Regards croisés sur la Crise

Des changements en lesquels ils ne croient pas ( James Howard Kunstler)/ Ron Paul : les USA au seuil d’une crise financière catastrophique !/ Un dernier regard sur l’économie réelle avant qu’elle n’implose (Brandon Smith)/ Un peu plus sur la notion de liquidité sur les marchés Par Bruno Bertez

  the soul of the wolf HQ Wallpaper

Attention là voilà du lourd….du qui décolle les racines des cheveux et qui ne laisse pas les neurones indifférents, du moins les nôtres…Tout d’abord James Howard Kunstler qu’on ne présente plus ici et qui est à la littérature financière ce que James, qui porte bien son nom, Ellroy est au Polar : un électron libre !!! Le Monsieur passe au karcher de l’intelligence la crasse intellectuelle des élites US et cela fait mouche en plein dans le vinaigre…Nous passons sur Ron Paul qu’on ne présente vraiment plus ici, too young to die too old pour le rock and roll…Et nous en arrivons au plat dominical de résistance : Brandon Smith et sa série sur la crise que nous traversons et qui prend tout son relief et pertinence avec ces 2 nouveaux opus. En résumé une  fidèle description d’un monde orweLlien ou la vérité renvoie au mensonge, la paix à la guerre et l’est à l’ouest…No escape, les gestionnaire du système en ont perdu le contrôle et ne sont plus que les gestionnaires apparent d’un monde qui leur échappe semble hurler Brandon Simith en bon héro du mouvement pour la liberté…Alors je ne sais pas vous mais nous en tous les cas on vote pour !

Bonne Lecture

The Wolf

 Des changements en lesquels ils ne croient pas Par James Howard Kunstler

Kunstler.com/24hgold Publié le 24 avril 2015

La triste conséquence du refus de laisser libre cours au processus de destruction créative sur le secteur bancaire et au sein des grosses entreprises est que les forces historiques qui se cachent derrière chercheront à s’exprimer d’autres manières sur la sphère politique et de gouvernance. Les tentatives désespérées des banques de faire face à un échec financier ne pourront que provoquer un soulèvement politique, peut-être même une guerre.

C’est un phénomène international dont l’un des résultats sera le délabrement des relations économiques – que beaucoup pensent permanent – que nous appelons le « globalisme ». Les Etats-Unis ont lourdement souffert du globalisme, au travers duquel l’afflux de produits peu chers fabriqués par des esclaves dans des usines d’Asie a masqué la dégénérescence de la vitalité économique locale, de la vie de famille, des normes de comportement et de la cohésion sociale. Cet effondrement est déjà visible au travers des guerres des monnaies, et je suis prêt à parier qu’il mènera bientôt à la mort des 15.000 kilomètres de réseaux de distribution qui relient la Chine à Wal-Mart – et éventuellement à la mort de Wal-Mart, et de tout ce qui y ressemble. Une autre conséquence en sera l’interruption des lignes de distribution de pétrole.

Les Etats-Unis tels qu’ils fonctionnent aujourd’hui (absence d’économies locales, développement des banlieues, centres commerciaux, agrobusiness despotique) ne survivront pas ces interruptions, et nous pourrions aussi nous demander si nos institutions politiques pourront y faire face. Les aspirants au poste de président pour 2016 ne font preuve d’aucune compréhension de ces forces, et des perturbations de grande ampleur sont imminentes. La perspective d’un nouveau face à face Clinton-Bush aux prochaines élections est l’arrière-plan parfait contre lequel pourrait venir se dresser l’effondrement des deux partis qui les soutiennent, qui laisserait derrière lui une immense tourmente politique. Que vous ne la perceviez pas encore ne signifie pas que cette situation est proche.

Aux Etats-Unis, les classes de penseurs sont perdues dans les ravissements de la technologie. Tous peuvent s’imaginer regarder Fast and Furious 7 sur l’écran de leur téléphone dans leur voiture sans chauffeur, mais ne peuvent pas s’imaginer reconstruire les économies locales où les citoyens jouent un rôle économique et social au sein de leur communauté. Ils peuvent recréer l’ingénierie bionique de la viande de hamburger, mais sont incapables de comprendre l’agriculture de petite échelle qui pourrait offrir un emploi à tant d’entre nous.

Le véritable génie d’Hillary, c’est qu’elle parvient à incarner chacun des échecs de notre vie politique actuelle : la micromanipulation obsessive de l’image, l’obscène cupidité, le copinage fatigué, le droit déguisé en égalité des sexes… Mais avant tout, elle n’a aucune idée de l’endroit où nous mène l’Histoire, au cas où vous vous demanderiez ce que signifient les platitudes qu’elle nous offre en guise de représentation de sa pensée. Non pas que je le défende particulièrement, mais je serais intéressé de voir Martin O’Malley entrer en jeu et lever le voile sur son baratin, chose qu’il fera, parce qu’il n’a absolument plus rien à perdre. Les eunuques du New York Times ne le feront sûrement pas.

Ce qui se passe sur la scène financière déterminera les actions qui se dérouleront jusqu’aux élections. Les tensions et les fragilités ne demandent qu’à être libérées. Le moment décisif pourrait être le refus de la Grèce de continuer de rembourser sa dette, la mort de l’industrie de schiste, la décision d’un ennemi des Saoudiens, ou une chaîne d’évènements sur le système bancaire parallèle. Pour les Etats-Unis, la cerise sur le gâteau sera d’apprendre que leur mode de vie actuel n’a aucun avenir. C’est la seule chose qui pourra forcer la formation d’un nouveau consensus autour d’une quelconque alternative et l’émergence d’une génération capable de se battre pour un avenir plausible, même si cela requiert la destruction créative de ce qui de toute façon nous achève aujourd’hui.

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-des-changements-en-lesquels-ils-ne-croient-pas.aspx?article=6769649970H11690&redirect=false&contributor=James+Howard+Kunstler.&mk=2

Echappatoire  James Howard Kunstler

Kunstler.com/24hgold Publié le 20 avril 2015

Ce n’est pas ce que pense une majorité des gens : un retour à une « normalité » théorique, le fantôme de Ronnie Reagan rayonnant au-dessus de nous tel un dieu-soleil sous sa perruque à la mode Pompadour, observant les multitudes de voitures sans chauffeur de chez GM faire des allées et venues entre Wal-Mart et leur domicile, pleines à craquer de cuiseurs à tartes électriques et d’imprimantes de sous-vêtements en 3D (ou encore les drones Amazon distribuant ces mêmes produits).

Il ne fait aucun doute que certaines personnes dotées d’intelligence se demandent aujourd’hui comment nous pourrons un jour sortir du jeu de Bonneteau de la Réserve fédérale, qui remplit les poches des un pourcent et tient les rênes de l’économie, et quelle direction prendra cette société quand ce mode de vie malhonnête finira par ne plus fonctionner. 

Laissez-moi m’égarer un instant : il y a eu ce weekend un homme du nom de Richard Duncan chez FSN Network, qui a dans un podcast présenté l’idée que le quantitative easing (QE – ou l’impression monétaire par les gouvernements en vue de racheter leurs propres obligations) a pu annuler une partie de la dette, et continuera de le faire pour les décennies à venir. Ce qu’il n’a pas dit, c’est que cela ne restera pas sans conséquences. Je vous conseille d’aller consulter le manuel d’utilisation de l’univers, vous pourrez y lire qu’il n’existe en réalité pas de carte « repas gratuit » ou « sortie de prison ». 

La vérité, c’est que lorsque vous manipulez un système monétaire par l’intervention, la distorsion et la perversion de prix, ces derniers finissent par s’exprimer d’une manière qui s’avère destructrice pour le système. Dans le cas présent, les rackets menés par les banques centrales se traduisent par des devises vacillantes. Dans de nombreux pays, les peuples ne sont plus certains de ce que vaut encore leur monnaie, et de combien elle vaudra dans un mois. Les Etats-Unis font partie de la liste, si ce n’est que pour le moment, leur monnaie semble comme par magie gagner de la valeur par rapport à toutes les autres. Ne sont-ils pas extraordinaires… 

Comprenez bien ceci : rien n’est plus risqué que la disparition de la confiance d’un peuple en sa monnaie. 

Toute cette perfidie financière dissimule l’idée selon laquelle la race humaine a atteint les limites du techno-industrialisme. Il y a trop de gens sur Terre, et pas assez de ressources pour tout le monde – pétrole, poisson, terres, minerais, fertilisants – et nous ne disposons d’aucune solution pour maintenir cette économie en place. En d’autres termes, elle devra croître ou se contracter. Et elle ne peut plus vraiment croître (malgré les efforts des statisticiens des gouvernements), c’est pourquoi les autorités favorisent l’illusion de croissance bien que nous soyons entrés en phase de contraction.

 C’est bien ça, contraction. Le seul moyen de s’en sortir sera de danser au rythme de la musique, d’aller là où la réalité nous mènera. Aux Etats-Unis, cela voudra dire faire tout ce qui sera possible de faire pour cesser de soutenir les systèmes qui ne fonctionnent plus – centres commerciaux, industrie automobile, agrobusiness des OGM, banques too big to fail – et soutenir les économies locales, les villes à échelle humaine, les réseaux ferroviaires réguliers, les fermes, les centres médicaux locaux, les travaux publics et l’art, l’aide aux communautés et aux malades. Voilà qui impliquera certainement une réduction du rôle du gouvernement fédéral, voire de celui des Etats. Nous pourrions appeler ça une réduction du niveau de vie, ou tout simplement une nouvelle façon de vivre. 

Je ne pense pas que nous en arriverons-là par le biais de décisions politiques rationnelles. Les instabilités actuelles tout autour du monde sont si sinistres qu’elles pourraient donner lieu à davantage d’efforts de la part des gouvernements pour prétendre que tout fonctionne encore ; et même la guerre peut servir de prétendu (tout va bien pour le pays qui déclare la guerre, mais pas chez celui d’en face). La guerre a déjà éclaté au Proche-Orient et en Ukraine, et elle est liée de très près à l’échec des nations à faire face aux limites du techno-industrialisme. Les Etats-Unis se feront traîner de force, battant des pieds et des mains, vers leur nouvelle réalité. Les élections de 2016 marqueront une première convulsion.

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-echappatoire.aspx?article=6634996454H11690&redirect=false&contributor=James+Howard+Kunstler.&mk=2

Ron Paul : les USA au seuil d’une crise financière catastrophique !

Sputnick 16/4/15

Un homme politique américain prédit une crise financière terrible aux Etats-Unis, suite à l’éclatement de la bulle spéculative du dollar.

Les Etats-Unis sont sur le seuil d’une « crise financière catastrophique », a  déclaré sur la chaîne de télévision CNBC l’homme politique américain Ron Paul, ancien membre de la Chambre des Représentants. 

Selon lui, cela se produira suite à un éclatement de la « bulle » spéculative du dollar quand le cours des titres augmentera excessivement par rapport à la valeur réelle des actifs. Tôt ou tard, une telle bulle financière « éclate », ce qui engendre des conséquences économiques terribles. 

M.Paul fait remarquer que bien que les positions du dollar américain soient à présent les meilleures sur les 12 dernières années, cela ne signifie pas que le dollar est une monnaie puissante. Le dollar n’est puissant que par rapport aux autres monnaies. 

« Les principaux indicateurs économiques sont désastreux. Quand plus de la moitié de la population arrive à peine à arrondir ses fins de mois, on a lieu de constater que l’économie est dans un état déplorable », a conclu le politique américain. 

Il n’a pas pu préciser quand la « bulle du dollar éclaterait », mais a toutefois indiqué que cela se produirait « rapidement et de façon inattendue ».

http://fr.sputniknews.com/international/20150416/1015690705.html#ixzz3XU3VUqLe

Nous sommes dans une situation pire encore qu’en 2008

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« Les événements de 2008 auront représenté une brève période de désendettement dans le super-cycle global de la dette qui remonte jusqu’il y a trente ans.

Plutôt que de laisser la mauvaise dette disparaître au travers du système (ce qui aurait été synonyme de laisser les banques privées faire faillite), les banques centrales du monde ont imprimé plus de 13 trillions de dollars de nouvelle monnaie qu’elles ont ensuite injectée dans le système.

Grâce à la merveille de l’endettement et à la magie des produits dérivés, la situation a donné lieu à une hausse exponentielle de la dette globale. Aussi terribles que les choses aient pu être en 2008, elles sont bien pires aujourd’hui.

Voici l’ampleur que prennent les instruments de crédit aux Etats-Unis. La petite dépression correspond à l’épisode de « fin du monde » survenu en 2008.

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Cette hausse parabolique de la dette s’est développée au travers du système financier. Il existe aujourd’hui des bulles sur toutes les classes d’actifs imaginables.

La bulle sur les obligations représente plus de 100 trillions de dollars et continue de gonfler (une majorité de nations ne disposent pas des fonds nécessaires au remboursement de leur dette, alors elles émettent de la nouvelle dette pour rembourser la plus ancienne).

La hausse la plus importante a été enregistrée aux Etats-Unis.

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Quant aux actions… le graphique ci-dessous nous dit tout ce que nous devons savoir : nous traversons actuellement la troisième plus grosse bulle en termes de rendements sur plus de 130 ans. Les deux périodes antécédentes au cours desquelles les actions ont été mieux évaluées se sont achevées sur des baisses de prix de plus de 60%.

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La folie de la dette n’est nulle part plus évidente que sur le marché de gré à gré des produits dérivés. Le 24 juin, la valeur notionnelle de ce marché était de 691 trillions de dollars.

Voilà qui représente près de dix fois le PIB global. Et il ne s’agit que de produits dérivés.

Une grande majorité de ces produits dérivés est liée aux taux d’intérêt et aux obligations. 81%, ou 563 trillions de dollars de valeur notionnelle, sont liés aux taux d’intérêt. Pour dire les choses très simplement, si les taux venaient à grimper significativement, non seulement des nations entières s’effondreraient, il en naîtrait aussi un effondrement systémique bien plus important qu’en 2008.

Les banques centrales sont prises au piège par les taux d’intérêt zéro. C’est la raison pour laquelle Bernanke a déclaré qu’ils ne seraient pas normalisés de son vivant : toute normalisation signifierait une crise plus profonde que l’effondrement de 2008.

Une crise approche. Les investisseurs les plus avisés ont commencé à se préparer ».

Phoenix Capital via ZeroHedge et 24hgold.com, le 11 avril 2015

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2015/04/16/nous-sommes-dans-une-situation-pire-encore-quen-2008/

Un dernier regard sur l’économie réelle avant qu’elle n’implose – Partie 4


Par Brandon Smith – Le 9 avril 2015 – Source www.altmarket.com

Partie 1.
Partie 2.
Partie 3.

Dans les trois premiers épisodes de cette série, nous avons examiné les réalités derrière l’offre et la demande, le chômage et la dette personnelle ainsi que la dette nationale. Comme cela a été argumenté dans chaque article, avec de nombreux exemples, beaucoup d’organismes ayant pignon sur rue, sont, comment dire… des ordures absolues. Ils ne sont pas légitimes. Ils n’ont même aucun sens.

Les chiffres et les statistiques qui ont une certaine vérité en eux sont tellement cachés à la vue du public – et ne sont donc pas rapportés par les médias – qu’ils peuvent aussi bien être des secrets d’État. La personne moyenne n’a aucune idée de leur existence parce que ses principales sources d’information sont dominées par l’establishment. Les stars des médias mainstream et les analystes économiques sont tellement fascinés par la fausse version du monde économique qu’ils n’ont pas de point de référence quand ils sont soudainement confrontés à des faits singuliers. Certaines personnes appellent ce comportement catastrophique une boucle de rétroaction positive. C’est un trou noir universel qui est devenu le tombeau de la finance.

Maintenant que j’ai couvert les mensonges sur notre économie et que je peux les démontrer formellement, il est temps de passer aux mensonges qui sont plus difficiles à cerner. Ces mensonges ont souvent échappé à nos enquêtes passées parce que les données concrètes qui auraient pu être utilisées pour les exposer ne sont tout simplement pas à la disposition du grand public. En fait, la plupart des données ne sont même pas encore disponibles pour les représentants du gouvernement. Je parle, bien sûr, des données concrètes derrière les activités des banques centrales à travers le monde – le Fonds monétaire international, la Banque des règlements internationaux et la Réserve fédérale en particulier. Dans cet épisode, nous allons explorer l’objectif de ces mensonges, cacher la destruction imminente de notre monnaie [le dollar, NdT] – par l’appatage , par l’escroquerie et par la foi aveugle.

Dans la partie 3 de cette série, le passif américain réel a été révélé et dépasse de loin les statistiques officielles fournies par le Département du Trésor (au dessus de 200 000 milliards de dollars actuellement dus, et non pas dus dans un futur lointain où aucun de nous ne sera vivant pour s’en inquiéter). La singularité de cette dette, la plus responsable de ce problème, a été créée grâce aux programmes sociaux, comme le programme de sécurité sociale que le gouvernement utilise comme son propre fond secret personnel, pris en charge par les taxes des contribuables comme un puits sans fond, déclenchant une accumulation de dette de plus de 8 000 milliards de dollars par an.

Comment notre gouvernement (ou n’importe quel gouvernement avec une banque centrale) continue-t-il de fonctionner financièrement s’il génère beaucoup plus de dettes que ce qu’il sera jamais en mesure de rembourser à partir des recettes fiscales ? Eh bien, notre système ne fonctionne pas vraiment. Il refuse tout simplement de mourir totalement. Et il le fait au travers de la création de la monnaie fiduciaire.

Les programmes de Quantitative Easing, QE [planche à billet, NdT], qui permettent à la Réserve fédérale de créer des masses de monnaie fiduciaire sortant de nulle part pour acheter des obligations du Trésor américain (entre autres choses), étaient une acceptation flagrante par les bureaucrates et les banquiers centraux que même le gouvernement n’est pas capable de soutenir ses propres opérations sans l’aide de cette fausse monnaie.

Je vais le répéter encore une fois : les programmes de QE sont en eux-mêmes une preuve formelle de l’insolvabilité du gouvernement. Les gouvernements solvables n’ont pas besoin de monétiser leurs propres titres de créance avec une planche à billets.

Après l’audit, léger, du programme TARP, qui a révélé un système de création monétaire au-delà de 16 000 milliards de dollars (les opérations de swap masquées sont encore une action de dévalorisation même si certains experts des médias aux ordres affirment qu’ils ne sont pas de la création de dette), il y a eu peu d’informations disponibles pour le public en ce qui concerne le véritable niveau de monnaies papiers ou numériques sorties de nulle part. Nous n’avons aucune idée de la mesure dans laquelle le dollar a finalement été dévalué, et nous ne le saurons pas tant que les investisseurs et les banques étrangères n’auront pas finalisé leur découplage des États-Unis (un processus qui va probablement s’accélérer cette année).

On pourrait faire valoir, cependant, que depuis la finalisation du taper, la fin du QE3 et des programmes de renflouement par les États, notre système devrait être à niveau avec une trésorerie encore une fois pléthorique, car la manne de cash aurait du en valoir la peine. Sinon, pourquoi le taper a-t-il été mis en place à la fin ? Je dirais et je l’ai dit dans le passé que le taper a été institué non pas pour une préparation de la reprise économique, mais en prévision de l’effondrement économique. Les plans de renflouement par les QE ont cessé parce qu’ils ne servent plus aucun but dans l’étayage de la fausse économie.

Par exemple, l’inspecteur général de la Federal Housing Finance Agency (FHFA) suggère maintenant encore un autre plan de sauvetage pour les échecs socialistes de type New Deal que sont Fannie Mae et Freddie Mac, après que l’administration Obama s’est réservée le droit de prendre tous les bénéfices provenant de la tutelle commencée en 2012. C’est vrai, tout cet argent que Fannie et Freddie ont prétendument gagné pour rembourser les plans de sauvetage, n’a pas fait une once de différence, et le gouvernement fédéral en vole désormais les profits pour rembourser d’autres dettes. Dans le même temps, des entreprises comme Blackstone récoltent les avantages en achetant et enchérissant des centaines de milliers de maisons pour une bouchée de pain, les offrent en location pour soutenir artificiellement l’illusion d’une reprise des logements aux États-Unis. (Je voudrais aussi noter que Blackstone a idéalement servi de conseiller au Trésor américain tout au long des opérations de sauvetage Fannie / Freddie.)

Comme il est mentionné dans la partie 1 de cette série, les mesures de relance n’ont absolument pas réussi à inspirer un semblant de reprise de la demande des consommateurs, et la demande mondiale de biens est en train d’imploser.

Comme il est mentionné dans la partie 2, la création de vrais emplois ne s’est pas améliorée pendant toute la durée du programme TARP, de l’assouplissement quantitatif et de la politique de taux d’intérêt à 0%. En fait, il semble n’avoir réussi qu’à faire stagner le chômage à environ 23%.

Comme il est mentionné dans la partie 3, les actions de relance n’ont servi qu’à créer encore plus de dette tout en ne produisant pas de résultats tangibles autres qu’une bulle massive dans les marchés boursiers.

La pauvreté est à des niveaux records. La demande d’assistance sociale est à des niveaux records. Les salaires moyens sont en baisse, et les prix des biens essentiels (sauf le pétrole en ce moment) sont en hausse. La demande mondiale est visiblement en train de sombrer dans les mêmes eaux qu’en 2008-2009. Les marchés du logement sont devenus une farce féodale stimulée par les grands groupes financiers. Et le chômage continue de plafonner à un niveau déprimant. Pendant ce temps, les gens ne sont même plus enregistrés comme chômeurs car ils sont sans emploi depuis trop longtemps.

À ce stade, au début du printemps 2015, je pense qu’il est certain que les analystes économiques alternatifs ont eu raison depuis le début en affirmant que les mesures de relance de la banque centrale sont complètement inutiles. Bien que certains des traders les plus mielleux fassent valoir qu’ils ont triplé leurs bénéfices pendant la période de relance et que notre pessimisme ne signifie rien pour eux, dans leur naïveté, ils perdent de vue le tableau d’ensemble [sauf qu’ils ne sont pas dans ce tableau, ils sont à part, NdT]. Si vous ne spéculez pas sur l’effondrement, l’effondrement se jouera de vous.

Maintenant, il semblerait que la Réserve fédérale ait échoué à tous les niveaux de sa quête pour le sauvetage de l’économie. Mais quelles sont les conséquences de cette débâcle ? Le résultat est le déplacement de la capacité économique des États-Unis. L’économie des États-Unis a été mise hors-jeu.

La Chine a dépassé les États-Unis comme le plus grand exportateur-importateur du monde et se trouve depuis longtemps, et de loin, devant les États-Unis en termes de capacité de fabrication, faisant de la Chine le partenaire économique le plus précieux dans le monde. Selon le FMI, la Chine est maintenant supérieure aux États-Unis en termes de commerce et sera bientôt la plus grande économie de la planète.

La Chine a récemment lancé sa Banque asiatique de développement régional, une sorte de Banque asiatique mondiale. Et près de cinquante pays, y compris les alliés européens des États-Unis, se sontempressés d’y adhérer.

Les discussions sont même de plus en plus ouvertes dans les médias grand  public sur le fait que la Chine est sur le point de se découpler de l’économie américaine et, à sa suite, les nations des BRICS, pour structurer un nouveau système financier centré sur l’Asie qui attirerait les élites financières occidentales. Ceci, cependant, est une vision trop simpliste.

Nous parlons de l’économie réelle dans cette série ; et dans l’économie réelle, aucune nation avec une banque centrale ne peut échapper au Nouvel Ordre Mondial. En fait, tous les conflits entre l’Est et l’Ouest ne servent qu’à faire avancer la cause des mondialistes et socialistes fabiens.

La Chine, à elle seule, n’a pas la capacité de remplacer les États-Unis en tant que principal moteur de l’économie mondiale, ni le yuan la capacité de remplacer le dollar comme monnaie de réserve mondiale. Cependant, ce n’est pas l’objectif de la Chine. Cela n’a jamais été l’objectif de la Chine. Le seul but de la Chine dans son expansion budgétaire historique a été de parvenir à s’intégrer dans ce que le FMI appelle la remise à zéro de l’ économique mondiale. Une partie de cette réinitialisation est l’introduction du système de panier de monnaies mondiales du FMI, ou de droits de tirage spéciaux (DTS), en tant que mécanisme de contrôle centralisé pour toutes les monnaies du monde entier. Le FMI et la Chine n’ont cessé de militer en faveur du système des DTS  qui remplacerait le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale.

J’ai couvert ce scénario en le développant en détail dans mon article La Fin du jeu économique expliquée.

Malgré les espoirs de certains autres blogueurs que la Chine pourrait en quelque sorte briser les chaînes du monopole des banques centrales, chaque action chinoise depuis au moins 2008 est une préparation pour devenir une nation totalement esclave sous le contrôle de la politique du FMI [pas si vite…attention à la maîtrise proverbiale du temps par la Chine, NdT].La Chine a officiellement soumis une demande pour que sa monnaie (le yuan) fasse partie du panier de monnaies des DTS. La banque centrale chinoise a ouvertement appelé le FMI à jouer un rôle dominant dans la gestion des monnaies du monde à travers le système de panier du DTS :

La crise économique mondiale montre les «vulnérabilités inhérentes et les risques systémiques dans le système monétaire international actuel», a déclaré le gouverneur Zhou Xiaochuan dans un essai publié lundi par la banque. Il a recommandé la création d’une monnaie constituée d’un panier de devises mondiales et contrôlée par le Fonds monétaire international et a déclaré qu’il aiderait «à atteindre l’objectif de préservation de la stabilité économique et financière mondiale».

La conférence du FMI sur les DTS, qui a lieu tous les cinq ans, est prête à commencer des préliminaires en mai, qui doivent durer jusqu’en octobre ou novembre. Il est largement prévu que la monnaie chinoise sera en effet incluse dans les DTS cette année, que cela va nuire à la réputation du dollar comme monnaie de réserve mondiale, et que les États-Unis auront peu de moyens pour arrêter un tel développement. Cela parce que le pouvoir de veto américain au sein du FMI est susceptible d’être supprimé, en raison d’un manque d’approbation sur les mesures de financement et les changements de politiques proposés au Congrès en 2010.

Dans de nombreux articles au cours des deux dernières années, j’ai averti que la destruction de la position des États-Unis au sein du FMI serait imputée à l’impasse politique due au refus par le Congrès de confirmer les changements de politique depuis 2010, et le poids de la faute sera placé sur les conservateurs. La semaine dernière, mes soupçons ont été renforcé par les déclarations de Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor et élitiste qui était en partie responsable de la fin du Glass-Steagall Act et de la création de la bulle des dérivés, et l’homme qui prétendait que «l’histoire approuvera massivement les QE». Summers a dénoncé la fin des États-Unis comme l’«assureur en dernier ressort du système économique mondial», déclarant également :

En grande partie à cause de la résistance de la droite, les États-Unis restent le seul pays dans le monde à ne pas avoir ratifié les réformes de la gouvernance du Fonds monétaire international que Washington a lui-même poussées en 2009. En complétant les ressources du FMI, ce changement aurait renforcé la confiance dans l'économie mondiale. Plus important encore, cela aurait rapproché le moment de donner à des pays comme la Chine et l'Inde des parts de votes au FMI en rapport avec leur nouveau poids économique... 

Avec la taille économique de la Chine rivalisant avec l'Amérique et les marchés émergents représentant au moins la moitié de la production mondiale, l'architecture économique mondiale doit subir un ajustement substantiel. Les pressions politiques de toutes parts aux États-Unis l'ont rendue de plus en plus dysfonctionnelle ...

L’énorme enthousiasme pour la nouvelle banque régionale de la Chine a mis les États-Unis sur la défensive, au fur et à mesure que ses alliés supposés se joignent en chœur pour appeler la Chine à rejoindre les DTS.

Le yuan deviendrait la première monnaie non entièrement convertible à rejoindre le panier des DTS. Cela signifierait, qu’il est difficile d’investir directement en yuans par rapport aux investissements en dollars. Mais c’est exactement ce que le FMI veut.

Le journal Asian Times l’a écrit plutôt crûment mais avec honnêteté:

Actuellement, les banques centrales ne peuvent pas inclure de possession de yuans dans leurs réserves de change. Toutefois, par l'inclusion dans le panier des DTS, la monnaie pourra effectivement profiter d'une porte dérobée où la convertibilité serait concernée. La conséquence, selon Citibank, serait une augmentation de la demande en yuans de la part des banques centrales et une intégration plus poussée de cette monnaie dans les flux mondiaux du marché des capitaux.

Fait important, la Chine a épousé une internationalisation des monnaies de réserve loin de l'hégémonie et des dépendances au dollar américain sur les fluctuations économiques locales, sur les taux et la stabilité des changes. L'inclusion du yuan dans le panier serait un pas vers un monde des monnaies plus multilatéral. Alors que la convertibilité totale est peut-être encore loin, la capacité de la Chine à avoir une monnaie de réserve mondiale pourrait bientôt être d'actualité.

Oui, c’est vrai, l’inclusion de la Chine dans les DTS aidera le processus de marginalisation du dollar et aidera dans l’ascension des DTS en tant que mécanisme de réserve mondiale. Et comme la Chine devient une puissance en terme de monnaie dans son rôle de n°1 mondial de l’économie, la seule façon pour les banques centrales autour de la planète de bénéficier ou d’investir dans le yuan se fera par le stockage des DTS ! La demande de DTS sera intelligemment stimulée par la demande naturelle pour le yuan. C’est ainsi qu’une structure globale de change commence.

Les seuls vrais bénéficiaires de ce cycle seront le FMI et les élites qui veulent désespérément un système économique mondial totalement centralisé.

En attendant, comme le dollar perd son statut de réserve mondiale, il perd le SEUL pilier qui soutient sa valeur d’une manière à peu près stable. Comme le dollar baisse, les citoyens américains en seront réduits à des conditions économiques du niveau du deuxième monde ou même du Tiers-Monde. L’emploi et les salaires continueront à se dissoudre, tandis que le décalage entre les nantis et les démunis va continuer à croître. Dans le pire des cas, cela va entraîner un chaos total qui sera suivi d’une intervention internationale pour nous sauver de nous-mêmes. Notre monnaie sera probablement rattachée en permanence au panier des DTS, tout comme l’Argentine a été rattachée à notre dollar après son effondrement. Et le FMI possédera les États-Unis et non l’inverse, comme  l’illusion en est communément entretenue.

Comme indiqué précédemment, les actions de stimulation de la Réserve fédérale semblent avoir lamentablement échoué. Maintenant, notre nation est confrontée à une tempête. Mais je dirais que la Réserve fédérale n’a pas failli à sa mission. L’objectif de la Fed n’est pas de défendre la stabilité de l’économie américaine et le dollar ; le but de la Fed est de détruire la stabilité de l’économie américaine et le dollar. Ainsi, la Fed a réussi dans sa mission. Et je crois qu’un audit complet des politiques et des actions de la Fed prouverait ce fait sans aucun doute.

Je vais continuer à décrire la fin du jeu pour la mondialisation qui est en cours dans le prochain épisode de cette série, y compris la façon dont les banques centrales dans les pays étrangers sont de connivence entre elles et sont gérées par des entités supranationales comme le FMI et la BRI. L’implosion de l’Amérique joue un rôle très particulier. Ce n’est pas le produit de coïncidences fortuites, du destin, de la bêtise politique ou de la cupidité des entreprises. C’est un événement conçu et destiné à ouvrir la voie à un environnement économique encore plus sinistre, étape nécessaire pour établir un empire économique final avec l’objectif de tous nous asservir en permanence.

Note du traducteur

En attendant la suite des épisodes, il faut noter qu’il existe une alternative au scénario noir de Brandon, que la Chine et la Russie aient eu suffisamment peur de ce scénario et de leur propre destruction, qu’elles se contentent de l’accompagner avec, on l’espère, l’envie de le faire trébucher mollement quand la Chine aura retiré aux USA son droit de veto au FMI. Il suffit peut-être juste de ralentir la vitesse du train pour laisser le temps à la marée de descendre et montrer le vide de ce projet de mondialisation mené par les Anglo-saxons, n’oublions pas l’art immémoriale des chinois de maîtriser le temps.

Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone.

http://lesakerfrancophone.net/un-dernier-regard-sur-leconomie-reelle-avant-quelle-nimplose-partie-4/

Un dernier regard sur l’économie réelle avant qu’elle n’implose – Partie 5

Par Brandon Smith – Le 16 avril 2015 – Source www.altmarket.com

Depuis que j’ai commencé à écrire l’analyse pour le mouvement de la liberté il y a plus de huit ans, j’ai toujours dit que nous saurions quand les mondialistes siffleraient la fin de la récréation. Ces criminels le feront en se montrant dans la lumière du jour et en avouant leurs crimes. A ce moment, ils ne craindront plus les répercussions ni que leurs plans soient obstrués.

Comme j’ai l’intention de le montrer dans cet épisode de ma série sur l’effondrement financier caché de l’Amérique, la fin du jeu est effectivement arrivée. À tout le moins, les élites internationales semblent penser que le succès est à leur portée, car elles exposent désormais ouvertement leur propre implication. Mais elles le font d’une manière qui tente de détourner le blâme ou de rationaliser leurs actions comme étant menées pour un plus grand bien.

Dans la partie 4 de cette série, j’ai discuté de la réalité du faux paradigme Est / Ouest et du fait que le conflit entre les intérêts occidentaux et orientaux n’est rien de plus qu’un théâtre Kabuki construit par les mondialistes et conçu pour hypnotiser les masses. Vous voyez, le problème avec la plupart des gens, c’est qu’ils ont tendance à laisser leur sens inné du tribalisme les conduire à prendre part à une guerre sans comprendre la racine fondamentale de cette guerre. Dans la plupart des cas, ils croient qu’un côté doit être bon et l’autre mauvais. Les mondialistes comprennent cette faiblesse du collectivisme humain, et ils l’exploitent aussi souvent que possible. Ils créent des conflits à partir du néant, conflits dans lesquels les deux parties sont contrôlées. Puis, ils laissent les masses tâtonner comme des idiots qui essaient de mettre la corde autour du cou de l’autre gars.

Le paradigme Est / Ouest est juste un autre dans une longue lignée de faux affrontements organisés par les élites, mais il est celui qui est le plus dangereux pour le mouvement de la liberté lui-même. Dans notre rage de destruction de la liberté et de la prospérité dans notre propre pays, certains d’entre nous en sont venus à penser que la source de toutes ces bulles impies au cœur de l’activité des entreprises et du gouvernement des États-Unis vient de l’Est, qui soutient toutes sortes de rébellions. C’est tout simplement absurde.

Récemment, un lecteur m’a envoyé un lien qui m’a rappelé des observations formulées par le représentant Louis T. McFadden, président du House Banking Committee, le 4 mai 1933. Dans le sillage de son combat contre la Réserve fédérale, il a dit:

«… La signature perfide, loin du droit américain, à la conférence des 7 puissances à Londres en Juillet 1931 […], met le Système fédéral de réserve sous le contrôle de la Banque des règlements internationaux.»

Même en 1933, il y avait quelques personnes qui pouvaient voir que la Réserve fédérale était juste un garçon de courses, un tueur à gages économique pour une entité plus puissante. Malheureusement, McFadden est mort en 1936 d’une thrombose coronarienne avant qu’il puisse faire des progrès dans sa croisade. La vérité qu’il mise en lumière aux yeux de tous vit toujours; et c’est une vérité que beaucoup de gens ne veulent pas entendre. Il est plus facile de quantifier la menace de la Réserve fédérale. Il est plus facile de croire que la Fed contrôle l’ensemble du jeu ou (pour les citoyens à l’esprit le plus moutonnier) que la Fed soit un organisme quasi-gouvernemental inoffensif. Beaucoup d’entre nous, dans le mouvement, veulent croire que c’est la porte d’entrée vers le septième cercle de l’enfer, parce que si la Fed meurt, alors nous gagnons. Et la Fed semble êtretuable, notamment à la lumière de certaines actions de la part de l’Orient. Malheureusement, le problème est beaucoup plus complexe.

Comme exposé par McFadden, la Fed n’est qu’une tentacule parmi d’autres, rampant aux ordres d’une plus grande équipe de vampires. La Banque des règlements internationaux semble être l’œil du Léviathan. J’ai été heureux de voir que la BRI gagne de plus en plus l’attention des médias alternatifs comme principale menace pour la stabilité du monde. Zero Hedge a publié récemment un article très intéressant sur la BRI et la cabale bancaire, extrait d’un livre d’Adam LeBor et intitulé Meet The Secretive Group That Runs The World / Faites connaissance avec le groupe secret qui dirige la planète, la Banque des Règlements Internationaux.

Bien sûr, ce n’est pas le premier exposé sur la BRI. Même Harper a publié un morceau étonnamment honnête (enfin seulement la moitié de l’histoire) sur la banque, intitulé Gestion du monde de l’argent, en 1983. Dans ce document, le magazine affirme que «… le but éhonté des réunions mensuelles de ces élites est de coordonner et, si possible, de contrôler toutes les activités monétaires dans le monde industrialisé».

Toute banque centrale qui finit sur la liste des membres de la BRI devrait être par tous les moyens considérée comme un pion de la BRI. Cela comprend les banques centrales des pays de l’Est prétendument opposés à la puissance occidentale. L’histoire des débuts de la BRI est tachée de sang, car ils ont financièrement joué des deux côtés lors de la Seconde Guerre mondiale et ont aidé le financement de l’appareil nazi. Gardez à l’esprit que l’Allemagne, le Japon et les Alliés étaient tous membres de la BRI en 1931 et en sont restés membres pendant toute la guerre. Les banquiers ont jeté les pays les uns contre les autres pour un temps très long, ils n’ont aucune loyauté envers une nation particulière.

La BRI a dû se fondre en arrière-plan pour un temps après que son partenariat avec les fascistes a été rendu public après la guerre. Ainsi, les élites ont formé encore une autre monstruosité, le Fonds monétaire international, pour prendre sa place aux yeux du public. Cependant, la BRI continue à ce jour à tirer les ficelles des banques centrales de la planète et, par extension, des gouvernements du monde.

La stratégie des conflits manigancés n’a pas changée. J’ai écrit de nombreux articles sur la collusion indéniable entre la Russie et le FMI, y compris le soutien de la Russie avide de la nouvelle monnaie de réserve mondiale du FMI, lesdroits de tirage spéciaux (DTS). Vous pouvez lire ces articles suivants

Vladimir Poutine et le Kremlin ont continué leur histoire d’amour avec le FMI depuis 2009, quand ils ont appelé les DTS à devenir la monnaie de réserve mondiale.

L’an dernier, Poutine a réaffirmé l’objectif des BRICS de s’impliquer davantage dans le système du FMI:

«Dans le cas des BRICS, nous voyons un ensemble d’intérêts stratégiques coïncider. Tout d’abord, c’est la volonté commune de réformer le système monétaire et de financement international. Dans la présente forme, il est injuste pour les BRICS et pour les nouvelles économies en général. Nous devrions prendre une part plus active dans le FMI et dans le système de prise de décision de la Banque mondiale. Le système monétaire international lui-même dépend beaucoup du dollar américain, ou, pour être précis, de la politique monétaire et financière des autorités américaines. Les pays des BRICS veulent changer cette situation.»

J’ai également couvert l’éloignement des Chinois du dollar vers le panier de monnaies du FMI depuis des années.

Le grand mensonge est aujourd’hui de croire que la Chine et la Russie sont un anti-Nouvel Ordre Mondial. Pourtant, comme je l’ai expliqué dans mon dernier article, la Chine (et la Russie) n’ont cessé d’appeler à une conversion globale dans ce système de panier et des DTS, et ils veulent que ce système soit géré par le FMI. Le FMI, à son tour, a toujours appelé à la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale et s’est ouvertement rapproché d’institutions comme la nouvelle banque régionale asiatique, l’AIIB, qui est dominée par la Chine, en dépit du fait que beaucoup de gens croient à tort que l’AIIB serait en quelque sorte une concurrence pour le FMI ou la Banque mondiale.

Cet extrait provient de l’International Business Times:

Le directeur général de la Banque mondiale Mulyani Indrawati a déclaré à Xinhua dans une interview :

«Nous sommes complètement ouverts à une coopération avec l’AIIB [sic]. Même maintenant, nous travaillons très étroitement à son démarrage et regardons le réglage, les principes et le cadre de cette institution.»

Elle a également rejeté les inquiétudes que l’AIIB affronterait la Banque mondiale ou des banques régionales de développement existantes et a souligné que les besoins globaux d’infrastructure sont énormes et permettent d’accueillir de multiples organisations.

Intervenant à l’ouverture du Forum de développement de la Chine à Pékin, le directeur général du FMI Christine Lagarde a déclaré que le FMI serait ravi de coopérer avec l’AIIB, et que les institutions ont un espace massif pour coopérer.

Plus d’informations sur l’histoire de la Chine et de son partenariat avec le Nouvel Ordre Mondial sont disponibles dans une excellente analyse vidéo de James Corbett.

Au niveau de la politique monétaire et bancaire internationale, il n’y a absolument aucune indication de conflit légitime entre l’Orient et l’Occident. Encore une fois, ces batailles sont seulement un théâtre pour les masses. Mais quels buts doit servir ce théâtre?

La fausse guerre économique entre Orient et Occident fournit une couverture et une justification pour le véritable objectif des internationalistes : la destruction du dollar comme monnaie de réserve mondiale et l’ascendant du système monétaire mondial à base de DTS. La phase finale des banquiers est, bien sûr, un gouvernement mondial. Il a été le rêve de longue date des socialistes fabiensimprégnant l’univers de la banque centrale. Un système de monnaie mondiale et une gestion économique centralisée sont la première étape des armes psychologiques contre le public. Si le monde fonctionne sur un mécanisme de change unique et une autorité économique unique, pourquoi ne pas avoir aussi un système gouvernemental unique ?

L’erreur que font de nombreux analystes des mouvements de la liberté, est l’hypothèse que les internationalistes sont en quelque sorte consacrés aux intérêts américains. L’idée que les mondialistes ont une loyauté quelconque pour quelque gouvernement souverain que ce soit est une notion ridicule. Les Fabiens détestent les séparations entre les nations souveraines (autant qu’ils détestent les libertés individuelles), et ils cherchent à détruire finalement toutes ces limites pour l’amour d’un édifice politico-financier mondial unique.

Mais les élites ne peuvent pas simplement tuer le dollar et le remplacer purement et simplement. Ils ont besoin d’un tour de magie, un hologramme de fumée et de miroirs, une assistante sexy en maillot de bain et des feux d’artifice à gogo pendant qu’ils tireront du chapeau leur panier de DTS comme réserve mondiale. Le faux paradigme Est / Ouest est la distraction parfaite. Quelle meilleure façon de détruire le dollar et d’évoquer une nouvelle monnaie de réserve mondiale que d’opposer un bloc de nations que vous dominez contre l’autre bloc de nations que vous dominez aussi et blâmer la barbarie du nationalisme souverain pour la catastrophe économique qui en résultera, nationalisme que vous prévoyez aussi d’effacer en temps voulu ?

Les élites se préparent pour cet événement, et elles ne se contentent pas seulement de le déclencher puis de s’asseoir pour regarder. Elles espèrent également construire une nouvelle image d’elles-mêmes ,comme les prophètes qui ont tenté d’avertir le monde – les sages financiers qui seraient nos sauveteurs.

Les criminels viennent en pleine lumière, et ils portent des masques de sauveurs.

  • Alan Greenspan est maintenant tout à coup un ardent promoteur de la prudence économique, avertissant que quelque chose de grand… un événement de marché significatif… est sur le point de se produire, et que l’or est maintenant un bon investissement par opposition au dollar.
  • Janet Yellen a ouvertement reconnu que l’argent n’est pas un moyen efficace de stockage de la valeur.
  • Jamie Dimon se met à faire des pronostics, affirmant qu’une autre crise financière est à venir.
  • Le FMI avertit désormais fermement sur les risques du shadow banking apportant la catastrophe à l’environnement économique.
  • La Banque mondiale a été assez polie pour avertir le public que le moment est venu de se préparer à la prochaine crise.
  • La BRI produit maintenant des déclarations sur une base régulière pour prédire un éventuel renversement violent des marchés mondiaux, tout comme elle a commodément alerté le public de la possibilité d’un effondrement du crédit en 2007 juste avant la crise des produits dérivés.

Littéralement tout le monde, des élites aux piliers de bars discutent maintenant publiquement du danger d’un autre effondrement des marchés. C’est un renversement plutôt frappant quand, il y a quelques années, la reprise était le tube des médias mainstream, que Bernanke était un héros, et la relance par la monnaie la fontaine de jouvence. Comment pourraient-ils savoir qu’un tel événement vient ? Ils ont construit les conditions par lesquelles un effondrement est inévitable, et maintenant ils veulent se purifier dans les eaux du lac Minnetonka et absoudre leurs institutions de toute la laideur a venir.

Je tiens à souligner, cependant, que les avertissements des banquiers sur la volatilité et la crise sont généralement donnés trop tard pour que la moyenne des gens puisse agir en conséquence. Je tiens également à souligner que le chœur croissant des voix grand public prédisant une déstabilisation tendent également à marginaliser et à isoler les Etats-Unis et la Réserve fédérale comme la cause principale du problème. Les États-Unis ne sont rien d’autre qu’une vitrine pour les activités élitistes. Et la Réserve fédérale est une tentacule qui peut être sacrifiée si cela signifie la réalisation de la centralisation totale. Tous les signes et les preuves annoncent ce que le FMI appelle la grande réinitialisation économique mondiale. Les plans pour cette réinitialisation ne comprennent pas la prospérité des États-Unis ou un dollar florissant.

Traduit par Hervé, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Note du Saker francophone

Cette analyse est nettement plus pessimiste que celles habituellement relayées par le site le Saker Francophone qui, dans un élan de rééquilibrage de l’information sur la Russie et Poutine, expose d’habitude une version très avantageuse du président russe. J’espère personnellement que Brandon Smith a tort et que la position ferme de la Russie va empêcher les élites oligarchiques de poursuivre leur domination pour que nous puissions enfin, nous les peuples, prendre notre destin en main et trouver les meilleurs solutions possible pour tous les peuples, quel que soit le temps que ça prendra. Mais pour être honnête, c’est quelque part un vœu pieux. Il est impossible d’être sûr que Poutine et les élites russes ne soient pas aussi impliqués comme le good guy pour les anti-Système et le bad guy des gens qui regardent encore leur télé.

Au pire, publier des analyses contradictoires argumentées ne peut qu’enrichir la connaissance de chacun. L’Histoire montre que les peuples ont rarement eu le dessus et qu’ils ont surtout été utilisés par des minorités très déterminées. Le doute est aussi un moteur et il ne doit pas nous paralyser.

http://lesakerfrancophone.net/un-dernier-regard-sur-leconomie-reelle-avant-quelle-nimplose-partie-5/

Un peu plus sur la notion de liquidité sur les marchés Par Bruno Bertez

titanic

Nous reproduisons ci-dessous une chronique de François-Serge Lhabitant sur cette question de la liquidité. Nous voulons attirer l’attention et vous sensibiliser à cette notion, car dans les situations de stress, elle devient centrale.

La chronique de François-Serge Lhabitant

Liquidité : une leçon si vite oubliée

Keynes avait coutume de définir la liquidité d’un actif financier comme sa capacité à être transformé en monnaie à court terme et sans perte. Cette définition met en avant à la fois un élément intemporel (court terme) et un élément de prix (sans perte). Pour simplifier, nous dirons ci-après que le court terme correspond à quelques jours, voire quelques heures, et que l’absence de perte signifie une vente à un prix proche du dernier cours ou de la dernière évaluation connue.

Les investisseurs adorent la liquidité, car elle leur permet de changer d’avis rapidement en cas de besoin. Malheureusement, cette liquidité a également un effet pervers : pouvoir changer d’avis –ou penser qu’on pourra changer d’avis- fait que de nombreux investisseurs bâclent complètement leur travail d’analyse ou de due diligence. Ces actions sans réel intérêt voient ainsi leur prix prendre l’ascenseur à court terme tout simplement parce qu’elles sont liquides. Des produits financiers complexes qui n’auraient jamais dû voir le jour sont structurés, achetés et même fortement demandés, parce qu’ils sont traités sur des bourses et donc supposés liquides. Pis même, on commence à voir sur le marché des exchange traded funds (ETFs) investis dans des junk bonds, des levered loans, du direct lending, ou même du private equity, qui mettent en avant le fait qu’ils peuvent être négociés instantanément, alors que les instruments sous-jacents ne le sont pas. Ou encore des fonds UCITS qui offrent une liquidité quotidienne ou hebdomadaire alors que leurs investissements sont moins liquides.

Les leçons de 2008 auraient-elles été oubliées ? Rappelons que la liquidité est une véritable arlésienne. On en parle beaucoup quand tout va bien, elle est promise à tous quand on en a besoin, mais elle est introuvable quand elle devient vraiment nécessaire. En 2008, certains ont réalisé avec stupéfaction que la liquidité « officielle » de leurs investissements n’avait pas grand-chose à voir avec leur liquidité effective. Au risque de remuer le couteau dans leurs plaies, rappelons qu’en 2015, de nombreux investisseurs ont encore souvent dans leurs portefeuilles des « side pokets » et autres vestiges complètement pourris de leurs actifs pré-2008 soi-disant liquides. Et pourtant, ce sont souvent ces mêmes investisseurs qui se pressent à nouveau pour acheter des actifs dits liquides. On ne peut que sourire quand on voit que les vendeurs sont souvent les mêmes que ceux d’avant 2008…

A notre avis, un grand nombre de ces produits dits liquides sont de véritables bombes à retardement. Je ne compte plus le nombre de gérants tout sourire qui affirment par exemple qu’ « en utilisant 25% du volume traité quotidiennement, il nous faut trois jours pour liquider cette position ». Un calcul certes intéressant, mais basé sur un volume normal dans un marché normal avec des acheteurs et des vendeurs. Le jour où les doutes commencent, il n’y aura plus que des vendeurs, le volume traité chutera dramatiquement, ainsi que les prix. Sans oublier que la liquidité varie souvent en fonction d’un paramètre supplémentaire, la taille de la position à liquider. Bien sûr, pour l’investisseur individuel, la taille n’est souvent pas un souci, mais elle le devient si tous les investisseurs individuels détiennent le même type de positions et commencent à changer d’avis en même temps. C’est exactement ce qui s’est passé en 2008, et c’est ce qui risque d’arriver à nouveau à la prochaine crise.

Pour éviter ces problèmes, il n’y a que deux solutions. La première est que lorsque vous investissez dans un actif, vous devez avoir fait une analyse complète, et être prêt et surtout capable de le détenir pendant une longue période si nécessaire. La seconde est que si vous ne souhaitez détenir un actif que pendant un très court laps de temps, cela ne s’appelle plus de l’investissement, mais du trading. Et à ce jeu là, les petits poissons se font régulièrement manger par les grands.

François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School. L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur.

7 réponses »

  1. « Toute cette perfidie financière dissimule l’idée selon laquelle la race humaine a atteint les limites du techno-industrialisme. Il y a trop de gens sur Terre, et pas assez de ressources pour tout le monde – pétrole, poisson, terres, minerais, fertilisants – et nous ne disposons d’aucune solution pour maintenir cette économie en place. En d’autres termes, elle devra croître ou se contracter » (James Howard Kunstler).

    Le techno-industrialisme, c’est le propre du modernisme enfanté par l’occident. L’occident a ouvert la boite de Pandore avec les énergies fossiles et s’est inventé des chimères. Le positivisme est le logiciel d’action, l’homme est tout puissant et rien ne peut l’arreter, la science fiction d’hier est déjà , sous nos yeux, entrain de se réaliser. Mais la réalité a horreur du vide …intellectuel, et ses lois sont terribles:
    Une croissance infinie dans un monde finis?… No comment!
    Une courbe exponentielle de la démograghie dans un monde d’énergie fossile finie est une impasse physique.
    Dans un monde souillé par les déjections industrielles, cela ne peut qu’invertir la tendance contagieuse de globalisation du modernisme dans des pays convertis à cette pandémie onirique.

    La décroissance sera subie par les uns, la masse, et elle épargnera l’élite qui saura se protéger en coulant la démocratie. Mais avant cela on nous divisera, on insufflera un esprit d’opposition horizontale, entre classes compactées par la crise, et on nous imposera verticalement le solde de tout compte d’une politique fasciste… celle là meme qui s’accoquine ouvertement du pouvoir ploutocratique des industries.

    « L’erreur que font de nombreux analystes des mouvements de la liberté, est l’hypothèse que les internationalistes sont en quelque sorte consacrés aux intérêts américains. L’idée que les mondialistes ont une loyauté quelconque pour quelque gouvernement souverain que ce soit est une notion ridicule. »Brandon Smith) Comme je l’ai toujours penser, les prédateurs de l’Humanité sont des APATRIDES, ils ont des vues communes et sont disposés pareillement d’une idéologie de puissance qui leur confère un haut degré d’immoralité ou d’empathie pour leur semblable. La jouissance se réalise dans la lutte pour aboutir à ce Nouvel « OGRE » mondial, une fois atteint, une apre lutte s’ouvrira contre les peuples…une métaphysique de l’anthropophagie.

    « Tous les signes et les preuves annoncent ce que le FMI appelle la grande réinitialisation économique mondiale. Les plans pour cette réinitialisation ne comprennent pas la prospérité des États-Unis ou un dollar florissant. »

    Non seulement « LES PLANS » ne prévoient pas la prospérité du peuple US mais bien au contraire le « american dream » va se transformer en cauchemard éveillé. En 2016, on pourra parier sur l’élection de Hillary Clinton dans la version pathologique, aboutie, de l »empire. Cette femme sera la première présidente des USA, c’est mon pari, et Obama tout en ayant été le 1er président noir sera aussi le dernier avant que les USA ne basculent définitivement dans le chaos menant à la mort constitutionnelle de ce pays…Rien ne se perd, rien ne se cré tout se transforme… et la transformation sera radicale.

     » la destruction du dollar comme monnaie de réserve mondiale et l’ascendant du système monétaire mondial à base de DTS. La phase finale des banquiers est, bien sûr, un gouvernement mondial. Il a été le rêve de longue date des socialistes fabiensimprégnant l’univers de la banque centrale. Un système de monnaie mondiale et une gestion économique centralisée sont la première étape des armes psychologiques contre le public.  »

    Faut il encore rappeler qu’en 2012, pour les grands jeux du cirque mondial, l’élite de la city avait passé de nombreux messages symboliques annoncant non seulement ses vues dominatrices mais aussi « ses plans » de nouvelle monnaie mondiale symbolisée par le phoenix, déjà présentée dans sa une en 1988 dans le « economist »… projetée/achevée pour 2018. L’agendas semble tenu en temps et couvre bien l’espace mondial. La refonte du systeme monétaire mondial est bien l’étape décisive.

    Pourtant le Systeme qui est à l’oeuvre se joue des marionnettes/élites qui détiennent le pouvoir sur la masse. Il semble que l’hybris soit la voie royale par laquelle ils peuvent faillir, car le systeme est l’inconscient, tapis dans leur cerveau reptilien, il est cet égrégore qui les domine au point qu’ils ignorent leur propre servitude…. mais cette servitude, ce prolongement de l’inconscient, ne nous est pas aussi étranger que nous aimerions le croire puisqu’à des degrés divers ( à tres large spectre) il agit sur nos actes/pensées au quotidien…. nos automatismes, nos addictions… en sont la triste illustration.

  2. La complexité du système financier est telle que chacun, comme les plus créatifs, peut présenter la situation et l’évolution de cette crise au travers d’un scénario complotiste les plus hardis machiavélique, celui-ci venant s’ajouter à celui du petit voisin aussi blagueur ou blagueur, comme vous voulez … C’est le propre d’un chaos, à y perdre toute rationalité dans un océan de complexité, toute analyse et semblant d’explication en dévient crédible, puisque son contraire est impossible à démontrer !

    A partir de là, nous nageons en plein délire ….

  3. Bien entendu et comme vous vous en doutez et comme je le fais habituellement, j’élève les plus grandes réserves sur les thèses plus ou moins conspirationnistes qui peuvent animer ces textes.

    Ce qui m’étonne, c’est que les Conspirationnistes luttent … contre leurs intérêts.

    Tout le monde sait que les Conspirationnistes ne sont pas crédibles, il suffit qu’ils montrent le bout de l’oreille pour que leur travail soit ruiné, déprécié. Pire, ils dévalorisent par leurs excès les bonnes choses qui se trouvent dans leurs publications. Pourquoi dévaloriser son travail, alors que l’on fait un bel effort pour présenter des informations ou des thèses au public? C’est un grand mystère.

    Le Conspirationnisme ne fait pas peu pour nuire aux idées de droite, ceci a très bien été remarqué par Alain de Benoist.

    Tout se passe comme si, en habillant certaines informations et raisonnements d’un habit Conspi, on arrivait à les décrédibliser, à les nier, à faire en sorte que les faits dont ils parlent n’existent pas.

    En fait par ce processus, le Conspirationnisme est le complice de ce contre quoi il prétend lutter. Tout comme les obsessions et les excès d’un Soral servent à désamorcer les effets de la part de vérité qu’ils contiennent.

    Il ne faut pas beaucoup d’effort pour trouver des explications aux politiques suivies, pour saisir leur logique, car il est vrai que ce sont des logiques apparentes, logiques de classe, de sociétés de pensée, logique de l’argent lui-même.

    Alors pour quoi s’encombrer du Conspirationnisme et prétendre: « je suis suivi par une multitude petits bonshommes verts qui ont la particularité de devenir invisibles quand on les regarde »?

  4. Bourse : notre texte fondamental : « Ich bin überbullish » , actualisation

    Pour mémoire, et pour bien assimiler notre position face aux marchés, nous rééditons ce texte paru dans ces colonnes a mi-decembre décembre 2010. Nous ajoutons une actualisation et une mise en perspective.

    Notre texte fondamental de décembre 2010 était intitulé : « Ich bin überbullish ! »

    http://leblogalupus.com/2010/12/13/ich-bin-uberbullish-par-bruno-bertez/

    http://leblogalupus.com/2010/12/20/ich-bin-uberbullish-part-two-par-bruno-bertez/

    Dans ce texte, nous posons les pierres de la construction analytique qui nous conduit à être haussier, bullish et hyperbullish sur les marchés d’actifs financiers. Nous n’en modifions pas une ligne, tant la continuité de notre suivi est grande. C’est toujours sur le même fil que nous tirons depuis le début de la crise. Nous l’enrichissons, nous balisons le parcours suivi. Mais une chose est sûre, notre démarche est fondée sur la continuité. Ce que nous décrivons, ce sont les développements de la crise. Là où « ILS » veulent vous rendre amnésique, nous insistons sur la mémoire. D’ailleurs nous avons écrit, un jour, un texte intitulé: « La dette, mémoire de l’économie! ».

    Suivez bien les dernières lignes de ce texte de 2010 , les lignes sur la nécessaire destruction, elles serviront un jour. Nous sommes encore dans la phase où l’on fait miser les joueurs, mais dialectiquement, cette phase sera suivie d’une autre où « ILS » rafleront les mises. Pour vous aider à comprendre, précisons que lorsqu’ils parlent d’appétit pour le risque, lorsqu’ils parlent de stimuler le risk-on, ils veulent dire « votre appétit pour le jeu », ils veulent que vous jouiez plus. Les rois ont toujours complété les taxes par le monopole des loteries. C’est la raison pour laquelle la Révolution Francaise avait aboli les loteries. Ils savent cette vérité d’Adam Smith: « les joueurs ont toujours tendance à s’exagérer leurs chances de gagner au jeu ». Ils sont structurellement perdants.

    On joue les prolongations du jeu de loterie, retenez bien : la phase présente est la phase de prolongations. La roue continue de tourner, pour que vous misiez encore. Le but des taux d’intérêts négatifs est d’ailleurs là, dans la tentativede vous faire jouer encore plus et encore plus gros. Présenté autrement, facon Chuck Prince, l’orchestre continue de jouer, car on a crié « bis », « encore ». On a refusé de quitter la piste. C’est pour cela que le tirage des lots (perdants) sur l’obligataire n’est pas terminé, on en parle, mais on le diffère sans cesse, ce n’est jamais le moment. Depuis le printemps 2013, période où on a envisagé le Taper, on est dans une phase d’hésitation, on tergiverse, c’est cela les prolongations.

    Insistons sur cet aspect. Au printemps 2013, on devait préparer l’Exit, la sortie, l’orchestre devait s’apprêter à cesser de jouer. Les marchés ont tangué, surtout l’obligataire, et encore plus ceux des Emergents. L’avertissement a été entendu, on a différé le Taper et on l’a mieux préparé. On est revenu à la charge vers la fin de 2014. Hélas, ce n’était pas encore le bon moment de régulariser la politique monétaire car… le dollar s’est envolé, déstabilisant les emprunteurs mondiaux en dollars et surtout créant comme l’on dit, « un vent contraire » pour l’économie américaine. A nouveau on a repoussé l’échéance, malgré la forte baisse du chômage officiel.

    La réalité est que l’on est dans l’impasse et que l’on ne sait pas comment en sortir car rien ne se passe comme prévu et puis, surtout, on s’est trompé. Le vrai problème est simple, évident: on a inflaté la valeur des actifs financiers par la baisse des taux et l’excès de liquidités et si on monte les taux et réduit les liquidités, alors on fait chuter les marchés.Or l’échafaudage est fragile, instable. C’est simple, cela crève les yeux, mais chut, il ne faut pas que cela se sache.

    Voici les erreurs qui ont été commises:

    -S’agissant des actions, on espérait qu’une croissance forte s’enclencherait et que, malgré la hausse des taux, elles ne baisseraient pas, car soutenues par le relais de la croissance des profits. Hélas, de croissance forte, il n’y a pas et les profits ont touché leur maximum en 2013, avec des marges record qui sont maintenant sous pression. Bref, les valorisations ont déjà tout pris en compte et on a déjà des difficultés à délivrer les anticipations contenues dans les cours. Autrement dit, on est allé trop vite, trop loin alors que l’économie réelle n’a pas suivi. Ayant trop anticipé, on ne peut compter sur un relais.

    -S’agissant des obligations, on sait que la hausse des taux fait mécaniquement chuter les cours de Bourse, c’est mathématique, mais on espérait que l’autre composante des taux, les primes de risque, allaient prendre le relais et soutenir les cours. C’est ce que pensait Brian Sack, l’opérateur de la New York Fed. Il savait que les cours allaient avoir tendance à chuter sur la hausse des taux, mais il espérait que la reprise économique allait faire baisser les primes de risque grâce à la solvabilité améliorée et que ceci allait constituer un soutien aux marchés obligataires. Hélas, avant même la hausse des taux et la reprise, les primes de risque sont, partout quasi nulles, elles ne peuvent plus baisser, il n’y a plus de parachute.

    Pour couronner le tout, aussi bien sur les actions que sur les obligations, la spéculation et la transformation sont considérables, le leverage est à des niveaux record. L’opacité également.

    Voici notre texte de 2010 :

    « Il est inutile de dire que nous sommes plus que constructifs sur les actions. Nous le sommes depuis février 2009, mais nous le sommes encore plus aujourd’hui. Moins les autorités américaines ont de scrupules, plus nous sommes haussiers. Ne nous posez pas la question des évaluations.

    Nous avons maintes fois expliqué que cette question était inadéquate, « irrelevant ». Les actions ne sont plus des actions, ce sont des passions. Passions du jeu bien entendu. Elles ne traduisent plus le réel, mais la volonté des régulateurs. Elles sont un instrument de politique économique et financière. Elles font partie du champ de la monnaie, elles sont manipulées, money-like.

    Les marchés sont haussiers depuis mars 2009, cependant bien peu parmi le public ont participé à la hausse. Les chiffres de collecte et de décollecte des mutual funds actions en attestent. La hausse a été faite par Wall Street. Main Street est resté prudent. Ou plutôt pas tout à fait. Ayant été échaudé sur les actions, et ayant du retard sur les obligations, il a mis les bouchées doubles. A la faveur de la mode des obligations, des bonds, des placements à revenu fixe, le public est venu acheter au plus bas des taux et au plus haut des cours. Après avoir pris ses pertes sur les actions, il est venu se préparer à les prendre sur les obligations. Avec le violent mouvement de hausse des taux de ces dernières semaines, le public perd déjà beaucoup.
    Sur les actions, tout est prêt. Là aussi, on attend le public. On attend Main Street. On espère que les fidèles viendront nombreux à la grand-messe. Wall Street, les banques d’investissement, les banques commerciales, sont parées pour la grande distribution, la grande loterie de billets perdants. Le public est attendu, non seulement pour que Wall Street puisse dégager ses portefeuilles, mais aussi pour que les banques puissent reconstituer un capital. C’est bien sûr vrai également en Europe. Le décor est planté, disons-nous: une sur-stimulation monétaire, une panoplie keynésienne, des indicateurs économiques positifs, des profits records. Tout est en place pour attirer les joueurs et rafler leurs mises. »

    Notre actualisation :
    Pour le moment, le scénario se déroule exactement comme prévu, nous sommes encore dans la phase où on vend les billets de loterie, avec sur-stimulation keynésienne monétaire et fiscale, avec espoirs sans cesse renouvelés de reprise de la croissance. Les profits record sont déjà venus aux USA, on a passé le pic en 2014 et en 2015, on a du mal à tenir les niveaux atteints. La pression sur les profits US n’a pas pour origine la hausse du dollar, comme on veut le faire croire, non, la hausse du dollar fait partie des conséquences, pas des causes. La pression sur les profits a pour origine la réduction du déficit budgétaire -nous l’avons démontré en son temps- la demande de l’Etat est relativement moins forte et il faut, pour croître, il faut hausser les revenus et donc éroder les marges. Pour ceux qui sont intéressés par l’aspect théorique de cette analyse, nous renvoyons à ce que l’on appelle l’équation Kalecki des profits.
    L’Europe tente l’imitation, avec retard bien sûr, de ce qui s’est fait aux USA, mais sans bien comprendre le fond de l’action américaine. Elle copie alors qu’elle n’assimile pas vraiment et que les conditions ne sont pas les mêmes. Les conditions de la transmission de la politique monétaire non conventionnelle ne sont pas réunies parce que les structures économiques et financières sont différentes. Ainsi, le marché obligataire joue un rôle plus limité en Europe qu’aux USA. Le financement en Europe est à 80% en banque et à hauteur de 20% seulement sur l’obligataire alors qu’aux USA le financement est à plus de 50% sur l’obligataire. Et puis, la courroie de transmission par la monétisation de l’immobilier est directe tandis qu’elle n’existe pas en Europe, etc. etc.

    C’est la raison pour laquelle, au-delà d’un effet d’annonce qui peut durer un certain temps, il ne faut pas s’attendre à des résultats boursiers aussi flamboyants. Le potentiel européen existe, mais il est plus limité.

  5. La sphère financière présente cette particularité, par rapport à la sphère de l’économie réelle (les biens et services) de ne pas répondre au principe entropie: l’argent peut naître de rien et retourner au néant, sans aucune influence sur la marche du Monde.
    C’est pourquoi, il faut structurer ces deux plans économiques l’un par rapport à l’autre.
    Voir ce billet: http://www.entropologie.fr/2015/05/le-temps-et-l-argent.html
    Or, ce positionnement relatif, laisse, dans la structure, une certaine indétermination… d’ordre quantique (à l’échelle macroscopique).
    C’est un peu long, mais la théorie mérite d’être considérée: il y a urgence à comprendre dans quelle galère nous sommes…

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