeants politiques est complexe. Il ne faut pas confondre la responsabilité morale avec la responsabilité juridique. Bien souvent le peuple porte un jugement sur la culpabilité morale, sur l’éthique d’un comportement et d’une décision du juge  et il est scandalisé.

Bien souvent aussi, le personnel politique présenté devant les tribunaux est exonéré et le peuple ne comprend pas. De plus en plus souvent, le cynisme est tel que les notions de responsabilité politiques ou administratives  sont carrément escamotées, la catégorie est nulle et non avenue derrière le rideau de fumée de l’intérêt soi-disant National. Et puis il ne faut pas oublier l’extension, l’envahissement par ce fameux pragmatisme qui caractérise les sociétés anglo-saxonnes.

L’irresponsabilité du personnel politique est socialement organisée, par le jeu des élections. Un clou chasse l’autre dit-on, et en politique, il est de bon ton de considérer que parce que l’on n’est pas réélu, cela suffit, c’est une sanction aux fautes, aux erreurs voire aux crimes. L’éponge passe, le compte est bon, il y a équilibre et solde de tous comptes.  

Devant les tribunaux, l’irresponsabilité est la norme. Cela tient à plusieurs éléments:

  • -la responsabilité juridique ne recouvre pas la responsabilité morale.
  • -la disparition des contrepouvoirs et relais de la démocratie, neutralisés par l’argent.
  • -la justice est humaine, faible, faillible, intéressée, il y des fautes et des erreurs.
  • -le ministère public est partial, non indépendant, politisé.
  • -le carriérisme est une donnée que l’on ne peut nier, il est présent dans les prises de décision.
  • -le juge n’a pas la capacité d’auto-saisine.
  • -la généralisation du deux poids deux mesures.

Nous insistons sur ce dernier point tout en précisant que la liste n’est pas limitative.

On ne le dit pas assez, nous sommes en situation de crise et de guerre. Les Pouvoirs ont plus d’informations que les citoyens et ils le savent. La doctrine des Pouvoirs est que le Pouvoir d’Etat se définit essentiellement par le droit de prendre des mesures d’exception dans les cas de guerre ou de menace extrêmes. C’est la doctrine de Carl Schmitt, juriste préféré d’Hitler, qu’implicitement les Etats ont tous adoptés. La forme la plus perverse étant l’invocation à tout bout de champ, de la fameuse Raison d’Etat ou de son avatar, le Secret Défense/Sécurité Nationale.

En vertu de cette doctrine, on peut tout faire, du moment que l’on invoque un intérêt supérieur de la nation. A noter que l’on peut même l’invoquer quand on a pour objectif de liquider la Nation comme le veulent les français Hollande et Valls, auquel cas on remplace la Nation par n’importe quel « isme », n’importe quelle  idéologie à la mode dans la société civile manipulée. Le « Droit de l’Hommisme » confère de nombreux et nouveaux droits.

Ce dernier point, les pleins pouvoirs justifiés par la doctrine de Carl Schmitt nous semble le plus important en terme de civilisation; il justifie la recette de la tyrannie qui est : « la fin justifie les moyens ». Et il exonère de toute responsabilité le monde politique, puis administratif, puis militaire, puis policier, etc. En chaine, cela gangrène toute la société. Malgré les Constitutions, on glisse vers des situations ou la question de la Constitutionnalité n’est même plus posée. Celui qui parle de la Constitution est pointé comme « ringard ».

Ce qui frappe, c’est la généralisation de la morale à deux vitesses des socialistes, des socio-démocrates! Ils sont humanistes et posent des principes tombés du ciel comme l’égalité, mais ils récusent d’autres principes bien plus avérés et utiles en société, comme les principes éthiques. En fait en développant l’idée que les Pouvoir ont tous les droits, ces gouvernements s’octroient le droit de bafouer des principes millénaires fondateurs, ou des acquis de la civilisation. Ils adoptent une attitude survivaliste, c’est à dire, ils se rallient … à la loi du plus fort, au « œil pour œil dent pour dent » qui sont pourtant aux antipodes de leurs crédos fondateurs.. On le voit avec l’ex-pacifiste Hollande, lequel avait glorifié les poilus rebelles de la Grande Guerre et qui est  devenu un va-t’en guerre sur 5 fronts différents. Hollande qui sème la guerre là-bas et qui s’étonne de récolter le terrorisme chez lui.

Ce que nous affirmons au niveau de la politique intérieure se retrouve au niveau de la politique étrangère, la puissance dominante piétine quotidiennement aussi bien les Grands Principes des relations internationales, que les Grands Principes de la Démocratie et impose un ordre fondé sur la seule défense de ses intérêts, sorte de super Réal Politik. Le viol des individus et des consentements est devenu réalité quotidienne.

Dans l’exercice du Pouvoir concret, tous ces gens se renient, se contredisent et c’est pour cela qu’en termes humains, moraux, civilisés ils sont illégitimes. Ils sont illégitimes et en profondeur ils sont perçus comme tels. Si les Grands Principes ne s’imposent plus à tous, alors, il n’y a plus de référence extérieure aux collectivités  humaines et seule dans les conflits, la violence peut les départager. La violence, le terrorisme surgissent et s’imposent quand les Grands Principes sont bafoués par ceux qui devraient donner l’exemple de leur respect absolu. Il y a  des lois supérieures aux lois humaines et   supérieures à la loi du plus fort. La survie des sociétés repose sur la préservation de ce qui est commun et ce qui est commun, ce sont les Grands Principe. Détruire les Principes au nom des nécessités de la survie est une erreur historique, on le voit avec l’évolution des conflits au Moyen Orient déclenchés par les Etats-Unis. Le cynisme a créé une situation inextricable.

La responsabilité se situe à l’intersection du collectif et de l’individuel, elle est au centre de la vie en société, mais aussi au centre de la constitution du sujet individuel, et c’est ce qui est bien souvent oublié. Nos sociétés se détruisent, de l’action conjointe de l’extérieur et  de l’intérieur.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 21 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON 

NI PUB, NI SPONSOR, NI SUBVENTION, SEULEMENT VO NOUS….SOUTENEZ CE BLOG FAITES UN DON

6 réponses »

  1. un député anglais a dit , en parlant des politiques nottament européens :  » vous octroyez des droits que vous refusez au peuple , vous vous enrichissez honteusement sur leur dos , etc etc , un jour , le peuple se retournera contre vous et ils vous pendrons ; nous savons tous qu’un jour il va nous falloir prendre une décision difficile : soit nous ne réagissons pas et restons esclave à vie de la racille d’en haut , soit nous prenons la décision de vivre libre tout en restant humain et honnête et alors il nous faudra éradiquer la pourriture avant qu’elle ne nous fasse la peau ; mon choix est fait , je ne serai pas esclave , jamais !!!

  2. « La référence morale est de moins en moins évoquée, elle disparait même de la sphère politique. Pourtant nous soutenons que c’est de la régression de la responsabilité en politique que se développe l’irresponsabilité chez les citoyens. Il y a tache d’huile ou contagion d’exemplarité. »

    Vous avez parfaitement raison et il me revient le souvenir de Confucius s’adressant à un haut fonctionnaire de l’empereur: Le peuple peut bien rester ignorant (paysans dans son immense majorité) ce qui importe c’est la haute moralité de ses élites, car il y a mimétisme entre le haut et le bas de la société et ce qui prime c’est la perception que l’on a de ses propres responsabilités morales en vue de quoi l’équilibre général dans la société est maintenu. Ce qui fait origine à l’équilibre c’est le sens que l’on donne à ses actes ceux ci reposant en amont d’une éthique, une morale et une persuasion de l’utilite de son rang.

    « La survie des sociétés repose sur la préservation de ce qui est commun et ce qui est commun, ce sont les Grands Principes. »
    Dans la societe moderne, les « grands principes » sont des dégérescences de principes spirituels plus anciens au contact duquel le materialisme en contamina l’essence pour n’en faire que des idéologies transvaluées. C’est ainsi que la « liberté » est bafouée sur l’autel du « 2 poids, 2 mesures », que le principe d' »égalité » est ramené au lissage du droit en faisant l’abnégation des genres: les moutons se doivent d’etre identiques, indistincts et conditionnés… uniformisés. Quant à la « fraternité » elle n’est valable qu’eu égard aux interets de l’élite, dans le suivisme collectif désiré et parfaitement drivé.

  3. Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte ; sous un mauvais gouvernement, la richesse est aussi une honte. Confucius

  4. Selon les pouvoirs dominantes pour dominer il faut du relativisme dans l’esprit des gens, c’est pour cela qu’il combattent. Tout doit être égal , pareil, une amalgame sans différences. Ils osent dire que nous sommes égals, tandis que non, nous sommes tout différents dès la naissance et jusqu’à la mort. Égalité des droit? Allons, le fils d’un ouvrier français et d’un millionnaire français n’auront pas les mêmes possibilités en termes d’école, de réseau, etc. Oui ils accéderont à l’école, en général. C’est bon, je ne critique pas ça, mais que on ne parle pas trop d’égalité, les différences sont …je dirai un gros mots.. elle sont naturelles! Mais la nature on l’a oublié comme on a oublié Aristote, mieux les Lumières.Un monde sans différences, sans identité, est un monde dominable, une amalgame sans racines, sans idées en commun, car il y a une seul idée, un esprit univoque. La morale c’est l’arme pour donner au gens ce repère. Aujourd’hui c’est par la morale que nous nous interrogeons, que notre esprit critique se pose des questions, que notre tête regarde la société et puis les valeurs qui font partie de la morale. La morale nous aide au discernement, cela est bien cela est mal. Or si la morale c’est l’État qui la fourni, alors elle sera la conséquence de ce qu’on veut faire passer, et pas l’origine des actions. Elle sera faite à l’image du pouvoir dominant hic et nunc. Et donc quelle tristesse de voir une morale qui est valide pour un moment d’histoire. Mais si la morale vient des hommes et sera assujetti à l’histoire, au temps.

Laisser un commentaire