Art de la guerre monétaire et économique

Robotisation : vers un monde sans travail ? /La moitié des emplois en Suisse seront remplacés par des machines d’ici vingt ans

La moitié des emplois en Suisse seront remplacés par des machines d’ici vingt ans

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Une  forte proportion des destructions d’emplois est la conséquence étalée et tardive des progrès de la technologie et des processus de ces 20 dernières années. Une nouvelle vague se prépare, encouragée par la financiarisation qui accroit l’exigence de profit. Les solutions actuelles au problème de l’emploi semblent dérisoires. Le chômage et le sous-emploi augmentent les dépenses de répartition en  même temps qu’ils réduisent les recettes des budgets publics, redoutable effet de ciseaux.

Près de la moitié des emplois en Suisse seront remplacés par des machines d’ici vingt ans. Telle est la conclusion d’une étude du cabinet de conseil Deloitte pour le compte de l’émission « Eco » de la télévision alémanique SRF.

A en croire cette étude, 48% des postes de travail actuels vont être automatisés dans vingt ans. L’industrie figure évidemment en première ligne, mais des emplois dans le secteur des services et de l’administration seront aussi de plus en plus concernés.

L’étude de Deloitte cite les emplois dont les tâches sont les plus répétitives et uniformisées. Cela concerne des métiers comme celui de téléphoniste ou caissier, mais aussi des postes plus qualifiés comme celui de conseiller fiscal, opticien ou agent immobilier.

Bruno Bertez Le 9  Novembre 2015

Robotisation : vers un monde sans travail ?

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Si la crise économique est un facteur qui alimente le foyer du chômage, un autre élément pourrait bien dans les années à venir rendre l’humain quasi obsolète en tant que force de travail : la robotisation. Cette révolution risque d’être tellement abrupte qu’elle arrivera à un moment où le socialisme, vertement critiqué (et à raison), deviendra une nécessité.

Qu’on le veuille ou non, la redistribution de la richesse sera le thème politique central des décennies à venir dans un monde où les êtres humains ne joueront plus qu’un rôle de figuration dans l’ensemble de l’activité économique, que ce soit les biens ou les services. Cette révolution est déjà en marche. Bank of America vient de publier un rapport de 300 pages sur le sujet, qui a fait l’objet d’un article duTelegraph :

« Les robots occuperont 45 % de tous les emplois industriels pour faire baisser les coûts salariaux de 9 trillions de dollars d’ici une décennie. Bank of America prédit que les robots et les formes d’intelligence artificielle transformeront le monde d’ici 2025 de façon jamais vue, balayant les anciens business models dans un tsunami d’innovations perturbatrices. (…)

Le rapport affirme que la vitesse de l’évolution de l’innovation technologique perturbatrice est devenue parabolique. Les pays qui ne prendront pas le train de la robotisation chuteront rapidement dans les classements de la compétitivité.

Le salaire des ouvriers chinois a été multiplié par 9 depuis les années 2000, le nombre de travailleurs diminue. La Chine est déjà le plus gros acheteur de robots du monde, représentant 25 % du marché mondial.

Le prix des robots que ce soit pour prendre soin des personnes âgées, pour planter des graines ou cueillir des fruits, des drones commerciaux ou des programmes d’intelligence artificielle (note : il existe déjà, par exemple, un programme qui appelle automatiquement des prospects pour leur vendre une assurance), ont baissé en moyenne de 27 % durant les 10 dernières années, et la tendance devrait se poursuivre. (…)

Le « cobot » standard Baxter, qui travaille côte à côte avec les humains sur les chaînes de montage, par exemple pour visser des boulons, ne coûte que 22.000 $. Nous approchons du moment crucial d’inflexion lorsqu’il sera 15 % moins cher d’utiliser un robot qu’un travailleur.

Ce seuil a déjà été franchi dans le secteur automobile des États-Unis, d’Europe et du Japon, où un robot soudeur coûte 8 $ de l’heure contre 25 $ pour un travailleur. (…) Bank of America estime que 50 % des emplois américains sont menacés. (…) Ceux qui détiennent le capital s’adjugeront un pan encore plus important de la richesse produite pour pousser les inégalités vers de nouveaux extrêmes. (…) »

http://or-argent.eu/robotisation-vers-un-monde-sans-travail/

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EN BANDE SON : 

10 réponses »

  1. Sans oublier toutefois, que les futurs chômeurs, sont des consommateurs (en sursis).
    Remplacer, la force de travail par des robots, aboutira à tenter de faire croître une économie (capitaliste) sur un champ de ruines.

    La « Deutch Kalidad » proposée à une masse de sans emplois.
    Messieurs ! Il va falloir bientôt revoir le format de vos usines.

    http://www.vodkaster.com/extraits/fantasia-danse-balais/700370

  2. A reblogué ceci sur Viggo's bloget a ajouté:
    …et les habitants vont avoir une vie comme dans un parc national en réclamant des cacahouètes. Magnifique comme perspective.

    Amicalement$
    Viggo

  3. oui paradoxalement, nous allons avoir besoin du socialisme, alors même qu’il sabote tous les fondements de la société.
    il faudra peut-être le réinventer.

    la grande question reste : les humains ne sont pas capable de s’adapter suffisamment vite (d’une part) et ne sont pas fait pour l’oisiveté (d’autre part). Que vont-ils devenir ?

  4. Et à qui ils vont vendre leurs produits si les robots font des chômeurs ? Ensuite le soudeur qui est au chômage il fera quoi ? Il proposera ses services à 4$ de l’heure et les robots seront bons pour la casse.
    Tout cela me semble un énorme gâchis à tous les niveaux.

  5. Bonjour,

    de manière légitime le doute sur une telle vision de la société conduit à imaginer que ce genre de chose parait inconcevable et ce, malgré le fait que la majorité des gens s’interrogeant, ont la certitude que cela arrivera .
    C’est vrai que ça fait peur, c’est difficile de se représenter un modèle de vie, de société qui bouscule tous nos principes formateurs, fondateurs, inculqués par une méritocratie du salaire… de la peur…. du lendemain.

    Les exemples cités dans l’article symbolisent cette évolution.

    Bon ou mauvais importe tant qu’il génère du profit financier comme condition première inavouée, permettant également de s’exonérer petit à petit de toutes les tracasseries, absences, maladies, conflits syndicaux etc …

    Jusqu’à aujourd’hui la transition se réalise lentement, mais, à l’image de notre société mondiale, elle pourrait s’accélérer, car tout va plus vite, l’information, le courrier, le transport, la technologie numérique aidant à l’invention de nouveau protocoles et schémas de développements.

    Prenez par exemple Panasonic qui a construit une usine de 15 hectares avec seulement 15 salariés sur site.

    Prenez Foxconn qui projette de se séparer d’une main d’oeuvre de 500 00 salariés « low-cost » par un système de production robotisé bien plus rentable.

    Prenez…. prenez…. prenez … des exemples ne manquent pas.

    Pour ma part le vrai symbole de la révolution industrielle et de la part de robotique et mécanisation dans l’activité de main d’oeuvre et de production, quoique l’on puisse en dire, est incontestablement l’agriculture.
    Cette activité abritait 60% de la population active. Le développement, a multiplié les rendements et la production, à tel point qu’elle ne représente désormais que 2% de la population active.

    Les arguments qui favoriseront l’expansion de la robotisation seront nombreux ;
    – la pénibilité
    – les coûts
    – la condition humaine
    – la relocalisation de la production car un robot en Chine ou en France aura la même productivité et le même coût.
    – etc..
    Le tout travail ne disparaîtra pas, mais il se fera certainement rare.
    Lequel d’ailleurs, de celui qui travaillera ou pas, sera le plus privilégié ?
    Les millions de chômeurs victimes de ce processus peuvent certainement témoigner des prémisses de la robotisation. Ils sont les sacrifiés collatéraux d’une situation qui ne va que se développer, et pour le moment, force est de constater qu’elle n’est pas favorable à les faire pavoiser.

    Il y a donc une grande part d’inconnue face à cette situation de progrès, suspendue à une sorte d’irréalité ?
    Comment l’homme, qui se courbe au travail depuis l’invention de la roue, pourra-t’il vivre, libérer de ces/ses chaines ?
    Comment va-t’il se formater à ne plus être esclave d’un productivisme de plus en plus exacerbé ?

    Sans doute quelques crises économiques, des bulles, et quelques guerres suffiront à le conduire à l’Acceptabilité.

  6. L’industrie ne crée rien du tout elle transforme la matière, pour ce faire elle a besoin d’énergie. Plus le processus est complexe et plus il y a besoin d’énergie (en particulier du pétrole). La robotisation, in fine, consommera plus d’énergie et produira encore plus de CO2.

    Nous sommes face à deux mouvements diamétralement opposés :
    Le mouvement du « No limit » :
    – Plus de baisse des salaires
    – Plus de technologie
    – Plus de robots
    – Plus de baisse de la quantité d’emploi agricole et industriel
    – Plus de consommation d’énergie (en particulier le pétrole)
    – Plus de déchets
    – Plus d’inégalités
    – Plus d’événements sociaux (grèves, émeutes, …)
    – Plus de réchauffement climatique (risque d’emballement)
    – Plus de population
    – Plus de migration de populations

    Le mouvement du « les limites sont dépassées » :
    – Moins de pétrole disponible
    – Moins de minéraux disponibles à bas cout
    – Moins d’industrie
    – Moins de robot et d’ordinateurs
    – Moins de terres agricoles, moins de nourriture
    – Moins d’animaux et de plantes
    – Moins d’écosystèmes propices au développement humain
    – Moins de croissance (voire de la décroissance)

    Lequel de ces 2 scénarios va gagner ?
    Pour le moment, le modèle de Dennis Meadows (the limits to growth ) n’a pas été invalidé.
    Pire le deuxième scénario à l’air d’avoir des supporters très sérieux :
    – Barnosky (la 6eme instinction de masse)
    – Servigne (Comment tout peut d’effondrer)
    – Jancovici (Dormez tranquille jusqu’à 2100)
    – Le GIEC (rapport)

  7. De toutes façon c’est obligatoire.
    Ce que les socialistes devrait faire c’est un salaire universel ponctionné des bénéfices car comme je l’ai vu, qui achètera les biens et service fait par un robots si il n’y a pas de répartition.
    après effectivement on peut ce poser la question: veut-on un salaire universel ou un salaire minimum? (voir Bernard Friot).

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