Art de la guerre monétaire et économique

Nous n’en sommes qu’au tout début des crises Par Bruno Bertez

Nous n’en sommes qu’au tout début des crises Par Bruno Bertez

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Vous savez pour nous lire régulièrement que nous ne sommes pas « catastrophiste ».. Nous croyons que ceux qui détiennent les pouvoirs, les Maîtres, ont beaucoup d’armes à leur disposition: Et en particulier l’arme monétaire, la force et la propagande. Il faut y ajouter la fondamentale, celle qui est cachée et dont on ne parle pas: l’arme du formatage des esprits. Ils produisent maintenant la société civile, docile, crédule, dépendante  et malléable dont ils ont besoin pour reproduire leur Système.

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Nous n’avons pas envie d’entrer dans le détail, car en fait, nous le faisons quasi chaque jour. Nous montrons billet après billet, comment vous êtes maintenu dans l’état de soumission et dépendance qui est le vôtre. Non, ce que nous voulons c’est attirer votre attention sur le fait suivant: les crises se multiplient, chaque fois on croit que c’est la fin, que l’on arrive au bout et chaque fois, cela repart , par un autre « bout », par un autre aspect. Chaque fois que l’on croit arriver à la fin, en réalité, c’est le début d’une nouvelle aventure. Hier, c’était le Centre Anglo-Saxon, puis l’Europe, aujourd’hui c’est la Chine, demain ce seront les autres BRICS…

Nous lisions un article exceptionnel de William Hague , ancien leader des Conservateurs Britannique  dans le Brisbane Times.  Et  Hague conclue: alors que l’on croit que c’est la fin de la crise euro, c’est le début.

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Et ceci nous a conduit à poursuivre sa réflexion. Il nous est apparu que le trait commun de tous les remèdes, de toutes les parades et de tous les sauvetages était partout et toujours le même, c’est l’intervention de l’état. L’état, la puissance publique intervient pour forcer, pour interdire, pour obliger à adopter un certain comportement. Si vous analyser les solutions Grecques, vous voyez bien qu’il s’agit de violer la volonté des Grecs, de leur tordre le bras. Si vous examinez la caricature de solution en Chine face à l’éclatement de la bulle financière, vous vous apercevez que c’est la multiplication des interdictions, des contrôles, des punitions.

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En bref et nous n’insisterons pas car il vous appartient de vous en persuader vous-mêmes, les pseudo-solutions sont toujours de forcer les gens, les citoyens ou agents économiques, les personnes, à cesser de faire ce qu’ils font spontanément et à adopter un comportement qui  ne leur convient pas. Il s’agit de brider, de canaliser dans certaines directions, d’effacer les préférences individuelles et de les remplacer par des obligations collectives.

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Présenté autrement, il s’agit toujours de régresser, de faire en sens inverse le chemin des libertés et de l’initiative. Il s’agit de remplacer les déterminations individuelles par des obligations collectives. D’une certaine façon,  les Systèmes pour survivre et dépasser leurs contradictions valident en douceur, les thèses des collectivistes. Le fait qu’ils secrètent leur Nomenklatura klepto-plouto- étatique ne change à la réalité objective, la légitimité des dominants peut avoir diverses origines. L’essentiel pour un dominant est de dominer, peu importe comment.

Présenté encore autrement, si on admet comme nous que la Valeur en général est le résultat de la confrontation des préférences des individus libres et guidés par leur rationalité personnelle, alors on peut dire q »il s’agit de nier les valeurs spontanées antérieures et de les remplacer par des Valeurs artificielles venues d’en haut.

Si par ailleurs, on admet comme nous que la crise, que  toute crise est une crise de dés-ajustement des Valeurs, une prolifération de fausses Valeurs, alors on est frappé par le fait que, en termes logiques, le remède aux fausses Valeurs est la création de Valeurs encore plus fausses et une extension du domaine de la fausseté.  La crise est la révélation de fausses Valeurs (ceci a été net avec les subprimes et  la dette souveraine Européenne)  et les remèdes à la crise sont tous du même ordre, la production d’autres valeurs encore plus fausses et dans un champ plus large, mais clôturé.

Les crises ne sont rien d’autre qu’une révélation de ce qui était caché et donnait l’impression de tenir, tout en étant fragile et déséquilibré, et les remèdes consistent toujours à renforcer les digues, à masquer, tout en augmentant les déséquilibres sous-jacents  et donc la fragilité. Ce qui fait ressortir à l’évidence que c’est un processus cumulatif, qui va s’aggravant et qui peu à peu contamine tout.

Les déséquilibres appellent, dans les conceptions actuelles, ces conceptions qui sont les mêmes dans tous les cas et à l’œuvre dans tous les remèdes, les crises appellent des déséquilibres plus grands et plus envahissants, ce qui conduit inéluctablement à des crises encore plus violentes et plus dangereuses. Mais l’envahissement qui est la règle dans un espace, est au contraire contrarié dans l’espace voisin, il faut, les Valeurs étant artificielles, qu’il n’y ait pas de fuite, pas d’issue, ce qui explique les contrôles des mouvements, la dé-globalisation en cours, la re-domestication. La re- fermeture des frontières et bien sur le glissement vers la guerre.

On est sorti de la bulle des Telcos par la bulle du logement et on est sorti de la bulle du logement par la bulle des fonds d’état et on tente de sortir de la bulle des fonds d’état par la bulle des actions et on tentera de sortir de la bulles conjuguées agrégées de l’immobilier, des fonds d’état, des actions et du crédit spéculatif par la bulle du cash, celle de la création de base-money  pour soutenir tout l’édifice.

Les retours en arrière , conçus comme processus de rééquilibrage, comme moyens de réduire les déséquilibres sont interdits dans nos systèmes en raison de l’interconnexion pyramidale de tout, absolument tout.

La modernité ayant détruit les référents extérieurs à toute Valeur (rien ne vaut en-soi),  le Système n’est que relatif, auto-référent, il est radicalement incertain. Si un pan s’effondre comme en 2008/2009, tout l’édifice s’écroule. Il n’y a dans nos Systèmes qu’une possibilité terrible celles du Grand Reset.

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BRUNO BERTEZ Le 10/7/15

illustrations et mise en page by THE WOLF

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4 réponses »

  1. ceci a semble t’il pu se produire avec la fin de l’urss?

    il est incroyable d’avoir pu constater cette semaine une telle corrélation entre toutes les zones
    j’ignore si il y a des manœuvres ou pas mais:

    =>Jim Rickards ‏@JamesGRickards 17 hil y a 17 heures Voir la traduction
    My new interview @CNBCWorld w/ @PaulineChiou http://cnb.cx/1KT9Ixl . The China « market » is not up. There is no market

    =>attaque du nyse

    =>attaque de l’euro system

    =>attaque des commo

    il n’y a plus qu’un seul pays (avec l »hyperclasse »?)
    « Le Corporatisme (ndlr de l’hyperclasse), stade ultime du capitalisme » d’alain Cotta

    je reviens à Alain Cotta car en 2005(?) en tant qu’auditeur je lui pose une question sur radiocourtoisie (les émissions sont enregistrées, ma prévision est horodatée je la retrouverai)

    j’étais au courant des subprimes (via Mauldin), j’avais dés lors tout vendu:
    je lui demande:
    pensez-vous que l’on va devoir euthanasier les rentiers?
    pensez-vous à la fin de l’euro (il me répond alors sans avoir vraiment tort que non car par exemple le Michigan coexiste avec la Californie par exemple)

    j’avais trente ans, peu pensaient à la fin de l’euro
    il a fallu dix ans, mais on ne peut aller contre l’histoire la littérature et la logique

    je pense et j’espère que l’on changera de régime de mon vivant: tous les intellectuels stipendiés sont en train d’ailleurs de déposer le bilan

    • « il est incroyable d’avoir pu constater cette semaine une telle corrélation entre toutes les zones
      j’ignore si il y a des manœuvres… »

      « =>attaque du nyse

      =>attaque de l’euro system

      =>attaque des commo » (Chine-Brics…/…)

      Les manœuvres sont bien visibles, par contre, cela ne ressemble pas à des attaques, mais plutôt à des défenses avec la mise en place dans l’urgence de nouveaux fusibles.

      Premiers objectifs, éteindre la mèche pour les semaines à venir, calmer le jeu et empêcher un dérapage incontrôlé.

      Comme le souligne Mr Bertez, « nous n’en sommes qu’au tout début des crises » (crises aux pluriels), et de terminer, « Il n’y a dans nos Systèmes qu’une possibilité terrible celles du Grand Reset. »

      Il n’y a pas de solutions si nos piliers ne reposent plus sur des fondations saines. C’est tout l’édifice qui s’écroule actuellement et cela ne ressemble plus à une démolition contrôlée, ou alors elle est machiavélique.

      Ce-ci dit, les US ne doutent jamais de leur suprématie, même dans leurs échecs, ils imposent les règles…!!

      Chez nous, nous avons le 49.3, un premier ministre et celui de la défense en vacances sur une île presque déserte, sans micro, avec les mouettes, les bruits des vagues et du vent pour masquer leurs plans d’attaques… Tout baigne, la loi du renseignement fonctionne à merveille !

  2. Le trop d’Etat ne me gêne pas lorsqu’il fait son boulot, c’est à dire qu’il protége l’intérêt général et non l’intérêt particulier d’une oligarchie qui se confond avec lui. Nos dirigeants politiques ont aujourd’hui une double casquette. Mais BB a déjà dit tout cela …..

  3. Ce qui est sidérant au niveau de l’opinion dans cette succession de crises ces 20 dernière année c’est comment on assiste d’un coté à un certain consensus sur la douce tyranie en place et d’un autre coté au creusement d’un fossé béant entre les gens ayant un fond marxiste et ceux ayant un fond liberal. c’est même visible sur ce site ou on a d’un coté un article comme ci-dessus ou du Charles Gave et d’un autre des articles d’Emmanuel Todd …
    J’ai plutôt un fond libéral et ça ne parait pas illogique par exemple que la Grèce sort de l’euro et retourne à son vrai niveau de vie (Roumanie/Bulgarie en gros) avant de rebondir.

    Quelques pistes pour réconcilier un peu les 2 groupes:

    * Il est bon d’expliquer à la gauche ce qu’est le keynésianisme (et d’où il vient mmmh interessant) une doctrine basée sur l’insuffisance de la demande et son corolaire : l’épargne est le mal:
    > »Basée sur l’insuffisance de la demande » nous donne la société de consommation maladive que la gauche en facade et surtout les milieux ecolo abhorre
    > »L’épargne est le mal: » remplacé par le recours au crédit systématique et l’immense perte d’autonomie et donc de mise sous contrôle que ça implique.
    ==>Quelqu’un d’honnêtement de gauche doit soutenir un système monétaire orthodoxe (avec étalon or par exemple) qui interdirait naturellement la folie actuelle.

    *Une des plus grande quête qu’on devrait suivre c’est de briser les chaines du marché de l’immobilier: Pour le péquin moyen 30 ans d’esclavage pour une « boite en carton » qui intrinsèquement vaut moitier prix sans la flopé de normes et surtout les lois de zonage qui font faire X20 aux terrains à bâtir.
    Ce serait une révolution totale de revenir à un marché libre et la perceptive de se loger à 10000€ tout compris dans un chalet semi-autonome auto-construit par exemple. beaucoup de gens pourraient sortir du sortir du système (voter avec leurs pieds).

    Le marché immo est vraiment l’exemple type de la connivence état-banque qui nous ronge.

    Pour finir Tocqueville s’exprimait ainsi vers 18401 :

    « Je pense donc que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l’image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tacher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. […]

    Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »

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