Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du Lundi 15 Juin 2015 : Le lien entre la Bulle financière et les menaces contre le cash Par Bruno Bertez

L’Edito du Lundi 15 Juin 2015 : Le lien entre la Bulle financière et les menaces contre le cash Par Bruno Bertez

La guerre contre le cash est d’actualité. Elle fait partie de ce mouvement général qui se développe depuis la crise de 2008/2009, et que l’on appelle la répression financière. On en parle, même dans les médias grand public.

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Elle prend de multiples formes, depuis la limitation des paiements en espèces, aux interdictions de retraits des comptes bancaires, aux extrêmes comme l’interdiction  pure et simple de détenir des quantités de cash dans les coffres et finalement, la suppression des espèces elles-mêmes.

La guerre contre le cash est une guerre contre les libertés individuelles. Elle rencontre toujours des supporters car les liberticides utilisent l’argument dans lequel tombent les bien-pensants : le cash sert les fraudeurs. Le procédé est toujours le même il consiste à condamner le tout sous prétexte qu’il y a abus par une minorité. On condamne la voiture car il y a des chauffards, on condamne le vin parce qu’il y a des ivrognes.  C’est l’argument façon Goebbels, « si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre ». Il consiste à punir toute la population comme coupable présumée. Nous ne sommes pas loin des concepts de responsabilité collective qui ont justifié tant d’horreurs…

La guerre contre le cash n’est pas nouvelle, on en a connu des épisodes comme par hasard dans les  années 30 et au lendemain des guerres. Tiens, tiens, y aurait-il une similitude entre ces années noires et les années que nous traversons ? Rien de tel que de montrer l’historique, la genèse d’une idée pour la démystifier. Ainsi, l’un des plus audacieux dans la guerre contre le cash,  Buiter de la Citi, explique : si on avait plus prélever 6% des dépôts bancaires en 2008 ou 2009 , alors la crise aurait été résolue. C’est vrai, si on pouvait forcer les déposants à payer les pertes de  la Communauté Spéculative mondiale, la classe ploutocratique se porterait encore mieux, elle pourrait dormir sur ses des deux oreilles, rassurée.

Vous avez probablement entendu parler de la guerre contre le cash, guerre contre les espèces.

Vous n’y avez pas prêté attention car vous ne voyez pas en quoi vous êtes concerné. Tout cela vous paraît lointain, presque sans fondement.

Vous n’avez pas compris l’essentiel, à savoir que la crise de 2008 n’est pas terminée, que l’on gagné du temps par diverses mesures monétaires et fiscales et que le temps est venu de payer, de présenter l’addition.

La guerre contre le cash n’est pas une mesure fiscale, ce n’est pas une mesure technique, non c’est un vol délibéré d’une partie de la population au profit d’une autre partie de la population, celle qui s’est enrichie avant 2008 et qui a multiplié sa fortune de 2009 à 2015 grâce au gonflement des indices boursiers.

En deux mots, voici la logique qui est à l’œuvre. Nous essayons d’être le plus didactique possible, mais sachez que si les choses monétaires et bancaires étaient simples, on ne pourrait vous voler et les autres, les ultra-riches ne pourraient pas s’enrichir à vos dépens.

Voici la situation :

  • -les banques sont menacées d’insolvabilité  et illiquidité  depuis 2008/2009.
  • -pour les rendre liquides, les Banques Centrales ont créé, imprimé  beaucoup d’argent, des trillions.
  • -pour les rendre solvables, les Banques Centrales ont mis les taux d’intérêt à zéro.
  • -pour les rendre solvables, les Banques Centrales ont fait monter les Bourses, actions et obligations.

On a débouché artificiellement les tuyaux du système pour forcer l’argent à circuler et, pour le faire,  on a dû tout inonder, tout noyer.  Selon l’expression de Warren Buffett, on a monté le niveau de la mer pour cacher ceux qui se baignent nus.

On est en train de toucher les limites de ces manipulations monétaires et financières et le système devient à nouveau très dangereux. Il faut songer à stopper ces manipulations qui favorisent la spéculation, rendent les marchés financiers très instables et surtout très fragiles. Le premier ensemble économique qui va pratiquer le sevrage, qui va tenter la manœuvre très dangereuse de stopper les politiques exceptionnelles, ce sont les Etats-Unis. Ils préparent la manœuvre depuis 2013, mais ils ont tellement peur qu’ils ne sont pas encore allés jusqu’au bout, ils envisagent, après beaucoup d’hésitations, de tenter de normaliser, de monter les taux à la rentrée. Tout le monde a peur d’un choc, de réactions non-maîtrisées. Tous les autres pays du monde sont concernés par la décision américaine parce que le dollar est la monnaie mondiale, parce que, en matière financière,  tout communique, c’est ce que l’on appelle l’interconnexion. Ce n’est pas pour rien que l’on appelle l’argent, la liquidité. Disons pour simplifier que tout va devenir plus risqué, nous allons traverser une période longue de dangers. Longue car la durée de transmission des vagues monétaires est de deux ans.

Normaliser les politiques monétaires, c’est remonter les taux d’intérêt, c’est stopper la création de monnaie et ce que l’on appelle le gonflement du bilan de la Banque Centrale. C’est peut-être même tenter de réduire ce bilan de la Banque Centrale en vendant quelques actifs. Toutes ces mesures deviennent nécessaires car on risque de déclencher l’inflation, la hausse des prix et des revenus. Si on la déclenchait, ce serait la catastrophe car le système est préparé à la déflation et non pas à l’inflation. L’inflation ferait chavirer le paquebot mondial, car tout le monde est d’un seul et même côté, du côté de la baisse des prix et non du côté de la hausse. N’oubliez jamais l’épée de Damoclès des centaines de trillions de dérivés et le problème en chaine du risque de contrepartie.

Si on tarde, les prix et les revenus vont échapper au contrôle, la mécanique infernale va s’enclencher et les taux à long terme vont s’envoler. On ne pourra plus les manipuler par les artifices monétaires. Et si les taux à long terme s’envolent, alors les actions vont chuter, les obligations et les fonds d’Etat vont s’effondrer, les déficits des gouvernements ne seront plus financés. Ce sera, d’une autre façon, sous une autre forme,  une sorte de retour à ce qui s’est passé en 2008 et 2009. Le système va se gripper à nouveau.

Si vous nous avez suivis, vous comprenez que les autorités n’ont pas le choix, il faut qu’elles tentent de préparer et de prévoir ces mesures de normalisation. Il faut qu’elles prennent les mesures qui permettront d’éviter la catastrophe quand il faudra monter les taux, stopper la planche à billets.

Les autorités sont persuadées qu’il y aura des accidents, des dégâts, c’est à dire que certaines banques vont être en difficulté comme en 2008 et 2009. Et il faut préparer des mécanismes qui limitent les conséquences de ces futures défaillances bancaires. Il faut être prêt pour le moment où cela va commencer à tanguer. Lors des réunions mondiales, des décisions ont été prises afin de tenter de faire face par des mesures communes. Ce sont des décisions mondiales et chaque pays a passé ou est en train de passer en cachette, dans le secret, des lois qui permettent de faire face à la future catastrophe des banques et des marchés.

Les mesures sont complexes et on se garde bien de les exposer au public, de les commenter et encore plus d’en débattre. On vous débat des 2500 euros de frais de voyage par abus de bien national  d’un Valls, mais on ne vous parle pas de mesures qui peuvent porter sur des trillions! On se déchire sur les quelques dizaines de milliards qui sont nécessaires à la Grèce pour survivre,  mais on ne parle pas des risques que l’on fait courir au système, risques qui s’évaluent en trillions.  Vos banques vous parlent de leur excellence en matière de téléphonie mobile, de leurs offres en matière  d’assurances, elles publicisent des cadeaux de quelques Euros ou Francs Suisses, elles flattent les jeunes, etc., mais elles se gardent bien d’aborder ces questions, qui sont pourtant les seules sérieuses.

Ce qu’il faut comprendre, c’est :

  • le lien qu’il y a entre la crise de 2008/ 2009 non résolue.
  • l’accumulation de mesures inoffensives, sans rapport entre elles.
  • la logique profonde qui unit le tout.

Ce qui en cause, c’est ce que nous avons dit dès 2009 à savoir: qui va solder l’addition de la crise, qui va payer car l’addition n’a pas encore été présentée, on a  repoussé, gagné du temps. Et le temps est venu aux USA d’abord, en  Europe plus tard.

Il y a des émergences de temps à autre, mais vous n’y faites pas attention car vous ne voyez pas le fil conducteur. Le Gouvernement multiplie les limitations à l’utilisation des espèces tandis que les soi-disant économistes de banque veulent aller plus loin, et bannir le cash. C’est la même idée, il faut simplement habituer les gens, y aller progressivement. L’un prépare l’autre, en douceur. Il faut limiter les usages des espèces, il faut restreindre ce que l’on peut faire avec les espèces, il faut avoir la possibilité d’interdire les retraits d’espèces des comptes bancaires et, enfin, il faut supprimer le cash. La monnaie doit cesser d’être une monnaie souveraine, publique, adossée à au Trésor Public, à la Banque Centrale, à l’Etat et à la démocratie, pour devenir monnaie exclusivement privée, monnaie de banque, monnaie qui n’est que créance sur une banque. C’est une double confiscation, non seulement de l’argent, de votre argent, mais d’un bien public, émanation de la souveraineté populaire. Tout cela, c’est un contrôle des mouvements de capitaux qui ne dit pas son nom, doublé d’une confiscation qui force vos capitaux à rester, à être emprisonnés dans le système bancaire.

Le  cash dans vos mains, les espèces sont à vous, elles valent en elles-mêmes, vous en faites ce que vous voulez, on ne peut vous les confisquer ou vous les bloquer. L’argent en banque est d’une autre nature, c’est une créance sur la banque, c’est une dette de la banque à votre égard. La preuve que cet argent est d’une autre nature, c’est que le gouvernement est obligé de vous garantir que vous le retrouverez dans une limite  de… 100.000 euros. On peut vous le taxer à volonté, vous l’amputer, vous l’exproprier en cas de faillite de votre banque, c’est le but de toutes les lois que l’on prend en cachette en ce moment. On peut vous imposer des frais et des taux d’intérêts négatifs, comme cela se fait déjà dans beaucoup de pays, Suisse, Pays du Nord, etc. 

Un jour, peu importe quand, les marchés financiers vont chuter.

Les avoirs des banques vont être fortement dévalorisés par la baisse des cours boursiers.

Les pertes vont être considérables, les capitaux propres des banques vont être insuffisants.

Les institutions qui prêtent aux banques vont retirer leurs prêts.

La logique serait que vous ayez le droit de retirer votre argent, que vous cessiez de prêter à la banque, mais non, vous, le petit et moyen épargnant, il s’agit de vous priver de ce droit que l’on laisse aux gros, aux très gros, il s’agit de vous immobiliser, de vous bloquer.

Pourquoi croyez-vous que l’on vous dissimule l’essentiel sur les affaires chypriotes ou grecques, parce que vous comprendriez! Vous comprendriez que ce que l’on met en place, c’est la possibilité  de vous « Chypriotiser ». Vous comprendriez que ce que fait Tsipras, c’est narguer Merkel en refusant d’instaurer un contrôle des mouvements de capitaux, il laisse les Grecs vider leurs comptes bancaires. Avec les nouvelles lois, ce serait impossible, ils seraient ruinés, dépouillés.

Vous ne trouverez aucune trace de tout cela dans votre presse MSM ou vos radios et télés, c’est miracle que nous ayons  été invité par les  médias suisses à expliquer tout cela, il est vrai que nous écrivons régulièrement dans l’AGEFI  Suisse et qu’il est difficile de nous ignorer.

Remarquez que personne ne parle de contrôler les gros mouvements de capitaux, les opérations  des banquiers, de les mettre au pas et de les sanctionner, non, on parle d’éviter  la Crise en ponctionnant vos petits et moyens dépôts! On parle de taxer les victimes et de laisser impunis et riches, les responsables, les coupables.

BRUNO BERTEZ Le 15 Juin 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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13 réponses »

  1. Je rebondis sur votre allusion aux années 30 : ruiné, le gouvernement US confisque l’or, qu’il ne peut imprimer, contre du papier-monnaie de la FED, qu’elle peut imprimer à volonté … en achetant de la dette du Trésor US. Il dévalue ensuite aussitôt la valeur de ce papier contre l’or. Il a ainsi confisqué de la richesse de ses citoyens. Et s’est offert le moyen de continuer à dépenser sans compter de l’argent qu’il n’a pas.

    Aujourd’hui, à nouveau ruinés dans ce papier-monnaie (devenu la monnaie-électronique de leur banque centrale), les gouvernements et leurs banquiers centraux aux bilans hypertrophiés, veulent confisquer cette monnaie, ces espèces pour nous, contre de la monnaie-dette bancaire, qu’ils pourront saisir ou taxer, nouvelle manière de confisquer la richesses de leurs citoyens.

    Au long de ce processus, on grimpe dans la pyramide d’Exter : de l’or, à sa base, à la monnaie des banques centrales qui multiplia/dilua cet or par des dettes d’Etat, à maintenant de la monnaie-dette du système bancaire commercial qui dilue encore via des prêts sur n’importe quoi (voiture qui s’use, maison surcotée, …), des emprunt plus ou moins toxiques, voire de la simple spéculation sur du vent.

    • Un honnête homme, comme on disait jadis, a au moins une chose à cacher : sa vie privée. On déduit de l’argument de Goebbels repris par nos Maîtres (i) qu’un honnête homme doit craindre d’eux et (ii) que nos Maîtres qui prétendent n’avoir rien à cacher ne sont donc pas honnêtes. Ce dernier point constitue une évidence qui n’exclut pas qu’ils cachent leurs malhonnêteté.

  2. Je me demande quelles conséquences cela aura sur l économie réelle…?(vol de l’épargne et interdiction du cash)(la réponse peut faire l’objet de tout un billet!)

  3. Je vous lis depuis des années et c’est toujours aussi passionnant, même si bien souvent ma culture économique et financière est bien trop légère pour saisir toute les finesses de vos propos. Mais j’arrive à saisir le sens et le fond de vos écrits et c’est un véritable plaisir.
    Cependant, pour lire de nombreux sites exposant les dysfonctionnements tant économiques que sociétaux, sociaux, moraux,… de notre quotidien, de nos sociétés, je regrette que des penseurs et des et des personnes avec vos compétences et vos visions des faits, vous parliez si bien des problèmes mais pas des solutions qui pourraient nous sortir de ce bourbier.
    Sans vouloir une voie toute tracée et que vous pensiez à notre place, ce serait fantastique d’avoir des pistes à creuser, des idées, des suggestions de ce que des gens aussi simples que je le suis pourraient mettre en oeuvre pour faire bouger, même petitement ce carcan dans lequel nous sommes de plus en plus enfermés et qui quand on a les yeux ouverts est insupportable.
    Encore merci pour tout ce que nous faites partager, continuez !
    Respectueusement.

    • la solution est très simple:
      ne pas faire ce qu’ils font, ce sont eux qui posent les problèmes!

      Sinon pour savoir ce qu’il faut faire (ou plutôt ne pas défaire) pour réparer: il y a l’ histoire par mesure de précaution.

      Le cash a 5000ans et le piège dans lequel est en train de se mettre le CARTEL et qu’il n’y a pas trop de différence entre le cash et le BITCOIN (blockchain)

      Le Cartel est en train de vouloir entourer le bitcoinblockchain (légiférer) pour pouvoir le contrôler,
      Le problème pour lui et, qu’en le popularisant, les gens pourront se rendre compte que techniquement:
      il n’y a aucune nécessité de l’intervention d’une banque ou d’un état pour que les gens l’utilisent.
      C’est ici qu’une escroquerie va être rendue possible lorsque le CARTEL va décréter que son intervention est indispensable pour lutter contre le terrorisme (ou la fraude fiscale…ou pour améliorer le « vivre ensemble »)

      Le Cartel est dans un piège, une course contre la montre pour controler l’avénement du blockchain, d’autre part éviter des retraits massifs convertible en cash d’autre part, car la monnaie est entrain d’être redéfinie et de muter technologiquement, il n’ y aura bientôt plus nécessité par exemple pour un épargnant NET de rester dans une banque!

  4. qui est ce juge européen?! LOL

    http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021139962874-bce-les-rachats-de-dette-confortes-par-le-juge-europeen-1128766.php#

    «Ce programme d’achat d’obligations souveraines sur les marchés secondaires n’excède pas les attributions de la BCE relatives à la politique monétaire et ne viole pas l’interdiction du financement monétaire des États membres», conclut le juge du Luxembourg

    commentaire journaliste dit financier
    « Or, l’annonce du programme des OMT a permis d’atteindre ce but à elle seule, sans qu’un seul euro n’ait été dépensé à ce jour. »

    «Les caractéristiques spécifiques du programme OMT ne permettent pas d’affirmer que [celui-ci] est assimilable à une mesure de politique économique», énonce de son côté le juge européen.
    commentaires du journaliste:
    et ne sauraient donc être regardés comme du financement des Etats, qui est interdit par le Traité européen.

    Nous sommes en plein Atlas shrugged, le « bureau de coordination  » raconte n’importe quoi et ne parle même plus en français ou dans un langage humain

    bientôt une police européenne?!

  5. De même, on peut lire partout ce matin qu’en fait :

    Lorsque la Gréce ne va pas rembourser sa dette,
    celà ne sera pas un défaut de paiement

    contrairement donc à ce que nous indique le larousse:
    SP fitch les banques et les assureurs sont 100% d’accord

    LOL

  6. Chaque jour, dans la presse nous pouvons voir un Président le regard altier digne. un prmier ministre courageux vaillant « qui élève le débat » et respectable

    Mais observez la mine déconfite de Mario Draghi face à une fille de 20ans Josephine Witt en train de lui donner des confettis en guise de collatéral ,
    observez le poseur hystrion Valls avec son imper à épaulettes se prenant pour le Furher
    observez la mine apaisée et sentencieuse du président en train de se faire siffler au Mans

    De deux choses l’une soit ces gens
    sont incultes
    ou
    sont désaxés

    • « De deux choses l’une soit ces gens sont incultes ou sont désaxés » : personnellement je n’exclus pas les deux.

  7. En 2009, j’avais pris le temps de diagnostiquer la situation financiere et m’étais en particulier interesser à la monnaie en tant que telle car j’avais l’instinct – numismate depuis ma tendre enfance et férus d’histoire – que la monnaie était le fluide vital du systeme dont il fallait comprendre la fonction, sa composition intrinsèque et les différents travestissements qu’elle arborait selon les occasions (les « money like » de Bertez).

    Au regard de l’histoire ou rien n’est immuable, la paix comme la démocratie, je comprenais que la sémentique que l’on collait aux faits répondant aux standards cognitifs, procédant du concensus (cette filliation artificialisée de la grégarité), constituait aussi bien une arme pavlovienne (ingenierie sociale) qu’un immense piège à l’intelligence adaptative.
    En annonant des mantras comme des oraisons radieuses sur l’état du monde bancaire et financier (post 2008) mais aussi on a le droit au cantique du chomage bientot redressé à la croissance et son retour salvifique…la terre promise au bout du désert économique… Le missel de nos politiques est remplis de promesses, chacune d’entre elles n’est que l’ombre de l’hybris de nos pretres transgenrés, expression aboutie de la transvaluation des perceptions/conceptions appuyée de sa soeur la subversion… Nemesis, reviens nous vite!!!

    « Il y a des émergences de temps à autre, mais vous n’y faites pas attention car vous ne voyez pas le fil conducteur. » les émergences se sont les saillis au travers de la normalité apparente, elles se montrent en pleine lumière alors que les ombres sont l’environnement commun des troglodytes, des termites. C’est quand on se positionne dans la lumière de ce qui est, que l’on comprend enfin ce qui n’est pas! Les mensonges s’inscrivent dans une trame, ils ont leurs fonctions, leurs finalités celles que les maitres, comme un film, nous déroulent quotidiennement.

    « La logique serait que vous ayez le droit de retirer votre argent, que vous cessiez de prêter à la banque, mais non, vous, le petit et moyen épargnant, il s’agit de vous priver de ce droit que l’on laisse aux gros, aux très gros, il s’agit de vous immobiliser, de vous bloquer. »
    Le Systeme/egregore est un piège en lui meme, il constitue une matrice vampirisante et combien meme vous n’auriez pas pris votre pillule, votre « soma », vous subiriez ses effets et ce d’autant plus que vous dépendez de lui, n’est pas marionnetiste qui veut!.
    Le véritable espoir réside sur la croyance que le systeme dans sa logique folle, inarretable, poursuive sa chute dans l’abyme de son etre ,et, que dans un dernier rale il se meurt sous le poids incommensurable de son indigence, entrainant à sa suite ce « contre-monde » comme la comète sa chevelure évanescente… les marionnetistes perdraient leur ascendance « infernale », la source s’étant tarie.
    On peut espérer… mais c’est toujours parier.

    • « La logique serait que vous ayez le droit de retirer votre argent, que vous cessiez de prêter à la banque, mais non, vous, le petit et moyen épargnant, il s’agit de vous priver de ce droit que l’on laisse aux gros, aux très gros, il s’agit de vous immobiliser, de vous bloquer. »

      Passage très important à mes yeux.

      En effet, cela constitue la propension à thésauriser. Propension oubliée, que les Maître veulent faire disparaître, pour ne nous laisser le choix qu’entre la propension à consommer (qu’ils vont encourager) et celle à épargner (c’est-à-dire à prêter son argent, à terme plus ou moins long, avec des risques plus ou moins évalués, sous des formes variables : fonds, actions, oblig, …) pour que d’autres investissent (c’est bien) ou consomment à crédit.

      Au temps de la monnaie non imprimable à volonté, l’or, cette propension permettait de sortir son argent du circuit bancaire, financier et économique si l’on estimait insuffisante la rémunération proposée au vu du terme et des risques prévus. Cela sans avoir à le dépenser si l’on en avait pas la nécessité ou que l’on considérait que les prix étaient trop élevés.

      Moins d’argent (d’or !) à prêter tendait naturellement à faire monter les taux (et baisser le cours des actions ou oblig), à réduire la demande, donc à faire baisser les prix, cela jusqu’à redevenir suffisamment attrayants pour que d’aucuns en reviennent à épargner (prêter) ou à consommer. Ce mécanisme sans Maîtres prescients permettait à la masse des citoyens d’auto-réguler leur système.

      Avec l’apparition du cash imprimable, thésauriser coûtait l’inflation, mais permettait d’éviter les risques et pouvait convenir sur de courtes périodes. Cela redevient possible aujourd’hui si l’on songe à une déflation longue, ou simplement pour échapper à des taux négatifs car les Maître ont perdu la capacité à créer de l’inflation.

      Ce risque mortel pour les Maîtres resurgit ; leur parade est donc de forcer à prêter (dépôt bancaire) ou à consommer en supprimant le cash. Les Maîtres décideront ainsi toujours de ce qui est bon pour les « nous-le-peuple » (et pour eux d’abord).

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