Art de la guerre monétaire et économique

Les Clefs pour Comprendre du Mercredi 20 Mai 2015: Supprimer le Cash et voler l’Epargne Par Bruno Bertez

Supprimer le Cash et voler l’Epargne Par Bruno Bertez

La suppression du cash est l’un des thèmes dominants depuis plusieurs semaines. Ce n’est pas un hasard ou un caprice, non.

Le thème est surdéterminé.

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Les défenseurs de la liberté s’en sont emparés. En  effet le cash est l’un des derniers refuges de la vie privée, de l’autonomie. C’est l’un des derniers refuges de  la rébellion. On ne peut se rebeller que si on en a les moyens, or les confiscations, les embargos et les blocages sont des armes à la disposition des Pouvoirs Dominants. Tout comme le traçage: il n’y a pas de révolte possible sans moyens de paiement surs, discrets, hors du contrôle des Maîtres. Tous les changements de régime, les changements révolutionnaires ont dû être financés; imaginez ce que cela aurait donné sans cash, sans numéraire lors de l’occupation et de la Résistance. Les hiérarques du PS le savent, eux qui ont porté en leur temps les valises de billets de banques pour les terroristes du FLN. Eux qui ont financé plus d’une campagne électorale par des fonds qui constituaient des renvois d’ascenseurs…

Les Pouvoirs dominants alimentent les menaces sur le cash car l’idée leur plaît. En effet si on a peur pour son cash on fait comme le font les classes aisées en ce moment en Grèce, on le dépense, on achète des voitures etc, cela fait du soutien de la demande et donc du GDP. La menace sur le cash incite certaines personnes à réduire leur propension à épargner, nous avons entendu, remarque sexiste, des femmes justifier ainsi leurs folies dépensières.

Il y a un rapport étroit entre les menaces sur le cash et la situation de crise latente de nos systèmes. Nous n’allons pas le développer à nouveau mais signalons :

  • -L’aspect fiscal, le cash permet d’échapper aux prédations.
  • -L’aspect bancaire et obligataire, le cash permet d’échapper aux taux négatifs.
  • -L’aspect solvabilité des banques, le cash est plus sûr qu’un dépôt bancaire.
  • -L’aspect économique, le cash servira à relancer le système quand la destruction aura eu lieu.
  • -L’aspect liberté du choix, la suppression du cash équivaut à une suppression du choix individuel  pour les dirigistes keynésiens qui vous réduisent à l’état de seul agent économique et nient votre individualité.

La question du cash est un peu moins brûlante depuis la chute des fonds d’état en Europe, près de 800 milliards de fonds d’état qui avaient des taux négatifs, ont maintenant des taux quasi nuls ou positifs contre 2,8 trillions qui avaient des taux négatifs.

Les parades aux menaces contre le cash sont multiples, mais il y en une qui est souvent oubliée, c’est la mise sur pied de systèmes de troc comme on l’a vu en Italie et Espagne….

Le FMI menace le livret A, les PEL etc

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Recette pour un massacre de l’épargne. Prenez une Banque Centrale, faites-lui injecter 60 milliards d’euros par mois d’argent à taux zéro, augmentez ce montant à 100 milliards pour plaire aux banques, et puis étonnez-vous si les taux de l’argent sont nuls ou très faibles. A partir de là vous affirmez que compte tenu du loyer de l’argent, l’épargne des particuliers modestes est trop rémunérée. Vous dites qu’elle coûte trop cher si on la compare à la gratuité de l’argent tombé du ciel. Le même particulier ne va quasi plus rien toucher sur l’argent qu’il laisse à la Banque, mais on lui compte, taux vérifié et certifié de 16 à 18 % pour une facilité de crédit « revolving » de 5000 euros dans sa grande qui fait rêver… Ce taux par un tour de passe-passe est même supérieur à celui considéré comme usuraire.

Ah ce profiteur de particulier qui ose s’opposer à la transmission de la politique de la BCE.

La politique de la BCE vise à gonfler les profits des banques pour leur éviter d’avoir à faire des augmentations de capital. Elle vise aussi à faire baisser les taux, ce qui comprime les marges des banques, donc le FMI conseille d’étrangler les particuliers afin de faire baisser le coût des ressources des banques, le coût de la collecte,  et augmenter leurs bénéfices.

L’épargne n’est pas subventionnée, elle est volée.

« Le FMI ne manque pas d’idées. Suite à sa mission d’évaluation annuelle en France, le Fonds monétaire international a livré ses recommandations pour lever les freins qui pèsent sur la reprise. Seuils sociaux, Smic, temps de travail, allocations chômage… Plusieurs axes de travail sont suggérés.

De manière plus anecdotique, le fonds pense également qu’il serait utile d’abaisser les taux garantis de l’épargne réglementée. La raison ? Ils « font obstacle à la transmission efficiente de la politique monétaire de la BCE ». En clair, alors que l’économie fonctionne actuellement avec des taux au plancher, la rémunération artificielle de l’épargne réglementée apparaît déconnectée de la réalité.

Force est en effet de reconnaître que les épargnants bénéficient actuellement d’un vrai coup de pouce. Pour le Livret A et le LDD par exemple, la stricte application de la formule (avec une inflation nulle à fin décembre) aurait dû aboutir à un taux de 0,25% en février dernier. Mais le gouvernement a choisi de ne pas descendre sous le seuil symbolique de 1%. Bref, le Livret A et le LDD profitent d’une prime de 0,75% sur leur taux théorique.

Laisser filer le taux du Livret A aurait aussi des conséquences sur d’autres produits liés à son taux. Le LEP en fait partie puisque sa rémunération est supérieure de 0,5 point à celle du Livret A. Autrement dit, le LEP bénéficie lui-aussi d’une prime de 0,75%.

Enfin, on peut aussi ajouter le PEL dans les supports d’épargne réglementée déconnectés des taux de marché. Certes, le gouvernement a décidé de ramener en février dernier le taux plancher de 2,5% à 2%. Il n’empêche que ce seuil reste artificiel. Si la formule basée sur les taux de marché avait été appliquée au pied de la lettre en décembre dernier, les nouveaux PEL ne serviraient pas plus de 0,5%.

Bien entendu, cela fait peser une contrainte sur les établissements financiers et donne à l’épargne réglementée un avantage concurrentiel indéniable sur des produits comparables (particulièrement dans le cas du PEL à l’heure actuelle). Avec une inflation toujours au plancher, on peut donc s’attendre à ce que les débats sur le taux du Livret A reviennent au premier plan cet été au moment de la révision prévue. Mais s’il décidait de ne plus soutenir l’épargne des Français, le gouvernement prendrait à coup sûr un risque. »

Boursier.com 20/5/15

http://argent.boursier.com/epargne/actualites/lepargne-reglementee-rapporte-trop-selon-le-fmi-2477.html

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BRUNO BERTEZ Le 20 Mai 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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6 réponses »

  1. Que faudrait-il faire? L’opinion public n’en a pas la moindre idee, du moins en France. Mais baisser les taux sur les produits bancaires fera reagir. Je ne pense pas qu’ils veulent que les gens reagissent.

    • Bonjour,
      La baisse des taux est savamment calculée, par méthode palliative, par période d’activité, de grogne, ou d’annonces que j’appelle, de prise de température de la masse.
      ——-
      Prenons par exemple le livret A.

      1ere étape. L’annonce
      La presse joue son rôle de porte parole et inocule à la masse une information.
      Elle annonce « qu’il paraitrait » que le taux va passer de 1,25% à 0,50%.
      Tous les médias s’emparent du sujet pour que tout le monde entende bien le message.

      2eme étape. Approbation

      Les politiques se mêlent du sujet et prennent parti, toujours pour les épargnants, leur pouvoir d’achat, la consommation etc.., avec divers synonymes et arguments, défendre, assurer, protéger en prétendant qu’ils vont s’emparer du dossier pour limiter la baisse…. à 1%
      Ça y est le tour de passe-passe est joué… et toujours pour lutter contre l’injustice financière et défendre l’intérêt des gens.
      En réalité, ils s’en tapent, il y a là un double enjeu.
      Celui pour eux de garder le contact avec l’électorat en s’agitant pour le conserver, et arriver arrivant à leur faire avaler la baisse des taux.

      3 eme étape Acceptation

      La pseudo phase de négociation.
      « 0,50% c’est inacceptable, nous demandons que les taux soient garantis à minima de 1%. » déclare le Ministre de Bercy !
      L’amputation, sans consultation, juste parce qu’ILS, les Zelites, l’ont décidé pour la masse c’est 0,25%.
      Les médias rejouentleur role avec des débats télés les « Touati »  »Lenglet » et consorts expliquent, ils ajoutent la prise de parole des gens – forcément des contestataires – qui hurlent contre les banques.
      Et au final c’est 0,75%.
      Les Zélites expliquent qu’après d’âpres négociations, ils ont réussi à défendre l’épargne des gens, que 0,75% c’est 0,25% de plus que ce qui était demandé, mais en occultant volontairement que c’est 0,50% de moins.
      L’autosatisfaction politique a pris le relai médiatique les contestataires laissent désormais place à ceux qui disent  » c’est toujours mieux que rien ».

      Ainsi le hold-up calculé d’avance a eu lieu, au su et vu de tous et on passe à autre chose.
      ——-
      Les banques sont en effet gagnantes des 2 cotés.
      En plus de baisser les taux elles ne rémunèrent pas l’argent de l’épargne, et se récompensent grassement sur le crédit avec de l’argent que la BCE leur octroi gratis.
      C’est la méthode qui maintien le système.
      Jusqu’à quand ?

      • Je vois que vous avez bien compris et presque bien expliqué!

        Jusque quand?

        -jusqu’à ce que les déséquilibres que les élites engendrent se manifestent et que le système se détruise de l’intérieur, limite endogène
        ou
        -jusqu’à ce que par une action consciente, collective et sous la conduite de leaders fers de lance, les sujets se révoltent et sortent les piques, les fourches et les bonnets rouges.

        La première branche de l’alternative est la plus probable.

        En attendant vous pouvez hâter les évènements en freinant le mouvement économique, en cessant de faire tourner la roue comme l’âne qui est enchainé au puits.

  2. Bonjour,

    Curieusement, on apprend ce matin que « Le ministre des Finances, Michel Sapin, souhaite faire évoluer la règlementation pour « faciliter l’utilisation » des cartes bancaires, « y compris pour de petites sommes », « sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ». » (http://www.cbanque.com/actu/52240/michel-sapin-veut-faciliter-le-paiement-par-carte-bancaire-y-compris-pour-de-petites-sommes).
    Je ne crois au hasard en la matière.

    Bonne journée

    • L’accumulation de petites mesures insignifiantes a … un sens: produire un nouveau système dans lequel la spoliation, la prédation, le contrôle seront plus faciles, et un système de plus en plus dirigiste. Les deux se complètent.

  3. QUE FAIRE?

    D’abord agiter le grelot

    -y penser, ne pas faire l’autruche comme si cela n’existait pas

    -en parler autour de soi , faire prendre conscience des risques à tous ceux que l’on connait

    -en parler à son chargé de clientèle à la banque, il n’est même pas au courant

    Ensuite agir,

    -se prémunir en retirant la moitié de son cash excédentaire de la banque pour commencer

    -acheter de l’or physique par petites quantités, type Kruggerrand ou 50 Pesos Mexicaines

    -ne pas laissr dormir son argent si on a des excédents, anticiper sur les grosses réparations de son logement, investir si on a une petite entreprise, faire ses propres grossses dépenses ou celles de ses enfants

    -refuser les soi-disants innovations comme le paiement par contact qui est réalité une acclimatation, un test scélérat pour vous habituer et endormir la méfiance

    Enfin être prêt à réagir

    – participer aux débats publics, réunions electorales, associations, votre réaction ce jour sur Lupus est déja un début

    -commencer à réaliser des transactions en troc, n’impliquant pas d’échange de monnaie , il y en a beaucoup qui sont possibles et auxquelles on ne reflechit pas assez.

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