Art de la guerre monétaire et économique

Humeur de Loup du Dimanche 22 Février 2015 : L’imbécile tactique de Tsipras Par Bruno Bertez

Humeur de Loup du Dimanche 22 Février 2015 : L’imbécile tactique de Tsipras Par Bruno Bertez

Ceci est une opinion, un billet d’humeur fondé sur les faits connus.

Nous hésitons à qualifier Tsipras le Grec de méprisable, nous lui laissons le bénéfice du doute encore quelques jours. En revanche, d’ores et déjà nous prenons le risque de dire que c’est un imbécile. Bref il a rejoint la classe des hommes politiques, celle ou l’efficacité n’est pas une priorité, celle où l’on croit que l’accord des parties est positif, même s’ il conduit à l’échec. Ah la fameuse priorité au dialogue chère aux politiciens. Peu importe que l’on se suicide, l’essentiel est de parler …avant.

Tsipras est un imbécile car d’emblée il s’est placé sur le terrain  de l’adversaire en implorant un subside pour faire les échéances les plus urgentes et tenir quelques semaines. Les adversaires ne sont pas stupides, ce sont des rapaces, ils ont tout de suite vu que c’était maintenant, tout de suite que Tsipras était en position de faiblesse en tendant la main. Ils n’allaient pas lui donner de quoi tenir ! Donc au lieu de lui laisser du mou, il lui ont passé la corde au cou, tout de suite. L’aide d’urgence sera liée, dès le départ, au reniement des promesses électorales. Et l’imbécile de Tspiras de commencer à mentir, à louvoyer et à donner dans le double langage comme un vrai politicien de la SSDA.

On se met à genoux, on remet les clefs de la ville et,de retour chez ce qui n’est déjà plus un chez soi, on va à la télé oser dire « nous avons gagné une bataille ». Et d’ajouter, hommage du vice à la vertu la banale idiotie « mais pas la guerre ».Et le ministre de l’économie qui dit : « les députés de Syriza accepteront la liste de mesures, même si elles ne remplissent pas les promesses électorales », déclaration complétée par un autre sous-ministre, qui ose dire que « les lignes rouges tracées par Syriza ne sont pas violées ». Ne viole-t-on pas la ligne rouge, la seule vraie importante, en empêchant que les 10 milliards restants du fond de soutien des banques soient utilisés pour soutenir l’économie ? C’est le cœur du problème : car il faut, pour réussir, divertir les ressources consacrées aux banques et aux banquiers pour les réinjecter dans l’économie productive.  Et cela les 19 Européens n’en veulent pas. Cela pourrait marcher et aller dans le sens d’une réussite de Syriza, or il faut qu’ils échouent.

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Tsipras a commis presque toutes les fautes qu’il pouvait commettre. Au lieu de prendre l’offensive  par des mesures concrètes, non conventionnelles qui mettaient à l’abri son maigre stock de munitions, il a voulu bluffer ; hélas, il n’a rien dans sa manche.  Et le seul atout qu’il avait, à savoir le soutien du peuple grec, va commencer à filer. Car c’est depuis le premier jour, la tactique Allemande, semer la division chez les Grecs, séparer Tsipras de sa base,  le pulvériser. Les Allemands ont toujours considéré que la majorité de Tsipras n’était que de circonstance, qu’elle volerait en éclats dès l’épreuve de réalité. N’en doutons pas un seul instant, les dominants ont mandaté des instituts de sondage du genre IPSOS pour suivre quotidiennement l’évolution de l’opinion Grecque.

La bonne stratégie eut été de prendre l’initiative positive tout de suite, c’est à dire prendre des mesures avant de quémander. Des mesures immédiates de fermeture des banques,  de contrôle des changes et de verrouillage. Il fallait d’emblée faire une opération vérité : les banques sont en faillite, il fallait les adosser à l’Etat puisque c’est ce qui est fait concrètement. Il fallait avoir prêtes,  des mesures de préparation à la sortie ou au passage en force, des mesures populaires unilatérales, des mesures bancaires, contrôle des mouvements de capitaux, mesures contre la corruption  etc. Tsipras s’est mis en position d’assister au drainage des dépôts dans les banques Grecques, drainage qui signifiait son arrêt de mort. Il a laissé Schauble encourager la fuite des capitaux hors de Grèce et pousser le système bancaire à la faillite. Tsipras a négligé ou n’a pas eu l’audace de sa stratégie, il a négligé de neutraliser le fameux « Mur de l’Argent ». Comment peut-on venir au pouvoir avec le couteau entre les dents et promettre la guerre et en même temps se laisser drainer, vider de son sang monétaire par la kleptocatie complice des banquiers et des Allemands ? Maintenant, il est ridicule.  Tout comme Mitterrand  l’a été lorsqu’après avoir tenté lamentablement une expérience de transition socialiste, il est allé à Canossa, a  refusé de sortir de la logique européenne et mondiale et s’est mis aux ordres de Jacques Delors.

Aucune transition socialiste n’est possible avec l’accord de l’environnement et des soi-disant partenaires. Toute personne qui lit l’Histoire le sait. Car plus que de tout autre chose, ce que les partenaires craignent, c’est la contagion, le mauvais exemple qui réussit.

Que l’on ne vienne pas nous dire que nous  tirons contre notre  camp et que nous  prêchons  pour la paroisse des Tsipras et des Mélenchon, non car ces gens sont des incapables qui trompent les peuples. Mais pour se libérer du joug des dominants européens, il y aurait peut-être intérêt  à faire un bout de chemin avec eux. C’est là que se trouvent une partie des forces du refus. Un bout de chemin limité, car ces gens sont des dirigistes, ennemis des libertés et de la liberté tout court. Ce sont des constructivistes, étatistes, mais au moins ils sont ancrés dans leurs pays respectifs pour ne pas dire nationaux.

Les forces anti-servitude Européenne-Pays du Nord sont majoritaires, mais elles sont divisées. On leur a passé le couperet qui les définit comme extrêmes.  Et les extrêmes, ce n’est pas bien, c’est dangereux. Avoir des convictions, résister au système de la social-démocratie alternée, la SSDA, ce n’est pas politiquement correct. Mais comment faire quand Valls, le démocrate estampillé ose déclarer : « Quoi qu’ils fassent, nous ferons les réformes, quand même » !

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 22 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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20 réponses »

  1. il a trahi
    mais que voulez vous qu’il fasse? qu’il décapite un émissaire de la troika?

    😉

    • en plus je sais qu’il est honnête mais idéaliste (c’est un intervenant de chez keiser)
      le problème dans son cas est qu’il a ou avait l’avenir de son pays entre ses petites mains et j’espère qu’il n’ y mettra pas un revolver

      une reforme en Grece s’est toujours fait des generaux de l’armée.cette fois ci c’est la wehrmacht lol

    • Essayez de lire les textes proposés au lieu de vous précipiter pour … ne rien dire.

      Ce que Tsipras devait faire je le dis clairement: il devait prendre immédiatement les mesures de fermeture des frontières et déclarer un bank holiday pour éviter la saignée des banques.et les fuites de capitaux.

      On ne peut prétendre faire la révolution et en même temps avoir peur de prendre des mesures révolutionnaires.

      Essayez de lire d’abord; ce que vous écrirez ensuite ne pourra en être que plus intéressant.

      • la Grèce n’est pas une brique essentielle au mur de l’argent, sa capacité de nuisance dans l’eurosysteme est faible
        et, le bank holliday est une mesure, une impulsion pour les habitants mais aussi pour les dirigeants de banques et les politiciens locaux ou de bruxelles:

        si Marine peut le faire grace à sa capacité de nuisance, lui non
        ou alors s’il le fait c’est pour sortir de l’euro (ce qui aurait été courageux je pense mais c’est une autre histoire)

      • Pourquoi fermer les frontières ?

        Avant, en 1981 par exemple, le « mur de l’argent » avait une signification bien concrète : les riches, avec la complicité des banquiers, échangeaient en masse leurs francs contre des dollars, des francs suisses, des deutschmarks,… contribuant ainsi à la dégringolade du franc français sur les marchés des changes, incitant par contrecoup d’autres personnes à se ruer elles aussi au guichet, avant que le franc ne se déprécie davantage et/ou que le gouvernement ne veuille y mettre bon ordre. Dans le même temps, le gros de la population, voyant la valeur du franc filer, se dépêchaient de vider leur bas de laine tant qu’il avait encore un peu de valeur.

        Du reste, je parle du franc, mais cela allait bien au delà de la France, puisque l’inflation flambait alors partout. Parler du franc, de l’expérience de 1981, et du mur de l’argent, c’est réduire à la seule France – en essayant de transposer la chose à la Grèce d’aujourd’hui – un phénomène qui était alors mondial.

        Dans le cas grec aujourd’hui, en revanche, ce mur de l’argent n’existe plus – je parle pour le moment de ses seuls effets visibles en matière d’inflation, de dépréciation monétaire. Et pour cause ! La Grèce étant partie intégrante de la Zone euro, le fait que les Grecs s’empressent de vider leurs comptes en banque pour mettre leur épargne en sécurité ailleurs, et le plus souvent en Suisse, n’a pas la moindre incidence sur le pouvoir d’achat des Grecs qui se contentent de vider leurs comptes pour garder le cash à portée de main, ni sur ceux – pour le moment – qui font confiance à leur gouvernement pour éviter toute crise bancaire – et c’est un autre problème que j’aborderai dans un instant.

        Mais il y a mieux, ce mieux nous rappelant la situation en France en 1981. Les riches, dit-on, fuyaient alors la France. En tout cas, ils faisaient prendre l’air à leur argent du côté des alpages suisses. Cependant, on l’oublie souvent, il ne s’agissait au fond que de le mettre en sécurité le temps que les menaces de razzia gouvernementale sur l’épargne s’apaisent. Après quoi il était toujours temps de rapatrier sereinement cet argent au pays, où il serait mieux investi que partout ailleurs, et cela pour cause de réseaux. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne gagne jamais autant d’argent qu’en terrain de connaissance. Et si on a des affaires florissantes au pays, il y a de très fortes chances pour que nous ayons vent avant des étrangers de nouvelles affaires à faire. Alors que les étrangers, eux, bénéficieront des mêmes intérêts d’initiés à domicile.

        Autrement dit, quoiqu’en dise le gouvernement grec actuel, il est dans son intérêt que les gros poissons puissent mettre sereinement leur argent à l’abri en Suisse ou ailleurs, le temps que les choses se décantent au pays, sans y perdre de plumes. Et c’est précisément ce que le maintien dans l’euro leur assure. Après quoi il sera toujours temps de revenir faire des affaires en drachmes ou autre.

        Alors maintenant la saignée des banques. Autant que je sache, le véritable problème derrière toutes les faillites bancaires, c’est celui que les gens ayant déposé des sommes à la banque ne puissent pas le récupérer. Or, si en cas de faillite bancaire, les gens ne peuvent récupérer qu’une fraction des sommes en dépôt à la banque, c’est bien parce que dans des circonstances normales, les autorités veillent à ce que le bilan soit toujours équilibré : les créances non recouvrables doivent pouvoir être compensées intégralement soit par les sommes mises en réserve par la banque elle-même (les fonds propres) soit par les dépôts. Et c’est précisément lorsque le total des fonds propres commence à s’amenuiser dangereusement que les autorités se doivent d’ordonner la fermeture de l’établissement, puis la mise en faillite.

        Les Bank Runs surviennent quant à eux dans cet intervalle de temps où les dirigeants de l’établissement bancaire et les autorités commencent à prendre conscience des difficultés de l’établissement, mais n’ont pas encore ordonné sa fermeture, et où des gens plus ou moins rapidement informés de la situation commencent à se rendre au guichet pour récupérer leur argent avant qu’il ne soit trop tard. C’est ce qu’on appelle le Bank Run, l’hémorragie de capitaux ainsi provoquée venant alors détériorer le bilan de la banque et hâtant considérablement sa faillite.

        Le problème, dont les régulateurs d’aujourd’hui ont bien conscience, c’est que l’information circule très vite, trop vite. Et les moyens de vider son compte en banque sont eux aussi en phase avec leur époque. Les gros déposants viennent déposer un ordre de virement, et l’instant d’après, tous leurs fonds ont quitté la banque. Cela ne laisse que très peu de temps aux régulateurs pour réagir entre l’apparition des premières rumeurs et la fermeture de l’établissement. C’en est au point où, sans le dire, ils ont renoncé à appliquer les règles de solvabilité, permettant au fond aux déposants de retirer la totalité de leurs avoirs, niant alors la situation de faillite de l’établissement, et espérant que cette démonstration de confiance tranquillisera les gens, au point où ils se convaincront par eux-mêmes que le risque était inexistant, et reviendront regarnir leurs comptes.

        Mais dans l’hypothèse où il faudrait malgré tout prononcer la faillite de l’établissement, on se retrouverait alors dans une situation inédite, les déposants ayant pu recouvrer en toute tranquillité leurs avoirs, faisant ainsi apparaître un déséquilibre comptable qui n’aurait jamais du exister. Ici, il prendrait la forme d’une créance de la Banque Centrale Européenne auprès de l’établissement en faillite. Mais rappelons que l’essence d’une faillite, c’est bien qu’on se rend compte que seule une fraction des créances sera recouvrée, raison pour laquelle on met l’établissement en faillite, le temps de solder les comptes. Après quoi l’établissement peut « tranquillement » reprendre son activité – disons après changement de propriétaire. Ici, l’état grec pourrait très bien reprendre la totalité des établissements bancaires grecs pour 1 € symbolique (ou 1 drachme), et laisser un mouchoir à la Banque Centrale Européenne pour qu’elle essuie ses larmes.

        Maintenant, je ne dis pas que le gouvernement grec a élaboré sciemment une stratégie aussi machiavélique. Je pense juste qu’il tâche de se montrer le plus conciliant possible avec ses partenaires européens, sans rien lâcher sur le fond – mais peut-être qu’il capitulera en rase campagne, je n’en sais rien – le temps pour ses concitoyens de bien prendre conscience de la bonne volonté de ses dirigeants, le temps, aussi, de bien prendre conscience de l’impasse vers laquelle ils se dirigent en continuant ces discussions, et cela quand bien même elles devraient s’avérer stériles.

        Une chose est sûre en tout cas : retirer les sommes placées en dépôt à la banque, en attendant de voir comment les choses vont évoluer est une stratégie répondant à une logique de prudence élémentaire – et si on repassait à la drachme ? et si les banques étaient soudainement mises en faillite ? – et c’est une stratégie sans risque, ne comportant notamment aucun risque de change – au moins en conservant des euros.

        Au fond, je dirais que c’est une stratégie – de la part du gouvernement grec – sans malice. En fait, il n’y a pas de stratégie du tout. Simplement, ils savent ce qu’ils veulent – la fin d’une austérité brutale, inique – et ils en discutent posément, résolument, tranquillement, avec leurs partenaires. Il y a quinze jours, le journal Le Monde nous apprenait qu’après avoir rassemblé 40% des suffrages aux élections, Syriza avait rallié 80% de soutiens dans la population, que 75% des Grec espéraient en un accord avec le reste de l’Europe – d’où l’importance de bien mener, honnêtement, ces discussions – et surtout, que 66% des Grecs se préparaient déjà à une sortie de l’euro.

        En résumé : on espère qu’on parviendra finalement à un accord, mais on ne veut plus de cette austérité sans fin, et surtout, on se prépare déjà à quitter l’euro. Dans cette perspective, faut-il pour autant accepter de sacrifier les sommes qu’on avait réussi à mettre de côté ? Il me semble que le réflexe naturel serait plutôt de tâcher de sauver ce qui peut l’être. Et si les conditions permettent de le faire dans les meilleures conditions possibles – via le filin de remorquage lancé par la Banque Centrale Européenne permettant aux déposants grecs d’embarquer sans se bousculer à bord des canots de sauvetage tandis que les navires des banques grecques prennent l’eau – eh bien soit.

        Reconnaissons cependant que la situation a quelque chose d’irréel tant les choses se passent dans le calme. Enfin, dans le calme. Quand on regarde la situation en Ukraine ou en Syrie, c’est aussi une forme de calme. Après tout, les conflits semblent localisés, contenus. On n’en perçoit que des échos étouffés, feutrés. Comme en mer de Chine méridionale, aussi, où Pékin remblaie tranquillement des récifs coralliens, qui commencent à prendre la forme de vaisseaux de pierre, comme une sorte de pore-avions insubmersible, quoi. Et qui convient très bien à la stratégie chinoise consistant à tenir plutôt qu’à courir les mers.

        Bref.

        Remarquez, on a déjà eu un aperçu de la réponse aujourd’hui, mais on pouvait s’en douter après qu’ils nous aient annoncé vendredi, avec certes un accent de triomphe, qu’ils avaient royalement octroyé aux Grecs le droit de choisir eux-mêmes la corde avec laquelle ils comptaient se pendre. On a vu : le programme transmis par le gouvernement grec ne diffère fondamentalement en rien de leur programme de campagne.

        • le « mur de l’argent  » est une expression reprise en 81 83 mais je pense qu’elle a eu beaucoup de succès sous les « 200 familles » et même peut être a t’elle était utilisée par Napoleon (banque de france Le Couteulx…)

  2. Manolis Glezos, député européen membre de SYRIZA : « Je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion. »

    Depuis Bruxelles, Manolis Glezos foudroie le gouvernement à propos des manœuvres durant les négociations avec les créanciers et du changement de discours de SYRIZA. Il rappelle qu’ « entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté ».

    Manolis Glezos écrit :

    Changer le nom de la troïka en « institutions », celui du mémorandum en « accord » et celui des créanciers en « partenaires », ne change en rien la situation antérieure.
    L’on ne change pas non plus, bien entendu, le vote du peuple Grec aux élections du 25 janvier 2015.
    Il a voté pour ce que SYRIZA avait promis : abolir le régime d’austérité qui n’est pas seulement une stratégie de l’oligarchie allemande mais aussi de celle des autres pays créanciers de l’Union européenne et de l’oligarchie grecque.
    Nous abolissons les mémorandums et la troïka, nous abolissons toutes les lois de l’austérité.
    Au lendemain des élections, d’une seule loi, nous abolissons la troïka et ses effets.
    Un mois est passé et cette promesse n’est toujours pas transformée en acte.
    Dommage et encore dommage.
    Pour ma part, je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion.
    Mais, avant que le mal ne progresse.
    Avant qu’il ne soit trop tard, réagissons.
    Avant toute chose, par le biais d’assemblées extraordinaires, dans toutes les organisations, quel qu’en soit le niveau, les membres et les amis de SYRIZA doivent décider s’ils acceptent cette situation.
    D’aucuns prétendent que, pour obtenir un accord, il faut savoir céder. En tout premier lieu, entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté.
    Mais, même si nous acceptions cette aberration, ce que les gouvernements antérieurs ont fait avec le chômage, l’austérité, la pauvreté, les suicidés, en soutenant les mémorandums, va bien au-delà de toute limite de compromis.

    Manolis Glezos, Bruxelles, le 22 février 2015

    http://www.okeanews.fr/20150222-glezos-je-demande-au-peuple-grec-de-pardonner-davoir-contribue-cette-illusion

  3. la grece c’est deux fois et demi le pib …du nord pas de calais: c’est juste une région vassalisée (un lander lol)

  4. Évoquer l’Allemagne nazie dans cette affaire me paraît une erreur de jugement. Les circonstances sont totalement différentes. Et l’Allemagne nazie est l’aboutissement d’erreurs politiques de l’après première guerre mondiale, les réparations exorbitantes exigées par la France…. et la première guerre mondiale fut une boucherie due aux erreurs des généraux etc. etc. Cela dit où est l’erreur aujourd’hui? L’austérité imposée, dans l’ensemble européen auquel nous nous sommes contraints, résulte aussi de multiples erreurs politiques. De multiples explications sont données par de multiples observateurs, journalistes et économistes dont vous faites partie. Je trouve une explication récente dans cette étude de Leon Podkaminer « The euro area’s secular stagnation and what can be done about it. A post Keynesian perspective » http://bit.ly/1Lms2uj
    L’argumentation est que
    – le partage de la valeur ajoutée entre salaires et capital a fortement baissé après les années 1980, diminuant la demande intérieure,
    – la liberté de circulation des capitaux incite les entreprises à investir dans les pays low-cost pour améliorer leurs marges,
    – les états providence n’ont pas d’autre moyen de préserver les acquis sociaux que de recourir à l’emprunt.
    – Le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux serait de remettre en question la libre circulation des capitaux…. et donc que chaque pays en difficulté redevienne souverain. On y est avec la Grèce! C’est ce que Jacques Sapir nous répète à longueur de ses journées de travail. Et vous aussi!
    Cordialement

  5. Bonjour,

    Ces arguments ne peuvent qu’être approuvés. En effet Syriza va dans le mur s’il continue.
    Et bien qu’il soit facile de parler pour les autres, ce que son allié nationaliste aurait
    de mieux à faire serait de lâcher Tsipras, faire tomber le gouvernement et reprendre
    la révolte à son compte.
    A t-il assez d’estomac pour ça? En a-t-il les moyens, y aurait-il des gens de Syriza pour
    le suivre? Si oui, il leur faudrait saisir la main tendue par les russes, et là, la situation
    deviendrait intéressante à tout point de vue, économique, financier et stratégique.
    Une vraie opposition au vampirisme des banques occidentales, si les conditions russes sont
    différentes et acceptables.

  6. Athene delenda est.
    Voilà ce qui arrive quand on pense de faire la guerre sans considèrer le terrain financier.
    La Grèce n’a que le default, officiel. L’Italie aussi, mais après avoir vendu son patrimoine (eni, enel, finmeccanica..) et après les prochaines et pas loins éléctions.

  7. Et après on va s’étonner qu’Aube d’orée progresse ? et peut être à la prochaine législative qui vu les perspectives et les contraintes que la troïka impose aux grecques ne va pas tarder explose le fameux plafond de verre. alors Aube d’orée pour le meilleur où le pire ?

    Certainement qu’il ne procèdera pas de la même façon vis à vis de l’UE et l’OTAN que SYRIZA …..

    Que le peuple Français médite de tout ceci la liberté à un prix et de nos jours ce prix est exorbitant pour les asservis !…

  8. J’ose rêver que Tsipras est en train de réaliser un coup de génie en prenant encore 7 milliards façon « prends l’oseille et tire toi  » mais malheureusement c’est un retournement de veste aussi rapide qu’insultant pour le peuple grec auquel nous assistons. Je pense que Varoufakis ne va pas tenir un trimestre dans ce gouvernement. Les divisions commencent déjà :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/23/l-accord-avec-bruxelles-divise-la-grece_4581564_3234.html

  9. Grèce la gueule de bois. La coupe jusqu’à la lie. Un terrible révélateur.

    On connait mieux maintenant les grandes lignes du plan grec soumis- le choix du mot soumis est significatif- à L’Eurogroupe. C’est un reniement total. Point par point et rubrique par rubrique.

    La tutelle reste entière puisque les fonds ne seront débloqués que plus tard, c’est à dire une fois la mise en application des mesures consenties par Tsipras et Varoufakis.

    La tutelle reste entière et sournoise puisque les grecs n’ont eu droit qu’à une déclaration d’intention placée sous le signe du « c’est un bon début », « mais il faut voir les détails ».

    En revanche l’humiliation, ils l’ont prise comptant et en pleine figure, sans un effort de la part des vainqueurs européens pour leur permettre de sauver la face. La question de l’allègement de la dette Grecque, base du programme de Tsipras et Varoufakis a été balayée avec désinvolture, on verra un jour, plus tard …si vous êtes sages.

    Au plan de la procédure et de la souveraineté, le gouvernement Grec n’a rien , absolument rien gagné, ainsi toute décision susceptible d’affecter le budget devra être soumise au préalable.

    Sur le point de l’urgence humanitaire, rien , absolument rien, aucune dépense nouvelle n’est autorisé: Ah si Tsipras va convoquer une grande consultation!

    La seule différence avec la situation antérieure est que le vocabulaire a changé, on ne parle plus de la Troika mais des « institutions », et on parle d’un « accord » au lieu de « mémorandum » imposé.

    S’agissant des banques, le cynisme est à son comble puisque la responsable de la supervision bancaire européenne a eu le culot de déclarer. les banques grecques sont solvables (!) alors que chacun sait que les prêts pourris , non performants (les NPL) représentent plus de 40 % du total des bilans. Cela veut dire que l’on va continuer de tenir la Grèce par les c……s, on va maintenir la pression et le rapport de forces par ce biais.

    La majorité de Tsipras est divisée , dit la presse grecque, autant dire qu’il n’a déja plus de majorité.

    Cet épisode Grec est riche d’enseignements: la reconquête de la souveraineté et de la dignité ne peut se faire par le mode conventionnel, politique.

    En tant que telle, la politique exclut la reconquête. Aucune négociation n’est possible entre le fort et le faible … si le faible n’a pas le cran d’aller jusqu’à tout perdre. On ne bluffe pas, voila l’enseignement majeur.

    Avis aux Podemos et autres Front National. La reconquête n’est pas politique, elle n’est pas diplomatique. Elle ne peut être que révolutionnaire au sens de renversement total de perspective et de règles du jeu. Jouer à l’intérieur des règles imposées par les adversaires, c’est être assuré avant même le début des hostilités d’aller au tapis. Nous le répétons très souvent.

    Dans les circonstances présentes ceux qui croient que le vote en faveur de Marine servira à quelque chose se trompent et ce quelle que soit l’issue des scrutins, ils seront trompés, plumés. Nous ne parlons même pas du malheureux Mélenchon qui lui n’a plus rien, même plus de supporters. Mélenchon n’a plus rien, mais en plus il vient de prendre la claque de son poulain Tsipras en ricochet.

    Le FN pas plus que Syriza ou Podemos n’ont l’assise populaire pour créer un rapport de forces favorable, ils ne sont pas implantés et surtout les opinions positives et les suffrages qu’ils récoltent maintenant sont des suffrages mous ambigus, la conviction s’émousse au fur et à mesure que le temps passe et que les chiffres grossissent. l

    Les gens qui ont voté pour Syriza ne lui ont pas donné un vrai mandat clair d’aller au combat, ils lui ont donné un mandat ambigue, un mandat manchot qui ne comportait que les gains possibles, mais sans acceptation des coûts et des risques. Et Tsipras, lâchement n’a eu le courage de dire quel allait être le coût, ce qu’il y avait à perdre. Il s’est conduit non pas en héros de son peuple, mais en politicard classique, banal.

    Tous ces gens n’ont aucune autre stratégie que celle qui leur permet de s’approcher du pouvoir: Ils n’ont aucune stratégie pour exercer réellement le pouvoir et encore moins pour faire une transition vers autre chose que la sociale démocratie alternée. Sitôt confrontés au réel, ils s’effondrent et s’effondreront, tous.

    Leur ascension ne peut être, compte tenu de leur absence de réflexion stratégique, compte tenu de leur absence d’expérience, compte tenu de leur absence de cadres, leur ascension ne peut être que verbale, ce sont des bulles.

    L’un des éléments majeurs de la modernité politique est que la politique n’existe plus en tant que catégorie, non il n’y a plus de place pour les politiciens, même les plus intelligents. La gestion, le management ont remplacé la politique. Et les figures politiques sont des marionnettes agitées, secouées par d’autres, les vrais gestionnaires du Système.

    Regardez Hollande, en tant qu’homme politique il n’a pas tenu un an, il a du très vite endosser le paletot du gestionnaire, du manager.

    Le politique, c’est la volonté et l’illusion que la volonté et le volontarisme peuvent changer les choses: Absurdité, dans un monde ou le Système a sa logique propre, sa logique qui s’impose à tous et surtout à ceux qui ne l’ont pas compris.

    Les erreurs théoriques conduisent fatalement aux catastrophes pratiques.

  10. Franchement a quoi sa sert de voter..si mêmes les révolutionnaires (soit-disant) se plient aux dictats de UE..qui elle controle 80% de la politique européenne .

    Il faut prendre les mesures tout de suite vous dites, bien sûr..mais pour cela il faut vraiment en vouloir..est-ce le cas?..non, entre dire..et agir..il y a une énorme différence . Bientôt nous avons les élections ici en Espagne…hier j’ai regardée la d´ébat de Podemos…hou la la…là on peut dire sans se tromper que Podemos est un imbécile puissance 10.

    J’aurais tendance à dire que les Grands Hommes politiques n’existent plus…l’honneur, la droiture, le respect…le savoir …toutes ces valeurs ont été perdues….ou vendues

    Merci encore et toujours,

    Bonsoir depuis Madrid,

    Marian

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