Art de la guerre monétaire et économique

Politique Friction du Mardi 7 Avril 2015 : Que faire après une élection? Le peuple veut un roi …Par Bruno Bertez

 Politique Friction du Mardi 7 Avril 2015 : Que faire après une élection? Le peuple veut un roi …Par Bruno Bertez

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Nous avons tendance à prendre les mots au pied de la lettre, cela veut dire redonner aux mots leur sens plein, celui qu’ils avaient à l’origine avant d’être dévoyés. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur le fait qu’un vote, c’est l’expression d’une « voix ».  Un vote c’est quelqu’un qui parle, qui s’exprime, qui tente de faire passer un message ou une information. Cela se comprend aisément dès lors que l’on y réfléchit un peu et pour ceux qui en doutent nous rappelons l’expression : « Donner la parole au peuple ».

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Forts de cette clef, nous avons tenté d’analyser le résultat des dernières élections Françaises. Le gouvernement tel qu’il est, est impopulaire, cela ne fait aucun doute, les chiffres parlent. Même si on additionne les suffrages qui se sont portés sur la gauche la plus à gauche, que nous ne voulons pas appeler extrême, le camp qui a porté Hollande au pouvoir est largement minoritaire, il est rejeté.

Par défaut, ce qui est donc majoritaire, ce sont « les autres », ceux que l’on classe à droite. Or, il se trouve que cet ensemble dit de « droite » n’en est pas un. Il est plus qu’hétérogène, il est radicalement divisé. Il n’y a aucun point commun entre l’axe principal de la politique UMP, la soumission à l’Europe, et l’axe principal du Front National, la volonté de retrouver la souveraineté nationale.

Ceci est tellement vrai que le Front National, reprenant la perception et la création spontanée du peuple, qualifie le binôme UMP-PS de UMPS. Il veut ainsi marquer à quel point, sur l’essentiel, ces deux formations sont d’accord. L’idée de Marine de faire une pirouette et de dire que nous entrons dans un nouveau système de bipartisme, le premier parti étant l’UMPS et le second le FN, est excellente et elle constitue peut-être un axe de propagande intéressant, en tout cas, elle est « choc ». 

Nous avons attendu avec impatience les commentaires médiatiques qui ont suivi les résultats électoraux. Notre attente portait sur l’essentiel, à savoir : comment vont-ils interpréter le vote, comment vont-ils s’en sortir pour trouver un sens, une signification à la parole des Français. La situation est embrouillée, tout est enchevêtré, rien ne sort clairement. Le travail des médias et des professionnels de la parole politique, les politologues, nous semblait devoir être de mettre un peu d’ordre dans ce chaos et de nous dire, voilà, derrière le flou et les contradictions, ce que, au fond le peuple veut dire. Il n’en a rien été, personne ne s’est préoccupé de décoder.

Vous avez une manifestation essentielle de la démocratie, vous avez une occasion de savoir ce que le peuple veut et personne ne se préoccupe de le discerner ! La question que ces gens se posaient se résumait à cette imbécillité: qui a gagné ? Est-ce que la claque de Hollande est bien aussi forte que l’on pouvait le craindre, est ce que le coup de chapeau à Sarkozy est bien à la hauteur de ses ambitions, est ce que Marine est déçue de ses résultats ou pas ? Voilà ce qui intéressait nos usurpateurs de la parole politique, notre chœur de la médiocrité. Leur fonction, leur mission essentielle, sinon ils n’ont pas de raison d’être, est de décoder un scrutin et d’en faire comprendre le sens et la portée et ils ont failli à le faire. 

La soirée et les jours qui ont suivi se sont transformés en un dialogue entre la classe politique et la classe médiatique, jamais en analyse contradictoire de la signification du vote. Ils ont détourné le vote, ils ont volé la parole du peuple, ils ont prétendu parler à sa place et substituer leurs commentaires idiots et intéressés au message populaire. La démocratie, c’est un grand mot, à condition que cela reste vide de sens et ne soit qu’une abstraction, une coquille vide dans laquelle les dominants peuvent mettre ce qu’ils veulent. Il faut sauver les apparences pour mieux tyranniser et mater. Il faut sacrifier au rite, mais le rite doit rester vide ou plutôt, il ne doit être rempli que par ce que les vainqueurs veulent y mettre. 

Nicolas Sarkozy a déclaré, « j’ai gagné, je vais maintenant essayer de voir ce que je vais bien pouvoir vous promettre ». Valls a déclaré « j’ai perdu, mais je ne changerai rien et un jour il y aura bien des résultats ». Bayrou a esquivé pour affirmer, « je suis très populaire à Pau ». Quand à Marine, elle nous assuré, « je suis sur un tremplin. » Rien dans tout cela ne nous indique qu’ils aient entendu quoi que ce soit, qu’ils aient compris ou cherché à comprendre le discours des Français. Le seul qui ait eu une attitude conforme, c’est finalement Mélenchon, il s’est interrogé sur le peuple, sur les raisons qui faisaient qu’il ne se révolte pas et ce qu’il faudrait faire pour le réveiller. Mélenchon a même été assez émouvant, car ému, il a, à certains moments, parlé vrai. Nous pourrions saisir l’occasion de tenter de comprendre pourquoi Mélenchon échoue et pourquoi il est à côté de la plaque, mais ce serait trop long. Disons qu’il n’a rien compris ni au Français ni à la situation et que ses analyses ne partent pas du réel, mais de la théorie et de l’idéologie. Donc elles sonnent faux. Marine fait 50% chez les ouvriers, il faut y réfléchir Mélenchon, les anathèmes ne suffisent pas, il faut comprendre, travailler, étudier, sortir. 

Les votes, les voix ont été confisquées. Par des classes de gens en compétition certes, mais complices.

 Cela fait quatre élections perdues pour Hollande, avec des scores tous plus infamants les uns que les autres. Et il déclare, je ne changerai pas de cap, je continuerai dans la même voie. Ce qui est un mensonge de plus, car Hollande a déjà changé plusieurs fois non seulement de cap et d’objectifs et dès le lendemain, Valls a annoncé des mesures qui pointent dans le sens d’une nouvelle inflexion keynésienne alors que l’on était ces derniers mois, dans le registre du socialisme de l’offre!

L’autisme, nous présentons nos excuses aux autistes pour cet emprunt, du gouvernement l’empêche de comprendre ce que veulent les Français, mais il ne l’empêche pas de remettre une couche de démagogie. 

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Nous n’avons entendu aucun débat permettant de caractériser la situation dans laquelle se trouve la France, aucun diagnostic sur le mal qui ronge le pays, sur cette sorte de découragement généralisé, cette perte de l’envie de vivre ensemble, cette chute des référents qui devraient sinon unir, mais rapprocher. Aucune analyse du vote FN et de ce qu’il recouvre à la fois comme réalité matérielle, économique, mais aussi comme aspiration citoyenne. On n’en veut rien savoir, voilà qui résume tout. Finalement, cela équivaut à dire : seuls ont le droit de voter ceux qui sont « pour », les autres on s’en fiche, on les rejette hors du champ de ce que nous délimitons comme champ démocratique. Les autres, ce sont des parias. Que l’on y réfléchisse, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que les dominants ne reconnaissent qu’une forme de démocratie, celle qu’ils produisent eux même comme système de reproduction de leur domination!

Une démocratie fondée sur un pseudo bipartisme « bonnet blanc-blanc bonnet », qui en fait est d’accord sur l’essentiel, garder le pouvoir, et ne diverge qu’à la marge sur la couleur des cages d’escalier peut-être ! Un régime présidentiel qui cimente le bipartisme, une Constitution qui évacue le peuple, un système électoral qui élimine sans cependant réunir et unifier. Un système politique qui finalement ne donne mandat pour rien, mais qui permet, perpétuellement, de gouverner par défaut. Et on s’étonne de l’absence de consensus positif, d’incapacité à se projeter, à se dépasser vers un objectif porteur d’avenir.

Vue sous cet angle, la « démocratie » actuelle est un moment de l’histoire, produit par un cartel de dominants, monopoleurs, hégémoniques qui survit en pillant le passé, qui vend le capital social et culturel accumulé pour satisfaire sa veule volonté de puissance personnelle. Ce pouvoir n’est pas légitime par l’adhésion des citoyens Français, il n’est légitime que parce qu’adoubé par les suzerains étrangers. 

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Dans ce système, les sondages règnent en maîtres, même s’ils sont la voix des Maîtres, ils posent les questions…. mais pour ne pas avoir à entendre les réponses.

En voici un exemple qui illustre à la fois notre analyse ci-dessus et nos conclusions :

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« Les Français préfèrent voir Manuel Valls poursuivre les réformes en faveur des entreprises et de la relance de l’activité économique plutôt que changer de cap pour rassembler davantage la gauche, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche.

Invitées à choisir entre les deux possibilités, 60% des personnes interrogées optent pour la première, contre 38% pour la seconde.

Une majorité de sympathisants du Parti socialiste (60%) et de sympathisants de droite (68%) souhaitent voir le Premier ministre conserver sa ligne politique. Seuls les sympathisants de gauche toutes tendances confondues privilégient une politique plus rassembleuse (52%).

Le président François Hollande avait lui-même prévenu avant les élections départementales qu’il ne changerait pas de cap en fonction des résultats, qui ont à nouveau sanctionné le PS avec la perte de 26 départements ».

Résumé, le peuple vote contre le Pouvoir en place, mais il veut qu’il garde le cap. Il veut qu’il continue, qu’il conserve la même ligne politique, même les sympathisants du Parti Socialiste le souhaitent !

Avec la cohabitation, en son temps, on a forgé le concept d’alternance simultanée, les Français aiment tellement l’alternance qu’ils la pratiquent en simultanée. Ici on va encore plus loin, on veut que le même gouvernement fasse et ne fasse pas en même temps. On veut une chose et son contraire, on veut être gouverné, mais on refuse l’action du gouvernement tout en l’acceptant.

Qui a dit « Le peuple veut un roi, car il a peur de lui-même » ?

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BRUNO BERTEZ Le Mardi 7 Avril 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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5 réponses »

  1. « Il n’y a aucun point commun entre l’axe principal de la politique UMP, la soumission à l’Europe, et l’axe principal du Front National, la volonté de retrouver la souveraineté nationale. »

    Il me semble qu’il y a un point commun.
    L’UMP prône un international socialisme de droite.
    Le PS prône un international socialisme de gauche.
    Le FN prône le national socialisme.

    Le point commun de tous ces partis : le socialisme, le clientélisme, l’évergétisme.

    • a un détail près l’évergétisme qui se pratiquais avec de l’argent privée et non comme aujourd’hui avec l’argent des autres

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