Art de la guerre monétaire et économique

Les banques ne savent pas évaluer les risques, et c’est la BRI qui l’affirme

Les banques ne savent pas évaluer les risques, et c’est la BRI qui l’affirme (Goldbroker)

Dans son rapport trimestriel la BRI revient sur les risques associés à l'explosion de dettes. Elle pense que leur niveau extreme menace le système financier. Elle s'inquète de la dette en dollars qui est passée de 31 Trillions en 2006, puis à 43  en 2012, pour atteindre maintenant 49,1 Trillions. La dette en dollars est le talon d'achille du Système, tout comme le funding en dollars des banques internationales. Le système est vulnérable en cas raréfaction et renchérissement du dollar. Elle avertit que l'action des banques centrales a des limites.

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GOLDBROKER LE 8/10/15

Le Comité de Bâle est chargé d’édicter les normes de solvabilité du système bancaire, le dernier accord datant de 2010 avec « Bâle III ». Il est piloté par la Banque des Règlements Internationaux (BRI), la « banque centrale des banques centrales », qui cherche à améliorer en permanence cette réglementation afin d’éviter un krach bancaire généralisé. Sa dernière intervention ne va pas forcément nous rassurer.

En effet, dans une étude qui vient de paraître, la BRI s’est penchée sur les modèles de calcul des risques concernant le trading de produits dérivés. Elle a demandé à 19 grandes banques mondiales d’effectuer des simulations sur plusieurs produits dérivés (liés aux taux d’intérêt, aux devises, aux actions) suivant les deux méthodes les plus couramment utilisées (CVA pour credit valuation adjustment et IMM pour Internal Model Method). Problème, les résultats diffèrent grandement d’une banque à l’autre : la BRI note que les écarts évoluent dans une fourchette de 50% à 150% par rapport à la médiane observée ! Nous ne sommes plus au niveau de l’approximation, nous nageons en pleine confusion.

Cette marge d’erreur s’avère d’autant plus effrayante que les montants en jeu sont colossaux : le poids des produits dérivés dans le monde dépasse les 700.000 milliards de dollars (par comparaison, le PIB des Etats-Unis s’élève à 18.000 milliards de dollars, soit 40 fois moins). Et ces produits sont détenus essentiellement par les grandes banques, les 19 sur lesquelles s’est penchée la BRI. Une erreur de 1% poserait déjà un problème, alors plus 50… Les grands établissement financiers mondiaux possèdent des montants gigantesques de produits dérivés dont ils ne savent pas en calculer le risque, ne serait-ce que de façon approximative, voici ce que nous dit la BRI.

Les produits dérivés sont essentiellement négociés de gré à gré, et non pas sur un marché, ce qui apporterait de la transparence (sur les prix, la liquidité, la volatilité), il n’y a donc aucun espoir à attendre, jamais aucun modèle ne deviendra satisfaisant. C’est la logique même des produits dérivés qu’il faudrait interroger, pour une part utile puisqu’ils permettent de couvrir des risques réels, mais dont la dimension spéculative, au mépris des risques précisément, a pris le dessus. Ne rêvons pas, il faudra attendre une crise destructrice pour provoquer une remise en question.

Voici une raison de plus, s’il en fallait, de s’interroger sur la solidité des grandes banques, sur leur survie en cas de nouvelle crise grave, sur la sécurité de l’argent qu’on y place. Il y a vraiment de quoi avoir peur. Plus généralement, on se demande quelle industrie dans le monde pourrait survivre avec des processus de mesure aussi grossiers, une compréhension des enjeux aussi fumeuse, une prise de risque aussi démesurée. Vraiment, la grande finance constitue un cas à part.

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Philippe Herlin

https://www.goldbroker.fr/actualites/banques-savent-pas-evaluer-risques-bri-affirme-861

EN BANDE SON: 

1 réponse »

  1. 1 La BRI est aussi voyoue et aveugle que les autres:elle a tout laissé faire et même a participé à la spéculation;2 Pour retrouver votre liberté et faire crever de faim le dinosaure car sans votre argent il n’est que du « Néant habillé en monnaie »-Jacques Rueff-« Le pêché monétaire de l’occident »-téléchargeable sur internet-, »Affamez le mammouth financier »,un plan à la carte en une trentaine de points pour retrouver sa liberté sur « tantampotestantamaude.erlande.com-autant tu peux autant tu oses mais n’oses jamais l’impossible car tu mourras et tu tueras,en l’occurrence oser gagner de l’argent avec son argent et on perd tout,même la tête! 3 Les dérivés sont détestables en eux-mêmes-voir Maurice Allais,Prix Nobel d’économie qui comme Jacques Rueff a tout prévu car c’était écrit sur le mur en grosses lettres!

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