Art de la guerre monétaire et économique

Le point sur la situation Grecque Par Bruno Bertez

Le point sur la situation Grecque Par Bruno Bertez 

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La réunion des Ministres des Finances et les entretiens des leaders n’ont rien donné. A part les déclarations creuses habituelles. Les responsables Européens vivent bien, même ceux de droite, dans un univers socialiste et étatique : au lieu d’éclairer les marchés afin que ceux-ci prennent des décisions rationnelles, ils les fourvoient, ils les promènent. Il est loin le temps où l’on pensait que la fonction des dirigeants était d’éclairer l’avenir, de le rendre moins incertain !

Le gouvernement Grec n’a formulé aucune nouvelle proposition, et il envoyé une demande formelle de nouvelle aide par l’ESM ; il soumettra Dimanche une liste de nouvelles réformes pour obtenir cette assistance.

La Grèce demanderait un prêt intercalaire de moyen terme pour passer le cap difficile. Les ultimatums et autres gesticulations se succèdent bien entendu. Ainsi Tusk a déclaré « la réalité est que nous n’avons que 4 jours pour trouver un accord final. Notre incapacité à trouver cet accord conduira à la faillite de la Grèce et à l’insolvabilité de ses banques ». Comme si elles n’étaient pas, l’une et les autres, et depuis longtemps déjà, totalement insolvables !

Juncker de son côté fait ce qu’il sait faire de mieux, il ment : « la Commission est prête à faire face à tous les cas de figure, nous avons un Grexit scénario préparé en détail ».  Nous verrons.

Angela Merkel a déclaré la nuit dernière : « un haircut de la dette est hors de question ». Les pays du Nord font assaut de déclarations définitives et menaçantes ; Hollande prétend qu’un accord est encore possible mais « que le gouvernement Grec doit faire des propositions crédibles et sérieuses ».

Un sondage IFOP-Le Figaro indique que 85% des Français pensent que l’argent prêté aux Grecs est perdu, en Allemagne sur le même sondage le chiffre est de 67%. Enfin Les français font majoritairement plus confiance à Merkel qu’à Hollande pour résoudre les problèmes, ce qui est normal, car dans le couple, on sait bien que c’est Angela qui porte la culotte.

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La morale c’est de la poudre aux yeux en matière de dettes …

La situation Grecque et le blocage des négociations posent beaucoup de problèmes différents. On peut faire comme les politiciens, c’est à dire les escamoter et se borner à dire que les contrats doivent être respectés. On peut faire comme Hollande, parler pour ne rien dire et afficher un accord scandaleux avec Merkel. On peut, on peut ; on peut…

Il est possible de se comporter comme de vrais guides des opinions publiques et de les éclairer. Ce que personne ne tente de faire, tant on préfère les sondages idiots aux enquêtes d’opinion éclairées.

Parmi les points qui méritent un éclairage nous en voyons un qui est fondamental. Nous l’avons déjà traité, c’est celui de l’équilibre entre les responsabilités.

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Nous ne cessons de faire valoir que les créanciers ont des responsabilités au moins aussi importantes dans la déconfiture Grecque que les débiteurs, et surtout les banquiers ; Goldman Sachs en tête et Draghi en premier, pour avoir non seulement prêté inconsidérément mais aussi dissimulé le montant des endettements. Or ces mêmes banquiers ont réussi à revendre toutes leurs créances pourries aux Institutions Européennes, ils sont maintenant dégagés sur votre dos, sur vous, les citoyens, sur vous les contribuables. Quant à Draghi qui a supervisé, chez Goldman, les tricheries Grecques, au lieu d’être au ban de la finance, il se pavane à la tête de la BCE au milieu des autres copains et coquins.

Hilsenrath dans le WSJ  pose la question de la morale en matière de règlement des problèmes de dettes internationales et montre que la morale du plus fort n’est pas forcément la meilleure.

Après le rappel de la logique des crises antérieures, Hilsenrath fait valoir que le point de vue des créanciers qui imposent des règles pour venir en aide, ne sont pas désintéressés et que chacun en fait défend le point de vue qui lui est favorable.

Selon Hilsenrath, la Grèce est fondée à faire valoir, comme nous le faisons, que la morale n’est pas du côté des prêteurs quand ils veulent que les créanciers imprudents fassent leur plein; aussi bien les emprunteurs, que les banques prêteuses ont commis des fautes.

L’issue de l’affrontement dépendra du rapport de forces entre d’un côté la Grèce qui va être à court de liquidités et de l’autre l’UE qui va voir vaciller son Union Monétaire.

Participer les créanciers aux risques des plans qu’ils imposent

Il y à un autre aspect que nous n’avons pas abordé, mais qui mérite de l’être. Les plans successifs imposés à la Grèce se sont révélés des échecs cuisants. Les Institutions, la Troika se sont trompées. Elles ont aggravé la situation du pays au lieu de la curer. Ce sont les créanciers qui ont imposé des plans idiots à la Grèce et on a tendance à le passer sous silence. Les pseudos savants ont soigné l’affaiblissement du malade par des saignées successives qui ont mis ses forces vitales au ralenti.

Et si les Grecs sont déclarés responsables des dettes de leur gouvernement, alors qu’ils n’ont rien signé, alors, pourquoi les contribuables des pays créanciers ne seraient-ils pas responsables des imbécillités de leurs leaders ? Serions-nous dans des systèmes de responsabilité démocratiques à géométrie variable ?

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Le Peterson Institute pose le problème de la responsabilité des prêteurs qui imposent un Plan inadapté. Il analyse la situation dans laquelle le docteur prescrit des remèdes non seulement inopérants, mais des remèdes qui aggravent le mal.

Pour prévenir l’asymétrie qui règne actuellement, le PIIE suggère que l’on fasse participer les créanciers qui imposent les plans de sauvetage aux résultats de de ces plans. L’idée est de les faire partager les risques des politiques qu’ils imposent.  

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BRUNO BERTEZ Le 08/7/15

illustrations et mise en page by THE WOLF

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3 réponses »

  1. La Chine s’écroule, les Us sont hackés, mais heureusement nous avons la Grèce comme casse-tête insoluble pour occuper l’esprit.

    Esprit est-tu là-bas ?

    Prenez des petites coupures pour ce week-end, sait-on jamais…

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